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Channel: Des oiseaux sur ma route
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Plum Island, Massachusetts.

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En consultant Google map, nous découvrons que seulement 71 milles (114 km) séparent Pine Point (Maine) de Plum Island (Massachusetts). Le temps de déplacement est estimé à 1h29. C'est donc avec beaucoup d'excitation que nous décidons de quitter notre camp de base douillet de Pine Point, près de Scarborough, pour nous diriger vers Plum Island, près de la ville de Newburyport. Nous sommes le 30 juillet 2014 et nous comptons le faire "back and forth" comme disaient les romains de la Rome antique. Un autre point excitant est le fait que nous traverserons très brièvement un autre état américain, soit le New Hampshire. Ce sera pour nous deux l'occasion de commencer une liste toute neuve pour cet état. Oui, je sais, ça peut sembler un peu beaucoup maniaque, mais c'est ce qui ajoute du sel à notre vie et nous l'assumons très bien.

Il est 07h00 du matin lorsque nous quittons la maison et nous arrivons vers 08h15 dans le petit hameau de Plum Island, situé au nord de l'île du même nom. Vive Google map ! C'est incroyable comme ce programme informatique peut nous donner une idée très juste de la réalité. En plus de nous tracer la route idoine pour nous rendre à bon port, les estimations de temps sont également très fiables.







Le village de Plum Island est tout ce qu'il y a de touristique et les maisons cossues, ou plus modestes mais inabordables pécuniairement en raison seulement de leur emplacement, ne manquent pas. C'est un endroit où le sable est omniprésent et c'est le royaume de la farniente sous un soleil brûlant. Pour nous, obnubilés comme nous le sommes par la gent ailée, c'est un endroit idyllique pour y observer des espèces qui se sont adaptées à l'humain comme le Moqueur polyglotte,



Le Moqueur polyglotte / Mimus polyglottos polyglottos / Northern Mockingbird s'observe partout sur la côte est des États-Unis. C'est un oiseau peu commun au Québec, malgré qu'il y soit de plus en plus souvent observé. En vol, il attire l'attention par les plages blanches sur ses ailes et de chaque côté de la queue. Il porte bien son nom, car il peut imiter à la perfection les sons émis par des dizaines d'autres espèces d'oiseaux et aussi des sons aussi hétéroclites que les sirènes d'ambulance, de camion de pompier ou de véhicule de police. En fait, il peut imiter les sons récurrents dans son environnement quotidien. Et quand il se met à l'oeuvre, ça peut durer de très longues minutes. Et, comble de malheur, il peut se faire aller les mandibules en pleine nuit. Pas toujours facile d'avoir un moqueur dans l'entourage immédiat.




l'Hirondelle noire,



Si l'on peut compter sur les doigts des deux mains les endroits au Québec où des colonies d'Hirondelle noire / Progne subis subis / Purple Martin peuvent s'observer, c'est bien différent dans les secteurs visités sur la côte étatsunienne. Dans la petite ville de Plum Island, une colonie nous accueille dès notre arrivée près d'un quai. Et nous trouvons une autre colonie à l'entrée du parc, près du centre d'interprétation.


le Bruant chanteur et le Moineau domestique. Rien de bien "sexé" me direz vous, mais attendez de voir ce que le Parker River National Wildlife Refuge abrite comme flore et comme faune.





Ce refuge a été établi en 1941 pour assurer un habitat propice au nourrissage, au repos et à la nidification d'espèces d'oiseaux migratrices. Situé le long du corridor migratoire de l'Atlantique, le Parker River National Wildlife Refuge a accueilli jusqu'ici plus de 300 espèces d'oiseaux, résidents ou migrateurs, de même qu'une grande variété de mammifères, d'insectes, de poissons, de reptiles et d'amphibiens. Ce vaste marais salé est adossé à Plum Island, une île qui lui sert de barrière naturelle contre l'effet des vagues en provenance de l'océan. Ce site est composé de 4 700 hectares d'habitats variés incluant des plages sablonneuses, des dunes, de la forêt riparienne, des zones arbustives et même des mares d'eau fraîche. L'habitat le plus abondant est constitué de plus de 3 000 hectares de marais salés, l'un des écosystèmes les plus productifs dans la nature.





Ce site est aussi un lieu privilégié par le Pluvier siffleur / Charadrius melodus / Piping Plover où il est ultra protégé à cause de son statut d'espèce Quasi menacé aux États-Unis. Son statut est encore plus précaire et plus préoccupant au Canada alors qu'il est considéré Menacé En Péril.



Voici ce qui me semble être une femelle de Pluvier siffleur / Charadrius melodus / Piping Plover. Il faut cependant faire très attention, car le mâle et la femelle sont difficiles, voire impossibles à distinguer sur le terrain. Au cours de la saison de reproduction les mâles ont "généralement" une large bande noire autour du cou alors que les femelles en ont une étroite. Non pas toujours facile d'être un "birder".



Si vous désirez observer ce pluvier sur son terrain de nidification, inutile de vous rendre dans ce parc, car toutes les plages susceptibles d'abriter cette espèce sont fermées à la circulation humaine durant les mois stratégiques de reproduction de l'espèce.



À l'entrée du refuge, il y a un centre d'interprétation et une première rampe en bois traité qui permet d'accéder à une belle et grande plage. Alors qu'il était possible de profiter de la plage sur notre gauche, la plage était fermée sur notre droite à cause de la nidification du Pluvier siffleur. En observant au télescope, nous avons pu trouver une Petite Sterne / Sternula antillarum antillarum / Least Tern dans une position assise qui pouvait faire croire qu'elle couvait, mais nous avons aperçu un oisillon tout près.


Et la voilà cette Petite Sterne qui maraude continuellement au-dessus des plans d'eau dans le refuge. Nous l'observions aussi régulièrement au Scarborough Marsh, dans le Maine. Sa petitesse, son bec d'un jaune pétant et son front blanc sont des critères faciles à observer.


Une seule route traverse le refuge et elle s'étend sur environ 10.5 kilomètres entre l'entrée et  la section de Nelson Island où la suite ne peut se faire qu'à pied. Les premiers 6.5 kilomètres sont asphaltés et le reste est sur gravier. Pour l'avoir parcourue, je peux confirmer qu'elle est maintenue dans une condition parfaite. La limite de vitesse est restreinte tout au long du trajet à 25 km/heure. Il est interdit d'arrêter n'importe où le long de la route, mais des aires de stationnement sont accessibles aux endroits les plus intéressants pour l'exploration visuelle. Des sentiers ont été aménagés à des endroits stratégiques où ils mènent tantôt à une tour, tantôt à une cache, tantôt à la plage, tantôt près d'un point d'eau ou d'un autre point d'intérêt. Au tournant d'une courbe de la route, voici ce qui s'est présenté à nos yeux ravis


Et oui, pas moins de neuf Cygnes tuberculés / Cygnus olor / Mute Swans se reposent sur un plan d'eau, le long de la seule route qui traverse le refuge. Que de majesté chez cet oiseau !  Saviez-vous que le manteau d'un cygne peut compter environ 25 000 plumes ? C'est l'oiseau le plus lourd pouvant s'envoler et migrer sur des bonnes distances.


Et oui, je vous avais dit dans mon dernier billet que ce qui nous attirait le plus à cet endroit, Anne et moi, c'est le rapport sur Ebird de la présence du Bruant maritime / Seaside Sparrow à Plum Island dans les jours précédents notre visite. Et non, nous ne l'avons pas trouvé, mais nous avons tellement aimé notre escapade dans ce refuge protégé. Ça fait tellement de bien de réaliser qu'il peut y avoir un contrepoids aux destructions d'habitats qui se produisent à tout instant tout autour de notre belle planète bleue. 


Voici pour terminer ce billet quelques photos qui illustrent des beaux moments d'observation.






Le roi du marais, le Tyran tritri / Tyrannus tyrannus / Eastern Kingbird est omniprésent dans le refuge et sa présence est fort remarquable...et remarquée.



Une Centaurée jacée / Centaurea jacea / Brown knapweed attire et accueille un bourdon avec un nectar nourricier et l'insecte assurera la pollinisation croisée en visitant une autre centaurée. Le cycle de la vie se perpétue au Parker River National Wildlife Refuge.



Il n'y a pas que le Moqueur polyglotte qui soit bien représenté au refuge. Le Moqueur chat est abondant et même le Moqueur roux / Toxostoma rufum rufum / Brown Thrasher s'est montré la binette alors que nous faisions une petite marche dans un sentier.


Qu'il est beau ce Tohi à flancs roux / Pipilo erythrophthalmus erythrophthalmus / Eastern Towhee ! Alors que nous déambulions à faible vitesse, les fenêtres de la Matrix baissées, son "Drink some teaaaaa" ou son "to-whee" trahissaient tout de suite sa présence. Des sons que nous voudrions plus communs dans notre arrière-cour à Québec.


J'espère que ce billet vous aura donné le goût de faire un arrêt à ce site lorsque vous passerez dans le coin. Ou, du moins, vous aura renseigné sur un autre beau coin de la planète. Il y en a tellement.


@ bientôt.








Août 2014

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03 août 2014


Les mois de juillet et août sont merveilleux pour observer les jeunes oiseaux et leurs parents nourriciers. Ceux qui, comme nous, entretiennent pendant toute l'année leur poste d'alimentation, ont alors la chance de voir arriver les petites familles autour des points de nourrissage. Pendant que les jeunes attendent avec plus ou moins de patience leur retour, les parents viennent picorer quelques graines pour les offrir à leur ado en pleine croissance. Ou du moins viennent-ils se nourrir eux-mêmes en vitesse, car tout le temps qu'ils ont est dévolu à trouver des insectes pour tenter de calmer l'appétit sans fond de leur progéniture. 2014 a vu défiler différentes familles dans notre cour soient celles des Mésange à tête noire, Cardinal rouge et Bruant familier.


S'il est vrai que les bruants posent souvent des problèmes d'identification pour les débutants même si ceux-ci rencontrent des adultes des différentes espèces, imaginez lorsqu'ils doivent négocier avec des immatures. À l'instar de quelques autres espèces de bruants, les oiseaux immatures du Bruant familier / Spizella passerina passerina / Chipping Sparrow arborent des rayures sur la poitrine et le ventre, rayures qui disparaîtront à mesure que le plumage adulte apparaît. 






Voici de quoi aura l'air, le printemps prochain, le jeune oiseau rayé de la photo précédente.



Une façon simple de reconnaître un immature est d'observer la commissure du bec qui est toujours colorée chez un jeune oiseau. Il est normal pour un oiseau d'avoir l'intérieur du bec et de la gorge très coloré. Il est plus facile pour le parent d'y introduire la nourriture. Ça doit se faire vite et sans trop de bavure. Pas de temps à perdre. Ici, il s'agit d'un jeune Moineau domestique / Passer domesticus domesticus / House Sparrow


09 août 2014


En scrutant notre liste des espèces observées en 2014, nous réalisons qu'une visite dans la région des Escoumins nous permettrait d'ajouter des laridés, genre mouettes, à notre bilan annuel. C'est donc dans cet esprit que nous couvrons les 260 kilomètres (4h30 de route) qui nous séparent de ce merveilleux site qu'est le village de Les Escoumins. C'est toujours une fête de s'y rendre autant pour les excellentes possibilités d'observer des espèces différentes que pour savourer les beaux paysages qui fleurissent le long du parcours. Cette année, il y a énormément de Mouettes de Bonaparte dans la petite baie jouxtant le village sur presque toute sa longueur. Il y en a en fait des milliers. Nous passons de longues heures à scruter les environs avec la lunette. La température est juste incroyable et nous jasons avec les autres observateurs présents. Très agréable... mais aucune des espèces de laridés espérées n'est présente. Oups ! Un Goéland brun vient sauver l'honneur de la famille. Merci à Germain Savard et à Jacques Ibarzabal pour nous l'avoir presque présenté bien cuit dans une assiette. Ce sont des pros et ce n'est pas toujours évident de repérer cette espèce-là à travers des centaines de goélands. 

Après le lunch, nous pensons au retour. J'offre à Anne de le faire en prenant la traverse d'Essipit vers Trois-Pistoles. Anne ne l'a jamais prise et ce serait une occasion de revenir chez nous par la rive sud du fleuve Saint-Laurent. Elle accepte et nous patientons une couple d'heures avant de prendre le bateau qui nous mènera donc jusqu'à Trois-Pistoles. La traverse dure environ 1h30 et l'eau est étale. Plutôt rare pour ce coin de pays. Nous passons tout le temps sur la passerelle du navire, à l'affût de toute ce qui bouge.



C'est en attendant le traversier et du bout du quai d'Essipit que je photographie ce Cormoran à aigrettes / Phalacrocorax auritus auritus / Double-crested Cormorant  qui passe très près.
 

La plus grosse colonie de Fou de Bassan / Morus bassanus / Northern Gannet en Amérique du nord se retrouve à l'Île Bonaventure avec 24 000 couples. Le Fou de Bassan se nourrit de harengs, de maquereaux, de capelans, de lançons et de calmars. Il peut parcourir de très longues distances quotidiennement pour trouver la nourriture pour lui et pour sa nichée. Même s'il niche dans le golfe, il est commun de le voir aussi à l'est que dans les parages de Trois-Pistoles.


Au Québec, en août, il est toujours intéressant de prendre une traverse entre les 2 rives du Saint-Laurent, dans l'espoir d'observer des espèces d'oiseaux dites pélagiques. Ce sont des espèces qui vivent la majorité du temps en haute mer. Il faut donc s'éloigner du rivage pour avoir une chance de bien les observer. Malgré une température presque trop clémente, nous avons la chance de croiser la route d'un Labbe parasite / Stercorarius parasiticus /  Parasitic Jaeger. Cet individu est un adulte en plumage inter nuptial intermédiaire, un manteau qu'il porte entre mars et novembre. C'est la première fois que j'ai la chance d'en observer un dans ce plumage. L'oiseau était excessivement loin du traversier.


Pour repérer l'espèce qui se présente ensuite, il faut chercher les barres de courant i.e. le lieu où des courants de différentes origines se rencontrent et font que la végétation flottante se rassemble et forme des tapis flottants où les phalaropes viennent se nourrir. Ici un petit groupe de Phalarope à bec étroit / Phalaropus lobatus / Red-necked Phalarope s'envole à l'arrivée du bateau et se pose sur l'eau un peu plus loin.


Petite mouette trapue, au cou épais et au bec d'un jaune immaculé, la Mouette tridactyle / Rissa tridactyla tridactyla / Black-legged Kittiwake semble très bien pourvue pour affronter les vents violents et les autres intempéries qui sévissent en haute mer. Elle niche sur les flancs des murs rocheux qui bordent les îles ou certaines rives le long du grand fleuve. Remarquez le bout des primaires totalement noir, c'est bien une mouette.


15 août 2014


Nous sommes le 15 août depuis à peine quelques minutes lorsque nous observons une espèce très inusitée en cette date de l'année et sous un climat aussi tempéré. Nous revenons d'une fête chez un ami de Neuville lorsque nous arrivons à la hauteur de la sortie Duplessis sud. Nous sommes sur l'autoroute 40 en direction est. Anne me fait penser qu'un oiseau spécial a été observé dernièrement bien assis sur une pancarte de signalisation. En me disant cela, elle se penche et me dit presque normalement : "et bien oui, il est là !".  Nous arrêtons en trombe et nous voyons bien à l'oeil qu'il s'agit de ce qui a été rapporté. Vite à la maison pour prendre jumelles et caméra et nous revoilà sur le site une quinzaine de minutes plus tard.



Et oui, même ma caméra n'en croyait pas sa lentille, un Harfang des neiges / Bubo scandiacus / Snowy Owl trônant sur le panneau de signalisation annonçant l'autoroute Duplessis sud à partir de l'autoroute 40 ouest. D'après la grosseur et les fines rayures, j'irais pour une femelle, mais il y a place à l'erreur dans cette tentative de confirmer un sexe à cet oiseau. Que fait-il en plein été beaucoup plus au sud que son territoire de nidification habituel ? Peut-être était-il blessé ou malade lorsque le temps fut venu pour migrer plus au nord ?  L'hiver 2013-2014 a été prolifique pour la présence des harfangs dans la région et un peu partout au Québec. Il est juste normal qu'un certain pourcentage ne puisse retourner vers le nord à la suite de fatalité, de maladie ou de blessure. Ça me rappelle l'observation d'une Chouette laponeà Pointe-Platon en août 2005. Comme le harfang de cette année, elle semblait en parfaite forme.



17 août 2014


Nous débutons notre fin de semaine dans la région de Montmagny dans le but d'ajouter quelques espèces de limicoles. Malheureusement pour nous, les heures de marées sont tout à fait affreuses en cette belle fin de semaine. Si vous désirez profiter le plus possible des meilleures heures pour observer les limicoles, vous devez le faire de deux à trois heures avant la marée haute ou être présents lorsque la marée redescend. L'eau qui monte pousse les oiseaux de rivages de plus en plus près de la grève et les fait se rassembler aux endroits les plus propices à l'alimentation. La marée fine haute les fera se diriger vers les points d'eau dans les champs, les bassins de rétention, les marécages ou le long des rivières. De même, lorsque l'eau se retire à la faveur de la marée baissant, les plages de boue qui apparaissent attirent à nouveau les oiseaux. Et comme les heures de marées hautes retardent d'une heure à tous les jours, nous pouvons espérer des conditions optimales une fin de semaine sur deux. 

C'est donc avec peu d'attente que nous entamons notre sortie. Et c'est mieux ainsi, car la récolte des nouvelles espèces n'a pas lieu. Mais, la sortie en vaut la chandelle, car nous vivons de beaux moments en plein air... et je ramène une couple de photos.



C'est à l'embouchure de la Rivière Boyer, près de Saint-Vallier, que nous rencontrons un immature de Pluvier kildir / Charadrius vociferus vociferus / Killdeer. Je repère d'abord un adulte qui semble agité par notre présence. Il est très nerveux comme s'il y avait un rejeton dans les parages. Et voilà qu'apparaît cet individu: à la bande beige qui colore l'espace entre ses deux colliers et son plumage quelque peu hirsute, il est facile de deviner qu'il n'est pas très âgé. Comme ce pluvier niche tôt en saison, cet ado n'est sûrement pas le produit d'une première nichée en 2014.



C'est aux bassins de rétention de La Durantaye que nous observons un Celery Looper / Anagrapha falcifera qui se nourrit sur une fleur de luzerne. Si quelqu'un pouvait me fournir le nom français de ce papillon, ce serait très apprécié.



23 août 2014


Une semaine plus tard, nous revoilà sur la rive sud du fleuve nous rendant même jusqu'à Kamouraska. Nous sommes toujours à la recherche de nouvelles espèces de limicoles pour l'année. Mais c'est sur le chemin du retour, à Montmagny, que nous faisons les plus belles observations. Non, pas de limicoles nouveaux, mais de deux juvéniles de Faucon pèlerin / Falco peregrinus anatum / Peregrine Falcon qui nous offrent un spectacle vraiment exceptionnel. Non pas que je veuille faire de l'anthropomorphisme, mais je trouve l'attitude des immatures des oiseaux souvent très semblable à celles des humains. Je m'explique. L'oiseau inexpérimenté va souvent être trop insouciant du danger pour éviter de s'exposer à des situations précaires pour sa sécurité. Alors que l'adulte suspecte et suppute toute situation nouvelle, l'immature s'expose davantage. Près du quai Boulanger, les deux ados vont même jusqu'à se percher sur un fil électrique installé dans la cour arrière d'une maison. Ceci constitue une occasion tout à fait exceptionnelle pour moi de croquer des images inédites et difficiles à réaliser en temps normal.



Avouez que pouvoir photographier un Faucon pèlerin d'aussi près relève du pur fantasme !!! Et ce n'est pas tout...


Non seulement permet-il une photo "gros plan", mais en plus les deux ados exécutent devant nos yeux ébahis des manoeuvres dignes d'un pilote de F-18...


ils s'agacent et s'amusent littéralement entre eux, semblant comparer leur maîtrise de vol. Ces exercices sont essentiels à des oiseaux de proie dont le succès de chasse réside dans leur aptitude à confronter des situations différentes à toutes les occasions.


Et voilà même que, lors de l'un des multiples passages devant nous, un des faucons me lorgne d'une façon plutôt impressionnante. Heureusement pour moi, j'excède de loin la taille d'un limicole ou même d'un canard... ou d'une oie bien gavée.



24 août 2014



Le lendemain, nous nous rendons dans le beau comté de Lotbinière, toujours prometteur de belles observations. Chaque visite nous réserve des rencontres inattendues et souvent surprenantes. Nous nous rendons à Sainte-Croix-de-Lotbinière.  Malgré que j'aie passé ma tendre enfance, mon adolescence et quelques années de ma vie d'adulte à cet endroit, chaque visite revêt un cachet de découverte. La végétation n'est plus la même (normal après quelques décades) et la présence animale a également changé. Selon la tendance normale ou ma connaissance plus grande des oiseaux (du point de vue chant, comportement ou habitat), je reconnais une baisse dans l'effectif de certaines populations et une hausse dans d'autres cas.

En cette fin août, j'amène Anne à cet endroit avec l'espérance d'y observer la Grande Aigrette / Ardea alba alba / Great Egret.  Sa présence à cet endroit n'est pas si commune que cela. Du moins ne l'était-elle pas avant le tournant du siècle dernier ! Aujourd'hui, en cette année 2014, j'observe le plus grand nombre jamais observé par moi-même, ce qui est quand même digne de mention, en ce lieu.


Trois Grandes Aigrettes partagent un rocher avec quatre Grands Hérons bleus au bout du quai accessible par la côte à Mogène à Sainte-Croix-de Lotbinière.  C'est un rassemblement peu observé dans la région et qui témoigne très bien des changements qui s'opèrent depuis quelques années. La Grande Aigrette devient de plus en plus commune et qui s'en plaindrait !!!


À l'âge de 18 ans, je travaillais comme appariteur de biologie à la Polyvalente Pamphile Lemay de Sainte-Croix-de-Lotbinière. Je me souviens très bien d'avoir trouvé une photographie dans une revue et qui représentait vraiment à mes yeux ce qu'était un ornithologue. Un biologiste déambulait avec un télescope à l'épaule dans un environnement montrant un marais en arrière plan. Cette image est restée gravée dans ma mémoire comme si c'était hier. Je me souviens d'avoir découpé cette photographie, de l'avoir exposé ostensiblement au département de biologie de l'école et d'avoir inscrit à la main au bas de l'image " Voici ce qui représente pour moi un vrai ornithologue".  Et voilà que, 30 ans plus tard, je photographie la compagne de ma vie qui longe la rivière Du chêne à Leclercville et qui se rend vers moi pour me rendre compte de ses observations. Difficile pour moi de ne pas faire le lien, de ne pas boucler la boucle. 


L'amour et la passion des oiseaux peut envahir le coeur de tout être vivant qui est sensible à ce qui l'entoure. Anne est architecte de profession, elle est une fille née et élevée en ville, pourtant elle est habitée par cet amour de la nature qui la mène toujours et en tout temps à vouloir parfaire ses connaissances de cette extraordinaire nature qui l'entoure. En sa compagnie, j'ai le bonheur de voyager à travers le monde et de parfaire nos connaissances mutuelles de cette nature qui nous obnubile et qui nous surprendra, heureusement et je le devine, jusqu'à la fin de nos jours.



30 août 2014


Nous terminons nos excursions de ce mois en un endroit que vous ne devinerez jamais. Et oui, je vous le donne en mille, le quai Boulanger à Montmagny.  Un choix normal puisque nous n'avons toujours pas observé ces espèces de limicoles qui manquent à notre liste annuelle et qui y sont pourtant rapportées à répétition au cours des derniers jours. Mais nous sommes faits forts et nous savons très bien que jamais rien n'est assuré en ornitho. Nous devons vraiment adopter l'attitude zen et profiter de ce qui passe... point à la ligne. À vrai dire, nous sommes devenus, à longueur de temps, devenus des pros en cette matière.



Ce Petit Chevalier / Tringa flavipes / Lesser Yellowlegs est l'espèce de limicole la plus présente en cette journée. Je profite des quelques minutes d'ensoleillement en ce début d'avant midi pour capter cette image. Et oui, comme il arrive souvent, il faut être au bon endroit, au bon moment.



Merci de nous suivre dans nos sorties. Nous nous dirigeons maintenant et résolument vers le mois de septembre.



@ bientôt.







Une nouvelle espèce de colibri bientôt reconnue dans les îles Bahamas ?

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Qui ne rêve un jour de croiser sur sa route une espèce animale non encore connue et reconnue par le monde scientifique ?  En fait, à bien y penser, peu d'entre nous pourraient songer à y parvenir. Cela relève du phantasme et nous aimons bien nous considérer nous-mêmes comme étant des gens réalistes et mentalement équilibrés. Et ce n'est pas évident de vouloir quitter notre confort habituel pour aller passer quelques mois dans la jungle tropicale ou dans des endroits reculés et difficiles d'accès.

Mais imaginez si vous appreniez qu'une nouvelle espèce de colibri a été découverte tout dernièrement par des chercheurs bien assis dans des cours arrière de maisons. Oui, bien assis en sirotant un thé avec en mains un micro unidirectionnel, une paire de jumelles, un appareil photo ou un crayon pour prendre des notes sur un tout petit oiseau qui fréquente les abreuvoirs ou les fleurs des jardins.

L'espèce en cause est le Colibri des Bahamas / Bahama Woodstar qui se scinde en deux sous-espèces : Calliphlox evelynae evelynae présente dans les îles les plus au nord des Bahamas et  Calliphlox evelynae lyrura vivant seulement dans les îles de la région d'Inagua plus au sud. Les mâles et les femelles de ces deux sous-espèces sont très similaires en apparence, ce qui a nuit à la reconnaissance de deux espèces distinctes. 


Comparaison des deux mâles des deux sous-espèces. Photos de Anand Varna.



La forme de la queue joue un rôle majeur pour différencier le Colibri d'Inagua (à droite) du Colibri des Bahamas (à gauche). Les plumes des rectrices de la queue, en forme de lyre, du Colibri d'Inagua produisent un son différent de celui du Colibri des Bahamas durant la parade nuptiale alors que l'oiseau mâle plonge vers la femelle en déployant les plumes de la queue.


Physiquement, les mâles des deux sous-espèces diffèrent seulement par la couleur du front et les plumes de sa queue fourchue. Ces différences mineures ont d'ailleurs incité les naturalistes qui ont décrit les oiseaux à l'origine, dans les années 1800,  à les classifier comme deux espèces distinctes. Mais James Peters ignora ce précédent quand il a publié la "Check-list of Birds of the World"en 1949 alors qu'il a considéré les deux espèces comme des sous-espèces.


60 ans plus tard, en 2009, Teresa Feo de l'université Yale et Christopher Clark de l'université de la Californie à Riverside, décident de conduire une étude bioacoustique sur lecomplexe du Colibri des Bahamas. Ils le font d'abord juste pour enregistrer les différents sons émis par l'air qui s'engouffre entre les plumes de la queue durant les plongées effectuées par les mâles lors de la pariade nuptiale. Cependant, dans le cours de ce travail de terrain, il devient vite évident que les deux sous-espèces ne produisent pas les mêmes sons et cette différence est plus grande que ce qui est noté pour des sous-espèces normales.



Photo par Jean Marks Clark.






Christopher Clark (à gauche) et Jacob Musser (à droite) placent une cage contenant une femelle de Colibri des Bahamas dans le territoire connu pour chacune des sous-espèces afin de prendre un vidéo d'une pariade de mâle de chacune de ces sous-espèces. Feo et Clark remarquèrent que la différence dans les plumes de la queue entre les deux sous-espèces donnaient des signaux sonores et visuels différents de façon à ce que le mâle attire une femelle de la même sous-espèce.


Dans le cours de cette activité, les chercheurs parvinrent à distinguer les sous-espèces juste à partir de leurs vocalisations. Les mâles de la sous-espèce la plus répandue dans le nord du territoire étudié, soit Calliphlox evelynae evelynae, produisent un son classique pour les colibris (light tinkling, rambling song) alors que les mâles trouvés dans les îles du sud émettent un son rappelant celui fait par des semelles de bottes humides (un squeak). Les mâles émettent également des sons et des cris agressifs lors d'interactions entre eux, ce qui semble indiquer une longue séparation géographique des sous-espèces.Comme les colibris apprennent leurs chants et leurs cris de leurs parents et de leurs voisins, les sous-espèces longtemps séparées développent des dialectes uniques, comme le feraient d'ailleurs les humains. Dans le cas qui nous occupe, la séparation entre les deux sous-espèces selon leur provenance dans les îles du nord ou dans celles plus au sud a été assez grande pour former deux espèces distinctes.

L'équipe a aussi comparé la longueur des becs et des ailes en plus de prendre des échantillons de tissus des deux différentes populations pour fin d'analyses génétiques. Les étudiants au niveau doctoral, Jacob Bey de Cornell Lab of Ornithology et Jacob Musser de Yale, travaillèrent ensemble pour séquencer le DNA des oiseaux et trouvèrent plusieurs différences au niveau des espèces qui indiquèrent que les populations ont évolué en isolation pendant environ 500 000 à 1 million d'années.



Jacob Musser, Christopher Clark, Teresa Feo et Jean Marks Clark (de gauche à droite) observent et enregistrent la pariade nuptiale du Colibri des Bahamas de façon très contactée dans l'arrière cour d'ornithologues locaux. Photo par Jen Marks Clark.


En conclusion de leurs travaux, Feo, Clark, Bery et Musser concluent que la sous-espèce vivant dans les îles du nord des Bahamas devraient garder le nom familier de Colibri des Bahamas / Bahama Woodstar et ils suggèrent le nom de Colibri d'Inagua / Inaguan Lyretail pour l'autre sous-espèce qui se retouve dans les îles du sud formant la région d'Inagua. 




Les femelles du Colibri des Bahamas et du Colibri d'Inagua sont pratiquement identiques, mais des différences dans les sons, les comportements, les mesures des becs et des ailes ainsi que des codes génétiques ont permis à des chercheurs de conclure à deux espèces distinctes. Photo par Matt MacGillivray sur Birdshare.


L'équipe a aussi envoyé une pétition auprès de l'American Ornithologists! Union pour officialiser la reconnaissance de deux espèces différentes. Mais cette nouvelle classification soulève également de nouveaux dilemmes. La taxonomie des colibris de cette taille est sujet à beaucoup d'études et connaît de grands changements présentement.

Cette étude permet aussi de croire que de nouvelles découvertes sont possibles encore près de nous. 

 

@ bientôt.










En attendant le Hibou des marais.

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C'est le 13 août 1997 que j'observe pour la dernière fois au Québec le Hibou des marais / Asio flameus flameus / Short-eared Owl. Je suis en compagnie d'Alexandre Renaudier, un professeur français en visite au Québec et qui m'a été introduit par mon bon ami Arne Rasmussen. Nous nous trouvons alors tous les deux à l'Île-aux-Grues, une île de taille moyenne flottant au large de Montmagny et située à 70 kilomètres à l'est de la ville de Québec. Un lieu facile d'accès puisqu'un traversier assure gratuitement la navette entre la rive sud du fleuve Saint-Laurent et l'île. Le seul hic est que ce bateau n'est fonctionnel qu'à marée haute et il faut donc en tenir compte lorsque nous désirons nous y rendre. Cette contingence réduit les traversées à seulement 3 ou 4 par jour. Avec Alexandre, j'ai la chance d'observer deux hiboux, un adulte et un immature, sur le Chemin de la Batture, près d'une grande croix blanche que les visiteurs de l'île connaissent bien.


En fait, c'est pratiquement impossible de se perdre à l'Île-aux-Grues. Il y a une route principale (Chemin du Roi) que nous rejoignons à environ 1.5 kilomètres du quai (par la Route du Quai). Comme nous arrivons à une intersection en T, deux choix se présentent. Première possibilité, en tournant à droite, nous passons dans le seul village de l'île et nous pouvons ensuite rejoindre le Chemin de la Batture (du côté gauche de la route) ou continuer tout droit sur environ 800 mètres pour aboutir à un cul-de-sac où un chemin pédestre part en bordure du fleuve. Deuxième possibilité, en tournant à gauche sur le Chemin du Roi, nous rencontrons un embranchement après environ 600 mètres. Le chemin de droite (Chemin de la Basse Ville) nous mène à la maison des Dunes et à son fameux bateau ivre (bateau échoué de bonnes dimensions et servant de restaurant et de salle d'exposition) alors que celui de gauche (Chemin de la Haute Ville) se termine au parc Jean-Paul Riopelle, d'où part également un sentier pédestre, mais en milieu forestier celui-ci. Ce parc, inauguré depuis quelques années seulement, a été nommé en l'honneur du célèbre peintre québécois qui a résidé sur l'île de façon permanente jusqu'à sa mort en mars 2002. Cette partie ouest de l'île se nomme La Cédrière. Une autre route (Chemin de la Volière) se prend près de l'église, du côté sud de la route principale. Elle conduit notamment à une roulotte où un professionnel de la santé assure les premiers soins aux habitants de l'île. Un terrain d'atterrissage pour petits avions s'étend pas très loin et il assure aux habitants autant qu'aux visiteurs un accès à des soins plus élaborés en cas d'extrême urgence. Ce terrain d'atterrissage sert tout l'hiver lors de l'arrêt de service du traversier en raison des glaces sur le fleuve. C'est un avion qui assure alors l'approvisionnement des commerces de l'île et les va-et-vient des personnes.


Juste en face de cette roulotte, se dresse sur une dizaine de mètres une tour récente où une vue imprenable des environs nous récompense de l'effort.





Le Chemin de la Volière mène à une forêt, mais l'état de la route, lorsqu'on pénètre dans cet habitat, décourage vivement tout conducteur de véhicule non muni de quatre roues motrices d'aller plus avant.


Et voilà le tour de l'île fait en moins de deux heures lorsqu'on est en véhicule moteur. Comme il y a peu de circulation, c'est l'endroit idéal pour traverser avec sa bicyclette et profiter d'un cadre paisible et enchanteur. Bon, assez pour le tourisme et revenons à nos hiboux.



Et voilà que 18 ans plus tard, le 1er Août 2015, Anne et moi décidons d'aller passer une nuit sur l'île dans l'espoir de trouver le fameux Hibou des marais qui n'est pas encore sur notre liste commune commencée en 2005. Dès 8h00 du matin, nous prenons la première traversée de la journée. Comme cette espèce peut aussi bien chasser de jour que de nuit, nous espérons l'observer de clarté. Mais nous nous accordons une chance additionnelle en passant la nuit à cet endroit. Nous réservons une nuitée à la maison des Dunes. La journée se passe de façon très agréable. Nous assistons à une grosse vague migratoire d'hirondelles. Avec ses longues étendues humides et herbeuses, l'endroit est un lieu idyllique pour ces insectivores qui se gavent en vol de ces calories indispensables à la poursuite de leur périple migratoire. Tout en demeurant très conservateurs, nous estimons avoir vu passer devant nous 400 Hirondelles bicolores, 800 Hirondelles de rivage et 75 Hirondelles rustiques. Un Faucon émerillon s'amuse à semer l'épouvante en passant régulièrement dans les environs. Nous prenons plusieurs heures à parcourir lentement tous les chemins décrits plus haut. Nous sommes surpris aussi de la présence de 8 individus différents de Pygargues à tête blanche: 2 adultes et 6 immatures de différents âges.


Nous terminons notre excursion diurne avec 45 espèces, mais sans avoir aperçu la moindre plume de notre très désiré Hibou des marais. Le repas du soir pris très tôt, c'est aux environs de 18h00 que  nous retournons sur le Chemin de la Batture, près de la croix blanche. Je crois mordicus à cet endroit et je suis certain que c'est là que nous allons le trouver.






Le Chemin de la Batture est sans contredit le chemin le plus long de l'île. D'après la carte obtenue sur Google, la longueur totale devrait avoisiner les 14 kilomètres. Cependant, nous avons mesuré avec l'odomètre de l'automobile 5.3 kilomètres entre le début du chemin, à l'intersection avec le Chemin du Roi, et la barrière fermée qui nous empêche de poursuivre notre route plus à l'est. C'est bizarrement à partir de la croix que nous commençons à entendre le très abondant Bruant de Nelson / Ammodramus nelsoni subvirgatus / Nelson's Sparrow. Son cri très particulier, faisant penser à une goutte d'eau tombant dans une casserole très chaude, nous permet de le localiser assez facilement, car il le fait lorsqu'il est perché et le plus souvent bien en vue.





Entre la croix et la barrière nous empêchant de continuer plus avant sur le Chemin de la Batture, soit sur une distance de 5.3 kilomètres, nous repérons au son 32 individus différents. Un rapide coup d'oeil à la jumelle nous permet même d'en voir facilement quelques uns. La région de la croix est également l'endroit idéal pour entendre les cliquetis réguliers du Râle jauneCoturnicops noveboracensis / Yellow Rail, mais nous n'en entendrons aucun lors de notre visite. Michel Robert, biologiste au Service canadien de la Faune et spécialiste du Râle jaune, m'a déjà confirmé que ce râle nicheur voyait le nombre de son cheptel grossir en août. Comme si tous les râles des deux côtes du Saint-Laurent se réunissaient sur l'île avant d'entreprendre la grande migration vers le sud. Et non, je n'ai pas de photos à vous fournir  ;-)  malgré que j'aie déjà eu la chance d'en observer un en vol au Cap Tourmente. Le miroir blanc ne laisse aucun doute sur son identité.


En attendant le Hibou des marais, nous passons près d'une heure en stationnaire près de la croix. Ceci me permet les photos suivantes.


Un coucher de soleil somptueux...



L'Angélique noire-pourprée / Angelica atropurpurea / Angelica est une grande plante vivace indigène et aromatique, qui se distingue des berces (le genre Heracleum) par sa tige glabre et non pubescente. Elle est très visible puisqu'elle se projette au-dessus des herbes avoisinantes.


Butome à ombelle / Butomus umbellatus / Flowering Rush




Alors qu'il fait presque noir, mon oeil perçoit un mouvement sur la route. En utilisant la jumelle d'approche, voilà que je reconnais une femelle Cerf de Virginie accompagnée d'un faon. Toujours exceptionnel comme observation. J'ai tout juste le temps de régler l'ISO de ma caméra afin de capter une image potable, mais, par manque de lumière et de vitesse d'obturation, l'élan de la femelle est impossible à prendre sans un certain floue. Par contre, le faon immobile apporte une certaine précision à l'image. Anne et moi avons été agréablement surpris de trouver ce cervidé dans un tel habitat.



Arrive ensuite un grand oiseau au vol lent et paisible. Il se dirige vers le soleil couchant comme s'il voulait profiter de la vue imprenable qu'il doit avoir de là-haut d'un si beau spectacle. Un Grand Héron / Ardea herodias herodias / Great Blue Heron glisse sur l'air éthérée de fin de journée pour aller rejoindre un dortoir à quelque part.


Il commence à faire sombre et le strigidé n'est pas encore en vue. Je décide d'aller lentement sur le Chemin de la Batture pendant qu'on y voit encore quelque chose. Nous nous rendons à la clôture. En revenant, un autre Cerf de Virginie se tient immobile le long de la route. J'arrête le véhicule et je ferme le moteur. Ma caméra est sur mes genoux, mais je n'ose faire le moindre geste pour ne pas effrayer l'animal. Nous sommes là à retenir notre souffle quand le cervidé s'approche et vient sentir l'avant de l'auto. Comme les fenêtres sont baissées, j'ai même l'impression qu'il va venir sentir d'un côté ou de l'autre. Un moment féérique. Après une couple de minutes, il se désintéresse de cet étrange machine de métal et il s'enfonce lentement dans les herbes hautes. Un moment magique.


Revenus à la croix, nous faisons demi-tour et retournons à la barrière. De retour à la croix, je propose  d'aller nous promener sur le Chemin du Roi. La pleine lune nous accompagne maintenant. Après 20 minutes, Anne me suggère de retourner sur le Chemin de la Batture pour une dernière fois. Il est près de 21h00. Pourquoi pas ! Nous nous rendons encore jusqu'à la barrière et c'est en revenant à la croix que nous observons le Hibou des marais debout au bord du chemin. Notre arrivée le fait s'envoler sur quelques mètres et il se repose encore sur le chemin avant de repartir en vol au-dessus des herbes. Il est 9h38 et nous pouvons enfin penser à aller nous reposer.



@ bientôt.





Ebird à l'ère de la communication instantanée

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Pour tout ornithologue amateur désireux de savoir où et quand observer telle ou telle espèce d'oiseaux, l'outil informatique de l'heure est sans contredit Ebird. Une plateforme internationale où un observateur peut rapporter son observation sur le champ à partir de son Iphone ou par son Ipad et qui peut être consultée par l'ensemble de la communauté. Nous sommes bien loin de la chaîne téléphonique implantée au Québec dans les années 1980 par quelques Québécois pour favoriser une communication rapide. Et oui, il fallait bien s'organiser du mieux que l'on pouvait, mais cette façon a connu assez rapidement son lot de ratés. De forme pyramidale (celle-ci légale, il faut le souligner), chaque région du Québec avait un responsable régionale qui devait communiquer avec un nombre restreint de participants qui, à leur tour, devaient relier l'information à d'autres. Tout ceci afin de diminuer les coûts d'appels interurbains qui étaient substantiels à l'époque. Il s'agissait que l'un des maillons ne refile pas l'information pour qu'elle ne se rende pas en bout de ligne. Il y a eu ensuite les lignes rouges régionales, chapeautées par les clubs ornithologiques, qui ont réalisé un travail titanesque par leur implication responsable et assidue. La page des Oiseaux rares, maintenue par le RQO, est aujourd'hui l'un des sites les plus consultés au Québec, mais il ne divulgue que la présence des oiseaux rares. Le débutant n'y trouve pas nécessairement son compte.



 Le Milan à queue fourchue / Elanoides forficatus forficatus / Swallow-tailed Kite présent dernièrement à l'est du village de Les Escoumins, situé sur la rive nord du Saint-Laurent, a fait se déplacer bien des ornithologues Québécois. Un gros merci à la page des Oiseaux rares du RQO pour le suivi quotidien de sa présence à cet endroit.

 
Avec Ebird, il est possible de connaître les observations de toutes les espèces et c'est ce qui apporte un plus valu à l'exercice de consultation de ce site web. Lors de notre dernier voyage en Floride en mai 2015, Anne consultait systématiquement tous les endroits où nous avions planifié de nous rendre tout en regardant des sites moins connus dans les environs. Ceci nous a amené à découvrir, chemin faisant, de véritables perles. 
 
 
 
C'est en consultant Ebird que Anne a découvert l'endroit où ce Pluvier neigeux / Charadrius nivosus nivosus / Snowy Plover avait été observé la veille de notre passage a Marco Island Beach, Floride, USA.. Comme l'endroit était marqué sur une carte, nous l'avons trouvé en peu de temps. Sans cela, nous serions passés à côté de cette espèce sans le savoir. Comme pour le Pluvier siffleur, un cordon limitait son lieu de nidification afin que les gens ne s'aventurent pas trop près.
 
 
Et ceci est d'autant plus vrai pour toute autre destination autour de la planète. Il existe des guides des sites pour beaucoup d'endroits dans le monde, mais ces guides ne sont pas à jour. Ebird représente une mise à jour indispensable pour rentabiliser nos déplacements.
 
 
Mais le hic dans tout ça, car il y a toujours un hic, c'est qu'il faut que l'observateur ajoute ses mentions sur le site dès que possible. Mais rien n'étant parfait, nous pouvons quand même profiter d'un outil exceptionnel.


Revenons maintenant au Québec où la plupart des ornithologues Québecois actifs ont adopté Ebird afin de planifier leurs sorties. Présentement, les limicoles ont envahi les zones intertidales du grand fleuve et il est bon de savoir où les grands rassemblements se trouvent. Là où les rivières de plus ou moins grande importance se jettent dans le fleuve sont des endroits idylliques pour les oiseaux de rivage et les nutriments déversés par ces cours d'eau constituent un bon apport alimentaire. Les régions sablonneuses et herbeuses découvertes à marée basse accueillent parfois de belles espèces et il en est de même pour les zones plus rocailleuses. Nous pouvons y découvrir des espèces intéressantes comme le Bécasseau de Baird, le Bécasseau roussâtre, le Bécassin à long bec et le Bécassin roux.
 
 
 
Au pied de la chute de Montmagny, à la faveur de la marée montante, les regroupements de limicoles contiennent des espèces comme le Bécassin à long bec (en vol), le Bécasseau à échasses (l'oiseau le plus à gauche) et un grand nombre de Petits Chevaliers.
 

 
Ce Bécassin roux est posé à quelques mètres seulement de la route longeant le fleuve à Saint-Denis-de-la-Bouteillerie, près de Kamouraska.
 
 
Les grands champs labourés ou tout simplement chamboulés par la machinerie agricole attirent en grand nombre le Pluvier kildir de même que d'autres espèces associées à ces habitats comme le Pluvier bronzé, le Bécasseau roussâtre, le Bécasseau de Baird et le Bécasseau à poitrine cendrée. Si vous circulez à faible vitesse en campagne, il est bon de localiser les cris du Pluvier kildir car cela pourrait vous mener à la découverte d'autres espèces.



Un Bécasseau de Baird se nourrit activement dans un champ venant d'être aplani par de la machinerie agricole. Il était accompagné d'une quarantaine de Pluvier kildir et de...



... 35 Pluviers bronzés. Deux jours plus tard, un Bécasseau roussâtre est découvert par Maurice Raymond dans ce même champ. Cela se passe dans la région de Saint-Édouard-de-Lotbinière, Québec.


D'autres endroits très prisés par les amoureux des limicoles sont la Pointe de Yamachiche, la Rivière-Trois-Pistoles, l'Île-aux-Basques, Cacouna et Kamouraska. L'embouchure de la rivière Duchêne, à Leclercville, peut causer bien des surprises à l'occasion.


Je vous invite à vous inscrire à Ebird et à y ajouter vos propres observations. Plus il contiendra de mentions et plus il sera utile.
 
 
@ bientôt. 


 

Ornithologue et photographe.

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J'écris ce billet parce que je me pose des questions. De très sérieuses questions. Des questions qui soulèvent annuellement des frictions entre les observateurs d'oiseaux et les photographes qui se disent "de la nature". Des véritables photographes de la nature, il y en a c'est certain. Des véritables observateurs d'oiseau, il y en a c'est certain. Les uns comme les autres sont des personnes en mesure d'apprécier la biodiversité dans la nature. Ils investissent du temps dans la connaissance des comportement et des habitats où évoluent les sujets qu'ils désirent observer ou immortaliser sous forme de pixels. Juste à leur parler, juste à voir l'étincelle dans leurs yeux, nous savons qu'ils sont des vrais. Ils peuvent vous entretenir de leur passion pendant des heures. Pour eux, l'idée d'investir quelques heures à attendre l'animal, à le voir évoluer dans son habitat de façon naturelle (sans provoquer de stress), est la seule voie à prendre. C'est le prix à payer pour réussir l'instantané qui illustrera une fraction de seconde dans la vie privée de l'animal. Ceci illustre tout le respect entre le photographe et son sujet ou celui de l'ornithologue envers l'oiseau qu'il désire connaître un peu plus.



Nous sommes bien loin de ce que les ornithologues à la recherche de limicoles vivent présentement. Nous savons tous que la meilleure heure pour observer les oiseaux de rivages se situe à environ deux heures avant la marée haute. À la faveur de la marée montante, l'eau inonde peu à peu la zone intertidale et les oiseaux n'ont pas d'autres choix que de s'approcher des observateurs qui se tiendraient en retrait, en bordure du rivage. Il est très important pour les oiseaux en migration de profiter pleinement des sources de nourriture qui lui sont offertes. Quand nous les voyons se nourrir goulûment, ce n'est pas par gourmandise, mais bien parce qu'ils doivent emmagasiner le plus de calories possibles pour assurer la suite de leur migration vers le sud. De là, l'importance de leur laisser toute la place. Les ornithologues munis de télescopes et de jumelles ne ressentent pas le besoin de s'approcher inutilement des oiseaux. Les photographes au fait du comportement des limicoles savent aussi qu'il suffit de les attendre patiemment. Ils seront bien récompensés lorsque les oiseaux seront presque à leurs pieds.



Mais qu'en est-il de ceux qui courent après le trophée ?  La photo parfaite, celle dont la vue déclenchera des WOWs et des OHs ou l'observation parfaite, celle dont le récit déclenchera des WOWs et des OHs. Laquelle de ces situations est la meilleure. Aucune si la réalisation n'est faite en tout RESPECT du sujet de notre quête.


Au lieu de nous dénigrer les uns les autres, nous devrions plutôt réaliser que nous sommes dans le fond tous pareils. Nous sommes des collectionneurs avides de tout observer, jamais assouvis parce qu'il y a tant à découvrir et à assimiler. Comme en nature, la cohabitation devrait se faire automatiquement, en toute convivialité.  Mais, s'il vous plaît, les photographes, arrêtez de vous asseoir en plein milieu de la rivière ou de la zone qui sera bientôt inondée par la marée montante dans le but de réaliser une photo plus près de l'oiseau. Vous pourriez très bien obtenir le même résultat en attendant patiemment sur le rivage. Et, SVP, si vous désirez devenir des photographes "de la nature", envisagez donc la nécessité de vous procurer l'équipement qui vous permettra d'accéder à ce statut. Trop souvent, j'ai vu des photographes s'approcher trop près du sujet parce que mal équipés. Les Oies des neiges sont souvent victimes de ces photographes du dimanche. Et j'ai déjà expérimenté la même chose avec des ornithologues pour des espèces dites rares.


En cette fin d'été, Anne et moi avons parcouru plusieurs endroits propices à accueillir des limicoles et nous en avons vu de toutes les couleurs. Mais la dernière expérience vécue à Saint-Denis-de-la-Bouteillerie a déclenché l'écriture de ce billet. Nous arrivons à la bonne heure de marée. Trois photographes sont installés près du niveau où l'eau est rendue. Assis entre les rochers, ils attendent l'approche des oiseaux. Une bande de Pluviers argentés, accompagnés de Bécasseaux maubèches, ne cessent de passer en vol devant eux. À cet instant, cela aurait dû allumer une petite lumière. "Pourquoi les oiseaux passent-ils continuellement devant nous sans s'arrêter ?". "Peut-être parce que nous sommes là" aurait très bien pu être une réponse envisageable. Mais, non, la sonnerie n'a pas retenti. Pendant ce temps, un collégien, dont la thèse est le recensement des limicoles en migration dans le secteur, se tient près de nous en retrait. Tout comme nous, il sait très bien que son recensement vient d'être grandement perturbé par la présence de ces photographes. Pour nous, il est facile de nous diriger ailleurs en espérant de meilleures conditions, mais pour le recenseur, c'est "just too bad".


En fin de semaine dernière, les 18-19-20 septembre 2015, Anne et moi avons réservé le chalet Mérédith sur l'Île-aux-Basques. Pour nous, c'est un rendez-vous annuel qui nous permet l'observation des limicoles et des passereaux en migration. La meilleure journée de limicoles s'est présentée le samedi 19 septembre et j'aimerais vous faire expérimenter ce qu'est une approche des limicoles en tout respect.


Voici une première observation faite à environ 30 mètres


Des Bécasseaux sanderling et des Bécasseaux variables se nourrissent dans la zone intertidale à la faveur d'une marée montante. Ils sont à environ 30 mètres de distance.

À environ 20 mètres de distance, ils apparaissent déjà beaucoup mieux sur la photo.

Connaissant la limite de la montée de la marée, je m'installe sur une roche, bien assis et j'attends tout en n'arrêtant pas de multiplier les prises de vue. Avec les limicoles, on ne sait jamais quand ils vont décider de s'éloigner. Le passage imprévisible d'un faucon est toujours à considérer. Il se passe un bon 20 minutes.


Et voilà qu'un Bécasseau variable se rapproche à environ 5 mètres de moi...

 
Et la photo agrandie donne ce résultat.


Oui, j'aurais peut-être pu réussir encore mieux. J'aurais peut-être pu m'en approcher à 3 mètres, mais j'aurais aussi pu les stresser et provoquer leur fuite et l'arrêt de nourrissage.


Ce billet se veut un appel au respect de la nature. Et c'est un appel très sérieux. Si nous continuons à envahir les zones de nourrissage des oiseaux migrateurs, nous ne ferons que contribuer à la baisse des populations. Depuis les années 1970, une diminution moyenne de 55% a été enregistrée dans les différentes familles d'oiseaux. Ceci est très préoccupant et nous ne devrions pas, nous les ornithologues et les photographes, faire partie de l'un des éléments contribuant à ces baisses.


@ bientôt.



Île-aux-Basques: du 18 au 20 septembre 2015

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18 septembre 2015


Départ de Québec à 03h15 vers le quai de Trois-Pistoles où le capitaine Jean-Pierre Rioux nous attend pour une traversée prévue pour 06h30. Les pronostics météorologiques sont très optimistes pour ce vendredi ainsi que pour le samedi. Par contre, le dimanche pourrait être un peu plus hasardeux, mais nous avons de quoi nous occuper d'ici là. Dès notre arrivée au quai, vers 06h15, nous constatons qu'un couple de Repentigny attend également pour le trajet d'une quinzaine de minutes vers l'île. Ces derniers vont occuper le chalet à l'est de l'île, soit le Provancher, alors que nous occuperons le Meredith, à l'ouest.

Les conditions atmosphériques en ce vendredi matin sont idéales. Aucun vent, un ciel presque sans nuage et une chaleur un peu en haut de la normale pour la mi-septembre. Après une année sans nous rendre à l'île, nous nous sentons vraiment privilégiés de tomber sur de si belles conditions. Les réservations à l'île se font au début du mois de janvier de chaque année et il est alors impossible de savoir si nos choix seront les bons. Personnellement, nous avons vécu toutes les conditions possibles et nous devons avouer que l'Île-aux-Basques vaut le déplacement quelles que soient les conditions rencontrées.

À 07h30, tout est installé dans le chalet. Les victuailles qui vont au réfrigérateur, celles qui vont sur des tablettes, les vêtements les plus utilisés accrochés à portée de main ou déposés aux bons endroits. Comme nous arrivons à marée haute, nous décidons de prendre nos télescopes pour aller vérifier les déplacements des oiseaux marins au large. Nous demeurons alors dans la partie nord ouest de l'île.


Anne scrute le large avec son nouveau télescope Kowa et elle note le nombre d'individus observés pour chaque espèce afin de les comptabiliser dans Ebird.


Au large, des vents de 25 kilomètres à l'heure sévissent et nous découvrons de bons déplacements de laridés qui volent tous d'est en ouest. Cependant, une légère brume nuit beaucoup à la perception des détails et elle nous empêche de confirmer les espèces. Nous passons une bonne heure en stationnaires et ceci nous permet de très bien observer des individus qui volent ou se posent sur l'eau plus près de nous: 8 Canards noirs, 35 Eiders à duvet, 18 Macreuses à front blanc, 1 Macreuse brune, 7 Garrots à oeil d'or, 1 Harle huppé, 1 Plongeon catmarin, 1 Plongeon huard, 3 Fous de Bassan,  2 Courlis corlieux , 27 Guillemots à miroir. Et la visibilité s'améliorant: 300 Mouettes tridactyles, 20 Mouettes de Bonaparte, 30 Goélands à bec cerclé, 25 Goélands argentés et 10 Goélands marins.


Nous nous dirigeons ensuite vers la pointe ouest de l'île pour vérifier la présence de limicoles qui s'y agglomèrent indépendamment des marées. Même à marée fine haute, cet endroit accueille souvent plusieurs espèces différentes. C'est avec plaisir que nous y repérons: 3 Courlis corlieux, 85 Pluviers semipalmés, 15 Bécasseaux sanderling, 1 Bécasseau à croupion blanc, 25 Bécasseaux semipalmés et 2 Alouettes hausse-col.


 Alouette hausse-col (immature) / Eremophila alpestris alpestris / Horned Lark



Courlis corlieu / Numenius phaeopus hudsonicus / Whimbrel


Pendant tout ce temps, un Busard Saint-Martin immature maraude sans cesse dans le pré. Nous le voyons plonger vers des proies potentielles, mais le pourcentage de succès ne semble pas trop élevé. Normal pour un jeune de l'année qui doit améliorer ses angles d'attaque.





En après-midi, notre attention se porte sur la pointe est de l'île, plus précisément au nord de l'Anse d'en bas. Un endroit très pierreux qui nous a réservé de très belles surprises à travers les années. Même si nous sommes en milieu d'après-midi, l'activité est importante. Sur une grosse masse rocheuse, pas moins de 50 Mouettes tridactyles, 10 Goélands marins, 10 Goélands à bec cerclé et 5 Goélands argentés essaient de se mériter une place parmi les 67 Cormorans à aigrettes et les 15 Eiders à duvet. Un Faucon pèlerin très foncé nous passe sous le nez. La forêt nous offre quelques passereaux dont 3 Parulines à couronne rousse, de plumages différents, mais toutes de la race de l'est (hypochrysea). Les Bruants à gorge blanche nous accompagnent partout sur l'île, de sorte que le nombre estimé à 50 est probablement moindre que la réalité.


Bruant à gorge blanche / Zonotrichia albicollis / White-throated Sparrow


Nous terminons cette première journée avec 48 espèces et beaucoup de beaux moments en banque.



19 septembre 2015

Les premières observations matinales sont souvent plus fructueuses. Mais faut-il décider dès la veille au soir où nous nous dirigerons le lendemain matin. Vers l'est ou vers l'ouest de l'île ? Comme notre chalet est situé dans l'ouest, il est plus facile d'opter pour cette région...tout en espérant que la visibilité sera meilleure que celle de la veille. Dès le lever du soleil, je sors sur le patio du chalet et je suis tout simplement submergé par des cris de contacts et des sifflements en provenance de l'arrière du chalet. Des dizaines de Bruants à gorge blanche sont déjà actifs, ce qui suggère une arrivée possible de migrateurs. Des Merles d'Amérique passent en vol de même que plusieurs autres passereaux. Je remets en question notre choix de l'observation au large, mais, après une discussion avec Anne, nous décidons de maintenir notre programme. En passant par le petite sentier boisé qui longe le lac salé, nous ne pouvons résister à la tentation de nous arrêter quelque peu pour identifier les passereaux les plus coopératifs: Roitelet à couronne rubis, Roitelet à couronne dorée


Roitelet à couronne dorée / Regulus satrapa satrapa / Golden-crowned Kinglet



Viréo à tête bleue, Viréo de Philadelphie, Viréo aux yeux rouges, Bruant de Lincoln, Bruant fauve


Bruant fauve (immature) / Passerella iliaca iliaca / Fox Sparrow


et Paruline flamboyante



Paruline flamboyante (femelle) / Setophaga ruticilla / American Redstart

Et oui, la visibilité est meilleure au large, mais les laridés sont moins nombreux. Rien à voir avec les mouvements de la veille. Par contre, plus d'individus des autres espèces et même quelques nouvelles dont 120 Macreuses à front blanc, 17 Garrots à oeil d'or, 21 Grands Harles, 4 Plongeons catmarins, 8 Plongeons huard, 2 Grèbes jougris, 120 Cormorans à aigrettes, 3 Labbes parasites, 100 Mouettes tridactyles, 1 Petit Pingouin, 21 Guillemots à miroir, 20 Mouettes de Bonaparte, 30 Goélands à bec cerclé, 40 Goélands argentés et 26 Goélands marins. Un petit groupe de 7 Pipits d'Amérique arrive du large et passe devant nous. Un Faucon émerillon, un Épervier brun et un Faucon pèlerin très foncé (probablement un immature) survolent le pré tour à tour.

Comme la veille, une visite à la pointe ouest est bénéfique. Il y a plus de Pluviers semipalmés avec 120 individus bien comptés, 8 Pluviers bronzés, 1 Pluvier argenté, 4 Courlis corlieux, 1 Bécasseau maubèche, 55 Bécasseaux sanderling, 12 Bécasseaux variables, 2 Bécasseaux à croupion blanc et 30 Bécasseaux semipalmés. Le retour par le pré nous fait découvrir 2 Bruants des prés et 2 Grands Hérons en vol.

Bécasseau sanderling (juvéniles) / Calidris alba / Sanderling

En après-midi, nous investiguons plus les régions boisées et nous sommes récompensés par 1 Grimpereau brun, 4 Troglodytes des forêts, 31 Roitelets à couronne dorée, 7 Roitelets à couronne rubis, 2 Grives solitaires, 10 Merles d'Amérique, 1 Moqueur chat, 1 Paruline à collier, 1 Paruline à tête cendrée, 1 Paruline verdâtre, 2 Juncos ardoisés, 1 Bruant à couronne blanche et plus de 90 Bruants à gorge blanche.

Cette deuxième journée se termine avec 54 espèces différentes.


20 septembre 2015 

Notre départ de l'île étant programmé pour la fin de l'après-midi, nous avons toute la journée devant nous et la température est très coopérative. Nous délaissons nos télescopes pour la journée, car nous voulons passer plus de temps en bordure et dans la forêt. C'est donc avec les jumelles au cou et la caméra en bandoulière que nous parcourons l'île d'un bout à l'autre. En plus des espèces mentionnées jusqu'ici, nous ajoutons 1 Pic mineur, 2 Pics flamboyants, 1 Moucherolle à ventre jaune, 1 Sittelle à poitrine rousse (la seule de notre séjour, cherchez l'erreur ?), 1 Grive à dos olive, 1 Grive à joues grises, 11 Jaseurs d'Amérique, 2 Parulines obscures, 1 Paruline à joues grises, 2 Parulines rayées, 1 Paruline des pins, 1 Paruline bleue, 1 Paruline à gorge noire, 1 Paruline à calotte noire et 1 Bruant familier.


Sittelle à poitrine rousse / Sitta canadensis / Red-breasted Nuthatch
 

Grive solitaire / Catharus guttatus faxoni / Hermit Thrush


Ah oui, en finissant, il ne faudrait que j'oublie de vous parler de la présence sur l'île de 3 Élans d'Amérique (orignaux), le plus imposant de nos cervidés québécois. Lors de la traversée vers l'île, notre dévoué capitaine Jean-Pierre nous a informé de cette nouvelle. Connaissant les dimensions impressionnantes de ces animaux, avec leur 2 mètres de hauteur à l'épaule, je me disais que c'était dans le sac. Il nous avait aussi parlé d'une petite famille de Renards roux. Des nouvelles très excitantes. Comme nous passons beaucoup de temps sur le terrain et que l'île n'est pas très grande, je croyais bien que nous réussirions à les voir et même à les photographier.

Mais non, beaucoup de pistes au sol, d'excréments et d'artéfacts de leur nourrissage sur la végétation, mais aucune rencontre. Je croyais bien que mon expérience de 6 mois passés en forêt boréale au cours des 4 dernières années jouerait en ma faveur. Mais non. Alors que nous reprenons le bateau pour le retour sur la terre ferme, deux des employés de Jean-Pierre nous disent qu'ils viennent juste de les surprendre alors qu'ils se trouvaient dans le petit étang situé au milieu de l'île. L'un des deux ajoute qu'ils se tenaient bien cachés toute la journée et qu'ils ne sortaient que vers les 04h00 de l'après-midi. Un renseignement que nous aurions bien aimé connaître avant.


Faute de vous montrer l'un des trois orignaux de l'île, voici une femelle photographiée le 2 juillet 2012 en Abitibi.




et une autre femelle accompagnée d'un veau de l'année, photographiés le 8 juillet 2012, toujours en Abitibi.





Quant aux 3 orignaux, il s'agit de triplets d'environ 2 ans. Selon les dires de Jean-Pierre, ils devraient probablement quitter l'île plus tard en profitant des dernières grandes marées de la fin d'automne.


@ bientôt.


Une rencontre inespérée... et presque historique.

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Je me souviens très bien lorsque j'ai entendu parler pour la première fois de l'observation de cette espèce dans la ville de Québec. C'était à la fin des années 1960. Gabriel Allaire, mon "mentor ornithologique", m'avait alors parlé d'un oiseau qui occupait une cavité derrière la maison d'un de ses amis d'étude. Sa maison était située sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, pas très loin du pont de Québec. Malheureusement. cette observation exceptionnelle est vite disparue du radar des ornithologues et il s'est avéré alors difficile d'en expliquer la raison.

J'ai dû attendre au début des années 2000 avant d'apprendre qu'au moins un autre individu de cette espèce était observé dans la région de Victoriaville. Mais il fallait garder le tout secret et c'est bien normal. Trop souvent la divulgation de la présence d'un strigidé dans un lieu donné attire l'attention d'observateurs ou de photographes qui s'y agglomèrent sans aucune retenue. Repasse du chant excessive, harcèlement continuel à cause du nombre successif d'observateurs...et l'oiseau effarouché peut décider de quitter l'endroit sans préavis.

Oui, je sais, vous trépignez. Mais qu'elle est cette espèce ?

Attendez un peu... vous saurez bientôt !

Au début d'octobre 2015, un chasseur à la sauvagine attend l'heure réglementaire pour débuter sa chasse. Il se trouve en bordure du grand fleuve Saint-Laurent, sur la rive sud. Il fait encore sombre lorsqu'il entend une seule fois le trille très ténu d'un certain strigidé. Sa cogitation ne dure pas très longtemps. Malgré qu'il en soit grandement étonné, il est sûr de son identification: il s'agit du faible trille d'un Petit-duc maculé !!!

Très bien, mais encore faut-il le confirmer, car il sait très bien que cette présence est très inusitée pour la région. Une visite ultérieure permet de confirmer l'espèce et la voici:


Petit-duc maculé / Megascops asio naevius / Eastern Screech-Owl

Alors que le Petit-duc maculé est présent plus régulièrement à partir de l'ouest de la région du centre du Québec (dans la ligne Drummondville / Trois-Rivières) , il est vraiment inusité plus à l'est.


L'élément le plus facile pour déterminer si on a devant nous un hibou plutôt qu'une chouette est la présence ou l'absence d'aigrettes, i.e. ces plumes qui font penser à des oreilles et qui sont pointées au-dessus de la tête. Un hibou est pourvu d'aigrettes, la chouette en est dépourvue.

Comparons ce Grand-duc d'Amérique photographié le 23 octobre 2014 à Neuville, Québec.


Grand-duc d'Amérique / Bubo virginianus virginianus / Great Horned Owl

avec cette Chouette rayée photographiée le 11 janvier 2015 au Domaine de Maizerets, ville de Québec, Québec.


Chouette rayée / Strix varia varia / Barred Owl

Donc, si on se base à cet élément et à la première photo présentée, ce Petit-duc maculé serait une chouette. Et non, selon les humeurs de l'oiseau, il peut modifier son apparence de façon assez radicale. Voici donc, en rafale, les trois aspects que nous a présentés le même individu


L'angle de prise de cette photo permet de voir que les aigrettes sont rabattues vers l'arrière. Ceci les rend invisibles lorsque l'oiseau nous fait face.




Difficile de dire pourquoi l'oiseau dresse ses aigrettes. Stress ou, au contraire, bien-être ?




Voici les aigrettes étirées au maximum, ce qui change radicalement l'aspect de l'oiseau si on se réfère à la première image de ce blog.

Pour Anne et moi, il s'agit de la 310ième espèce observée ensemble au Québec depuis le 3 septembre 2005. C'est dire la richesse aviaire du Québec. C'est vrai que la province est grande, mais les déplacements en valent la peine.


@ bientôt.





Obloni au Ghana

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"Obloni, obloni, obloni"  j'entends des voix d'enfants qui scandent ce mot. Je suis au Ghana, plus précisément au nord est du pays, à New Tafo. Ces enfants me déconcentrent alors que toute mon attention se porte sur un bel oiseau que je suis en train de photographier.


Euplecte monseigneur / Euplectes hordeaceus / Black-winged Bishop


Une fois ma tâche accomplie, je me tourne vers eux. J'aperçois alors 3 enfants qui se tiennent près d'une case aux murs faits de boue séchée et chapeautée d'un toit de chaume. Une cinquantaine de mètres nous séparent et je ne sais pas trop comment interpréter cette amorce de communication. Se moquent-ils de la couleur de ma peau ? Veulent-ils établir un contact plus rapproché ? Ils me semblent à la fois ravis et un peu inquiets de ma présence. Ne voulant pas provoquer trop de vague dans ce petit hameau paisible, je décide de revenir sur mes pas en direction de l'hôtel que je viens de quitter depuis environ vingt minutes. Je suis seul ce matin, car mes compagnons de voyage, Anne Déry, Richard Yank et Jean-Jacques Gozard sont partis plus tôt en compagnie de nos guides ornithos pour escalader le Atewa Range. Après 18 jours de cavale assez intense à la grandeur du Ghana, j'ai décidé ce matin de me reposer et de profiter des environs de l'hôtel pour faire de la photo à mon rythme.

D'un pas très lent, je retourne donc à l'hôtel et voilà que ce sont maintenant 5 enfants qui décident de me suivre. Ils continuent à m'appeler avec leur "obloni". Je décide de m'arrêter et je les photographie. Je m'approche d'eux et je leur montre leurs binettes sur l'écran de mon boîtier de caméra. Là, c'est la joie ultime parmi eux. C'est peut-être la première fois de leur vie qu'ils se voient sur un écran et ça les fascine.





S'il y a différentes façons de savoir si un peuple est fondamentalement heureux, la plus probante est, selon mon expérience, la joie de vivre qui se lit sur le visage des enfants. Une image est gravée à jamais dans ma mémoire. J'accompagne un groupe de Québécois au Kenya. Nous marchons dans un lieu où une falaise d'une trentaine de mètres nous surplombe. Tout à coup, nous entendons un cri provenant du haut de l'escarpement. Nous découvrons une fillette qui nous crie quelque chose que nous n'entendons pas bien à cause de la distance. À force de concentration, nous finissons par entendre un "Welcome to Kenya" bien senti. Cette fillette ne saura jamais à quel point elle m'a ému et combien elle a changé ma façon de voir les choses.


Un autre pays m'a beaucoup impressionné par la joie de vivre qui se voyait partout, peu importe le lieu et les circonstances. Dès que nos yeux croisaient ceux des locaux, un sourire ensoleillait leur visage peu importe leur âge ou leur condition. Ça se passait à Madagascar, une île merveilleuse au large de l'Afrique du Sud. Oui, l'Afrique est un continent fabuleux à découvrir malgré la pauvreté qui peut y régner.


Je ne connaissais pas le sens du mot "Obloni" jusqu'à ce que nos guides Ghanéens, William et Ebenezer, nous en fassent la traduction. "Obloni" signifie "homme blanc". La couleur de la peau n'a pas d'importance quand l'Homme rencontre l'Homme. Toute une leçon que nous donne un peuple qui a pourtant bien souffert à cause de la couleur de sa peau.


Je ne sais pas combien de milliers de kilomètres nous avons parcouru pendant ces 21 jours passés dans ce petit pays qu'est le Ghana (du 01 au 21 novembre 2015). Situé en Afrique de l'ouest, il est bordé au sud par le golfe de Guinée, à l'est par le Togo, à l'ouest par la Côte d'Ivoire et au nord par le Burkina Faso. La langue officielle est l'anglais, la langue d'origine est le twi et la monnaie le cédi (un dollar canadien vaut environ 3 cédis). D'après le recensement de 2010, la population du Ghana est estimée à 24 658 823 habitants. Environ 51 % de la population réside en milieu urbain. Les principaux groupes ethniques sont les Akans (47,5 %), les Mole-Dagbani (16,6 %), les Ewes (13,9 %) et les Ga-Dangme (7,4 %). D'après le même recensement, les chrétiens représentent 72,6 % de la population tandis que les musulmans représentent 18,2 % et les religions traditionnelles 4,2 %. Les personnes n'ayant pas de religion représentent 4,3 % de la population. Si ce consensus autour de la foi semble unir le pays, l’idée d'athéisme semble, elle, difficilement acceptable et même concevable. La présence des musulmans est en forte augmentation dans le nord du pays alors qu'elle est infime dans le sud.


Notre périple nous a permis d'observer des espèces animales d'une grande diversité et je vous en présente quelques unes.

 
Coucou foliotocol / Chrysococcyx cupreus cupreus / African Emerald Cuckoo
 



Agame des colons (mâle) / Agama agama / Common Agama



Gobemouche forestier / Fraseria ocreata  / African Forest-Flycatcher



Traquet familier / Oenanthe familiaris falkensteini / Familiar Chat



Élanion blanc / Elanus caeruleus caeruleus / Black-shouldered Kite



Rollier à ventre bleu / Coracias cyanogaster / Blue-bellied Roller



Atheris chlorechis / West African leaf viper



Pririt à collier / Platysteira cyanea cyanea / Brown-throated Wattle-eye




Libellule non identifiée qui survolait un plan d'eau pour y déposer ses oeufs.



Et pour terminer ce billet, un coucher de soleil sur le parc national Mole, situé au nord-ouest du pays.








@ bientôt.


L'or véritable du Ghana

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Le Ghana est situé sur le golfe de Guinée, juste au nord de l'équateur. Il partage des frontières avec la Côte d'Ivoire à l'ouest, le Togo à l'est et le Burkina Faso au nord.



« Ghana carte » par of the translation : Eric Gaba (Sting) — CIA World Factbook (formerly on the French Wikipedia). Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ghana_carte.png#/media/File:Ghana_carte.png


Le pays est constitué de denses forêts tropicales au sud et de savane au nord. Le climat tropical est pluvieux, essentiellement en mai-juin (grande saison des pluies ou hivernage). La Volta noire, la Volta blanche ainsi que les rivières Oti et Daka se rencontrent au Ghana pour former le Lac Volta. Le barrage d'Akosombo, situé au sud du lac, produit beaucoup d'énergie pour le pays.




Comme nombre de pays africains, le Ghana est riche en matières premières, notamment en minerais et en pétrole. Son économie demeure cependant essentiellement basée sur l'agriculture. Il a longtemps été le premier producteur mondial de cacao (plus de 1,6 million d'hectares de plantations villageoises) avant d'être largement dépassé par son voisin la Côte d'Ivoire. L'industrie y est plus développée que dans le reste des pays de l'Afrique de l'Ouest. Par ailleurs, le Ghana va devenir dans les années à venir un pays producteur de pétrole grâce à la découverte en 2007 de ressources pétrolières offshore non négligeables.

Si le Ghana est indépendant depuis le 6 mars 1957, il fut une colonie britannique sous le nom de Gold Coast (Côte de l'Or). Le nom colonial de Côte-de-l'Or vient des très nombreuses mines d'or du pays qui, avant d'être exploitées par les colons britanniques, allemands, hollandais et français, étaient abondamment utilisées par l'ethnie Ashanti qui garde la tradition de splendides bijoux en or, tradition qui s'est propagée aussi chez l'ethnie voisine Abron.


Lors de notre visite (du 1er au 21 novembre 2015), nous avons couvert en 21 jours la presque totalité du pays. La petitesse du pays nous a permis de le faire assez facilement, à bord d'un véhicule genre . Et nous l'avons fait en roulant à bord d'un véhicule. Pour la logistique de terrain, nous avons contacté la compagnie Ashanti African tours. C'est ainsi que nous avons pu compter sur les services d'un chauffeur, d'un guide ornithologue professionnel et d'un assistant. Une équipe dévouée, compétente et dynamique en tout temps. Si jamais vous songez à vous rendre dans ce pays, je vous suggère fortement de contacter Ashanti African tours. Chemin faisant, nous avons rencontré à quelques reprises des petits groupes qui avaient réservé leur service. De notre côté, nous étions quatre et nous avons rencontré un autre groupe de quatre et un autre groupe de deux personnes. Peu importe la grosseur de votre propre groupe, il semble y avoir moyen de rencontrer vos besoins.

Sur la Côte-de-l'Or, nous n'avons pas vu beaucoup d'or. En fait, nous avons longé deux sites d'extraction d'or où il n'était pas conseillé de trop s'attarder. Nos guides nous ont fortement suggéré de ne pas prendre de photographie de ces lieux. Les bouleversements d'habitat engendrés par cette activité étaient cependant très visibles. Heureusement pour nous, passionnés de la nature, le véritable or ne se retrouve pas dans le sous-sol, mais bien dans les différents parcs et les forêts qui restent encore assez présentes au Ghana. Voici donc des belles rencontres faites dans les différents parcs visités.


Grand-duc tacheté (adulte) / Bubo leucostictus / Akun Eagle-Owl .Réalisée le 3 novembre 2015 dans le parc national Kakum, Ghana, Afrique de l'ouest.


Souimanga à bec droit (femelle au nid) / Anthreptes rectirostris rectirostris / Green Sunbird. Réalisée le 3 novembre 2015 dans le parc national Kakum, Ghana, Afrique de l'ouest.
 
Calao de Hartlaub / Tockus hartlaubi hartlaubi / Black Dwarf Hornbill. Réalisée le 3 novembre 2015 dans le parc national Kakum, Ghana, Afrique de l'ouest.
  

Râle à pieds rouges / Himantornis haematopus / Nkulengu Rail. Réalisée le 07 novembre 2015 dans le parc national Ankasa, Ghana, Afrique de l'ouest.







Autour à longue queue / Urotriorchis macrourus / Long-tailed Hawk. Réalisée le 08 novembre 2015 dans le parc national Ankasa, Ghana, Afrique de l'ouest.

Veuve dominicaine / Vidua macroura / Pin-tailed Whydah. Réalisée le 05 novembre 2015 à la forêt d'Abrafo près de shama, Ghana, Afrique de l'ouest.


Calao longibande / Tockus fasciatus semifasciatus / African Pied Hornbill. Réalisée le 04 novembre 2015 à Abrafo forest près de Shama, Ghana, Afrique de l'ouest.


Calao à huppe blanche / Tropicranus albocristatus macrourus / White-crested Hornbill. Réalisée le 18 novembre 2015 dans la Bobiri Forest, Ghana, Afrique de l'ouest.

Guib harnaché / Tragelaphus scriptus / Bushbuck. Réalisée le 12 novembre 2015 dans la forêt de Bobiri, Ghana, Afrique de l'ouest.


Élanion blanc / Elanus caeruleus caeruleus / Black-shouldered Kite. Réalisée le 11 novembre 2015 au Lilly pond près de Nasia, Ghana, Afrique de l'ouest.


Éléphant d'Afrique / Loxodonta africana africana / Savanna Elephant. Réalisée le 14 novembre 2015 dans le parc national Mole, Ghana, Afrique de l'ouest.

Grand-duc du Sahel / Bubo cinerascens / Grayish Eagle-Owl. Réalisée le 12 novembre 2015 dans le parc national Mole, Ghana, Afrique de l'ouest.


Vautour à tête blanche / Trigonoceps occipitalis / White-headed Vulture. Réalisée le 13 novembre 2015 dans le parc national Mole, Ghana, Afrique de l'ouest.


Oedicnème tachard / Burhinus capensis maculosus / Spotted Thick-knee. Réalisée le 13 novembre 2015 dans le parc national Mole, Ghana, Afrique de l'ouest.


Rollier à ventre bleu / Coracias cyanogaster / Blue-bellied Roller. Réalisée le 21 novembre 2015 au Shai Hills Resource Reserve, Ghana, Afrique de l'ouest.


Barbican bidenté (mâle et femelle) / Lybius bidentatus bidentatus / Double-toothed Barbet. Réalisée le 21 novembre 2015 au Shai Hills Resource Reserve, Ghana, Afrique de l'ouest.


Oedicnème du Sénégal / Burhinus senegalensis / Senegal Thick-knee. Réalisée le 21 novembre 2015 au Tema Lagoon, Ghana, Afrique de l'ouest.

Souimanga de Reichenbach / Anabathmis reichenbachii / Reichenbach's Sunbird. Réalisée le 7 novembre 2015 près de la rivière Amanzule, Ghana, Afrique de l'ouest.


Capucin nonnette / Spermestes cucullatus cucullatus / Bronze Mannikin. Réalisé le 19 novembre 2015 à New Tafo, Ghana, Afrique de l'ouest.


Tisserin à cou noir / Ploceus nigricollis brachypterus / Black-necked Weaver.Réalisé le 19 novembre 2015 à New Tafo, Ghana, Afrique de l'ouest.


Engoulevent terne / Caprimulgus inornatus / Plain Nightjar. Réalisée le 20 novembre 2015 au Shai Hills Resource Reserve, Ghana, Afrique de l'ouest.


Crécerelle renard / Falco alopex / Fox Kestrel. Réalisée le 17 novembre 2015 dans les Tongo Hills, Ghana, Afrique de l'ouest.


Picatharte de Guinée / Picathartes gymnocephalus / White-necked Rockfowl. Réalisée le 10 novembre 2015 au site Picathartes, Ghana, Afrique de l'ouest.



Et comme j'ai terminé mon dernier billet avec un coucher de soleil au parc national de Mole, voici maintenant un lever de soleil toujours sur le même site.







@ bientôt.





À vous... de nous

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Merci chers lecteurs pour votre assiduité à suivre ce blog.


@ très bientôt.



En ce Noël vert...

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Le Noël 2015 ne passera pas à l'histoire pour l'abondance de neige ou la température froide. Les champs sont verts et quelques plaques de neige ou de glace ici et là nous font plus penser à la fin avril qu'à la fin décembre. Une balade près du grand fleuve Saint-Laurent, à Neuville, nous a fait découvrir à Anne et à moi un troupeau d'environ 500 Bernaches du Canada, un radeau d'une centaine de fuligules non identifiables à cause de la distance et du manque de lumière ainsi que des harles, des garrots, des colverts et les trois espèces de goélands bien perchés sur un îlot rocheux..

Aucune glace sur le fleuve et pas plus sur les battures. En fait, sur le bord du fleuve, ça ressemblait plus à la fin octobre, car j'étais habitué d'observer ces radeaux de plongeurs à cette date dans la région de Leclercville. Le Fuligule à dos blanc / Aythya valisineria / Canvasback rapporté plus tôt cette semaine à Neuville se retrouvait d'ailleurs souvent dans les années 1980 parmi ces regroupements de fuligules.

Plus tôt en matinée, une visite à un poste d'alimentation bien tenu nous a permis d'observer un oiseau qui a ajouté un soupçon d'exotisme dans un Noël plutôt atypique. Ronald Lepage, bien connu sous le nom de Monsieur Cap Tourmente, a le bonheur d'héberger dans sa cour arrière une espèce peu commune au Québec, mais qui est rapportée sporadiquement près de mangeoires tard à l'automne ou tard au printemps. Et Dieu sait qu'elle est bien tombée puisqu'il serait difficile pour un oiseau égaré de trouver un meilleur endroit où s'échouer. Tout est mis à sa disposition: nourriture diversifiée, abri et même un bain chauffé.

Voici quelques images de cette femelle de Piranga vermillon / Piranga rubra rubra / Summer Tanager  


Cette femelle est du type de l'est. Son bec costaud lui sert à saisir les gros insectes ou les fruits qui font partie de son régime alimentaire habituel.


Son bec pâle et sa tête pointue la distingue du Piranga orangé / Piranga hepatica / Hepatic Tanager, une autre espèce pouvant s'égarer au Québec, mais de façon rarissime.


Cet oiseau égaré pourra compter sur la graisse animale (suif) mise à sa disposition pour contrer les températures froides de l'hiver québécois. Ses chances de survie ?  Très difficile à prédire puisque tout dépendra de la longueur et de la rigueur de notre hiver. Mais disons que ses chances sont plutôt minces.


Et, pour terminer, voici la photo d'un mâle de cette espèce prise le 07 mai 2015 au Lower Green Swamp Preserve, Floride, USA.








Joyeux Noël et à bientôt.



Oiseaux d'hiver 2015-2016

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Après un Noël 2015 sans abondance de neige, l'hiver s'est finalement implanté de façon très timide. Avec seulement 4 journées affichant une température de - 20°C pour tout le mois de janvier 2016, les Québécois frileux (et oui, ça existe) n'ont pas à se plaindre. Si habituellement une température douce annonce de la neige, ce ne fut même pas le cas. Les déplacements routiers ont donc été facilités par une chaussée sèche et une circulation fluide.

Anne et moi ne participons pas à une activité hivernale populaire au Québec, soit l'Avicourse. Elle consiste à observer le plus d'espèces possible au Québec entre le 1er décembre et la dernière journée de février de l'année suivante. En plus d'inciter les ornithologues à sortir durant la saison froide, elle s'avère une source intéressante d'informations sur la présence des espèces habituelles et sur celle d'espèces dites égarées. En fait, l'égarement peut se traduire à divers niveaux dont celui du point de vue géographique ou celui du point de vue saisonnier. S'il n'est pas "normal" d'observer sous nos cieux un Solitaire de Townsend / Myadestes townsendi townsendi / Townsend's Solitaire, espèce qui vit dans l'ouest de l'Amérique du Nord...


Photographie réalisée le 29 février 2012 à Charlesbourg, ville de Québec.

... il n'est pas plus "normal" d'observer une Sarcelle d'hiver / Anas crecca carolinensis / Green-winged Teal au début janvier dans la région de la ville de Québec. Cette espèce devrait normalement avoir migré plus au sud pour la saison hivernale et nous revenir en avril.



Un mâle en devenir de Sarcelle d'hiver présent le 5 janvier 2016 au Domaine de Maizerets, ville de Québec, Québec.


Cette femelle de Sarcelle d'hiver accompagne le mâle. Sa petite taille est facile à estimer quand on la compare à celle de la femelle de Canard colvert en arrière-plan. Photo prise le 30 janvier 2016 au Domaine de Maizerets, ville de Québec, Québec.


Même si nous n'hésiterons pas quelques fois à étirer le pas dans l'espoir d'observer une espèce discordante sous nos cieux hivernaux, le but premier de nos sorties est vraiment de profiter de la présence des oiseaux dits nordiques avant qu'ils ne nous quittent pour regagner leur site de reproduction au printemps ou au début de l'été. Voici un aperçu des différentes espèces rencontrées en janvier 2016.


L'année commence en lion, le 1er janvier 2016, avec la rencontre d'unadulte de Pie-grièche grise / Lanius excubitor borealis / Northern Shrike sur le chemin Aubin, Lévis, Québec.


Au Québec, nous avons deux espèces de pie-grièche: la Pie-grièche migratrice et la Pie-grièche grise. Si la grise vient nous visiter de façon régulière entre les mois de novembre et de mars, la migratrice est devenue extrêmement rare. Même si la pie-grièche se nourrit de petits rongeurs, de gros insectes ou d'autres petits oiseaux, elle n'est pas un rapace, mais bien un passereau. Ses pattes étant trop faibles pour tuer un animal, elle peut compter sur un bec muni d'un crochet puissant qui lui permet de déchirer les chairs de ses victimes. Elle se sert des épines naturelles des aubépines et des fils barbelés pour empaler ses victimes. Elle peut ainsi se constituer un garde-manger.


Cette pie-grièche est arrivée de nulle part alors que j'essayais de photographier un Bruant hudsonien / Spizelloides arborea arborea / American Tree Sparrowperché à l'intérieur d'un arbuste très branchu.





Elle s'est posée à environ 3 mètres de moi et elle était absorbée par le bruant en contrebas.






Après plusieurs essais pour atteindre le bruant qui demeurait stratégiquement bien à l'abri à l'intérieur des branchages, elle a dû se résoudre à repartir. Non sans m'avoir permis de réaliser ces clichés.


Quelques heures plus tard en après-midi, une Buse à épaulettes / Buteo lineatus lineatus / Red-shouldered Hawk était bien agrippée à une grosse branche le long de l'autoroute Félix Leclerc, ville de Québec, Québec. Il reste toujours au moins un individu dans les parages en hiver et elle est plus facile à observer durant la saison froide.





La forêt Montmorency est un de nos endroits privilégiés en début d'année. Notre visite du 05 janvier 2016 ne passera jamais à l'histoire. D'abord, il s'agit du premier matin vraiment froid de l'hiver avec une température de -23 °C (sans tenir compte du facteur éolien). Les oiseaux ne sont pas au rendez-vous. En une heure, seulement deux individus observés de deux espèces différentes. Un Geai bleu et un Mésangeai du Canada. Et le mésangeai nous gratifie de sa présence alors que nous embarquons dans l'automobile pour le retour. Je le vois de très loin et j'essaie d'émettre des sons afin d'attirer son attention vers nous. Ma mâchoire est gelée et j'ai toutes les difficultés à siffler quelque chose d'invitant pour l'oiseau. Mais, Dieu merci, le voilà qui s'envole et qui se dirige vers nous.



Ce Mésangeai du Canada / Perisoreus canadensis nigricapillus / Gray Jay a fait une envolée de près d'un kilomètre avant de venir se poser au bout d'une épinette juste au-dessus de nos têtes. Après quelques secondes, il est reparti sans demander son reste.


En revenant à la maison, nous arrêtons à notre cher Domaine de Maizerets où une belle surprise nous attend.



Un Grand-duc d'Amérique / Bubo virginianus virginianus / Great Horned Owl est perché à hauteur des yeux, bien accoté au tronc principal d'un grand arbre s'élevant le long de la petite rivière du domaine. Cet oiseau a malheureusement l'oeil droit bien amoché. Pour un strigidé, la perte d'un oeil rend la survie bien incertaine.


Le 11 juillet 2015, la cour arrière de la maison voisine jouxtant notre propre cour arrière accueille une espèce bien spéciale. En fait, une nouvelle espèce à ajouter à notre liste de cour. Un son inconnu m'attire et je vois apparaître un Troglodyte de Caroline sur une pile de bois. Il demeure dans le secteur pendant une couple de jours pour finalement disparaître. De petite taille, il est très furtif et, s'il n'était pas si vocal, il passerait probablement inaperçu. Je n'arrive pas à le photographier durant l'intervalle. Mais, voilà qu'un autre individu de cette espèce est repéré en décembre dans une cour à environ 2 kilomètres de notre demeure. Vu les probabilités qu'un deuxième individu d'une espèce aussi rare se retrouve dans le même secteur sont plutôt faibles, je croirais que nous avons affaire au même oiseau. Le "mien"était également très en voix et il ne se gênait pas pour émettre son chant à intervalles réguliers. Après une couple de visite à cet endroit, c'est le 23 janvier 2016 que je réussis ce cliché.


Troglodyte de Caroline / Thryothorus ludovicianus ludovicianus / Carolina Wren.


Un autre bon secteur pour trouver des oiseaux en hiver est la région de Tewksbury, au nord est de la ville de Québec. Et c'est le 24 janvier que nous nous y rendons.



Une flopée du très coloré Gros-bec errant / Coccothraustes vespertinus vespertinus / Evening Grosbeak



Le Tarin des pins / Spinus pinus pinus / Pine Siskin n'est pas très abondant dans nos régions en cet hiver 2016.


De même que le Sizerin flammé / Acanthis flammea flammea / Common Redpoll...



et le Durbec des sapins / Pinicola enucleator leucura / Pine Grosbeak.


La Sittelle à poitrine rousse / Sitta canadensis / Red-breasted Nuthatch n'est pas rare dans notre région, mais je suis tout à fait incapable de ne pas la photographier quand l'occasion se présente.


De retour vers la maison, je propose à Anne de nous rendre sur la rive sud vers Saint-Gilles où le Dindon sauvage est rapporté régulièrement. Dès notre arrivée dans le secteur, Anne repère un groupe de 25 individus qui se nourrissent au beau milieu d'un vaste champs. Même si c'est trop loin pour une photo potable, je tiens quand même à documenter l'observation.



4 des 25 Dindons sauvages / Meleagris gallopavo silvestris / Wild Turkeys occupés à se nourrir activement dans un champs de culture en dormance.


Avant de terminer ce billet, je voudrais vous entretenir d'une première pour moi en ce mois de janvier 2016. Au cours des années, j'ai lu les mentions de rapports d'observation de très gros groupes de Jaseurs boréaux. Dans mes souvenirs, ces rapports provenaient soit du Bas-Saint-Laurent, soit de la Gaspésie ou soit du Lac-Saint-Jean. Et bien voilà qu'en ce 16 janvier 2016, je vois arriver dans les grands arbres en face de la maison un groupe de jaseurs que j'estime à environ 750 individus. Wow !  Il faut ajouter qu'un tel groupe détone d'autant plus que les oiseaux sont moins abondants en hiver. Je m'empare vite de ma caméra Lumix et je prends ce cliché à partir de la vitrine du salon. Je ne peux prendre qu'une partie du groupe, mais ça donne quand même une idée de la féerie du moment.






Le Jaseur boréal / Bombycilla garrulus pallidiceps / Bohemian Waxwing est, avec le Gros-bec errant, une des 5 espèces que l'on aime retrouver hiver après hiver. Les deux espèces sont peu farouches, gracieuses et colorées. Très réconfortant sous des températures peu clémentes.



@ bientôt.



L'observateur observé

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Serions-nous des voyeurs, nous, les passionnés de la nature ?

Dans les passionnés de la nature, j'englobe beaucoup de gens. Les artistes peintres, les photographes, les ornithologues et, de façon plus large, tous ceux qui éprouvent un intérêt particulier à observer  tout ce qui touche à la nature. Nous partageons tous cette même quête qui nous amène invariablement à essayer de surprendre un animal dans sa routine quotidienne... sans être soi-même repérés. À bien y penser, cette définition me permettrait même d'inclure les passionnés de la chasse. En effet, nos sorties en nature peuvent avoir comme but de rechercher une cible spécifique jusqu'à la trouver et l'observer. Oui, je sais, la finalité des différents groupes n'est pas la même: une collecte d'esquisses qui serviront à la réalisation d'un tableau pour l'artiste, un ajout de l'espèce sur une liste personnelle pour l'ornithologue ou l'amoureux de la nature, une captation la plus belle ou la plus originale pour le photographe ou un trophée pour le chasseur.

Les uns comme les autres, si nous désirons obtenir de bons résultats, nous avons des leçons à apprendre et des devoirs à faire. La connaissance de l'espèce et de l'habitat dans lequel elle gravite ainsi que de ses comportements normaux sont tous des éléments à apprivoiser si nous désirons obtenir des résultats optimaux. Difficile d'échapper à cette réalité.


Malgré tous nos efforts, il arrive que les espèces visées ne coopèrent pas de la façon envisagée. L'observateur est alors observé bien avant qu'il n'observe et il doit alors réagir rapidement, car tout n'est qu'une question de fraction de seconde avant que le contact visuel ne soit interrompu de façon abrupte par le départ de l'espèce désirée.


Malgré le départ précipité de cet Écureuil gris, ce cliché reste quand même intéressant. Je l'ai intitulé "la fuite vers l'ombre". Et, dans le fond, il faut admettre que la survie d'un animal tient beaucoup au fait qu'il passe inaperçu et que l'ombre le protège des prédateurs. Prise réalisée le 20 avril 2015 au Domaine de Maizerets, ville de Québec, Québec.



Heureusement pour moi, j'étais déjà affairé à photographier cette Grive solitaire  alors qu'elle se tenait bien perchée tout près. Comme je n'utilise jamais l'option de photographies en rafale, j'ai dû presser à nouveau sur le déclencheur et c'est ce que j'ai obtenu. L'oiseau a quitté sa perche pour capter un fruit en plein vol. Fruit qu'elle tient encore fermement dans son bec. Photo réalisée le 20 décembre 2014 à Saint-Édouard, comté de Lotbinière, Québec.


Ces situations non désirées peuvent quand même nous permettre d'emmagasiner de très beaux moments dans notre banque de souvenirs impérissables. Alors qu'un photographe chanceux aura le temps de prendre un cliché mémorable, il n'a aucun pouvoir sur la brièveté de la rencontre. Plus souvent qu'autrement, l'animal ne permet qu'un coup d'oeil furtif, mais il arrive aussi qu'il reste de longs moments à nous reluquer, tellement que ça peut en devenir presque gênant. J'aimerais vous présenter quelques photos alors que je me sentais beaucoup plus l'observé que l'observateur.  



Le 14 juillet 2012, je suis quelque part en Abitibi dans le cadre de l'Atas des Oiseaux Nicheurs du Québec. Alors que je suis à observer un Viréo à tête bleue, j'aperçois un Lynx du Canada / Lynx canadensis / Canada Lynx bien assis dans le milieu du chemin à environ 75 mètres de moi. Il a l'air bien intrigué par ma présence et je m'attends à ce qu'il déguerpisse dans la nature dans les secondes qui suivent. Et non, il se remet sur ses 4 pattes et il marche lentement vers moi en longeant la végétation sur le bord du chemin. Je saisis mon appareil photo qui n'est pas très loin et je prends des clichés à mesure qu'il s'approche.



Rendu à ma hauteur, il s'arrête pendant de longues secondes et il m'étudie d'un regard prolongé, mais, de façon bien évidente, dépourvu de toute agressivité. On dirait presque un chat domestique. Comme je le suis depuis longtemps à travers ma caméra, je lève les yeux pour réaliser qu'il ne se trouve alors qu'à environ quatre mètres de moi. Je n'ose bouger, savourant toute l'intensité et toute la beauté du moment. Il continue ensuite son chemin sans jamais démontrer la moindre crainte à mon égard. De mon côté, je n'ai jamais ressenti de peur. Cette situation me transcende littéralement. Tellement que je n'ai jamais pensé à vérifier les réglages de ma caméra. Cette photo est surexposée, mais l'image parfaite restera à jamais gravée dans ma mémoire. Après tout, combien de fois, dans votre vie, aurez-vous été dévisagé de la sorte par un lynx ?


Croyez-vous vraiment qu'il m'a vu ?  You bet !  Cet oiseau "genre toutou" est un Podarge de Ceylan / Batrachostomus moniliger / Sri Lanka Frogmouth photographié le 04 novembre 2014 près de Thattekkad, dans les Western Ghats, situées dans la partie sud ouest de l'Inde. Une espèce nocturne qui passe sa journée à somnoler en attente de la reprise d'activité dès la nuit tombée. Et non, je ne l'ai pas forcé à ouvrir les yeux comme trop de photographes font pour obtenir une photo optimale. Quand nous l'avons repéré, il était ainsi, occupé à observer l'observateur. Voici une vision devant laquelle nous ne pouvons nous empêcher de sourire. Tellement inusitée et attendrissante tout à la fois.


Et comment décrire cette autre rencontre faite cette fois-ci sur l'île mythique de Madagascar. Qui dit Madagascar dit lémuriens, des primates endémiques à cet endroit du monde i.e. trouvés UNIQUEMENT dans cette endroit tout autour de la planète bleue. Les yeux énormes de ce Lépilémur de Milne-Edwards / Lepilemur edwardsi / Milne-Edwards Sportive Lemur indiquent qu'il s'agit d'une espèce nocturne. Cette mère était bien installée dans la fourche basse d'un arbre, tenant un bébé dans ses bras. Une rencontre difficile à oublier. Photographié le 26 octobre 2012 dans le parc national d'Ankarafantsika.



Pour établir un contact visuel avec une Chélydre serpentine / Chelydra serpentina serpentina / Common snapping Turtle, il faut être soi-même très près du sol. Mais l'effort en vaut la chandelle. Et dans ce cas particulier, nous n'avons pas à craindre que l'animal va déguerpir en une fraction de seconde. Photo réalisée le 29 juin 2014 dans la Réserve nationale de faune du lac Saint-François, à Dundee, Québec.
 



Quelle surprise j'ai eue lorsque j'ai levé mes jumelles directement au-dessus de moi pour apercevoir un petit oiseau coloré qui me regardait directement !  À sa gauche, nous distinguons deux pattes bien griffées qui agrippent une branche ainsi qu'un ventre jaunâtre. Il s'agit d'une femelle de Philépitte de Schlegel / Philepitta schlegeli  / Schlegel's Asity qui se tient "normalement" sur une branche. Mais qu'en est-il de son partenaire qui pend littéralement bien accroché à sa branche, un peu comme le ferait une chauve-souris ? Vraisemblablement, il utilise cette position inhabituelle pour atteindre des fruits cachés dans le feuillage. Et notre présence ne semble pas du tout le déranger dans ses activités. Heureusement, il m'a laissé le temps de prendre quelques clichés. Réalisée le 26 octobre 2012 dans le parc national d'Ankarafantsika, à Madagascar.


 C'est en Thaïlande, plus précisément dans le parc national de Kaeng Krachan, que notre guide accompagnateur ornithologue nous amène dans une cache dressée en pleine forêt. Après quelques minutes, apparaît un petit mammifère. Il est minuscule. Un adulte de cette espèce peut atteindre seulement la hauteur de 45 cm (18 pouces) et peser 2 kgs (4.4 lbs). Il s'agit en fait du plus petit mammifère connu affublé de sabots et son nom est Chevrotain indien / Moschiola meminna / Lesser Mouse Deer. Ses prédateurs les plus abondants sont les chiens sauvages abandonnés par les hommes et qui hantent les forêts. L'utilisation d'une cache pour observer la nature sans être soi-même observé est un des meilleurs moyens pour étudier les animaux dans leur quotidien. N'eût été de cette cache, je ne crois pas que nous aurions eu la chance de croiser ce mammifère très furtif.


Ce regard impressionnant est celui d'un Agame des colons / Agama agama / Common Agama photographié le 02 novembre 2015 dans le parc national de Kakum, Ghana, Afrique de l'ouest. Il a l'air vraiment au-dessus de ses affaires et il semble vouloir nous dire: "c'est qui le suivant ? ".  Dans ce cas précis, le reptile n'était aucunement contrarié par ma présence et il n'a pas bougé d'une écaille tout au long de notre rencontre.


Dans le cas de certaines certaines espèces, comme pour cette Gélinotte huppée / Bonasa umbellus togata / Ruffed Grouse, il arrive que l'oiseau nous repère avant que l'on ne le voit, mais qu'il n'hésite aucunement à se montrer très ostensiblement devant vous. Et ce comportement est sans équivoque: il veut attirer votre attention afin que vous le suiviez. Mais pourquoi ? Tout simplement parce qu'il s'agit d'un parent accompagné de jeunes ne volant pas encore. En se pavanant devant nous, il permet aux jeunes de se cacher dans la végétation avant que l'on ne les remarque. Ce comportement suicidaire a sûrement dû finir tragiquement pour certains parents, mais il semblerait que ça fonctionne plus souvent que ça ne rate. Photographie réalisée le 19 juin 2011 au nord du Réservoir Gouin, Haute Mauricie, Québec.


Le 11 juillet 2012, je me retrouve en Abitibi, au nord ouest du Québec. Maintenant bien au fait du comportement protecteur des adultes des galliformes habitant la forêt boréale, je me préoccupe plus de repérer les poussins ou les immatures des perdrix et tétras que de suivre l'adulte qui se trémousse devant moi. Cet oisillon de Tétras du Canada / Falcipennis canadensis canadensis / Spruce Grouse est tout juste assez âgé (environ une semaine) pour s'envoler à  partir du sol et atteindre les branches basses d'un conifère. D'instinct, il sait qu'il doit rester immobile pour échapper à l'attention d'un prédateur potentiel. Quoi demander de mieux pour un photographe ? 


Les membres de la famille des strigidés, comprenant les hiboux et les chouettes, sont sans doute les plus faciles à photographier, car ces oiseaux habituellement nocturnes ne bougent pas de leur perchoir lorsqu'ils sont observés durant le jour. Alors qu'ils sont normalement léthargiques en plein jour, le plumage gonflé pour préserver la chaleur et les yeux fermés parce que somnolant, il peut arriver qu'ils soient actifs et bien éveillés parce que obligés de capturer des proies non obtenues la nuit précédente. Au Québec, on ne divulgue plus les endroits précis où ces oiseaux sont repérés parce que de trop nombreux ornithologues ou photographes à l'éthique plutôt déficiente ne se gênent pas pour déranger l'oiseau en le forçant à ouvrir les yeux pour obtenir une meilleure observation ou une meilleure photographie. Ce faisant, ils l'empêchent de récupérer des forces essentielles à leur survie et ils les obligent même à se déplacer juste pour retrouver de la quiétude et se mettre à l'abri de potentiels prédateurs. Il ne faut pas oublier que ces prédateurs ont aussi des prédateurs. Cette Petite Nyctale / Aegolius acadicus acadicus / Northern Saw-whet Owl a été photographiée le 17 mars 2012 à Leclercville, comté de Lotbinière, Québec.



Au Québec, la diversité d'oiseaux est encore très bonne puisque nous pouvons cumuler une liste de 250 espèces différentes, année après année. Après plus de cinquante années d'observation derrière la cravate, je peux témoigner que si la diversité est encore là, le nombre d'individus par espèce est très déconcertant pour ne pas dire inquiétant. De là, toute l'importance de montrer ÉNORMÉMENT de respect envers ces oiseaux que nous avons la faveur de rencontrer lors de nos sorties en nature ou, tout simplement, dans notre arrière-cour. Dès mes premières observations, j'ai éprouvé cette nécessité de les partager avec le plus de nombre possible de personnes. Comment ne pas vouloir partager la beauté ? Une de mes plus grandes déceptions à vie a été de me rendre à l'évidence qu'il ne fallait plus faire ça. À cause d'une minorité d'imbéciles narcissiques, nous ne pouvons plus permettre à des gens bien d'embellir leur vie par des observations qui les rendront plus heureux et les feront grandir.



Voici un joyau ailé, un hyper-actif, un acrobate de nos forêts boréales. Le photographier de façon potable implique toujours un défi difficile à relever. Le Roitelet à couronne dorée / Regulus satrapa satrapa / Golden-crowned Kinglet ne prend une pose que durant quelques secondes. C'est sur un lieu que j'affectionne particulièrement, soit l'Île-aux-Basques, au large de Trois-Pistoles, que j'immortalise cet instant magique, le 18 septembre 2015 . Le contact visuel n'a duré qu'une fraction de seconde.



Je vous souhaite de ces moments magiques. Ces instants où, lors d'une fraction de seconde, nous sentons la vie couler pleinement dans nos veines.



@ bientôt.






Des oiseaux en février 2016

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Si le mois de février 2015 a battu tous les records de froid au Québec, il en fut autrement en février 2016. Durant ce mois qui se termine aujourd'hui, les Québécois ont vécu toutes les conditions climatiques possibles sous des températures oscillant entre - 27 °C et + 14 °C. Pluie, grésil, verglas, neige, froid, soleil, chaleur: un véritable potpourri où chacun a pu y trouver son compte. Une journée, le soleil prodiguait tellement une chaleur enveloppante que nous nous serions crus en avril. Le lendemain, l'hiver reprenait ses droits. S'il y a peu de neige dans la première moitié du mois, elle s'est mise à tomber à faible débit dans la troisième semaine et quelques tempêtes d'importance marquent les derniers jours. Bon an mal an, le tapis de neige finit toujours par atteindre la même épaisseur.


Voici en photos ce qui a marqué nos sorties à Anne et à moi.


02 février 2016


Je débute le mois par une visite chez mon ami et mentor, Gabriel Allaire, à Cap Rouge. Sa cour arrière donne sur une petite rivière et il a installé un poste d'alimentation très complet pour nourrir les oiseaux. De plus, un sorbier offre de beaux fruits bien juteux et il est situé à quelques mètres seulement des grandes baies vitrées de son salon.



Le coloré Jaseur boréal / Bombycilla garrulus pallidiceps / Bohemian Waxwing est un frugivore vorace dont le transit intestinal est très rapide. Les fruits se digèrent très vite et des études démontrent que la diète annuelle du jaseur est constituée de fruits à 84%.  D'octobre à avril, le taux atteint 100%. Le mois de mai est le seul mois de l'année où les fruits tombent en second plan. À cette date, les fruits disponibles sont à leur plus bas niveau et les jaseurs se tournent alors vers les fleurs dans une proportion de 44%. Les pétales et les étamines sont consommés. Les insectes et autres invertébrés comptent pour 40% de la diète en mai.


De mémoire, c'est la première fois que j'observe une Mésange à tête noire / Poecile atricapillus atricapillus / Black-capped Chickadee se nourrir accrochée à une grappe de fruits rouges de sorbier. Généraliste et opportuniste, la mésange sait tirer profit de toutes les sources de nourriture disponibles.




06 février 2016


Un couple d'amis nous invitent à aller observer une espèce pas souvent rapportée au Québec. Nous nous rendons sur la rive sud du Saint-Laurent, le long de la rivière Chaudière. Dans une minuscule baie, lieu très paisible en comparaison avec les flots tumultueux des rapides tout près, un mâle de Fuligule à dos blanc / Aythya valisineria / Canvasback patauge nonchalamment en compagnie de Canard colvert / Anas platyrhynchos platyrhynchos / Mallard. Une vision incroyable en hiver au Québec.




Nous nous dirigeons ensuite à la Base de Plein Air de Sainte-Foy portés par l'espoir de repérer la Chouette rayée / Strix varia varia / Barred Owl rapportée la veille à cet endroit. Nous la trouvons assez rapidement le long du sentier de raquettes no A.













07 février 2016


Retour à la Base de Plein Air de Sainte-Foy dans l'espoir d'ajouter le Grand Pic et le Grimpereau brun. Nous ne faisons qu'entendre le premier et nous apercevons le dernier de très loin. Pas de photo de ces espèces, mais une volée d'une quinzaine de Sizerins flammés contient quelques Sizerins blanchâtres / Acanthis hornemanni / Hoary Redpolls.



Au moins 3 Sizerins blanchâtres faisaient partie de ce petit groupe de fringillidés.



Un couple de Cardinal rouge / Cardinalis cardinalis cardinalis / Northern Cardinal nous accueille tout près du stationnement.



Il n'y a pas de meilleur endroit à Québec pour réussir des photos de près de l'Écureuil roux nord-américain / Tamiasciurus hudsonicus / North American Red Squirrel.



12 février 2016


En ce vendredi matin, une espèce exceptionnelle est rapportée sur Ebird. Nous profitons de l'heure du midi pour nous rendre à Val Bélair dans l'espoir de la repérer et, si possible, de la photographier. Heureusement pour nous, l'oiseau se présente sur les lieux de la découverte après seulement une couple de minutes d'attente.



Cet immature de Pic à tête rouge / Melanerpes erythrocephalus / Red-headed Woodpecker visite un poste d'alimentation dans un secteur boisé et peu achalandé.


14 février 2016


Quoi de mieux que de profiter de cette journée de la Saint-Valentin pour ajouter une autre espèce sur notre liste annuelle 2016. C'est en nous promenant très lentement sur la route Petrée, près de Saint-Étienne (Lévis), que nous rencontrons deux Gélinottes huppées / Bonasa umbellus togata / Ruffed Grouses occupées à se nourrir de bourgeons dans un arbre en bordure de forêt.















21 février 2016



Une petite escapade à Montmagny va nous permettre de trouver la prochaine espèce. Depuis le début de l'année, nous avons visité différents sites où elle avait été rapportée, mais sans succès. Cette fois-ci, c'est la bonne. Ebird est encore notre source d'information. En fait, ce sont les gens qui prennent le temps de diffuser l'information sur Ebird qui devraient être remerciés pour leur générosité. C'est sur le chemin des Cascades, d'une longueur de cinq kilomètres, que le tout se passe. Quelques Plectrophanes lapons / Calcarius lapponicus lapponicus / Lapland Longspurs se retrouvent parmi des petites bandes d'Alouettes hausse-col / Eremophila alpestris alpestris / Horned Larks et de Plectrophanes des neiges / Plectrophenax nivalis nivalis / Snow Buntings.



Un Plectrophane lapon est ici en compagnie d'un Plectrophane des neiges et de plusieurs Alouettes hausse-col. Sauriez-vous le trouver ?



Et voici un plan rapproché qui facilite la reconnaissance des trois différentes espèces.



@ bientôt.






Voyage voyage (partie 1)

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"N'ayez jamais peur de la vie, n'ayez jamais peur de l'aventure, faites confiance au hasard, à la chance, à la destinée. Partez, allez conquérir d'autres espaces, d'autres espérances. Le reste vous sera donné de surcroît."(Henry de Monfreid)


Il y a différentes façons de voyager et les voyages ne revêtent pas la même forme selon notre âge et selon notre expérience de la vie. Si je partage ce récit aujourd'hui c'est juste pour montrer que tout est possible à l'homme qui croit en lui et en la vie.


Je découvre la beauté des oiseaux à l'âge de 12 ans, alors que je suis en 8ième année (en secondaire 2 pour les Québécois). Étant le 14ième enfant d'une famille en comptant 16, il est facile de comprendre que la situation immédiate ne me prédispose pas à pouvoir un jour seulement espérer voyager autour de la planète. La maison paternelle se situe en campagne, dans un petit village où vivent encore des agriculteurs. La cour arrière jouxte un champ où pacagent des bovins. En fait, ce ne sont que des champs agricoles qui nous séparent d'une forêt située à un peu moins d'un kilomètre. Je me revois appuyé à la fenêtre de ma chambre, située au deuxième étage et qui donne sur les champs, écoutant au printemps le chant envoûtant d'un Merle d'Amérique / Turdus migratorius migratorius / American Robin.



Le chant du Merle d'Amérique est l'un des plus enchanteurs à entendre dès les premiers jours printaniers au Québec. Photo réalisée le 26 janvier 2012 à Sillery, ville de Québec, Québec.


C'est me laissant bercer par ses ritournelles que mes rêves de voyage naissent. Ils me portent au-delà de cette forêt que je peux voir à l'horizon, toujours à partir de cette même fenêtre, et qui représente le plus loin où je pourrai un jour espérer m'aventurer. Du moins, c'est ce que je crois à cette époque de ma vie. Mon regard est captivé par les oiseaux qui passent en vol au-dessus de la maison. Quelques uns, non pas tous, se dirigent vers ces limites visuelles. Ils les atteignent, les dépassent et disparaissent au-delà de l'horizon. Je rêve au jour où je transgresserai moi-même ces limites pour découvrir ce qui se cache derrière.



Quelques années plus tard,  je me rends seul en raquettes dans cette forêt par une très froide matinée de janvier. Enfin, me voilà arrivé au bout de MON monde. J'observe alors pour la première fois de ma vie un oiseau bleu d'une grande beauté. Un magnifique Geai bleu / Cyanocitta cristata bromia / Blue Jay se fait d'abord entendre puis arrive en vol pour finalement se percher dans un arbre dépourvu de feuilles. Combien de fois je l'avais regardé ce bel oiseau dans mon premier guide d'identification des oiseaux tout en me disant que je ne le verrais peut-être jamais ? Dans les années 1960, l'alimentation des oiseaux dans les arrière-cours n'est pas encore répandue de sorte que les geais ne s'approchent pas des maisons comme ils le font aujourd'hui. En le voyant apparaître devant moi, en pleine forêt, je comprends à ce moment que partir à l'aventure peut comporter son lot de belles surprises.






Heureusement le village où je grandis est situé tout près du grand fleuve Saint-Laurent. La région est agricole et les milieux ouverts sont circonscrits par des forêts plus ou moins vastes. La monoculture extensive n'est pas encore à la mode et les différents habitats apportent leur lot de bio-diversité. Il y a de quoi s'amuser amplement pour un passionné de nature en herbe. Comme mes parents ne possèdent pas d'automobile, mes premiers "voyages d'exploration" se font à pied, à bicyclette ou en raquettes.


Mon intérêt pour les oiseaux s'éveille donc à l'aube de l'adolescence alors qu'un jeune professeur de sciences naturelles des plus enthousiastes, Gabriel Allaire, présente à tous les élèves de la classe des petites cartes "Red Rose" sur lesquelles sont représentés les oiseaux chanteurs du Québec. Sa passion pour la nature est contagieuse et il n'en suffira pas plus pour qu'une grande amitié naisse entre nous. Une amitié qui perdure encore aujourd'hui en 2016, après 53 ans. C'est à lui que je dois mes premières excursions en dehors des limites imposées par ma situation d'alors. Grâce à ces sorties, je découvre des espèces inconnues pour moi et moins communes comme la Tourterelle triste !!!!  Et oui, elle commençait seulement à envahir le Québec au milieu des années '60. Aujourd'hui, elle est très abondante. Et voici une photo de cette espèce prise au poste d'alimentation de Gabriel le 2 février 2016, à Cap Rouge, Québec.






Si mon père biologique m'a donné la vie, Gabriel, mon père ornithologique, a donné un sens à ma vie. Et, pour éviter toute ambiguïté, je me sens aussi redevable à l'un comme à l'autre. Chef de département de biologie d'une polyvalente, Gabriel me permet d'obtenir un poste d'appariteur. Et c'est à partir de là que mon âme de voyageur s'éveille. Avec l'aide d'un autre ami professeur, Denis Lacroix, le Club des Ornithologues de Pamphile Lemay et les Jeunes Naturalistes du Comté de Lotbinière voient le jour. Alos que le COPL est actif durant la période scolaire, le JNCL l'est durant l'été.



27 dessins ont été présentés au CA du JNCL pour le choix d'un sigle et c'est Denis Rousseau qui a gagné le concours.


Dans le cadre de Perspectives Jeunesse, un programme gouvernemental permettant de créer de l'emploi aux étudiants durant l'été, Denis Lacroix, au nom du JNCL, fait l'acquisition d'un vieil autobus scolaire que les membres du club transforment pour qu'il puisse servir de local à des fins pédagogiques. L'idée première est de monter une bibliothèque de sciences naturelles ambulante ainsi qu'un petit laboratoire où seront mis en démonstration des microscopes, des binoculaires, des jumelles, des télescopes et autres instruments afin de les rendre disponibles aux élèves des petits villages d'alentour qui n'offrent pas ces infrastructures au niveau municipal. L'idée est merveilleuse et notre enthousiasme est sans limite.



Labo mobile du JNCL à la fin  des années 1970. Photo Denis Lacroix, Sainte-Croix-de-Lotbinière, Québec.



Nous montons une bibliothèque intéressante à partir des contributions personnelles des membres du club. Malheureusement, l'autobus-labo est vandalisé et nous nous retrouvons gros Jean comme devant i.e. avec l'obligation de tout recommencer. Ayant moi-même fourni des livres auxquels je tenais, je dois accuser la perte et je ne peux même pas penser à les remplacer. C'est alors que Denis suggère une idée un peu folle. Pourquoi ne pas récompenser les élèves qui s'impliquent vraiment durant la période scolaire en leur offrant l'occasion de voyager durant la saison estivale ?  Ouais, encore une idée intéressante, mais que faire si les parents des jeunes n'ont pas les moyens financiers pour couvrir les dépenses inhérentes à ce projet ?  "Pas de problème" de répondre Denis, "nous organiserons des activités de levée de fonds". Un berce-ton et des collectes de papiers journaux plus tard, nous offrons aux jeunes méritants des occasions exceptionnelles de voyager. Grâce aux contacts de Denis, nous pouvons aussi compter sur l'aide financière des Caisses Populaires et des Clubs Optimistes des villages aux alentours. Les voyages forment la jeunesse, paraît-il ? Il n'y a pas meilleure façon, ajouterai-je !   


C'est ainsi que je vis mes premiers voyages mémorables "à l'étranger": Pointe Pelée en Ontario, Jamaica Bay à New York, l'île du Cap Breton, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et des coins du Québec comme la Gaspésie (5 fois avec le club) et la côte nord. Nous faisons également des sorties à Baie-du-Febvre, à la Commune de Berthier, au Cap Tourmente...


"Les grands voyages ont ceci de merveilleux que leur enchantement commence avant le départ même. On ouvre les atlas, on rêve sur les cartes. On répète les noms magnifiques des villes inconnues..."(Joseph Kessel)
 

Grâce à l'enthousiasme de Denis Lacroix, cette belle aventure dure près d'une dizaine d'années. De mon côté, je décide de retourner aux études au niveau collégial et je dois prendre pension durant toute la semaine. Mon implication en souffre. Et une réforme du programme scolaire fait que les professeurs ne peuvent plus s'impliquer en dehors de leur horaire régulier de cours auprès des passionnés des sciences. Les laboratoires ne sont plus accessibles en dehors des cours réguliers et les coupures de budget administratives occasionnent la fin des activités du midi. Tout cela provoque un manque d'intérêt auprès des jeunes. Et c'est le début de la fin pour le JNCL. Je ne remercierai jamais assez Denis Lacroix pour tout ce qu'il a fait auprès des jeunes. Toujours disponible, toujours souriant, toujours spirituel et, surtout, éternellement optimiste devant le boulot ou les murs à abattre. Les hommes de sa trempe sont rares.


@ bientôt pour la suite des voyages vers l'international.


"Le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain." (Roland Dorgelès)





Des airs de printemps

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Après deux bonnes bordées de neige consécutives et qui ont laissé au sol une trentaine de centimètres de neige supplémentaires, il fait plaisir de s'évader en ce beau samedi matin ensoleillé du 5 mars 2016.



Ni verglas, ni ciel gris, ni vents décoiffants. Dès la sortie de la maison, vers les 08h00, nous sentons la chaleur du soleil sur nos joues. Direction la rive sud, vers le beau comté de Lotbinière. Tout comme nos amis les oiseaux, nous obéissons à une routine bien établie lors de nos excursions. Ce faisant, nous connaissons chaque recoin du territoire visité. Nous savons que telle espèce se tient dans telle zone et nous la saluons au passage. Cette expertise des milieux nous permet de mieux constater les changements d'habitats ou le degré de fréquentation des espèces d'oiseaux. Dans un milieu donné, une espèce peut disparaître pour laisser place à une autre. Rien d'alarmant. Les habitats changent et il est normal que les êtres qui les fréquentent fassent de même.



Notre premier arrêt à un poste d'alimentation habituellement bien fréquenté nous indique déjà que la journée sera généreuse. Un air de printemps envahit les lieux. Des dizaines de Roselins pourprés sont bien en voix et leurs doux gazouillis se mêlent à ceux des Tarins des pins, des Chardonnerets jaunes et des Sizerins flammés. C'est un vrai délice pour l'ouïe que d'entendre tous ces sons qui indiquent bien que le printemps est à nos portes.




Roselin pourpré / Carpodacus purpureus purpureus / Purple Finch



On dirait qu'une vague migratoire de roselins a déferlé dans le ciel de Lotbinière en cette journée, car nous en croisons tout le long de notre route et par petits groupes. Habituellement, nous nous comptons chanceux d'observer un couple. Il en est de même pour une bonne quarantaine de Corneilles d'Amérique qui croassent à qui mieux mieux alors qu'elles sont perchées dans les arbres environnants.





Les anglais appellent ces rassemblements de corneilles, des "parliament of crows". Ça me fait toujours sourire.




Corneille d'Amérique / Corvus brachyrhynchos brachyrhynchos / American Crow


 
Et voilà que le plus gros de nos corvidés, le Grand Corbeau, passe en vol en transportant une branche dans son bec. Je n'ai pas le temps de dégainer la caméra, mais voilà qu'arrive le deuxième membre du couple. C'est ma chance. Le corbeau construit son nid au début du mois de mars sous nos latitudes. Il peut le faire dans une falaise, dans une grande structure ou dans un conifère. Le couple se dirige résolument vers une forêt au-dessus de laquelle ils disparaissent.




Grand Corbeau / Corvus corax principalis / Common Raven




Et comme il arrive quelques fois, une grosse surprise nous attend le long de la route. Alors que nous roulons très lentement sur le rang Bois Francs ouest, à Saint-Apollinaire, mon regard est attiré par un oiseau perché dans un arbuste à quelques mètres du véhicule. Je freine, je pointe mes jumelles et j'ai juste le temps, avant son envol, d'identifier une espèce inusitée en hiver dans notre région. Il s'agit d'un Moqueur roux / Toxostoma rufum rufum / Brown Thrasher. Cet individu a probablement hiverné dans ce secteur puisque cette espèce est migratrice et les premiers n'arrivent que vers la fin du mois d'avril dans cette région du Québec.



Ce moqueur farfouille dans la végétation dégagée de neige devant une porte de garage exposée au soleil du matin.



Au début des années 1970, j'ai eu la chance de  trouver un nid de Moqueur roux. À ma surprise, il était au sol, au pied d'un arbuste assez branchu. Malgré sa grosseur, cet oiseau passe souvent inaperçu. C'est un oiseau habitué à se déplacer rapidement en courant sur le sol. Cette photo nous montre bien son comportement lorsqu'il se déplace en milieu ouvert. Le plus souvent, nous le repérons facilement à son chant qui peut être constitué de plus de 1 100 types différents. Et il a l'habitude de se percher bien en vue lorsqu'il chante.



Ce Moqueur roux / Toxostoma rufum rufum / Brown Thrasher me rappelle le Grand Géocoucou / Greater Roadrunner (espèce des déserts du sud-ouest américain)  dans la pose aérodynamique qu'il adopte lors d'une course.




Anne et moi sommes ravis de cette sortie qui sent le printemps à plein nez. Cependant, pas d'arrivée des petits oiseaux noirs que sont les carouges, quiscales et vachers. Et bien, ce matin, le 11 mars 2016, je sors en solitaire, car Anne travaille. Je me dirige vers le chemin Aubin, dans le secteur Saint-Nicolas de la ville élargie de Lévis. Le soleil brille par son absence, ce qui déçoit un peu le photographe en moi. L'ornithologue, lui, est un peu fébrile de constater si les "oiseaux noirs" sont de retour de leurs quartiers d'hiver. 



En cours de route, je ne peux m'empêcher de faire un arrêt en entendant mon amie chérie la mésange. Ceux qui suivent ce blogue connaissent mon faible pour cette espèce. Et je sais très bien qu'elle n'est jamais seule. Elle sait s'entourer de ses amis les fringillidés, les sittidés et les picidés. C'est immanquable. Quelques chuintements plus tard, me voilà entouré d'une jolie marmaille très bruyante et enjouée.



Il est facile d'attirer la diminutive Sittelle à poitrine rousse / Sitta canadensis / Red-breasted Nuthatch. Juste à lancer une série de "hank" très nasaux et le tour est joué. Quelques secondes plus tard, vous avez la petite curieuse à quelques mètres de vous.  Pour ce qui est de sa plus grosse cousine, la Sittelle à poitrine blanche, le "hank" est moins nasal, mais l'imitation fonctionne tout autant.



Après m'être concentré sur la sittelle, je me tourne maintenant vers la mésange que j'attire facilement en sifflant un "niaiSEUX" bien senti. La Mésange à tête noire / Poecile atricapillus atricapillus / Black-capped Chickadee se tient en couple en période de nidification. Le couple protège alors jalousement son territoire. En hiver, les mésanges occupant des territoires limitrophes se rassemblent en petits groupes comptant chacun une dizaine d'individus. Ainsi réunies, elles peuvent plus facilement trouver de la nourriture pour le groupe ou se prémunir contre les attaques de prédateurs comme les faucons, les éperviers ou les pie-grièches. Le printemps revenu, le mâle émet un sifflement caractéristique en 2 notes, ce que j'interprète par "niaiSEUX". J'ai remarqué qu'il le fait aussi en hiver, mais c'est toujours en réponse au sifflement que j'émets pour provoquer son approche. 



Me voilà arrivé vers les 09h30 à mon endroit préféré sur le chemin Aubin. Et je ne suis pas déçu car, alors que je suis encore assis dans l'auto, la vitre baissée, le cri des carouges et des quiscales me chatouillent les tympans. Quelques instants plus tard, je les avais dans mes jumelles et dans ma caméra. Pas des photos qui feront la page couverture d'une revue, mais des photos pour tout simplement commenter l'instant magique.



Le chant du Carouge à épaulettes / Agelaius phoeniceus phoeniceus / Red-winged Blackbird ne figure certainement pas dans le palmarès des chants d'oiseaux les plus beaux. Mais il est sans aucun doute celui que les ornithologues Québécois accueillent au printemps avec la plus grande joie. Enfin, le printemps est ici. Reste juste à patienter une couple de mois avant l'arrivée des colorées parulines.



Appartenant à la même famille des ictéridés, voici le Quiscale bronzé / Quiscalus quiscula versicolor / Common Grackle. Lui aussi on l'attend au printemps, mais pas avec une aussi grande expectative. Son cri grinçant n'est d'ailleurs pas très musical.


Et oui, maintenant que la première vague migratrice a rejoint nos latitudes, tous les espoirs sont permis. Il y aura en succession l'arrivée des espèces attendues et il y aura le lot d'espèces qui ne prennent pas le bon couloir de migration et qui se ramassent parfois à des milliers de kilomètres de leur point de chute normal. Les unes comme les autres feront de toute façon notre bonheur.


Tout le monde à ses jumelles... et...



@ bientôt.






Quand il pleut des roselins ....

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Sincèrement, je ne me souviens pas avoir observé autant de Roselins pourprés / Carpodacus purpureus purpureus / Purple Finch en début de printemps. Non pas qu'il s'agisse d'une espèce rare sous les cieux québécois, mais un rapport normal d'observation en hiver peut mentionner une couple d'individus observés principalement à un poste d'alimentation. Depuis la moitié du mois de mars 2016, c'est presque la frénésie, car on en voit partout et en grand nombre. Comme ils sont très vocaux, il est facile de constater leur présence. Ceci réalisé, une recherche plus poussée nous permet de repérer une dizaine d'individus par site. Et les accompagnent invariablement les cousins de la famille, sizerins et tarins. Même le poste d'alimentation de notre arrière-cour citadine en voit apparaître régulièrement.





 
Il côtoie alors son cousin des villes, le Roselin familier / Carpodacus mexicanus frontalis / House Finch.






Cette impression toute personnelle d'abondance inhabituelle du nombre de roselins a été étayée par un article de Pascal Côté, directeur de l'Observatoire d'oiseaux de Tadoussac (OOT), sur le site web de l'organisme. En plus de confirmer ce fait, il propose des explications très intéressantes. Je vous suggère de lire ce billet en cliquant sur ce lien 




Et pourquoi pas envoyer un don à cet organisme ! De mon côté, j'encourage pécuniairement et annuellement une couple de différentes activités gravitant autour d'une activité reliée à l'ornithologie, et je vais consacrer cette année une partie de cette somme à l'OOT. Cet organisme constitue une pépinière de jeunes biologistes passionnés qui réalisent des projets scientifiques qui ne pourraient l'être par des gens comme vous et moi. La pérennité de l'organisme doit être assurée.


Les roselins appartiennent à la famille des fringillidés qui regroupe également les tarin, sizerin, durbec, bec-croisé et gros-bec. Tous ont ceci en commun qu'ils sont granivores. Une particularité qui explique leur attirance envers nos postes d'alimentation durant la saison froide. La spécialisation de leur bec leur permet de partager le même habitat sans trop entrer en compétition pour les sources de nourriture.



Le bec très fin et pointu du Tarin des pins / Spinus pinus pinus / Pine Siskin lui permet de s'immiscer entre les écales des cônes de conifères pour aller cueillir les graines séminales.
 


Le bec spécialisé du Bec-croisé bifascié / Loxia leucoptera leucoptera / White-winged Crossbill lui permet d'écarter les écales des cônes des conifères pour happer ensuite les graines avec sa langue.



Le Gros-bec errant / Coccothraustes vespertinus vespertinus / Evening Grosbeak possède le plus gros bec parmi les fringillidés se retrouvant au Québec. C'est un réel broyeur qui s'attaque facilement aux samares des érables dont il est particulièrement friand. Son arrivée à un poste d'alimentation est synonyme de baisse significative des victuailles offertes. Et comme il arrive rarement seul...

 

 Le bec court et épais du Durbec des sapins / Pinicola enucleator leucura / Pine Grosbeak est idéal pour broyer les bourgeons et les fruits. Il est attiré par les pommes d'hiver qui ont gelé et dont la chaire s'est ramollie.



Le Sizerin flammé / Acanthis flammea flammea / Common Redpoll possède un petit bec conique qui lui est très utile pour picorer au sol à la recherche de graines et d'insectes.




Le Sizerin blanchâtre / Acanthis hornemanni hornemanni / Hoary Redpoll accompagne quelques fois son cousin flammé. Son plumage plus pâle lui donne une allure givrée et son bec est légèrement plus petit que le flammé. Son statut d'espèce distincte est en étude présentement et il se pourrait que le flammé et le blanchâtre soient scindés sous une même espèce.



Les fringillidés sont plus faciles à observer en hiver et au printemps alors qu'ils peuvent se rassembler en groupes allant de quelques individus à une centaine. Ils arrivent en bandes et leur présence peut aussi bien durer quelques heures que quelques jours. Vu leur abondance en 2016, c'est un très bon moment pour les observer et constater les différences de dimension, de plumage et de comportement.



Bonne fin de printemps et @ bientôt.






Dur, dur... d'être un Grand-duc d'Amérique

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Ce n'est pas la première fois que je suis témoin d'un tel phénomène. Mais je l'avais été antérieurement en pleine campagne alors que j'étais en recherche active d'oiseaux. Aujourd'hui, en ce dimanche après midi du 25 avril 2016  (vers les 15h30), voilà que des cris hystériques d'un groupe de corneilles titillent suffisamment mes tympans pour que je me pose de réelles questions. Délaissant le raclage des feuilles mortes sur notre terrain situé à Sillery, ville de Québec, je communique mon émoi à Anne, elle-même occupée à l'intérieur de la maison à faire sa valise pour un prochain voyage (où je l'accompagnerai bien évidemment ;-) ). À partir de notre cour arrière, il est facile d'apercevoir un attroupement inhabituel de corneilles qui ne cessent de vociférer contre un oiseau de passage non désiré et impossible à voir à partir de notre point de vue. Je ne connais pas de gros prédateurs qui puissent induire un tel effet auprès d'un regroupement de corneilles autre que le Grand-duc d'Amérique / Bubo virginianus virginianus / Great Horned Owl. Étant impossible de voir l'oiseau bien camouflé dans un épinettes, nous prenons l'auto dans le but de nous assurer de l'identité de l'intrus. J'agrippe ma Canon au passage afin de documenter visuellement l'observation.


Et c'est sur la deuxième plus au nord, la rue Roméo Vachon, que nous retrouvons la bande d'oiseaux. Dès notre arrivée, le rapace prend son envol et une observation trop brève, faite seulement à l'oeil nu, me fait pencher soit vers une Chouette laponne ou vers  un Grand-duc d'Amérique, mais je ne suis pas certain et il faut confirmer le tout. Les probabilités favorisent le grand-duc, mais il faut aller plus avant. Et nous retrouvons la bande à à peine un kilomètre sur l'avenue Dobell. Cette fois-ci le groupe est dans un feuillu. Nous réalisons alors, à la vue des deux aigrettes mises bien en évidence par le stress du poursuivi, qu'il s'agit bien d'un grand-duc.








La distance empêchant de prendre une photo potable, nous décidons de nous approcher. À peine sommes nous arrivés sur l'avenue Charles Fitzpatrick que le strigidé, excédé par le harcèlement sonore et physique de ses poursuivants, décide de prendre encore son envol. Et nous voilà repartis. Toujours en direction de l'est.


Cette fois-ci, le strigidé se réfugie dans un pin, sur l'avenue du Buisson, et j'ai l'impression qu'il y demeurera puisqu'il est mieux camouflé.


Le grand-duc est perché de dos et la corneille le harcèle en passant en vol juste au-dessus.


Mais c'est sans compter sur la pugnacité des corneilles dont le nombre augmente continuellement. Plus le pourchassé survole les différents territoires protégés par les corvidés qui vont bientôt y nicher, plus il attise la colère de nouveaux couples. Après environ cinq minutes, le grand-duc reprend son vol.


Grâce à Anne qui connait toutes les rues du voisinage, nous n'avons pas trop de difficultés à prévoir l'endroit où le hibou pourrait décider de se percher. Elle me suggère le cimetière longeant la côte de Sillery et c'est justement là que nous le retrouvons. Notre vision à partir de cette rue étant imparfaite pour une photo, nous décidons de nous rendre à l'intérieur même du cimetière. Heureusement, la barrière est ouverte et voilà les photos prises à cet endroit.



Dès que le hibou s'envole, il est entouré de corneilles en colère qui le forcent à se percher à nouveau. Une fois perché, elles le harcèlent jusqu'à ce qu'il s'envole. Un cercle vicieux qui a pour but d'exténuer la pauvre victime.



Sur cette photo, même si ce n'est pas si apparent que ça, nous pouvons voir le grand-duc qui est le dernier oiseau en bas, au centre de la photo. Nous voyons aussi deux pattes de corneille qui tentent de rentrer en contact avec le dos du grand-duc.


Selon toutes probabilités, le grand-duc finira par atteindre le parc du Bois-de-Coulonge où nous lui souhaitons une fin de journée plus apaisante.


@ bientôt.




Des oiseaux en avril 2016

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Pour les ornithologues amateurs Québécois, le mois d'avril est le mois charnière où la saison hivernale bascule vraiment vers la saison printanière. En avril, les congères fondent à vue d'oeil, les champs et les rives du grand fleuve Saint-Laurent se dégagent de leur manteau blanc et des nouvelles espèces d'oiseaux migrateurs apparaissent dans nos environnements, jour après jour. Alors que plusieurs d'entre eux retrouvent leur aire de nidification, plusieurs autres ne seront que de passage. Apparaissent d'abord les grandes volées de bernaches et d'oies.



Bernache du Canada / Branta canadensis interior / Canada Goose


Oie des neiges / Chen caerulescens atlantica / Snow Goose



Urubu à tête rouge / Cathartes aura aura / Turkey Vulture

  
Buse à queue rousse (adulte) / Buteo jamaicensis borealis / Red-tailed Hawk
 

Bécasse d'Amérique / Scolopax minor / American Woodcock

 
Hirondelle bicolore  / Tachycineta bicolor / Tree Swallow

  
Moucherolle phébi / Sayornis phoebe / Eastern Phoebe
 

Vacher à tête brune / Molothrus ater ater / Brown-headed Cowbird
 

Carouge à épaulettes / Agelaius phoeniceus phoeniceus / Red-winged Blackbird


Bruant hudsonien / Spizelloides arborea arborea / American Tree Sparrow


Bruant à gorge blanche / Zonotrichia albicollis / White-throated Sparrow

 
Bruant des prés / Passerculus sandwichensis mediogriseus  / Savannah Sparrow

 
Bruant chanteur / Melospiza melodia melodia / Song Sparrow



Il n'est pas encore temps pour les colorées parulines ou d'autres espèces nichant plus au nord et qui apparaîtront en mai. Le meilleur est à venir.


Et pour terminer ce billet, la photo d'une belle rencontre


Renard roux / Vulpes vulpes / Red Fox



@ bientôt.


 

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