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Channel: Des oiseaux sur ma route
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Baie-du-Febvre, l'incontournable.

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Je l'ai d'abord connu sous le nom de Baieville, c'était avant le 6 juin 1983, avant l'annexion de trois municipalités (Saint-Antoine-de-Baie-du-Febvre, Baieville et Saint-Joseph) sous le vocable de Baie-du-Febvre. Au fil des ans, j'y ai observé des millions d'Oies des neiges et des milliers de Bernaches du Canada et d'anatidés de toutes les espèces possibles, des plus communes au plus rares.

Bien des facteurs jouent en faveur de la présence de ces oiseaux d'eaux dans ce lieu idyllique pour eux. La proximité du grand Fleuve Saint-Laurent, la présence de marécages et de plans d'eau naturels, de bassins de rétention des eaux usées et de champs qui retiennent l'eau de la fonte des neiges et qui se transforment le temps d'une saison en véritables pataugeuses pour nos amis palmés. Et comme ces champs sont voués à la culture, le bec des oies et des bernaches est très bien adapté pour déterrer les racines restées enfouies dans le sol après les récoltes. Et il n'y en a pas seulement pour les oies, les canards et les bernaches. Cette région hautement agricole est constituée de vastes régions ouvertes où les rapaces et les passereaux y trouvent gîte, nourriture et escale avant de poursuivre leur route plus au nord.


Un Faucon émerillon se nourrit d'un Plectrophane des neiges mâle qu'il vient d'attraper. Baie-du-Febvre, le 09 avril 2018.


Un groupe de plus de 5,000 Plectrophanes des neiges tourbillonnent au-dessus des champs au bout de la rue Lacerte. Baie-du-Febvre, 09 avril 2018.

Des centaines de milliers d'Oies des neiges transitent par Baie-du-Febvre à tous les ans lors de la migration printanière. Baie-du-Febvre, le 09 avril 2018.

Et parmi elles, se cachent des espèces moins communes comme l'Oie de Ross, l'Oie à bec court, la Bernache de Hutchins ou la Bernache nonnette. Au plus vaillant à les repérer. Anne a trouvé une Bernache de Hutchins dans ce groupe. Baie-du-Febvre, 09 avril 2018.

Et la fatalité frappe dans ces groupes impressionnants. Les migrations ne sont pas des déplacements de tout repos pour les migrateurs. Des individus peuvent se blesser, tomber malades ou mourir d'épuisement faute de ne pas se nourrir suffisamment. Des oies mortes gisent au sol à différents endroits et des rapaces comme les pygargues, les aigles, les buses et les busards se nourrissent à même ces carcasses. Ici, une grosse femelle de Busard Saint-Martin essaie de se sustenter, mais le cadavre s'avèrera finalement trop gelé. Baie-du-Febvre, 09 avril 2018.


En même temps que nous observons le busard, nous pouvons voir un peu plus loin deux Pygargues à tête blanches adultes bien assis chacun sur leur carcasse d'Oies des neiges. Comparativement au busard, ils sont beaucoup mieux outillés pour percer la peau gelée.


L'hiver 2017-2018 a été froid, nuageux et neigeux. On dirait qu'il tarde à vouloir nous quitter, mais la température se réchauffe progressivement. Les jours qui viennent risquent de voir arriver une bonne variété de migrateurs. Une visite à Baie-du-Febvre devrait faire partie de votre cédule des prochaines sorties. Voici quelques photos faites sur le site et comportant des espèces qui arriveront dans les jours ou les semaines qui viennent.


Bruant chanteur / Melospiza melodia melodia / Song Sparrow

Bécasseau minuscule / Calidris minutilla / Least Sandpiper

Bruant des prés / Passerculus sandwichensis mediogriseus / Savannah Sparrow

Paruline à croupion jaune / Setophaga coronata coronata / Yellow-rumped Warbler

Aigle royal / Aquila chrysaetos canadensis / Golden Eagle

Érismature rousse / Oxyura jamaicensis / Ruddy Duck

Hirondelle bicolore / Tachycineta bicolor / Tree Swallow

Troglodyte des marais / Cistothorus palustris dissaeptus / Marsh Wren

Moucherolle phébi / Sayornis phoebe / Eastern Phoebe

Une visite à Baie-du-Febvre est toujours excitante car nous ne savons jamais quelle belle observation nous attend. En ce 09 avril 2018, c'est un Faucon Gerfaut / Falco rusticolus / Gyrfalcon de forme grise qui s'est présenté devant nous. Arrivé de nulle part, il survole les oies posées sur l'eau et il entreprend des piqués pour les faire décoller. Le stratagème ne fonctionne pas. Il fait alors du surplace et fait plonger un petit canard que nous n'avons pas le temps d'identifier. Il reste quelques secondes au-dessus du point où sa proie a disparu et il se dirige ensuite vers une femelle de Busard Saint-Martin qui arrive en vol.  Les deux se confrontent un peu, mais le faucon finit par disparaître sans demander son reste. Je suis malheureusement incapable de prendre une photo. Ce sera pour une prochaine.

 

@ bientôt.



Le calendrier des oiseaux

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Prendre en note les dates d'arrivée annuelles des oiseaux migrateurs, en provenance de leurs aires d'hivernage, est une activité qui m'a toujours passionné. L'idée m'est venue à la lecture d'un bulletin de la publication " Le jeune naturaliste ", 11ième année de parution, # 7, Mars 1961. On y montrait un "calendrier des oiseaux"élaboré d'abord par le frère Victor Gaboriault, c.s.v., entre 1909 et 1951. Il l'avait d'abord présenté dans la publication d'avril 1951. Atteint du cancer, il s'est éteint le 22 mars 1952. Son frère, Wilfrid, a continué cette activité et ce sont les résultats de 1961 qui sont contenus dans l'article de mars 1961.

La province de Québec est vaste. Les conditions climatiques ne sont pas les mêmes de l'est à l'ouest et du sud au nord. Ces variations influencent beaucoup l'arrivée des oiseaux dans les différentes régions québécoises. Les dates moyennes à Montréal et à Québec révèlent que 9 oiseaux sur 10 arrivent à Québec entre 4 et 15 jours plus tard qu'à Montréal et que la moyenne générale de retard pour ces espèces est de 8.5 jours. Je vous transmets ci-après le tableau tel que donné en 1961. Comme il date de 57 ans, il est plus qu'évident qu'il nécessite quelques ajustements. Le fait d'inclure la Pie-grièche migratrice, qui était une espèce régulière à ces moments-là, est bien révélateur que bien des choses ont changé. Cependant, il peut nous donner une bonne idée de la première date à laquelle nous pouvons observer une espèce donnée dans les alentours où nous vivons. Le chiffre entre parenthèses qui suit une date moyenne indique le nombre d'années où les données ont été notées. Plus le nombre d'années est élevé et plus la date moyenne est probante. Le " * " devant une première date signifie que cette espèce est plus ou moins régulière en hiver.





         région de Montréal
         région de Québec







Nom français
1ère datedate moyenne
1ère datedate moyenne







Cormoran à aigrettes
17-avr25 avril  (8)
25-avr03 mai  (8)
Grand Héron
25-mars05 avril  (8)
14-avr24 avril  (3)
Bihoreau gris
07-avr23 avril  (7)
17-avr10 mai  (8)
Butor d'Amérique
25-mars16 avril  (10)
08-mai10 mai  (2)
Bernache du Canada
18-mars28 mars  (8)
16-mars01 avril  (22)
Canard noir
*15 mars26 mars  (11)
*29-mars10 avril  (18)
Buse à épaulettes
14-mars22 mars  (9)
30-mars06 avril  (6)
Petite Buse
22-avr01 mai  (11)
29-avr10 mai  (10)
Busard des marais
12-mars01 avril  (16)
25-mars16 avril  (10)
Balbuzard pêcheur
23-avr28 avril  (7)
14-avr04 mai  (9)
Crécerelle d'Amérique
*03 mars22 mars  (14)
13-mars08 avril  (10)
Pluvier à collier
13-mai22 mai  (6)
06-mai28 mai  (3)
Pluvier kildir
13-mai26 mars  (18)
24-mars05 avril  (12)
Chevalier grivelé
20-avr01 mai  (14)
25-avr13 mai  (14)
Chevalier solitaire
03-mai11 mai  (12)
10-mai15 mai  (10)
Grand Chevalier
22-avr01 mai  (7)
17-avr14 mai  (6)
Bécasseau minuscule
11-mai19 mai  (8)
17-mai20 mai  (4)
Bécasseau semipalmé
15-mai18 mai (5)
15-mai26 mai (2)
Goéland argenté
*11 mars26 mars  (9)
*25 mars03 avril  (13)
Tourterelle triste
18-mars02 avril  (8)
12-avr15 avril  (3)
Coulicou à bec noir
08-mai18 mai (18)
23-mai01 juin  (3)
Engoulevent bois-pourri
23-avr04 mai (12)
25-avr17 mai  (32)
Engoulevent d'Amérique
07-mai19 mai  (33)
17-mai23 mai  (27)
Martinet ramoneur
20-avr03 mai  (19)
25-avr10 mai  (32)
Colibri à gorge rubis
08-mai16 mai  (16)
16-mai22 mai  (20)
Martin-pêcheur d'Amérique
28-mars16 avril  (14)
14-avr24 avril  (10)
Pic flamboyant
*25 mars06 avril  (14)
29-mars22 avril  (17)
Pic maculé
02-avr14 avril  (15)
30-mars22 avril  (9)
Tyran tritri
03-mai10 mai  (13)
13-mai21 mai  (16)
Tyran huppé
02-mai07 mai  (19)
06-mai20 mai  (6)
Moucherolle phébi
26-mars03 avril  (14)
14-avr18 avril  (3)
Moucherolle à ventre jaune
16-mai22 mai  (11)
02-juin02 juin  (2)
Moucherolle des aulnes
14-mai21 mai  (14)
21-mai29 mai  (8)
Moucherolle tchébec
07-mai12 mai  (14)
15-mai22 mai  (11)
Pioui de l'est
14-mai20 mai  (21)
24-mai30 mai  (18)
Alouette hausse-col
*10 février24 février  (20)
*27-févr15 mars  (20)
Hirondelle bicolore
25-mars10 avril  (17)
13-avr23 avril  (38)
Hirondelle des rivages
28-avr07 mai  (12)
06-mai16 mai  (7)
Hirondelle rustique
17-avr27 avril  (16)
22-avr03 mai  (29)
Hirondelle à front blanc
23-avr05 mai  (11)
22-avr14 mai  (7)
Hirondelle noire
09-avr16 avril  (13)
23-avr28 avril  (6)
Corneille d'Amérique
*18 février02 mars  (33)
*24 février08 mars (42)
Troglodyte familier
25-avr04 mai  (17)
03-mai11 mai  (12)
Troglodyte des forêts
*30 mars11 avril  (12)
18-avr24 avril  (7)
Moqueur chat
02-mai11 mai  (17)
12-mai19 mai  (14)
Moqueur roux
25-avr06 mai  (13)
  
Merle d'Amérique
*06 mars24 mars  (20)
*18 mars02 avril  (25)
Grive des bois
08-mai17 mai  (15)
  
Grive solitaire
08-avr19 avril  (17)
12-avr27 avril  (13)
Grive à dos olive
08-mai16 mai  (15)
09-mai23 mai  (9)
Grive fauve
24-avr06 mai  (16)
01-mai14 mai  (17)
Merlebleu de l'Est
11-mars27 mars  (16)
29-mars10 avril  (9)
Roitelet à couronne dorée
*20 mars09 avril  (17)
*09 avril21 avril  (18)
Roitelet à couronne rubis
09-avr22 avril  (21)
15-avr18 avril  (27)
Pipit d'Amérique
06-avr30 avril  (8)
10-avr02 mai  (6)
Jaseur d'Amérique
*18 mai26 mai  (18)
*16 mai30 mai  (34)
Pie-grièche migratrice
23-mars08 avril  (23)
12-avr19 avril  (5)
Viréo à gorge jaune
07-mai14 mai  (15)
  
Viréo à tête bleue
30-avr06 mai  (13)
05-mai14 mai  (7)
Viréo aux yeux rouges
10-mai17 mai  (26)
16-mai24 mai  (15)
Viréo de Philadelphie
14-mai20 mai  (9)
19-mai19 mai  (1)
Viréo mélodieux
04-mai10 mai  (16)
23-mai28 mai  (3)
Paruline noir et blanc
28-avr07 mai  (20)
27-avr11 mai  (20)
Paruline obscure
07-mai16 mai  (12)
14-mai20 mai (5)
Paruline à joues grises
30-avr07 mai  (15)
08-mai16 mai  (8)
Paruline à collier
03-mai12 mai  (14)
10-mai17 mai  (6)
Paruline jaune
30-avr07 mai  (19)
10-mai18 mai  (25)
Paruline à tête cendrée
08-mai14 mai  (16)
04-mai20 mai  (20)
Paruline tigrée
07-mai13 mai  (11)
14-mai17 mai  (4)
Paruline bleue
02-mai09 mai  (15)
07-mai13 mai  (4)
Paruline à croupion jaune
16-avr29 avril  (16)
30-avr07 mai  (24)
Paruline à gorge noire
28-avr07 mai  (19)
06-mai12 mai  (22)
Paruline à gorge orangée
07-mai14 mai  (19)
12-mai21 mai  (6)
Paruline à flancs marron
08-mai14 mai  (15)
13-mai22 mai  (15)
Paruline à poitrine baie
13-mai16 mai  (16)
20-mai26 mai  (14)
Paruline rayée
13-mai21 mai  (17)
22-mai27 mai  (11)
Paruline à couronne rousse
23-avr30 avril  (13)
02-mai07 mai  (3)
Paruline couronnée
05-mai10 mai  (15)
10-mai17 mai  (14)
Paruline des ruisseaux
06-mai09 mai (7)
02-mai16 mai  (5)
Paruline triste
15-mai21 mai  (14)
29-mai01 juin  (4)
Paruline masquée
06-mai14 mai  (19)
07-mai18 mai  (24)
Paruline à calotte noire
09-mai17 mai  (13)
17-mai22 mai  (4)
Paruline du Canada
08-mai18 mai  (16)
17-mai24 mai  (14)
Paruline flamboyante
06-mai10 mai  (18)
06-mai17 mai  (26)
Goglu des prés
03-mai08 mai  (15)
09-mai17 mai  (12)
Sturnelle des prés
13-mars27 mars  (15)
29-mars19 avril  (7)
Carouge à épaulettes
12-mars24 mars  (19)
21-mars03 avril  (7)
Oriole de Baltimore
01-mai07 mai  (16)
03-mai20 mai  (4)
Quiscale rouilleux
23-mars06 avril  (15)
02-avr15 avril  (10)
Quiscale bronzé
06-mars26 avril  (19)
21-mars05 avril  (18)
Vacher à tête brune
15-mars27 mars  (14)
21-mars05 avril  (14)
Piranga écarlate
10-mai18 mai  (16)
14-mai23 mai  (9)
Cardinal à poitrine rose
06-mai13 mai  (17)
14-mai21 mai  (5)
Passerin indigo
06-mai21 mai  (15)
05-mai26 mai  (7)
Chardonneret jaune
*24 avril07 mai  (19)
*26 avril17 mai  (12)
Bruant des prés
29-mars10 avril  (17)
09-avr20 avril  (15)
Bruant vespéral
29-mars10 avril  (16)
09-avr21 avril  (7)
Junco ardoisé
*13 mars29 mars  (17)
*26 mars08 avril  (19)
Bruant hudsonien
*11 mars27 mars  (15)
*16 mars12 avril  (18)
Bruant familier
09-avr22 avril  (19)
14-avr29 avril  (19)
Bruant à couronne blanche
25-avr05 mai  (17)
04-mai09 mai  (18)
Bruant à gorge blanche
*06-avr20 avril  (19)
*14-avr27 avril  (17)
Bruant fauve
27-mars13 avril  (16)
09-avr22 avril  (12)
Bruant des marais
08-avr17 avril  (12)
30-avr04 mai  (3)
Bruant chanteur
*13 mars26 mars  (19)
*21 mars05 avril  (27)


Je me suis servi de ces données dès mes débuts en ornithologie et elles m'ont bien servi. Si vous désirez débuter votre liste personnalisée, c'est le temps où jamais. Les arrivées d'oiseaux pour 2018 sont à leurs débuts.

En janvier 2006, j'ai commencé à recenser la présence des oiseaux dans ma cour de Sillery et j'ai ainsi recueilli des données durant les 11 dernières années. C'est effarant de voir comment les oiseaux sont fidèles aux lieux et aux dates. Le Bruant familier est arrivé dans ma cour le 2 mai en 2007, 2009, 2010 et 2012. La Paruline rayée le 22 mai en 2007, 2009, 2012 et 2015.

Voici quelques espèces qui feront partie de nos listes bientôt (je parle des gens de Québec et non ceux de Montréal).


Bruant à gorge blanche / Zonotrichia albicollis / White-throated Sparrow

Bruant familier / Spizella passerina passerina / Chipping Sparrow

Roitelet à couronne rubis / Regulus calendula calendula / Ruby-crowned Kinglet

Junco ardoisé / Junco hyemalis hyemalis / Dark-eyed Junco

Pic flamboyant / Colaptes auratus luteus / Northern Flicker

Merlebleu de l'Est / Sialia sialis sialis / Eastern Bluebird

Moqueur roux / Toxostoma rufum rufum / Brown Thrasher

Sturnelle des prés / Sturnella magna magna / Eastern Meadowlark

@ bientôt.




Arizona: du Grand Canyon à Portal.

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Je rêvais de l'Arizona depuis que mon ami Mario Grégoire et sa compagne Lise Huppé,  de Victoriaville, y ont fait un séjour dans les années 90. Comme pour bien des passionnés d'oiseaux qui visitent ce bel état américain, ils ont surtout couvert la partie sud-ouest où se retrouvent les principaux sites d'intérêt ornithologique, soient Madera Canyon, Ramsey Canyon, Patagonia ou Portal. Ce qui fait la particularité de cette région est la présence d'espèces observées habituellement plus au sud, soit au Mexique. Lorsque nous regardons les cartes de distribution de quelques unes de ces espèces, la tendance remarquée est que ces espèces semblent suivre un corridor naturel passant par ou longeant la chaîne de montagnes formée par la Sierra Madre Occidentale au Mexique pour aboutir dans les montagnes Chiricahua en Arizona. En fait, c'est la similarité d'habitats entre la partie sud-ouest des États-Unis et la partie nord-ouest du Mexique qui explique le mieux ce phénomène.

Connue comme la province géologique de "Basin and Range", cette vaste région occupe une superficie d'environ 440 000 km2 . Son nom désigne, en géologie, un type de relief caractérisé par des séries de petites chaînes de montagnes parallèles séparées par de larges vallées s'étendant parfois sur de grandes régions. La province comprend plusieurs déserts et zones arides et de nombreuses régions écologiques différentes.

Au nord de Phoenix, nous montons en altitude jusqu'aux environs de Flagstaff et le climat aride du sud fait place à un climat plus tempéré. Les vastes étendues peuplées de grands cactus de la région de Phoenix font place à de grands plateaux avec des champs herbeux et des parcs où arbres feuillus et conifères font bon ménage. Et qui dit changement d'habitats dit aussitôt variété différente d'oiseaux, de plantes ou d'animaux. La partie nord de l'Arizona, dans la région du Grand Canyon, promet de recéler de belles surprises et c'est là que nous commençons notre aventure. Arrivés à Phoenix en mi-journée du 3 mai 2018, nous prenons possession de notre véhicule loué à l'aéroport et nous nous dirigeons pour notre premier arrêt à Flagstaff.   


Trajet effectué en Arizona entre le 3 mai et le 17 mai 2018 et couvrant un total de 3 132 km ou 1 946 milles.


3 mai 2018


Un superbe mâle de Merlebleu de l'Ouest / Sialia mexicana occidentalis / Western Bluebird nous souhaite la bienvenue juste à l'arrière de l'hôtel Aspen Flagstaff / Grand Canyon Inn Suites, à Flagstaff.


Ce Junco ardoisé (à dos roux) / Junco hyemalis dorsalis / Dark-eyed Junco (Red-backed) se retrouve plus au nord que ne l'indique sa carte de distribution présentée dans le guide Sibley, mais son bec bicolore ne laisse planer aucun doute sur son identité véritable.


La race cafer de notre Pic flamboyant se retrouve à l'ouest du continent et il se distingue par la moustache rouge et les dessous (queue et ailes) rosés. D'où le nom de Pic rosé dont il a déjà été affublé. Son nom actuel: Pic flamboyant / Colaptes auratus cafer / Northern Flicker.

 
4 mai 2018

 

Ce Pic de Lewis / Melanerpes lewis / Lewis's Woodpecker s'avère l'une des plus belles surprises du voyage. Nous ne le verrons plus par la suite. Alors que nous nous arrêtons pour prendre une photo à l'entrée du parc du Grand Canyon, nous l'apercevons tout près de nous. Il nous laisse prendre quelques photos avant de s'envoler. Tout un début de journée.


Le Geai de Woodhouse / Aphelocoma woodhouseii / Woodhouse's Scrub-Jay est commun au Grand Canyon. Il était autrefois considéré comme une sous-espèce du Geai buissonnier / Aphelocoma californica / California Scrub-Jay.


La Mésange des genévriers / Baeolophus ridgwayi ridgwayi / Juniper Titmouse fréquente les forêts de pins et de conifères des hauts plateaux du nord de l'Arizona.


La Paruline de Grace / Setophaga graciae graciae / Grace's Warbler fréquente les grands pins où elle se nourrit des petits insectes qui se cachent parmi les grandes aiguilles végétales.


5 mai 2018




Voici selon moi la plus belle de nos hirondelles nord-américaines. En vol, l'Hirondelle à face blanche / Tachycineta thalassina thalassina / Violet-green Swallow ressemble à notre Hirondelle bicolore par son coloris et par sa taille. Ce n'est que lorsqu'elle est perchée que nous pouvons admirer le violet au croupion et le vert sur son dos. Comme la bicolore, elle niche dans des trous d'arbres.


Le Geai du Mexique / Aphelocoma wollweberi arizonae / Mexican Jay est commun sur tout le territoire. À l'instar des autres membres de sa famille, il est très vocal et bruyant.


Pour les Québécois, voici une espèce qui représente bien l'ouest du pays. Le Piranga à tête rouge / Piranga ludoviciana / Western Tanager, commun dans l'ouest, est rarement observé au Québec. Les 3 dernières photos ont été prises dans la Watson Lake Preserve à Prescott, Arizona.


6 mai 2018



Alors que nous observons le Junco ardoisé (à dos roux) au nord de l'Arizona, nous devons nous rendre dans la partie sud-est de l'état pour voir le Junco aux yeux jaunes / Junco phaeonotus palliatus / Yellow-eyed Junco. Nous sommes au Madera Canyon, près de Green Valley où nous logeons au Vagabond Inn Executive.


Plusieurs espèces nichent en ce début de mai. Ce Junco aux yeux jaunes, malgré des apparences trompeuses, ne vient pas m'offrir ces appétissantes chenilles, mais il le fera sans doute dans quelques secondes à des oisillons autrement plus affamés que moi.


L'élégante Mésange arlequin / Baeolophus wollweberi vandevenderi / Bridled Titmouse remplace la Mésange des genévriers présente plus au nord, dans la région du Grand Canyon. La arlequin s'observe quotidiennement au sud de Phoenix.


De la taille de notre Colibri à gorge rubis, le Colibri à gorge noire / Archilochus alexandri / Black-chinned Hummingbird fréquente les postes d'alimentation et les aménagements floraux entourant les lieux habités. À Madera Canyon, il s'agit de se rendre au Santa Rita Lodge pour pouvoir profiter de postes d'alimentation et d'abreuvoirs très fréquentés. Facile à trouver, le long de la route asphaltée qui traverse le parc, l'accès est gratuit si on demeure en retrait des mangeoires. Belles observations et photos garanties.


7 mai 2018


Le Colibri circé / Cynanthus latirostris magicus / Broad-billed Hummingbird est plus gros et plus foncé que le Colibri à gorge noire. Son bec rouge est diagnostique.


Oh qu'elle est furtive cette Ictérie polyglotte / Icteria virens auricollis / Yellow-breasted Chat. Peu habitués à cette espèce, nous l'avons cherchée pendant de longues minutes. Elle est très vocale et elle émet des sons facilement associés à bien des espèces différentes: oriole, moqueur, viréo, geai... On finit par en perdre son latin. À force de patience, et bien des chuintements,  voilà qu'apparaît l'auteur de tout ce boucan. Une fois qu'on le sait, on sauve bien du temps à ne pas essayer de dénicher cet as du cache-cache.


Le Tohi d'Abert / Melozone aberti vorhiesi / Abert's Towhee n'est pas rare du tout, mais il est très silencieux et il se nourrit au sol. Il passe souvent inaperçu. Je photographie celui-ci au Patagonia Lake State Park, près de la ville de Patagonia.


Le cri du Pic arlequin / Picoides scalaris cactophilus / Ladder-backed Woodpecker ressemble beaucoup à celui de notre Pic mineur. Ce dernier est cependant rare en Arizona. C'est la première fois que nous pouvons le voir si bien. Nous sommes dans la cour du Paton Center for hummingbirds, à Patagonia.


Et voici l'espèce vedette de cet endroit. Nul autre site en Amérique du Nord ne peut autant garantir d'ajouter sur sa liste à vie l'Ariane à couronne violette / Amazilia violiceps ellioti / Violet-crowned Hummingbird. Elle vient se sustenter à l'occasion à l'un ou à l'autre des nombreux abreuvoirs mis à la disposition des colibris et autres adeptes de nectare. Nous sommes très chanceux de la voir arriver lors de notre visite de quelques heures dans cette cour.


8 mai 2018


Autre espèce associée aux milieux arides de l'ouest américain, le Phénopèple luisant / Phainopepla nitens lepida / Phainopepla porte un manteau très sobre. Noir chez le mâle et gris chez la femelle. Ce n'est qu'en vol que le mâle révèle le blanc de ses primaires. Cet oiseau élancé aime se percher sur le bout d'un arbuste ou sur un fil électrique le long de la route.


Les tyrannidés ne sont jamais faciles à identifier au premier coup d'oeil. Ils semblent tous pareils. Les sons émis sont très utiles dans la plupart des cas. Ce Tyran à gorge cendrée / Myiarchus cinerascens cinerascens / Ash-throated Flycatcher très coopératif ne se tient pas très loin d'un Tyran de Wied / Myiarchus tyrannulus magister / Brown-crested Flycatcher et d'un Tyran olivâtre (Arizona) / Myiarchus tuberculifer olivascens / Dusky-capped Flycatcher (Arizona).


Ce n'est pas toujours évident d'observer le crochet qui termine la mandibule supérieure chez certains viréos. C'est bien le cas ici pour le diminutif Viréo de Hutton / Vireo huttoni stephensi / Hutton's Vireo. À Madera Canyon, il est abondant et nous entendons son chant caractéristique tout au long de la journée.


9 mai 2018



Les granivores et les insectivores ne manquent pas en zone aride. Le Tohi des canyons / Melozone fusca mesoleuca / Canyon Towhee est plus fréquemment observé que le Tohi d'Abert. Photo réalisée à San Pedro Riparian National Conservation Area, près de Sierra Vista.



Une belle surprise nous attend à San Pedro alors qu'un Colin écaillé / Callipepla squamata pallida / Scaled Quail accompagne un petit groupe de Colins de Gambel. Beaucoup plus peureux que son cousin à la couette frontale, l'écaillé se confond davantage dans les hautes herbes de par sa couleur et son plumage cryptique. Par contre, sa huppe pâle nous permet de le repérer assez facilement. La connaissance de son chant, bien différent de celui du Gambel, est un atout important pour reconnaître sa présence.


On ne pourrait dire mieux que ce Petit-duc des montagnes / Megascops kennicottii yumanensis / Western Screech-Owl vit dans le coeur même de cet énorme chêne. À l'image des différentes espèces du genre Megascops se retrouvant à travers le monde, il aime profiter des derniers rayons de soleil avant d'entreprendre une nuit trépidante dévolue à la poursuite de petits rongeurs et de reptiles abondants en zone aride. 



10 mai 2018


J'avais bien hâte d'ajouter à ma liste mondiale au moins une espèce de ces moqueurs au bec incurvé. Une seule visite antérieure, en janvier et dans le sud de la Californie, ne m'avait pas permis de le faire. Ces oiseaux étaient alors plus au sud. Le Moqueur de Palmer / Toxostoma curvirostre palmeri / Palmer's Thrasher ou Moqueur à bec courbe / Curve-billed Thrasher est commun dans le sud-est de l'Arizona. Cet individu se nourrit au sol tout près des habitations longeant la route menant au Miller Canyon.


Quand la longue plainte descendante du Troglodyte des canyons / Catherpes mexicanus conspersus / Canyon Wren se fait entendre, c'est que l'oiseau n'est pas très loin. Et nous le découvrons alors qu'il est occupé à nourrir ses rejetons.


Qu'il est beau ce Pic glandivore / Melanerpes formicivorus formicivorus / Acorn Woodpecker ! Il est peu farouche et,  malgré notre présence, il vaque à ses tâches quotidiennes qui comprennent entre autres la maintenance d'un entrepôt bien spécial. À suivre dans la prochaine photo...


Le Pic glandivore, comme son nom l'indique, dépend fortement des glands pour se nourrir. Dans certaines parties de leur aire de répartition (par exemple, la Californie), les pics créent des greniers ou des «arbres à glands» en perçant des trous dans des arbres morts, des branches mortes, des poteaux téléphoniques et des bâtiments en bois. Ils forent également des trous dans l'écorce épaisse d'arbres vivants matures, notamment le Pin ponderosa en Californie. Ces trous, toujours au-dessus de la limite des neiges pour que les glands puissent être récupérés en hiver, peuvent être observés par centaines sur de grands arbres. Ils ne nuisent pas à l'arbre. Les pics recueillent alors des glands et trouvent un trou qui est juste la bonne taille pour le gland. Au fur et à mesure que les glands s'assèchent, ils perdent du volume et ils sont déplacés vers des trous plus petits. L'entretien du grenier nécessite une quantité importante de temps pour l'oiseau. Ils se nourrissent également d'insectes, de sève et de fruits.



11 mai 2018


Ma dernière observation de cette espèce remonte au 23 janvier 2017 et c'était au Québec, plus spécifiquement à Saint-Mathieu-de-Rioux dans le Bas-Saint-Laurent. Non pas que cette espèce soit régulière au Québec, mais un égaré peut être observé aux mangeoires en période hivernale. Le Tohi tacheté / Pipilo maculatus montanus / Spotted Towhee est très commun en Arizona et ses cris de contact sont entendus un peu partout en forêts montagneuses.



Une autre espèce abondante dans les forêts de chênes et de pins de l'Ouest est le Pioui de l'Ouest / Contopus sordidulus veliei / Western Wood-Pewee. La forme conique de sa tête aide beaucoup à le différencier des autres espèces d'empidonax qui peuvent partager son habitat.


12 mai 2018


La sous-espèce albescens du Grimpereau brun / Certhia americana / Brown Creeper se rencontre dans les montagnes du sud-est de l'Arizona, du sud-ouest du Nouveau-Mexique et du nord-ouest du Mexique. Certains taxonomiste lui donne le nom anglais de Mexican Creeper. La différence notable que j'ai remarquée avec la sous-espèce americana se situe au niveau de la bande sourcilière plus large et qui se prolonge sur le front.


La sous-espèce icastus du Pic chevelu / Picoides villosus / Hairy Woodpecker est bien différente de la race villosus observable sous les cieux de l'est de l'Amérique du nord. Masque facial plus large, moins de blanc au niveau du dos et ailes presque dépourvues de points et de rayures blancs. Les dessous sont également plus gris.


Le Trogon élégant / Trogon elegans canescens / Elegant Trogon est une autre espèce-vedette très recherchée par les ornithologues dans le secteur de Portal et de Cave Creek Canyon. Facile à repérer au chant, il ne nous a pas fallu trop de temps pour le repérer. Espèce rare et localisée, cette région de l'Arizona est l'endroit le plus sûr pour espérer l'observer en Amérique du Nord.

Les espèces d'empidonax de l'Ouest ne sont pas plus faciles à identifier que celles de l'Est. Les sons émis sont très importants de même que les habitats. Dans les années 1990, l'espèce reconnue le long de la côte pacifique (et un peu plus à l'intérieur) était le Moucherolle du Pacifique / Empidonax difficilis / Western Flycatcher, mais elle a été depuis scindée en deux espèces distinctes. En Californie, on retrouve le Moucherolle côtier / Empidonax difficilis / Pacific-slope Flycatcher.  Celle présente dans les montagnes s'appelle Moucherolle des ravins / Empidonax occidentalis hellmayri / Cordilleran Flycatcher. C'est cette dernière espèce que l'on retrouve an Arizona.


13 mai 2018


Le Cardinal à tête noire / Pheucticus melanocephalus maculatus / Black-headed Grosbeak apporte beaucoup de couleurs aux mangeoires où on le retrouve sans peine. Nous sommes ici à la George Walker House située le long de la South Noland Road, Cave Creek Canyon près de Portal. C'est un arrêt proposé sur le pamphlet du site de ce vaste canyon.


Ce magnifique Colibri à gorge bleue / Lampornis clemenciae bessophilus / Blue-throated Hummingbird fréquente les mangeoires du Cave Creek Ranch. Ce lieu est privé, mais il est possible de passer quelques heures aux postes d'alimentation du complexe hôtelier en retour d'un faible paiement. Ça vaut vraiment la peine de visiter cet endroit.


Et voici le célèbre bip-bip, le véritable icône des vastes régions désertiques. Malgré sa taille appréciable, le Grand Géocoucou / Geococcyx californianus / Greater Roadrunner peut passer inaperçu, car il s'envole rarement et, en raison de la chaleur accablante du milieu de journée, il se cache souvent à l'ombre de la végétation arbustive. Il est donc plus facile de le voir en début ou en fin de journée. Celui-ci a été capté alors qu'il traversait la chaussée au pas de course. Et oui, nous avons également croisé l'aussi célèbre Coyote cette même journée en compagnie de quelques urubus, tous réunis autour d'une carcasse en bordure de route. Dès qu'il a aperçu notre véhicule, le canidé s'est vite volatilisé même si nous étions encore à une grande distance.



14 mai 2018


C'est tout près de la frontière du Nouveau-Mexique que nous observons notre seul Moqueur de Bendire / Toxostoma bendirei bendirei / Bendire's Thrasher du voyage. Il se distingue du Palmer par son bec plus court et moins incurvé. Son chant et l'habitat où il vit aident également à l'identification, car le juvénile du Palmer est affublé d'un bec plus court que celui de l'adulte.


Le chant volubile du Cardinal pyrrhuloxia / Cardinalis sinuatus fulvescens / Pyrrhuloxia nous porte à croire que l'auteur est un moqueur, mais heureusement pour nous il se perche bien en vue pour faire ses vocalises. Le mâle est très beau avec son gros bec jaune, sa crête et le rouge sur la partie ventrale.


Rares sont les films ou les documentaires télévisuelsmontrant des étendues désertiques où on n'entend pas les cris stridents du Troglodyte des cactus / Campylorhynchus brunneicapillus couesi / Cactus Wren. Je dirais qu'il est la voix des zones arides.


Autre icône des vastes étendues desséchées, le Colin de Gambel / Callipepla gambelii fulvipectus / Gambel's Quail est l'espèce de colin la plus abondante. On en voit partout et à toute heure de la journée. Sa couette légendaire a été rendue célèbre dans des dessins animés présentés dans les années 60.


15 mai 2018



L'Ibis à face blanche / Plegadis chihi / White-faced Ibis remplace l'Ibis falcinelle / Plegadis falcinellus / Glossy Ibis de la côte Est du continent nord-américain. Cochise Lake, dans la municipalité de Wilcox, est le lieu idéal pour trouver cette espèce.


Malgré le fait qu'il ne gagnera jamais un prix de beauté, l'Urubu à tête rouge / Cathartes aura aura / Turkey Vulture possède quand même un certain charme. La sous-espèce aura se retrouve dans la partie occidentale de l'Amérique et la sous-espèce septentrionalis survole la partie orientale.


L'Avocette d'Amérique / Recurvirostra americana / American Avocet niche autour du lac Cochise, à Wilcox. Ce plan d'eau attire une bonne variété d'oiseaux d'eau: limicoles, canards, grèbes... Un arrêt s'impose.


C'est le long de la Stateline Road, route séparant les états d'Arizona et du Nouveau-Mexique, que nous observons le seul Gobemoucheron à queue noire / Polioptila melanura lucida / Black-tailed Gnatcatcher du voyage. Et il traverse d'un état à l'autre sans trop s'occuper de la joie que nous éprouvons de pouvoir ajouter cette espèce sur deux listes différentes. Ah, ces listeurs  ;-) .


16 mai 2018



C'est dans la région de Tucson, plus précisément au Mont Lemmont, que nous passerons notre dernière journée d'ornitho en Arizona. Et l'espèce convoitée n'est pas la moindre puisqu'il s'agit de la Paruline à face rouge / Cardellina rubrifrons / Red-faced Warbler. Au cours du voyage, nous avons jasé avec quelques photographes qui nous ont suggéré cet endroit où cette très localisée paruline peut être trouvée avec le plus de certitude. Bien au fait de son chant, nous avançons lentement bien assis dans le véhicule à une altitude de 8 000 pieds lorsqu'une ritournelle connue vient faire vibrer nos tympans. Oui, c'est bien elle. Nous en découvrirons en fait trois individus différents. Wow ! Nous l'avons tellement cherché dans les différents canyons visités. Et nous l'avions même manqué de quelques minutes à  Cave Creek Canyon. Il était moins une.

Une autre espèce recherchée depuis le début du voyage est la petite Sittelle pygmée / Sitta pygmaea melanotis / Pygmy Nuthatch. Une autre pas facile en raison de sa taille et des cris faibles qu'elle émet si on les compare à ceux émis par nos deux sittelles québécoises.


La sous-espèce de Grive solitaire / Catharus guttatus auduboni / Hermit Thrush que nous avons observée en Arizona est plus terne que celle, la faxoni, présente au Québec. Elle est plus grise et montre moins de roux aux ailes.


L'Arizona devrait être sur la liste des endroits à visiter pour différentes raisons. Les ornithologues y trouvent des espèces d'oiseaux plus faciles à observer ici qu'ailleurs en Amérique du Nord. L'aridité du climat et la différence de température et de dénivellation entre la partie nord et la partie sud de l'état contribue à la variété des espèces animales et végétales. Il est très facile de louer une voiture et de se déplacer à son gré, car l'infrastructure routière est sans faille. Hormis la région de Portal, les hôtels à prix abordables sont nombreux et bien tenus. De même pour les restaurants, les stations service et les fast-food ouverts à toute heure du jour.

Les paysages sont magnifiques et le soleil est présent mur à mur. Jamais nous n'avons eu à nous préoccuper de la température qu'il ferait le lendemain. Ceci dépend bien évidemment de la période de l'année où nous nous rendons dans cet état. Vu les grandes chaleurs, une visite en plein été ne serait vraiment pas une bonne idée. Je crois que la période la meilleure pour s'y rendre est vers la deuxième ou la troisième semaine d'avril. Nous avons été choyé en mai, mais il était un peu tard pour les espèces migratrices qui ne sont que de passage vers leurs quartiers d'été situés plus au nord.


@ bientôt.


L'importance de documenter les observations litigieuses

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L'observation des oiseaux est une activité très stimulante et passionnante, mais il arrive à l'occasion d'éprouver un peu de frustration lors que nous nous retrouvons devant une espèce qui cause des problèmes d'identification. Et ceci est d'autant plus vrai lorsque nous sommes en terrain inconnu pouvant abriter des espèces peu ou jamais observées par nous dans le passé.

Le 5 mai 2018, Anne et moi sommes sur l'arête sud du Grand Canyon en Arizona. À cette date et à cet endroit, il est possible de croiser trois espèces de bruants du genre spizella : les Bruant familier, Bruant des plaines et Bruant de Brewer. En plumage adulte, il est quand même assez facile de les différencier. Mais les individus en plumage immature peuvent compliquer allégrement l'identification. Même pour les ornithologues habitués. Nous savons que les rencontres avec nos amis emplumés se font souvent rapidement et il est alors facile de manquer des détails pouvant mener à une reconnaissance hors de tout doute. Dès notre arrivée, des petits groupes de bruants attirent notre attention. Parmi plusieurs Bruants familiers qui furètent au sol, nous découvrons un Bruant des plaines en plumage adulte et nous confirmons son identité assez facilement. Mais il échappe à l'oeil cyclopéen de mon Canon. Trop de branches entre lui et la caméra, impossible de faire une photo potable. Cependant, voici un individu que je peux capter...


Au premier coup d'oeil, l'identification de ce bruant peut comporter une certaine difficulté. L'oiseau bouge continuellement et nerveusement. Une bande roussâtre au-dessus du sourcil et une raie médiane grise au niveau de la couronne peuvent nous faire pencher vers le Bruant des plaines. De plus, il ne semble pas y avoir de ligne continue entre l'oeil et le bec. Le trait caractéristique à observer est le croupion nettement gris qui contraste avec dos. Il s'agit bien d'un Bruant familier, car les deux autres bruants ont le croupion brunâtre.


Alors que Anne est hors de portée de voix pour moi, un oiseau se présente pendant quelques secondes et je préfère ma caméra à ma jumelle pour capter des images qui seront plus fidèles que ma mémoire.


Mais quel est cet oiseau ? Finement rayé au niveau de la couronne, pas de trait visible entre l'oeil et le bec, cercle péri-oculaire apparent. Même si je ne vois pas la couleur du croupion,je penche vers un possible Bruant des plaines.

  
Cette position permet de voir maintenant le croupion qui n'est définitivement pas aussi grisâtre que celui du Bruant familier. Mon idée va encore vers le Bruant des plaines.

 
Et voilà la photo qui ne laisse plus aucun doute. La nuque finement rayée à sa largeur et les rayures qui se rendent jusqu'à celles plus prononcées du dos permettent d'identifier avec certitude un Bruant de Brewer / Spizella breweri breweri / Brewer's Sparrow.

Désireux d'avoir l'avis d'experts en la matière, je poste un message sur le forum de discussion américain Birdwing. Je reçois un message de la sommité en la matière, Nick Lethaby, qui confirme qu'il s'agit bien d'un Bruant de Brewer. Tony Leukering mentionne un possible Bruant de Taverner / Spizella taverneri / Timberline Sparrow à cause du patron prononcé au niveau de la tête et du gris du manteau. Cependant, il est très difficile d'aller plus avant avec cette identification seulement basée sur des photos.

Pour moi, il s'agit des premières photos prises de cette espèce et j'en suis bien excité. C'est pour dire qu'il ne faut jamais hésiter à capter des images lorsque l'occasion se présente. Ce qui est important, c'est de photographier le sujet dans différentes positions de façon à le voir sous tous les angles. Plus facile après d'arriver à se faire une idée plus précise. Bien entendu, il faut que le sujet soit collaborateur et ça... c'est une autre paire de manches.

@ bientôt.


   

Ah, ces jeunes de l'été...

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En me remémorant les débuts de ma passion pour les oiseaux, je dois admettre que je cessais mes activités d'observation en forêt dès que les insectes piqueurs faisaient sensiblement leur apparition, soit vers le début de juin. À cette date, je calculais qu'observer un moucherolle, même sur son nid, ne valait pas toutes les piqûres que je devais endurer pour ce faire. Assez pathétique, à bien y penser, car une toute nouvelle réalité se révèle à nos yeux en période de nidification. Avec l'expérience des années est venue cette constatation que les mois de juin et juillet fourmillent d'occasions de découvrir encore plus cette nature qui nous émerveille tant.


Ce Moucherolle tchébec / Empidonax minimus / Least Flycatcher est bien installé sur ses oeufs en ce 28 juin 2012 à quelque part en Abitibi.

Ce Tyran tritri / Tyrannus tyrannus / Eastern Kingbird a construit son nid le long d'un sentier à Baie-du-Febvre le 06 juin 2015. Au grand plaisir des photographes et des ornithologues.

En forêt boréale, les canards profitent souvent des plans d'eau créés par les barrages de castors pour y nicher. Le 28 juin 2012, je surprends cette famille de Sarcelle d'hiver / Anas crecca carolinensis / Green-winged Teal à 05h45 du matin. Je suis quelque part en Abitibi.

Les canetons ont ce don d'attirer l'attention autant des grands que des petits. Les marécages et les plans d'eau des parcs publics nous permettent d'observer de très près ces petites boules toutes en duvet. Ce diminutif Canard colvert  / Anas platyrhynchos platyrhynchos / Mallard a été croisé le 05 juin 2016 au Marais Léon-Provancher, à Neuville.
  
Il n'est pas toujours évident d'observer un Râle de Virginie / Rallus limicola limicola / Virginia Rail à découvert. Cette espèce très furtive se déplace habituellement sous le couvert des grandes plantes aquatiques qui bordent ou occupent les zones marécageuses. Ici nous voyons en premier plan un adulte qui est suivi par le jeune dont la robe est complètement noire. Comme cette espèce se tient habituellement en zone sombre, le jeune est plus difficile à détecter par un prédateur potentiel. Réalisée le le 29 juillet 2017 au marais Léon-Provancher, à Neuville. 

Et que dire des poussins de nos poules de forêts, comme je les appelle, soit le Tétras du Canada / Falcipennis canadensis canadensis / Spruce Grouse ...
 
ou la Gélinotte huppée / Bonasa umbellus / Ruffed Grouse. Les poussins sont plus faciles à trouver lorsqu'ils accompagnent leur mère le long des sentiers ou des chemins forestiers. Comme ces oiseaux sont nidifuges, i.e. qu'ils quittent le nid peu après l'éclosion, elle leur enseigne, par l'exemple, ce qu'ils peuvent bouffer. C'est toujours très amusant de les voir picorer au sol ou sur la végétation. Ces deux photos ont été prises en Abitibi, en 2012.
  
Le Dindon sauvage / Meleagris gallopavo silvestris / Wild Turkey est de plus en plus abondant dans nos campagnes de Chaudière/Appalaches. C'est à Sainte-Croix-de-Lotbinière, le 28 juillet 2017, que je croise cette femelle et ses 13 dindonneaux. J'ai vécu 29 ans à une couple de kilomètres de cet endroit, entre 1976 et 2005, et je n'ai jamais observé de dindons. Je dirais que cette espèce n'a jamais cessé d'accroître sa population depuis 2010.

 
Ah, ces jeunes de l'été. Les environs seraient si tranquilles (voire plates) sans leurs présences. Surtout les passereaux dont les cris incessants invitent les parents à redoubler de ferveur pour les nourrir et leur fermer le caquet. Mission d'avance impossible. Tâche ardue qui occupe toute la journée, de l'aube au crépuscule. Mais ils sont si beaux ces jeunes de l'été. En plus d'assurer la pérennité de l'espèce, ils embellissent nos vies.


Avec un plumage pareil, ce jeune Chardonneret jaune / Carduelis tristis tristis / American Goldfinch devrait bientôt se nourrir par lui-même. Les oisillons des oiseaux ont souvent cette façon de faire vibrer leurs ailes pour attirer l'attention du parent nourricier. Lors de la copulation, certaines femelles adoptent ce comportement pour indiquer au mâle qu'elles sont prêtes et consentantes. Photo réalisée le 20 août 2018 au Marais Léon-Provancher, à Neuville.

C'est le 5 septembre 2016 que je capte cette scène impliquant un jeune et un adulte de Jaseur d'Amérique / Bombycilla cedrorum cedrorum / Cedar Waxwing. Les journées précédentes, l'adulte gavait ce jeune hyperactif, mais pas ce matin-là. Je crois sincèrement que j'assistais à une scène de sevrage. Des fruits abondants tout autour permettaient maintenant au jeune de s'émanciper. Réalisée à l'Île-aux-Basques, au large de Trois-Pistoles. 

À l'été, notre pelouse peut à l'occasion accueillir parents et rejetons d'espèces qui nichent près de nos habitations. Surtout si nous maintenons un poste d'alimentation. Les graines de tournesol tombées par terre n'y demeurent pas longtemps. Les écureuils, les bruants, les tourterelles, les corneilles et autres oiseaux noirs ont vite fait de les ingurgiter. Ici, c'est un adulte de Quiscale bronzé / Quiscalus quiscula versicolor / Common Grackle qui nourrit un jeune pas mal développé lui aussi. Remarquez qu'il fait vibrer ses ailes afin d'inciter l'adulte à le nourrir.  Réalisée le 20 juin 2015 dans ma cour, à Sillery.


Et les jeunes de l'été ne sont pas tous en plumes, il y en a aussi en poils.


Cette femelle Cerf de Virginie / Odocoileus virginianus borealis / White-tailed Deer et son faon se présentent en fin de journée, quelques minutes avant le crépuscule. Ça se passe à l'Île-aux-Grues, près de Montmagny, en ce 1er août 2015. Pour ma part, c'est la première fois que je vois un faon au Québec.

L'Ours noir / Ursus americanus / American black Bear est un mammifère plantigrade qui craint beaucoup l'homme. Encore plus quand il y a des oursons dans les parages. Cette mère et ses deux rejetons ont été croqué sur le vif dans le Parc des Grands Jardins, au niveau du Chateau Bomont, le 30 juin 2017.

 
En terminant, permettez-moi de vous présenter le coup de coeur de ma cour. Il s'agit du Tamia rayé / Tamias striatus / Eastern Chipmunk. Il a adopté ma cour depuis de nombreuses années et il s'y plaît tellement qu'il lui arrive même, certaines années, de s'y reproduire. Voici une scène attendrissante captée le 22 juin 2015.






@ bientôt.



En cette période de migration automnale..

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Selon le blog LeBonSalon.com, une estimation de 31 milliards d'oiseaux a été évaluée au niveau planétaire. La variété d’espèces est extraordinaire. Il y a en effet plus de 10 461 espèces d’oiseaux d’après l’organisation BirdLife !  Le plus grand nombre d’espèces d’oiseaux est présent dans la zone des forêts tropicales qui se situe au niveau de la ligne de l'équateur tout autour de la planète bleue. La liste des vingt pays abritant le plus d’espèces d’oiseaux témoigne d’ailleurs de cet élément. Six des sept pays les plus riches pour les oiseaux sont en Amérique du Sud. La Colombie est le pays hébergeant la plus haute diversité avec 1799 espèces, suivi du Pérou (1772 espèces), du Brésil (1704 espèces) et de l’Équateur (1689 espèces). Les autres régions à forte diversité d’oiseaux sont l’Afrique et l’Asie. Six des vingt pays les plus riches sont en Afrique : la République démocratique du Congo, le Kénya et République Unie de Tanzanie ont chacun plus de 1000 espèces d’oiseaux. En Asie, l'Indonésie héberge la diversité la plus élevée (1561 espèces), suivie par la Chine (1237 espèces) et de l'Inde (1178 espèces).

Au Québec, le gros de la manne migratrice provient du nord de la province. Les espèces qui ont niché dans la toundra ou en forêt boréale profitent des bonnes conditions climatiques pour entreprendre une migration qui conduira certaines espèces jusqu'en Terre de Feu ou même jusqu'en Antarctique.


Nous nous retrouvons maintenant dans une partie de l'année où des observations inusitées de l'avifaune peuvent nous surprendre à tout moment. C'est ce qui rend les débuts d'automne excitants. La principale cause est certainement la mouvance migratrice qui fait se déplacer un bon pourcentage du cheptel ornithologique. Ils quittent leur territoire de nidification pour se diriger vers leur territoire d'hivernage. Bien sûr, quelques espèces sont résidentes ou se déplacent peu, que ce soit horizontalement ou verticalement, mais le froid qui prend place progressivement plus au nord ne donne pas trop de choix aux oiseaux de s'envoler vers des endroits plus accueillants. Et non, ce n'est pas la baisse marquée de température, à elle seule, qui fait fuir les oiseaux. C'est juste que la source de nourriture se dégrade et peut même disparaître complètement à mesure que le gel s'installe. Certaines espèces frugivores ou granivores peuvent survivre à l'hiver. De même que les mésanges, les sittelles, les grimpereaux et les pics qui inspectent minutieusement chaque interstice de l'écorce des arbres ou qui forent les troncs et les branches afin de déloger des larves, des oeufs d'insectes ou tout autre arthropode en état d'hibernation.



Le bec mince de cette Sittelle à poitrine blanche / Sitta carolinensis carolinensis / White-breasted Nuthatch lui permet de fouiller dans chaque anfractuosité de l'écorce pour y dénicher une source de nourriture indispensable à sa survie durant la saison froide.

Les passereaux migrent surtout de nuit, ils évitent ainsi les attaques de prédateurs qui les suivent dans leur déplacement. Ce faisant, leur passage peut facilement passer inaperçu, surtout si les conditions climatiques sont idéales et leur permettent de longs vols sans escale. En cas de conditions adverses (fortes pluies, froid subit, brume...), les oiseaux sont obligés de toucher terre et c'est ce qui explique qu'une région peut être envahie par une masse d'oiseaux alors qu'il n'y en avait pas quelques heures auparavant. Une situation que les ornithologues et les photographes souhaitent ardemment. Dès que les conditions redeviennent idéales, ce qui peut prendre une journée ou deux, ils disparaissent aussi vite qu'ils sont arrivés.

L'un des endroits réputés au Québec pour inventorier les migrations des oiseaux est l'Observatoire des Oiseaux de Tadoussac (OOT). Une équipe d'observateurs chevronnés occupent un ou deux endroits stratégiques en haut des dunes de Tadoussac, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent. Les suivis se font lors de la migration automnale alors que l'organisme a assez de fonds pour engager des biologistes spécialisés en ornithologie (Olivier Barden, Samuel Denault, Samuel Belleau...). Et voilà que le 28 mai 2018, une journée historique de plus de 721,620 individus a été recensée. Oui, vous avez bien lu, en une seule journée. Peut-on extrapoler que plus d'un million d'oiseaux ait rejoint les régions accueillantes du nord québécois le printemps dernier  ? Et que dire de la migration automnale alors que les rangs des migrateurs peuvent compter sur l'ajout des nouveaux-nés ? Ça donne le vertige.


Cet immature de Paruline obscure / Oreothlypis peregrina / Tennessee Warbler a été photographié  le 20 août 2018 au Marais Provancher, Neuville, Québec.


Il peut arriver également de trouver des espèces d'oiseaux qui sont hors de leur aire de distribution normale. On parle alors d'un "égaré" ("vagrant" pour les anglophones). Il s'agit souvent d'un individu qui, pour des raisons inexpliquées, "perd le nord" et se dirige dans une direction différente ou opposée à ce qu'il aurait dû prendre normalement. Au lieu de migrer vers le sud, il le fait vers le nord, vers l'est ou vers l'ouest. Il s'agit souvent d'immatures qui en sont à leur première migration. On parle alors de dispersion post-nuptiale. Ce phénomène se vérifie beaucoup chez les ardéidés (les aigrettes, les hérons...). Il y a également les espèces vivant sur la côte est de l'Amérique du Nord et qui sont poussées vers nous par les ouragans qui naissent au mois de septembre dans l'Atlantique (aussi loin qu'au large de l'Afrique du Sud). La force de ces vents peuvent même causer l'apparition d'espèces pélagiques à l'intérieur des terres.    

Du 2 au 10 septembre 2018, voilà qu'une espèce d'une grande beauté, la beauté provenant quelquefois non seulement de la splendeur du plumage, mais également de la morphologie atypique de l'oiseau, apparaît près de Normandin, au nord ouest du lac Saint-Jean. Je n'ai malheureusement pas eu la chance de l'observer au Québec, mais voici une prise faite le 29 novembre 2016 le long de la route vers Cucuta, en Colombie, Amérique du Sud. Il s'agit du Tyran des savanes.


Le mâle du Tyran des savanes / Tyrannus savana monachus / Fork-tailed Flycatcher exhibe une queue très longue.

Le 12 septembre 2018, Jessé Roy-Drainville observe une espèce rarement observée au Québec soit le Moucherolle à ventre roux / Sayornis saya saya / Say's Phoebe. Ça se passe dans le rang Saint-Joseph, à Les Bergeronnes, Haute-Côte-Nord.  Il s'alimente en capturant des insectes en vol à partir des différents poteaux de clôture, le long d'un champ d'avoine.


Je photographie ce Moucherolle à ventre roux le 10 mai 2018 à San Pedro House, près de Sierra Vista, Arizona, USA.

Le 11 septembre 2018, Jean-Étienne Joubert découvre un Traquet motteux / Oenanthe oenanthe leucorhoa / Northern Wheatear à l'est du quai de Notre-Dame-des-Neiges (est rivière Trois Pistoles). Rue de la grève devant le numéro 112. Il s'est déplacé un peu vers l'ouest en longeant le fleuve et il se trouve maintenant (le 14 septembre) à l'embouchure de la rivière Trois Pistoles. Cette espèce apparaît presque annuellement au Québec. Le 04 septembre 2017, j'ai photographié cette espèce le long du chemin de la Grève à Rivière Ouelle, près de Rivière du Loup...


 

...ainsi que celui-ci, le 2 octobre 2013, à Saint-Antoine-de-Tilly, comté de Lotbinière, Québec.




Toujours à l'embouchure de la Rivière Trois Pistoles, c'est le 22 août 2015, que Anne et moi, repérons le Chevalier semipalmé / Tringa semipalmata semipalmata / Willet trouvé depuis peu par un ornithologue. Si je ne peux prendre de photo à cause de la distance trop grande entre lui et moi, je l'avais fait quelques mois plus tôt, le 04 mai 2015 à San Carlos Beach, Floride, USA.




Je pourrais continuer comme ça assez longtemps, mais, avant de terminer, je voudrais vous présenter  une espèce qui aurait beaucoup de chances d'apparaitre bientôt sous les cieux québécois. Elle est présente chez nous habituellement soit au mois de mai, soit au mois d'octobre. En fait, lors des migrations. Il s'agit du Héron gardeboeuf / Bubulcus ibis ibis / Cattle Egret. C'est le 27 octobre 2010 à Nicolet que Anne et moi observons notre dernier au Québec. Il y a eu d'autres mentions depuis, mais cet oiseau ne colle pas longtemps à un site. Règle générale, il mérite bien son nom de gardeboeuf, car il aime suivre les troupeaux de bovins qui sont encore présents dans les champs. En se déplaçant, même si ce n'est que très lentement, les bovidés font s'envoler des insectes qui atterrissent souvent dans le bec de l'oiseau.

Il semble quelques fois exister une certaine complicité entre le héron et le ruminant qu'il accompagne. L'oiseau semble chuchoter quelque chose à l'oreille de son gros compagnon. Autant au Québec...



... qu'en Inde. Photo réalisée le 4 novembre 2014 près du Hornbill camp, sud de l'Inde.




Les limicoles sont encore présents en assez bon nombre et ils envahissent les zones intertidales à marée basse. C'est le temps de profiter de leur présence pour en apprendre davantage sur leurs comportements. La nature nous offre jour après jour des occasions de s'extasier. Elle ajoute de la vie à notre vie. Profitons-en.


@ bientôt.



Baguage d'oiseaux au Cap Tourmente

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Ces temps-ci, la Réserve nationale de faune du Cap Tourmente s'avère un incontournable pour les amoureux de nature et de plein air. Les oiseaux migrateurs y sont nombreux et je ne parle pas uniquement des Oies blanches. Une bonne variété de passereaux en migration s'arrêtent sur le site pour s'y nourrir et prendre des forces pour la suite de leur périple automnal qui les mènera aussi loin qu'en Amérique du Sud pour certaines espèces. Ajoutez à ce spectacle les couleurs d'automne qui feront flamboyer nos forêts d'ici peu et vous aurez de bonnes raisons d'aller y passer quelques heures.

Une activité intéressante a lieu présentement et nous avons eu la chance d'y assister lors de nos deux visites lors de la semaine qui vient de passer. Une équipe de biologistes, de techniciens et de bénévoles de l'Observatoire des Oiseaux de Tadoussac (OOT) est sur place jusqu'au dimanche 21 octobre pour y tenir une session de baguage d'oiseaux. Le poste de baguage est situé près du centre d'interprétation, à côté de la bâtisse qui sert de dépanneur et où il y a un poste d'alimentation très prisé par les bruants, juncos, chardonnerets, pics et sittelles. 21 filets japonais ont été installés à des points stratégiques afin de capturer les oiseaux. Une tournée régulière et précise permet à plusieurs techniciens bien formés de libérer les oiseaux des filets sans les blesser et ils les apportent au poste de baguage. Un biologiste les identifie, les bague et les manipule afin de constater leur pourcentage de gras, leur sexe et leur âge. Des mesures sont également effectuées si nécessaires et l'oiseau est pesé avant d'être remis au biologiste qui effectuera la mise en liberté. Avant cette dernière tâche, il en profite pour donner des explications sur l'oiseau et les gens peuvent poser des questions ou prendre des photos pendant une trentaine de secondes.


Voici l'oiseau le plus volumineux bagué le 27 septembre 2018: un Geai bleu / Cyanocitta cristata bromia / Blue Jay.
  


Et voici l'un des plus petits: le Roitelet à couronne rubis / Regulus calendula calendula / Ruby-crowned Kinglet

La Paruline rayée / Setophaga striata / Blackpoll Warbler niche dans le nord du Québec et va passer l'hiver en Amérique du Sud. Des études ont démontré que cette petite paruline peut voler sans arrêt entre les côtes de la Nouvelle-Angleterre jusqu'aux côtes du nord du Venezuela.

Grive à dos olive / Catharus ustulatus swainsoni / Swainson's Thrush

Grive fauve / Catharus fuscescens fuscescens / Veery

Paruline des ruisseaux / Parkesia noveboracensis / Northern Waterthrush

Bruant à gorge blanche / Zonotrichia albicollis / White-throated Sparrow

Bruant de Lincoln / Melospiza lincolnii lincolnii / Lincoln's Sparrow

Bruant des marais / Melospiza georgiana ericrypta / Swamp Sparrow


Il y a beaucoup à apprendre de ces sessions de baguage. Veuillez noter cependant que lorsqu'il pleut, qu'il vente trop fort ou que la température est trop froide, les filets japonais ne sont pas déployés et il n'y a aucune activité de baguage ces jours-là. La sécurité des oiseaux est plus importante que les prises de données. Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec la réserve, des coûts de $ 6.00 sont exigés à l'entrée. L'activité de baguage se tient entre 8h00 et 12h00 quotidiennement, 7 jours sur 7, lorsque les conditions climatiques le permettent.

Et des sentiers très bien aménagés vous attendent avec une myriade d'occasions d'observer ou de photographier une belle nature. Voici une couple de photos prises cette semaine.


Près du marais des Graves, à l'extérieur de la réserve.

Près de l'entrée de la réserve.

Buse à queue rousse / Buteo jamaicensis borealis / Red-tailed Hawk

Et oui, c'est l'automne...


@ bientôt.



La couleur de la survie.

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Coloré, c'est l'épithète qui me vient à l'esprit quand je pense à l'automne 2018. C'est mon impression première. Des soucis de santé ont grandement limité mes déplacements depuis la fin mai et ils m'ont obligé à porter un regard plus attentif, voire plus concentré, sur mon environnement immédiat et sur les activités dites quotidiennes. Pas de projet à long et même à court terme. Carpe diem. C'est ainsi qu'un voyage en Indonésie, planifié et réservé depuis plusieurs mois pour le mois d'août, m'a coulé entre les doigts. Heureusement, comme il s'agissait d'un voyage de groupe, Anne a pu le faire quand même et elle en a rapporté de beaux souvenirs... en plus d'une centaine d'espèces d'oiseaux nouvelles à ajouter sur sa liste personnelle. Pour moi, ce n'est que partie remise.


Toujours est-il que j'ai eu amplement le temps de voir les feuilles changer de couleurs autant dans ma cour que dans les parcs urbains ou les endroits visités aux alentours. L'automne est une saison prisée par les photographes avec la panoplie des couleurs révélées par les feuillages des différentes espèces d'arbres et d'arbustes. Elles contribuent à créer des arrière-plans (bokeh) d'une beauté exceptionnelle. Et une grive farfouillant parmi un tas de feuilles mortes peut avoir un certain charme.


Cette Grive solitaire / Catharus guttatus faxoni / Hermit Thrush est venue nous faire une courte visite le 27 octobre 2018 dans notre arrière-cour de Sillery, ville de Québec, Québec.
 

Un mâle adulte d'Épervier de Cooper / Accipiter cooperii / Cooper's Hawk est venu semer l'émoi parmi les oiseaux fréquentant les mangeoires de notre cour, le  23 octobre 2018.

 
La beauté de ce mâle de Quiscale bronzé / Quiscalus quiscula versicolor / Common Grackle est accentuée autant avec un arrière-plan coloré...
 

... qu'un décor plus terne, mais très évocateur de son mode d'alimentation. Ces 2 photos ont été réalisées au mois d'octobre 2018 dans les environs de la réserve nationale de faune du Cap-Tourmente.


Un immature de Busard Saint-Martin / Circus cyaneus hudsonius / Northern Harrier survole un champ près de la réserve nationale de faune du Cap-Tourmente. Sur un fond de couleurs automnales, le prédateur fend l'air parmi les flocons de la première neige de l'année. Un spectacle tout-à-fait bucolique. Nous sommes le 18 octobre 2018.


La rencontre avec le très délicat Bruant de Lincoln / Melospiza lincolnii lincolnii / Lincoln's Sparrow s'avère toujours une belle récompense lorsqu'on observe en période de migration automnale. Le Cap-Tourmente est l'endroit où il est observé avec le plus de facilité. Peut-être bien à cause de la concentration de l'espèce en ce lieu lors de la migration. Nous en repérons 8 en ce 5 octobre 2018.


Au marais des Graves, près de la Petite Ferme, cette Paruline à croupion jaune / Setophaga coronata coronata / Yellow-rumped Warbler nous montre bien la caractéristique de son plumage à l'origine de son nom. En ce 18 octobre 2018, elle s'affaire à la recherche des dernières proies encore vivantes: insectes, arthropodes...


Et il n'y pas que la végétation qui change avec la baisse généralisée de la température. Certaines sources de nourriture habituellement abondantes rétrécissent comme peau de chagrin au point de disparaître tout-à-fait. Ceci a pour effet d'induire presque la totalité des espèces nichant dans nos forêts québécoises à littéralement fuir pour regagner des habitats plus accueillants, sous des climats plus tempérés ou même tropicaux. Les granivores sont certes moins affectés que les insectivores car les graines persistent plus longtemps que les insectes. Cependant, la neige finira par ensevelir la végétation basse et la survie leur dicte également la migration vers des cieux plus cléments. Cependant, ils n'auront pas à se rendre aussi loin au sud que les insectivores. Des habitats moins froids, où la neige au sol est pratiquement inexistante, leur garantiront le gîte et la nourriture.


Le régime alimentaire change avec les saisons. Sur leur site de nidification, les grives se nourrissent d'insectes, principalement de coléoptères, de fourmis, de chenilles, de sauterelles, de grillons, d'araignées, d'escargots, de vers de terres et même de salamandres qu'ils offrent à leur oisillon. C'est une toute autre réalité en migration alors que les fruits constituent la principale source alimentaire. La variété et l'abondance ne manquent pas tout le long du corridor migratoire sous nos latitudes: airelles, mûres, raisins, baies de sureau, baies de cerise, baies de gui, cornouilles... Ils sont faciles à repérer avec leurs couleurs aux 50 nuances de rouge.



Merle d'Amérique / Turdus migratorius migratorius / American Robin



Merle d'Amérique / Turdus migratorius migratorius / American Robin



Merle d'Amérique / Turdus migratorius migratorius / American Robin


Pic maculé (immature) / Sphyrapicus varius / Yellow-bellied Sapsucker


Ce Bruant à gorge blanche / Zonotrichia albicollis / White-throated Sparrow pourra compter sur un apport calorique additionnel en ajoutant cette coccinelle aux fruits de l'aubépine.


Pic chevelu (femelle) / Picoides villosus villosus / Hairy Woodpecker


Grive solitaire / Catharus guttatus faxoni / Hermit Thrush


Ce mâle de Merlebleu de l'Est / Sialia sialis sialis / Eastern Bluebird régurgite devant moi des petits fruits emmagasinés dans son jabot. Comme pour mieux les déguster une deuxième fois, il les avale quelques secondes plus tard.


Et si, pour une raison ou pour une autre, une grive migratrice ne peut entreprendre le long trajet vers le sud, elle pourra au moins compter sur des baies délicieuses et nutritives pour passer l'hiver. Comme cette Grive solitaire observée un 20 décembre dans le comté de Lotbinière.





@ bientôt.




Mes coups de coeur 2018

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J'adore observer les oiseaux et j'adore faire de la photo. Maintenant, l'un ne va plus sans l'autre. Sans jumelle au cou, je me sens handicapé, de même lorsque je ne porte pas ma caméra en bandoulière. C'est donc équipé des deux éléments que je peux savourer au maximum cette belle nature, si généreuse à nous révéler ses trésors dès que nous passons du temps dehors. Et dans la nature, il n'y a pas que des oiseaux, il y a tout le monde végétal, les insectes et les animaux. Tout est source d'apprentissage à condition bien entendu d'être curieux et avide d'en apprendre davantage.

En 2018, j'ai ajouté près de 1000 photos sur mon compte Flickr. Difficile de choisir les 15 photos qui m'ont marqué davantage que les autres, mais je me suis prêté à cet exercice. J'y vais dans l'ordre chronologique.

Le 10 mars 2018, je suis au domaine de Maizerets. Il neige de plus en plus abondamment et un Grand-duc d'Amérique / Bubo virginianus virginianus / Great Horned Owl  est perché le long de la rivière qui traverse le parc. À mon arrivée, il y a plusieurs photographes et l'oiseau est bien éveillé. L'attention du hibou se porte sur les chiens qui passent dans les sentiers tout près. Ils sont en laisse et accompagnés de leur maître. L'intensité de son regard est remarquable.






Le 31 mars 2018, Gérard Cyr repère à Neufchatel un oiseau dont la présence est inusitée au Québec: le Merlebleu azuré / Sialia currucoides / Mountain Bluebird. Il s'agit d'un oiseau de l'ouest du continent et qui se serait égaré de son corridor migratoire. Gérard le trouve et il communique sa trouvaille par texto. Dès que Anne en prend connaissance, nous nous dirigeons vers l'endroit. Gérard est toujours présent et il nous indique où l'oiseau est perché. Même si l'oiseau n'est pas près de nous, il me permet de prendre quelques photos dont celle-ci. Malheureusement, juste comme arrive un autre ornithologue, l'oiseau s'envole et il ne sera pas revu par la suite. Merci à Gérard pour avoir partagé aussi rapidement sa découverte.







Le 9 avril 2018, nous sommes à Baie-du-Febvre, près des deux étangs de rétention le long de la route Janelle. Tous connaissent le potentiel d'accueil de Baie-du-Febvre en période migratoire. Une avifaune abondante et variée y fait un arrêt stratégique pour refaire des forces avant de continuer leur migration. Voilà qu'un Faucon émerillon / Falco columbarius columbarius / Merlin, un chasseur implacable des petits passereaux, vient se percher tout près en tenant dans ses serres un mâle de Plectrophane des neiges / Plectrophenax nivalis nivalis / Snow Bunting. Il le déplume devant nous avant de percer la chair de son bec acéré. Ce petit prédateur suit les passereaux lors de leur migration et il se nourrit quotidiennement à même le cheptel des migrateurs.



 


Voici maintenant un locataire permanent de ma cour. Ce petit rongeur me fait sourire à chaque fois que j'observe son comportement. Il est petit, vif, tellement vaillant et d'un charme absolu. Le Tamia rayé / Tamias striatus / Eastern Chipmunk ne laisse personne indifférent.






Le bourdon diffère très peu de l'abeille domestique: il se nourrit du nectar des fruits et récolte le pollen pour nourrir les larves. Il est donc un important pollinisateur. Les abeilles distinguent trois couleurs : le bleu, le vert et les ultraviolets. Les autres couleurs leur apparaissent en noir. Les dégradés de bleu et de vert se dévoilent avec un décalage de teinte par rapport à notre vision. Par exemple le jaune se révèle comme du vert plus ou moins pâle. Photo réalisée le 16 août 2018 au Marais Léon-Provancher à Neuville.



 


Le mois d'août est une belle période pour observer les plantes et les insectes à la Base de Plein Air de Sainte-Foy. En ce 19 août 2018, je découvre une espèce de libellule que je n'avais jamais remarquée. Mes recherches dans les quelques livres à la maison me permettent d'identifier un Sympetrum vicinum / Autumn Meadowhaw. Désolé pour le nom français, mais je ne l'ai pas trouvé sur internet et mes livres sont en anglais. Il y avait plusieurs individus de cette espèce dans un endroit bien localisé.







Le 20 août 2018, un mâle de Chardonneret jaune / Carduelis tristis tristis / American Goldfinch joue au parent nourricier et il a intérêt à faire vite parce que son rejeton est très affamé. Cette journée-là, je rencontre plusieurs autres parents de différentes espèces qui sont très occupés par le nourrissage des jeunes: moqueur-chat, carouge, bruant... Ça se passe au marais Léon Provancher.






Le 4 septembre 2018, une visite au quai Boulanger, à Montmagny, nous fait découvrir un Phalarope de Wilson / Phalaropus tricolor / Wilson's Phalarope très coopératif. Cette espèce est observée annuellement à cet endroit et à cette date. Il n'est que de passage, aussi il est difficile de prévoir le temps qu'il passera sur ce site.






Nous y retournons le 7 septembre pour voir s'il n'y aurait pas de nouvelles espèces. Les espèces de limicoles régulières y sont en assez bon nombre. J'en profite pour capter les deux espèces de chevaliers aux pattes jaunes: les Petit et Grand Chevaliers / Lesser and Greater Yellowlegs.






Le 15 septembre 2018, nous nous rendons à la rivière Trois-Pistoles avec l'espoir de trouver le Traquet motteux / Oenanthe oenanthe leucorhoa / Northern Wheatear qui a été observé à un endroit bien précis, quelques jours auparavant. À notre arrivée, des observateurs du bas Saint-Laurent sont sur le site. J'y reconnais Marco Beaulieu et Sébastien Dionne. Nous passons environ trente minutes à regarder l'oiseau se nourrir devant nous. Il est très occupé à fouiller au sol, à la recherche de nourriture. Lorsque nous quittons, l'oiseau est toujours là et il n'a pas changé de comportement.



 


En octobre, j'ai découvert une activité très intéressante qui se tient dans la Réserve Nationale de Faune du Cap Tourmente. Il s'agit d'une station de baguage d'oiseaux. Une équipe de techniciens et de biologistes capturent des oiseaux à l'aide de filets japonais pour les identifier, déterminer le sexe et l'âge, les peser, les mesurer, constater le pourcentage de graisse et les baguer. Un biologiste commente le travail et nous pouvons même les voir manipuler les oiseaux pour les relâcher ensuite devant nous. J'en ai profité pour prendre des gros plans de différentes espèces. Je mets ici la photo d'une espèce recherchée lors des migrations par les ornithologues soit la Grive à joues grises / Catharus minimus aliciae / Gray-cheeked Thrush. Il vaut vraiment la peine d'assister à cette activité et je me promets bien d'y retourner à l'automne 2019.







Le 21 octobre 2018, en revenant de Rimouski, nous nous arrêtons au Parc National du Bic. Deux Gélinotte huppée / Bonasa umbellus togata / Ruffed Grouse sont occupées à se nourrir au sol en picorant les graines sur la végétation ambiante. Je les approche très lentement en effectuant de multiples arrêts et les oiseaux font peu de cas de ma présence.






Un peu plus loin, toujours dans le même parc, c'est un magnifique Renard roux / Vulpes vulpes / Red Fox qui nous fait l'honneur de se présenter devant nous. Wow ! Qu'il est beau ! Tous ceux que je rencontre dans la région de Québec sont tellement furtifs qu'il est difficile de les photographier. Cet individu semble habitué aux visiteurs du parc, car il nous regarde avec un certain désintéressement.






Le 22 octobre 2018 nous voit visiter le domaine de Maizerets. Les grives, bruants et merles sont très actifs dans les arbres fruitiers du parc. On ne se lasse pas de les voir dévorer goulûment les petits fruits rouges. Ici, c'est un Merle d'Amérique / Turdus migratorius migratorius / American Robin qui réalise des acrobaties afin d'atteindre les baies.







Le Geai bleu / Cyanocitta cristata bromia / Blue Jay m'a envoûté la première fois où je l'ai observé à mes débuts en ornithologie. Le bleu étant une de mes couleurs préférées, disons qu'il partait avec un avantage certain. J'ai été surpris d'apprendre qu'un oiseau aussi coloré appartienne à la famille des corvidés qui regroupe habituellement des membres au manteau très sombre (corneille, corbeau..) ou très sobre (mésangeai). Si ceci est vrai pour le Québec, il en est autrement pour le reste du monde. Les corvidés comprennent 21 genres et 123 espèces. Trop souvent désavoués comme le sont des oiseaux noirs familiers, les corvidés comprennent des oiseaux d'une beauté saisissante;certains témias (treepie) et pirolles (magpie) font partie des oiseaux les plus élégants et les plus gracieux du monde.








@ bientôt.



     

Des oiseaux dans la neige

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Oui, on s'en rappellera de l'hiver 2018-2019. Dame Nature nous a saupoudré de neige sur une base quasi quotidienne. Le soleil s'est rarement montré la binette, ce qui n'est vraiment pas bon pour la pression artérielle de quiconque. Et, comme si ce n'était pas assez, la météo s'est mise à jouer au yo-yo avec des températures oscillant entre -20°C et + 6°C sur de courtes périodes. Vraiment rien pour faciliter notre vie et surtout celle de nos amis emplumés qui vivent continuellement à l'extérieur.

Les périodes de verglas peuvent s'avérer très néfastes pour les animaux. Pensons à la Gélinotte huppée qui peut passer jusqu'à 16 heures sur 24 sous la neige pour se tenir à l'abri des intempéries et des prédateurs. Lorsqu'une couche de glace atteignant plusieurs millimètres vient recouvrir la surface neigeuse, le gallinacé peut éprouver une grande difficulté à percer cette enveloppe glacée. L'hiver ne cause aucun problème du côté nourriture pour notre perdrix. Tôt le matin, elle se nourrit de bourgeons et, en seulement une quinzaine de minutes, elle remplit son jabot et ainsi s'assure de son support alimentaire pour la journée. Elle peut ensuite retourner à l'abri des regards. En fin de journée, elle répète le stratagème et elle passe ainsi la nuit sans problème.


Gélinotte huppée / Bonasa umbellus togata / Ruffed Grouse
    


C'est donc dans un méli-mélo de conditions météorologiques que nous avons vécu l'hiver qui, je le sens, va perdurer encore quelques mois en cette année 2019. Voici quelques images glanées jusqu'ici lors de nos sorties hivernales.


Nous avons été surpris de voir cette bande de Dindon sauvage / Meleagris gallopavo silvestris / Wild Turkey en train de chercher toutes graines tombées des mangeoires. Un évènement rapporté à divers endroits postes d'alimentation.


Ça se passe sur le chemin Boisclair à Saint-Antoine-de-Tilly, le 5 décembre 2018.


Le Harfang des neiges / Bubo scandiacus / Snowy Owl est abondant dans Lotbinière en cet hiver 2018-2019. Nous en voyons 3 différents individus dans notre circuit normal d'observation à travers les rangs. Il s'agit uniquement d'immatures facilement reconnaissables aux nombreuses stries qui parcourent son plumage.


Ma photo préférée de cet hiver. Le fantôme des neiges dans son habitat de prédilection. Rang Saint-Charles, Saint-Édouard-de-Lotbinière, le 16 décembre 2018.


Pic mineur / Picoides pubescens medianus / Downy Woodpecker


Tourterelle triste / Zenaida macroura carolinensis / Mourning Dove


Grand-duc d'Amérique / Bubo virginianus virginianus / Great Horned Owl


Fruits glacés. Domaine de Maizerets, 26 janvier 2019.


Pic chevelu / Picoides villosus villosus / Hairy Woodpecker


Mésange à tête noire / Poecile atricapillus atricapillus / Black-capped Chickadee


Gros-bec errant / Coccothraustes vespertinus vespertinus / Evening Grosbeak



Mésangeai du Canada / Perisoreus canadensis nigricapillus / Gray Jay


Mésange à tête brune / Poecile hudsonicus littoralis / Boreal Chickadee


Durbec des sapins (mâle) / Pinicola enucleator leucura / Pine Grosbeak


Pic à dos noir / Picoides arcticus / Black-backed Woodpecker


Sittelle à poitrine blanche / Sitta carolinensis carolinensis / White-breasted Nuthatch


Sittelle à poitrine rousse / Sitta canadensis / Red-breasted Nuthatch


Non cette dernière image n'est pas celle d'un oiseau, mais il était trop beau pour ne pas que je tente ma chance de le photographier.



Écureuil roux nord-américain / Tamiasciurus hudsonicus / North American Red Squirrel



Bonne fin d'hiver mes amis et...



@ bientôt.



Encore des oiseaux... et de la neige

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Et oui, la neige a encore neigé depuis mon dernier billet... et une autre bonne chute de neige est prévue dans une couple de jours. Il faut donc profiter du beau temps entre les tempêtes pour aller observer nos chers oiseaux. À quelques reprises, nous nous sommes dirigés dans le beau comté de Lotbinière où nous avons fait de belles rencontres.

Aussi énergique que ses notes de contact en vol le suggèrent de prime abord, le Sizerin flammé / Acanthis flammea flammea / Common Redpoll est très dynamique alors qu'il est constamment à la recherche de nourriture. Il se déplace très souvent en groupes, ce qui aide grandement à détecter sa présence. En hiver, il faut le chercher assez haut dans les arbres alors qu'il grappille les graines contenues dans les cônes des conifères ou lorsqu'ils mâchouillent les bourgeons des arbres ou, plus à notre niveau, lorsqu'ils se gavent aux mangeoires.

Ces petits passereaux de la toundra arctique et de la forêt boréale migrent de manière irrégulière et ils se retrouvent parfois en grand nombre jusqu'à l'extrême sud du centre des États-Unis. Au cours de ces années d'irruption, les sizerins se rassemblent souvent autour des silos de chardon présents aux postes d'alimentation. L'hiver 2018-1019 s'avère bon pour observer et photographier ces oiseaux. C'est ainsi que j'ai pu capter de belles images de cette espèce le long de la route.

Le premier individu aperçu au sol alors qu'il recherche des graines de tournesol tombées au sol.


Sizerin flammé / Acanthis flammea flammea / Common Redpoll


Alors que je m'y attends le moins, il m'indique la direction du poste d'alimentation installée à seulement quelques mètres.



Je m'y dirige juste à temps pour saisir cet autre individu qui quitte en vol, avec une graine de tournesol bien sécurisée dans son bec.



Même si nous changeons d'endroit, nous rencontrons d'autres groupes sur notre parcours.



 


L'hiver 2018-2019 est également propice à la présence de Gros-bec errants / Coccothraustes vespertinus vespertinus / Evening Grosbeaks un peu partout aux endroits visités. Originaire de l'Ouest, il est observé pour la première fois dans le sud du Québec à la fin du 19ième siècle. Aujourd'hui, on le retrouve un peu partout au Québec où il peut nicher lorsqu'il trouve l'habitat propice et la source de nourriture disponible. Sur son territoire de reproduction, il est peu loquace donc plus discret. C'est bien autre chose lorsque, le reste de l'année, il se tient en groupes très bruyants qui sont fréquemment observés aux postes d'alimentation. C'est ainsi que la plupart des ornithologues Québécois le connaissent.

Même si le Gros-bec errant est considéré comme un oiseau chanteur, il ne semble pas utiliser de sons complexes pour attirer un partenaire. Il possède un petit répertoire d'appels simples, comprenant des notes perçantes et des pépiements enthousiastes.

Sa présence n'est jamais garantie d'une année à l'autre. Ce gros passereau ajoute une touche colorée lors des mois mornes d'hiver et sa visite à nos mangeoires est toujours souhaitée et souhaitable.




Durant la saison hivernale, la rencontre avec des rapaces n'est pas très habituelle. Les oiseaux migrateurs partis, peu de prédateurs restent sous nos cieux. Les proies sont plus rares et les conditions climatiques sont rigoureuses. Deux espèces plus nordiques font leur apparition en saison froide: le Harfang des neiges et la Pie-grièche boréale. Les deux espèces apparaissent à la fin de l'automne et nous quittent au début du printemps. Alors que la présence du harfang est moins prévisible, car il connaît des fluctuations cycliques de population, celle de la pie-grièche est beaucoup plus assurée.

Les Harfangs des neiges se reproduisent dans l'Arctique, mais ils se déplacent vers le sud de manière irrégulière pour chasser en hiver, émerveillant tous les passionnés qui ont la chance de rencontrer ces fantômes des neiges aux yeux jaunes.

Ils passent l'été loin au nord du Québec à chasser les lemmings, les lagopèdes et d'autres proies à la lumière d'un soleil qui brille 24 heures par jour durant la saison estivale. Les années où le cheptel de lemmings est à son plus haut niveau, les femelles peuvent doubler ou même tripler le nombre habituel de jeunes au nid.


Harfang des neiges (immature) / Bubo scandiacus / Snowy Owl


Au Québec, nous avons deux espèces de pie-grièche: la Pie-grièche migratrice et la Pie-grièche boréale. Si la grise vient nous visiter de façon régulière entre les mois de novembre et de mars, la migratrice est devenue extrêmement rare. Même si la pie-grièche se nourrit de petits rongeurs, de gros insectes ou d'autres petits oiseaux, elle n'est pas un rapace, mais bien un passereau. Ses pattes étant trop faibles pour tuer un animal, elle peut compter sur un bec muni d'un crochet puissant qui lui permet de déchirer les chairs de ses victimes. Elle se sert des épines naturelles des aubépines et des fils barbelés pour empaler ses victimes. Elle peut ainsi se constituer un garde-manger. Même si elle n'est pas commune en hiver, elle est plutôt facile à repérer à cause de son habitude à se percher ostensiblement tout au bout des branches les plus hautes d'un arbre ou d'un arbuste. Sa silhouette bedonnante et sa longue queue sont des critères caractéristiques aidant à l'identification de cette espèce.


Pie-grièche boréale / Lanius excubitor borealis / Northern Shrike

L'épervier est un rapace doté d'une longue queue et d'ailes plutôt courtes et arrondies. Alors que les ailes courtes sont un atout pour se faufiler entre les arbres et les branches à l'intérieur de la forêt, la queue longue et flexible l'aide à assurer un équilibre parfait lors de changements rapides de direction. Le vol de l'épervier est également facilement reconnaissable puisqu'il consiste en de rapides battements des ailes suivis d'une longue glissade. En hiver, il est plus normal de rencontrer l'Épervier de Cooper que son diminutif cousin, l'Épervier brun. Et c'est à la Meunerie Soucy de Sainte-Croix-de-Lotbinière que nous trouvons le Cooper. Il est bien perché sur les structures de la bâtisse, occupé à observer les dizaines de pigeons qui vont et viennent sans cesse. Il est bien clair que c'est la présence du prédateur qui cause tout cet émoi.


Épervier de Cooper / Accipiter cooperii / Cooper's Hawk
 
Et voici quelques autres rencontres faites dans les derniers jours.


Bruant hudsonien / Spizelloides arborea arborea / American Tree Sparrow


Étourneau sansonnet / Sturnus vulgaris vulgaris / European Starling


Le  Plectrophane des neiges / Plectrophenax nivalis nivalis / Snow Bunting est un oiseau des champs enneigés de la toundra arctique. Il fait partie des rares petits oiseaux pouvant se reproduire dans les conditions les plus extrêmes de l'Arctique. Même par une journée ensoleillée, le plumage essentiellement blanc d'un troupeau de plectrophanes évoque l'image d'une tempête de neige. En début de saison de reproduction, cette espèce développe une apparence plus brillante causée par l'usure normale des plumes. On voit parfois les mâles se frotter contre la neige pour accélérer l’usure des plumes.


Jaseur boréal / Bombycilla garrulus pallidiceps / Bohemian Waxwing


Jaseur boréal / Bombycilla garrulus pallidiceps / Bohemian Waxwing


Mésange à tête noire / Poecile atricapillus atricapillus / Black-capped Chickadee


Grand Pic / Dryocopus pileatus abieticola / Pileated Woodpecker

Bonne tempête et @ bientôt.



Rancho Primavera: une destination paradisiaque au Mexique

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Quoi de mieux que de profiter d'une journée pluvieuse et tristounette pour se replonger dans ses souvenirs de voyage où la chaleur et le soleil étaient de la partie jour après jour.

Anne et moi avons la bonne idée de nous rendre sur la côte ouest du Mexique du 12 au 28 mars 2019. À vrai dire, c'est à la suggestion de Suzanne Labbé, dont j'avais vu les excellentes photos quelque temps auparavant, que nous décidons d'aller y passer une couple de semaines. La description que Suzanne m'avait faite s'avère très juste. Cet endroit est un véritable paradis pour les amants de la nature, pour ceux qui veulent prendre le pouls de la vie qui se cache partout tout autour.

Rancho Primavera se situe près du petit village de El Tuito, à 58 km (1h30 de route) au sud-ouest de l'aéroport de Puerto Vallerta. Nous louons d'avance par internet un VUS à l'aéroport et notre GPS est très adéquat pour trouver notre route lors des quelques déplacements faits aux alentours du rancho. Nous allons régulièrement à El Tuito (à 3 km du rancho) pour nous approvisionner au "super mercado" de l'endroit. Nous avons réservé la Villa Carpintero qui offre une vue imprenable sur le  plan d'eau principal du site. Nous partageons cette vue avec une autre villa située à côté, l'Adobe. Ces deux villas spacieuses sont parfaites pour une petite famille (3 ou 4), car le prix est par nuit et non basé sur le nombre d'occupants. Pour compléter, une autre villa plus petite, parfaite pour une personne seule ou un couple, la Casa Colibri, même si elle n'a pas la vue directe sur le petit lac, est tout près (moins d'une minute de marche) et sa situation est stratégique puisqu'elle accueille des espèces à ses mangeoires que nous n'avons pas observées aux nôtres. Les trois villas sont bien pourvues de tous les accessoires nécessaires à une vie autonome et agréable. Quelques restaurants sont présents à El Tuito si vous désirez vous payer un petit snack. De notre côté, nous n'utiliserons jamais de restaurant. Nos achats locaux nous permettent de bien nous sustenter. C'est vrai que c'est difficile de quitter notre petit paradis à l'heure du souper. L'activité au lac est vraiment trop fantastique et intense en fin de journée pour qu'on se décide à la manquer. L'envol d'une centaine de dendrocygnes qui, tout en sifflant,  décollent du pourtour du plan d'eau pour venir survoler notre villa, correspond à l'éveil des bihoreaux qui remplissent l'air de leurs "quacks" retentissants. Et je ne vous parle pas du sifflement plaintif du Tinamou cannelle, du trille de l'Engoulevent minime ou de la complainte enrouée du "little man in the wood" qu'est l'Ibijau gris.


Dendrocygne à ventre noir / Dendrocygna autumnalis autumnalis / Black-bellied Whistling-Duck


La propriété de 200 acres était autrefois une ferme de manguiers et un ranch pour le bétail, et ses terres ont été restaurées pour retrouver leur beauté originale avec le retour ultérieur de la faune indigène.Rancho Primavera est une destination réputée pour l'observation des oiseaux - avec plus de 200 espèces sur la propriété - et est également chérie par les non-observateurs qui aiment être en contact avec la nature.Il est aussi utilisé comme point de départ pour explorer les nombreux sentiers, rivières et plages de la région. Le Jardin Botanique de Puerto Vallarta est à environ 20 minutes de route plus au nord. Sentiers bien aménagés, mangeoires ou abreuvoirs qui attirent colibris, geais et caciques.  C'est d'ailleurs en parcourant un sentier à cet endroit que nous croisons ce magnifique geai ...


Geai de San Blas / Cyanocorax sanblasianus nelsoni / San Blas Jay


J'écrivais auparavant que c'est suite à la suggestion de Suzanne Labbé que nous nous sommes rendus à Rancho Primavera, mais c'est la visite antérieure de José Gagnon à cet endroit qui avait mis la puce à l'oreille de Suzanne. Je m'étais alors rendu sur le site de José pour regarder ses photos lorsque j'ai vu celle d'une espèce que j'espérais tellement voir, le Ara militaire. Une espèce présente seulement à quelques endroits au Mexique et en Amérique du Sud. La photo qui suit est celle de "Aniki", un individu trouvé blessé et qui a été rescapé par Bonnie Jauregui, la propriétaire du site. Il vole sans aucun problème, mais il reste toujours dans le secteur de la maison principale. Il nous accompagnait souvent lors de nos sorties dans ce secteur (à environ 1 km de notre Villa Carpentero). Par contre, des individus sauvages passent à tous les jours au-dessus de Rancho Primavera.



Ara militaire / Ara militaris mexicanus / Military Macaw


Une autre espèce m'attire aussi, le Geai à face noire qui fréquente les mangeoires au rancho. Il est même possible de voir les deux formes: à gorge noire et à gorge blanche.



Geai à face noire (forme à gorge noire) / Calocitta colliei / Black-throated Magpie-Jay (black-throated morph)


Geai à face noire (forme à gorge blanche) / Calocitta colliei / Black-throated Magpie-Jay (white-throated morph)


Parmi les 158 espèces que nous avons observées à l'intérieur des limites de Rancho Primavera durant notre séjour, voici quelques photographies d'espèces plus difficiles à observer ailleurs.


Viréo à tête noire / Vireo atricapilla / Black-capped Vireo. Espèce migratrice seulement de passage au rancho.


Oriole cul-noir  / Icterus wagleri wagleri  / Black-vented Oriole. Espèce résidente au rancho. Vient aux mangeoires.
 

Moqueur bleu / Melanotis caerulescens caerulescens / Blue Mockingbird. 2 couples résidents au rancho. Viennent régulièrement aux mangeoires.

 
Pic à tête grise / Colaptes auricularis / Grey-crowned Woodpecker. 2 couples nicheurs sur le site.

  
Paruline des buissons / Geothlypis tolmiei / Macgillivray's Warbler. Très furtive, mais présente à tous les jours autour de Villa Carpentero.



Colombe pygmée / Columbina minuta interrupta / Plain-breasted Gound-Dove. Vient régulièrement aux mangeoires de Bonnie.
 
Quéo rosalbin / Rhodinocichla rosea schistacea / Rosy Thrush-Tanager.  Une espèce résidente au rancho, mais TELLEMENT difficile à voir.
 

Troglodyte du Sinaloa / Thryophilus sinaloa sinaloa / Sinaloa Wren. Rencontré régulièrement sur le site.

 
Ictérie polyglotte / Icteria virens auricollis / Yellow-breasted Chat. Vient régulièrement aux mangeoires.


Dans un prochain billet, je vous parlerai des endroits à visiter aux alentours. Voici maintenant les références pour rejoindre le Rancho Primavera si l'aventure vous intéresse.


courriel:  bonnie@ranchoprimaveramexico.com

site web:  www.ranchoprimaveramexico.com

réservations: par courriel ou téléphone  52 (322) 269-0257  (anglais/espagnol)

paiements:  en argent comptant, au moment de l'arrivée au rancho ou vous pouvez envoyer un chèque.

propriétaire:  Bonnie Jaurequi 


Et pour finir, un salut de Aniki.





 @ bientôt pour la suite.



Les bons sites sur le domaine de Rancho Primavera, El Tuito, Jalisco, MX

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Le domaine de Rancho Primavera est vaste avec ses 200 acres. Il abrite plusieurs habitats différents qui favorisent une grande diversité aviaire: forêt tropicale sèche, ravins, champs ouverts (en culture, en pâturage ou en jachère), plans d'eau de différentes dimensions, rivière, arbres fruitiers et floraux.

Une écurie de dimension moyenne accueille plusieurs chevaux et on voit presque quotidiennement la propriétaire, Bonnie Jaurequi, faire le tour du domaine à dos de cheval. Je sais que quelques clients ont fait de l'équitation en sa compagnie, mais je ne sais pas si c'est gratuit ou non. Tout ce que je sais c'est que c'est possible de faire cette activité. On peut voir du bétail à partir du domaine, mais il est à l'extérieur des limites et il appartient  aux ranchs voisins. Un âne et deux chiens très dociles complètent le cheptel animalier. Un petit poulailler est installé non loin de la maison de Bonnie et on y retrouve des dindons des coqs et des poules. C'est vraiment un décors champêtre avec ces gallinacés qui se promènent en liberté sur le site.


Des mangeoires (plateaux de bois installés au bout de poteaux sur lesquels sont déposés des fruits, du riz ou des graines) et des abreuvoirs pour les colibris sont installés près des habitations. Ceux près de la maison de Bonnie accueillent de façon régulière les Geai à face noire, Cardinal jaune et Colombe pygmée
 
Cardinal jaune / Pheucticus chrysopeplus chrysopeplus / Yellow Grosbeak

Geai à face noire / Calocitta colliei / Black-throated Magpie-Jay

L'eau sucrée et les nombreuses fleurs attirent une bonne quantité et une variété de colibris.

Colibri de Constant / Heliomaster constantii pinicola / Plain-capped Starthroat

Ariane béryl  / Amazilia beryllina viola / Berylline Hummingbird

Ariane cannelle / Amazilia rutila rutila / Cinnamon Hummingbird

Voici maintenant une vue prise sur Google Earth et qui donne une bonne idée du site et des différentes possibilités de randonnées pédestres. La maison de Bonnie est à environ 1 kilomètre du site des 3 villas (Carpintero, Adobe et Colibri) et à environ 500 mètres de l'entrée qui donne sur la route principale (el Camino a Chalaca). Notre endroit préféré en fin de journée (entre 16h00 et 19h00) se trouve près de l'entrée (le dernier 100 mètres avant la route). La présence de la rivière et de sa végétation riparienne ainsi que de grands arbres en fruits ou en fleurs attirent une bonne diversité d'oiseaux: trogons, orioles, parulines, moucherolles, tyrans, grives, merles... Ce site nous révélait une nouvelle espèce à chaque fois que nous y allions. Et c'est l'endroit où se tenait le Quéo rosalbin / Rhodinocichla rosea schistacea / Rosy Thrush-Tanager. Les quelques sentiers en arrière de la maison de Bonnie parcourent une forêt où s'observe la Paruline des rochers / Basileuterus lachrymosus lachrymosus / Fan-tailed Warbler, une paruline très furtive qui fréquente les petits ravins.



N.B. Il y a beaucoup de sentiers qui parcourent les boisés avoisinants, mais ils ne sont pas tous bien balisés. Cependant, il est impossible de sortir des limites du domaine sans devoir ouvrir une barrière ou franchir une clôture. Ceci assure qu'il est peu probable qu'une personne seule s'égare.

Le point fort du site est bien évidemment le grand plan d'eau situé en face des villas. À partir des galeries avant des villas Adobe et Capintero, nous avons une vue imprenable sur le grand plan d'eau qui est très accueillant le jour pour des centaines d'oiseaux. Il y en a de tous les genres: canards, grèbes, foulques, cormorans, martin-pêcheurs, aigrettes, hérons, tantales, bihoreaux... en plus des passereaux qui vont et viennent: moucherolles, tyrans, parulines, viréos, pics, geais, grives, orioles. Il y a également des plateaux et des abreuvoirs installés bien en vue, mais il faut assurer soi-même l'approvisionnement quotidien. À partir de notre galerie, nous avons observé la majorité des espèces trouvées sur le site. L'espèce-vedette lors de notre séjour (du 12 au 28 mars 2019) est sans contredit le Dendrocygne à ventre noir. Le 25 mars, Anne en a recensé 300. Le nombre moyen quotidien dépassait facilement les 100 individus. Le sifflement qu'ils émettent est caractéristique au genre dendrocygna et leur a valu leur nom anglais de Whistling-Duck. C'est un anatidé actif surtout la nuit. Le spectacle qu'ils nous offraient lorsqu'ils quittaient au crépuscule pour aller se nourrir dans les champs vaut le coût du séjour à lui seul.

Dendrocygne à ventre noir / Dendrocygna autumnalis autumnalis / Black-bellied Whistling-Duck


En mars, l'aube arrive vers 6h30 et le crépuscule vers 20h30. À 600 mètres d'élévation, les matins sont un peu frisquets, mais la chaleur arrive vite. C'est une chaleur sèche, mais quand même bien présente. Le soleil est omniprésent et la pluie absente pendant tout notre séjour. Pas d'insecte piqueur, un gentil gecko à l'intérieur de la villa qui veille à manger les possibles insectes et arachnidés qui s'aventureraient trop près, des fleurs à profusion tout autour et des espèces variées qui fréquentent le poste d'alimentation. Lors de la période la plus chaude de la journée, entre 11h00 et 15h00, les sessions d'observation à partir du balcon nous permettent de bien belles surprises jour après jour. Le télescope est bien apprécié, voire indispensable, pour l'observation des oiseaux. Un toit protecteur au-dessus de la galerie (pour la Villa Carpintero) assure de longues heures de détente à l'abri d'un soleil trop insistant. C'est vraiment un environnement rêvé pour la relaxation et la contemplation.


Moqueur bleu / Melanotis caerulescens caerulescens / Blue Mockingbird. Espèce difficile à observer au Chiapas (partie extrême sud-ouest du Mexique), ce moqueur visite souvent notre mangeoire et il nous permet de bonnes photos. Nous observons 2 couples à partir de la galerie de la Villa Carpintero.

Au moins 4 espèces différentes d'orioles viennent profiter des fruits mis à leur disposition dont ce magnifique Oriole cul-noir  / Icterus wagleri wagleri  / Black-vented Oriole.

Et que dire de ce pic d'une grande beauté, le Pic élégant / Melanerpes chrysogenys flavinuchus / Golden-cheeked Woodpecker.

Mais il n'y a pas que les mangeoires. Les grands arbres qui bordent le lac ont vu passer de nombreuses espèces que nos sessions assidues d'observation n'ont pas manqué de noter.


Motmot à tête rousse / Momotus mexicanus mexicanus / Russet-crowned Motmot

Trogon élégant (mâle) / Trogon elegans canescens / Elegant Trogon
 
Le Tyran de l'Ouest / Tyrannus verticalis / Western Kingbird vient se baigner dans le lac à tous les jours vers les 16h00. Il vient ensuite se percher dans les arbres longeant le rivage. L'un de ceux-ci m'a même permis de visionner une séance de séchage et de nettoyage pas très loin de la galerie.

Une zone que nous aimions parcourir est celle à droite des villas (à droite sur la carte ci-haut). Nous y sommes allés à différentes heures de la journée. Dans les zones ouvertes, nous y avons observé plusieurs espèces de rapaces ainsi que des passereaux. Vraiment formidable de s'y promener tôt le matin ou en toute fin de journée.

Malgré un séjour de 15 jours, nous n'avons pas parcouru tous les sentiers du domaine. Nous avons passé quelques journées à marauder aux alentours à la recherche d'habitats différents. Ce sera le sujet de mes prochains billets.

Sur le lien qui suit, vous trouverez toutes les photos prises lors de ce voyage.

https://www.flickr.com/photos/lavalroy/albums/72157704349969662


@ bientôt.


Points chauds autour de Rancho Primavera, Jalisco, MX (1 de 2)

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Si ce n'est pas déjà fait, je vous suggère de lire les 2 premiers billets sur cette région du Mexique avant de lire celui-ci.

1.-     Rancho Primavera: une destination paradisiaque au Mexique

2.-    Les bons sites sur le domaine de Rancho Primavera, El Tuito, Jalisco, MX

La route séparant Puerto Vallerta de El Tuito est bitumée sur toute la longueur et en parfaite condition. Malgré que ce soit la route principale où passe tout le trafic qui se dirige vers le sud, elle est étroite et sinueuse. Sur la route au sortir de Puerto Vallarta, nous passons devant de gros complexes hôteliers et il y a de nombreux dos d'âne sur le pavé qui ralentissent le trafic. Nous quittons le niveau de la mer pour monter jusqu'aux environs de 600 mètres d'altitude près de Rancho Primavera. La configuration de la route fait que nous ne pouvons pas aller vite. L'absence d'accotement nous empêche d'arrêter où on aimerait le faire. Nous avons tout-de-suite réalisé l'obligation de prendre des routes secondaires si nous voulions observer les oiseaux à notre goût et en toute sécurité.

La carte qui suit présente les endroits où se sont concentrées nos recherches. Les sites visités nous ont été conseillés par Bonnie Jaurequi et par Alfonso Langle, un guide local que nous avions engagé pour une journée et demie. C'est ce dernier qui nous a fait connaître le camino la Bascula qui mène à Provincia, le Rancho El Sanctuario ainsi que la région de Mayto et un chemin en région sèche où nous avons ajouté de nouvelles espèces.




Les deux points les plus loin de Rancho Primavera, i.e. à environ 1h15 de route, sont les deux sites sur le bord du Pacifique. L'un au nord, Boca de Tomatlan et l'autre à l'ouest, Mayto.

Boca de Tomatlan est très touristique. Il y a beaucoup d'habitations et beaucoup de gens. Il suffit de stationner le véhicule au bord de la rue qui longe l'océan et de se diriger près du quai. C'est le seul endroit où nous avons observé le Goéland de Heermann


Goéland de Heermann / Larus heermanni / Heermann's Gull


Pélican brun (Californie) / Pelecanus occidentalis californicus / Brown Pelican (California)


Frégate superbe / Fregata magnificens / Magnificent Frigatebird

Nous ne nous sommes pas attardés très longtemps à cet endroit, pas assez de quiétude à notre goût. Sans doute qu'il y aurait eu d'autres points de vue à découvrir aux alentours, mais nous avions combiné cette sortie avec une visite aux Jardins Botaniques de Vallarta et nous avions hâte de retrouver notre havre de paix.

Les Jardins botaniques de Vallarta sont situés sur 8 hectares à 400 mètres au-dessus du niveau de la mer, à 24 kilomètres au sud de Puerto Vallarta. Les Jardins furent fondés en 2004 et ouverts au public en 2005. Les collections présentent les plantes de l’écorégion de forêt tropicale sèche où les Jardins sont situés ainsi que des espèces exotiques du monde entier. La conservation et la propagation de l'orchidée sont l’axe principal de la mission des Jardins. Ces orchidées se trouvent sur les arbres à travers la propriété et dans la Maison Holstein de l’orchidée et de la vanille. Les Jardins présentent des kilomètres de sentiers de randonnée à travers la forêt indigène et des jardins bien entretenus. Les observateurs d’oiseaux verront l’activité la plus accrue tôt le matin ou plus tard dans la journée.

La variété des oiseaux est intéressante et les sentiers permettent de belles occasions d'observations et de prises photographiques. Des plateaux de fruits et des abreuvoirs sont installés près du bâtiment principal. Cet endroit vaut une visite de quelques heures, à partir de l'ouverture à 09h00, et il promet de belles rencontres. Cette sortie peut être combinée à un trajet vers la ville de Puerto Vallarta.


Geai de San Blas / Cyanocorax sanblasianus nelsoni / San Blas Jay en train de transporter de la végétation pour son nid.

 
Viréo doré / Vireo hypochryseus hypochryseus / Golden Vireo


Troglodyte joyeux / Pheugopedius felix pallidus / Happy Wren

À environ 20 minutes de route au sud des Jardins Botaniques Vallarta, donc en direction de El Tuito, se trouve Rancho El Santuario. C'est un sanctuaire privé, installé parmi les chênes et les grands pins formant un écosystème particulier qui attire et même abrite le fameux Ara militaire .


Ara militaire / Ara militaris mexicanus / Military Macaw

L'impulsion initiale pour ce projet de conservation est une réponse à un crime insensé et cruel contre la nature.Lors de sa visite dans son ranch en décembre 2012, Francisco Espinoza Ibarra a été horrifié et attristé de voir que quelqu'un avait coupé le vieux pin creux de sa propriété abritant une colonie entière de Aras militaires.

La façon dont la cavité du nid a été creusée par des coupes à la scie à chaîne était une preuve évidente que la motivation était de braconner les nouveau-nés pour les vendre sur le marché noir. L’ancienne compagnie de ces oiseaux majestueux procurait une grande joie à Francisco et à sa famille, mais elle attirait également beaucoup de touristes qui payaient pour les voir, offrant ainsi une incitation économique à la poursuite de leurs soins.


Il fallait faire quelque chose pour leur donner une seconde chance!En réponse à cette tragédie, des volontaires de Cabo Corrientes, de Puerto Vallarta et d'au-delà se sont réunis pour installer des segments du tronc d'origine en tant que sites de nidification "ressuscités".Grâce au support technique des Jardins Botaniques de Vallarta, le projet a été rapidement mis en œuvre.Des miracles se produisirent dès la saison de nidification qui suivit. Les deux nichoirs étaient occupés et donnaient naissance à une nouvelle génération de jeunes guacamayas ( "aras" en espagnol).

Le nichoir le plus récemment installé est de la nouvelle génération de nichoirs conçus et fabriqués par Jorge Novoa, beau-frère de Francisco.Le parrain de cette boîte est Todd McGrain, fondateur de The Lost Bird Project, un organisme à but non lucratif basé à New York, qui se consacre à la conservation et à la sensibilisation des espèces d'oiseaux menacées de la planète, et particulièrement ici en Amérique du Nord.McGrain a été émerveillé par le travail de Francisco et Jorge après avoir visité El Rancho Santuario en mars 2017.

  



 

Il est possible d'aller observer les oiseaux au Rancho El Santuario. Comme c'est un sanctuaire privé, il faut absolument réserver avant de s'y rendre. Une visite guidée ne coûte que 200 pesos par personne pour les groupes de trois ou plus, sinon un montant minimum de 500 pesos est facturé pour les individus ou les couples.Les visites peuvent être réservées en appelant le (322) 223-6234 ou par courrier électronique à novoapv@hotmail.com.Les visites dans la nature sont encore plus enrichissantes lorsque vous savez que vous contribuez à une conservation de qualité au niveau local ! Nous avons pu y aller une seule fois, accompagnés par Alfonso Langle et Jorge Novoa. Une très belle visite où nous pu ajouter quelques espèces à notre liste du voyage.

Il est presque impossible de sortir du Rancho Primavera sans repasser par El Tuito. En fait, nous l'avons fait une première fois pour inspecter ce que nous réservait la route qui mène à Chacala (el Camino a Chacala). Nous nous sommes rendus à un hameau répondant au nom de Las Guasimas ou Guasimas selon différentes sources d'information. El Camino a Chacala est en fait cette route qui relie El Tuito à l'entrée du Rancho Primavera. Pour nous rendre à Guasimas, il nous suffit de tourner à droite sur cette route lorsqu'on provient du Rancho et nous sommes à environ 15 minutes de route de l'endroit.





Comme la route est étroite, les arrêts en bordure ne sont pas très tentants. Lorsque nous arrivons à la hauteur d'une agglomération de quelques maisons, il est plus facile de trouver des zones de stationnement sécuritaires. Il faut cependant montrer un grand respect envers les gens qui y vivent. S'assurer de ne pas obstruer la voie lorsque nous laissons le véhicule, ne pas regarder vers les maisons avec les jumelles et ne pas faire trop de bruit. Saluer les gens rencontrés est toujours apprécié par eux quelque soit la langue utilisée. Un sourire est encore mieux.


 
Nous avons passé plus de deux heures dans la zone conscrite à l'intérieur des 3 punaises jaunes présentes à gauche de l'endroit où nous avons laissé notre véhicule. Et nous y avons fait de très belles observations.
  

Bruant ligné / Peucaea ruficauda acuminata / Stripe-headed Sparrow

Passerin varié / Passerina versicolor dickeyae / Varied Bunting

Tyran de Wied / Myiarchus tyrannulus magister / Brown-crested Flycatcher

Nous y sommes retournés une autre fois et nous avons même observé le seul autre Quéo rosalbin / Rhodinocichla rosea schistacea / Rosy Thrush-Tanager.


Dans le prochain billet, je vous entretiendrai sur Mayto et Camino la Bascula.

@ bientôt.



Points chauds autour de Rancho Primavera, Jalisco, MX (2 de 2)

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Nous voilà rendus au quatrième et dernier billet sur cette destination-voyage de la côte centre-ouest du Mexique. Notre attention se porte aujourd'hui sur quatre différents endroits situés à l'intérieur d'un rayon  de 50 kilomètres à partir du Rancho Primavera, près de El Tuito, état de Jalisco. Bien sûr, il reste encore de nombreux autres points qui ne demandent qu'à être découverts. Il suffit alors de quitter la route principale bitumée pour emprunter les routes secondaires sur fond de terre durcie. Ici, en dehors de la saison des pluies, nous ne risquons pas de nous enliser dans la boue. Il s'agit d'y aller avec précaution et, comme le dicte le gros bon sens, d'adapter notre conduite aux conditions de la route. Tomber en panne mécanique dans un chemin qui semble ne mener nulle part et, par surcroît, sous un soleil de plomb, n'est sûrement pas la meilleure idée du jour. On veut tous éviter à tout prix cette éventualité.

Le Camino la Bascula est une route bien connue par les ornithologues locaux ou par ceux qui visitent régulièrement ce coin de pays. Comme l'indique la carte sur Google Map, elle commence à environ 27 minutes de route du Rancho. Elle est sur fond terreux et pierreux et elle mène et dépasse le village de Provincia qui se situe à 8.5 km de la route # 200. Elle est en bonne condition, mais étroite et très sinueuse. Sa pente est douce, mais majoritairement montante. Nous y trouvons une belle forêt de chênes et de pins qui abrite des espèces différentes de celles observées au Rancho.







C'est Alfonso Langle Flores qui nous y amène le 16 mars 2019, vers les 17h30. Nous y allons dans le but d'observer deux espèces d'engoulevents qui sont nouveaux pour Anne et moi. Alors que la lumière du jour s'amenuise pour faire place à la nuit, nous les voyons tous les deux et à partir du même endroit. Nous n'avons parcouru finalement que 3.2 kilomètres sur cette route avant de cocher nos deux cibles. Nous ne sommes pas équipés en torche et je ne réussis qu'une très mauvaise photo de l'Engoulevement de Ridgway que voici. Cette déconvenue me fait vite abandonner l'idée d'essayer une photo de l'autre espèce présente, l'Engoulevent aztèque / Nyctiphrynus mcleodii / Eared Poorwill.


Engoulevent de Ridgway  / Antrostomus ridgwayi ridgwayi / Buff-collared Nightjar

Bien conscients du potentiel de ce site, nous y retournons seuls le 19 mars, mais à 8h00. Nous ne le regrettons pas. La première observation sur ce chemin est fantastique. Laissez-moi vous raconter.

Le 10 mars 2000, j'ai vécu une expérience tout à fait sensationnelle. J'étais au Costa Rica avec Normand David et Johanne Barrette. Nous sommes sur le versant pacifique près de la ville de Canas. Hébergés à l'hôtel La Pacifica, nous décidons de prendre une excursion en bateau qui nous fera descendre le Rio Corobici sur quelques kilomètres. C'est une rivière de bonnes dimensions où il y a peu de rapides. Elle est très sinueuse et elle traverse de nombreux habitats différents.

Alors que nous traversons une zone agricole, nous remarquons de gros trous creusés à environ un mètre ou deux du sommet de la falaise et, ce, à une fréquence régulière. Nous comptons six de ces trous. Nous demandons au guide local qui dirige l'embarcation s'il sait quel animal a creusé ces trous. Quand il nous parle d'un hibou, nous lui demandons de rebrousser chemin et de repasser lentement devant chacun des trous. Et là, c'est la surprise générale. À partir du bateau, nous pouvons observer à la jumelle les occupants de chacun des trous. La plupart contiennent au moins trois Effraies des clochers. Nous en compterons finalement 17.

Le 16 mars 2019, le long de Camino la Bascula, je remarque des falaises abruptes et dans une de celles-ci, je vois un gros trou et je raconte mon aventure du Costa Rica au guide. Nous ne nous arrêtons pas afin de ne pas manquer les 2 espèces convoitées. Après les avoir très bien observées, nous redescendons, mais il fait trop noir.

Le 19 mars 2019, je retourne avec Anne au même endroit. Je suis bien décidé à arrêter cette fois-ci pour vérifier le fameux trou. Et voilà que ce sont deux têtes d'Effraies des clochers qui se dévoilent bien cachées au fond du trou. Wow ! Je prends cette photo un peu surexposée afin que l'on puisse apercevoir ces chouettes qui font courir bien des ornithologues lorsqu'un individu est trouvé au Québec.


Effraie des clochers / Tyto alba pratincola / Barn Owl. Malgré les apparences, les oiseaux ne se sont pas abrités dans une structure de béton, mais les murs sont plutôt constitué d'une terre peu glaiseuse qui s'effrite assez facilement. Cet attribut doit justement permettre au strigidé de  creuser un tunnel avec plus de facilité. La façade du trou est très verticale ce qui empêche l'eau de pluie de trop éroder le mur et d'affaiblir ainsi toute la structure.

Nous retournons à deux reprises sur cette route et nous nous rendons jusqu'au village situé à 8.5 km de la route # 200. De bien belles surprises le long de cette route et dans le petit village. 


Paruline à calotte rousse / Basileuterus rufifrons dugesi / Rufous-capped Warbler

Troglodyte tacheté / Campylorhynchus gularis / Spotted Wren

Solitaire à dos brun / Myadestes occidentalis occidentalis / Brown-backed Solitaire

Le long de la route Calle Iturbide qui part de El Tuito et qui conduit vers Mayto, en passant par le bourg de Llano Grande de Ipala, nous avons la possibilité d'explorer deux endroits stratégiques. Il s'agit de deux routes de terre dont l'une qui conduit à un camping et qui est indiquée par un panneau en bordure de la route. Cette route se situe au nord de Calle Iturbide (carte # 1). L'autre endroit n'est pas indiqué du tout. Il se trouve au sud de Calle Iturbide, avant de prendre la grande courbe vers la gauche qui conduit vers Mayto (carte # 2).

Carte # 1

   
Carte # 2

La route qui mène à un camping municipal (carte # 1) est très paisible et elle traverse différents habitats. Nous pouvons arrêter dès que nous apercevons quelque chose d'intéressant. Nous y faisons de belles observations. La route conduit jusqu'à la rivière où se situe un stationnement public. Tel que mentionné, une pancarte est à l'entrée de ce chemin, mais on peut facilement la manquer lorsqu'on circule sur la route bitumée.


Pic à bec clair / Campephilus guatemalensis nelsoni / Pale-billed Woodpecker

Passerin nonpareil / Passerina ciris pallidior / Painted Bunting

Chevêchette de Ridgway / Glaucidium brasilianum saturatum / Ferruginous Pygmy-Owl

Le chemin sec sur la carte # 2 permet également d'ajouter des espèces intéressantes.


Tyran de Nutting / Myiarchus nuttingi inquietus / Nutting's Flycatcher


Troglodyte à ventre blanc / Uropsila leucogastra pacifica / White-bellied Wren

Pour atteindre Mayto, il suffit de suivre les différentes indications lorsque nous nous en approchons. Le point où nous nous sommes rendus est l'hôtel Mayto. Nous pouvons stationner près de la plage, au bout de la route qui mène à cet hôtel. La plage est immense et elle est accessible à quiconque veut en profiter. Nous avons pris un repas au restaurant de l'hôtel et c'était délicieux.


Huîtrier d'Amérique / Haematopus palliatus palliatus / American Oystercatcher
 
Passerin arc-en-ciel / Passerina leclancherii grandior / Orange-breasted Bunting

Si vous vous rendez à Puerto Vallarta pour des vacances familiales ou autres, vous pouvez très bien vous rendre au Rancho Primavera pour la longueur désirée sans avoir besoin de louer une auto. Un service régulier d'autobus part de Puerto Vallarta et passe par El Tuito. Bonnie Jaurequi, propriétaire du Rancho, peut assurer le transport aller-retour entre le terminal d'El Tuito et le Rancho. Il suffit d'organiser le tout avec Bonnie lorsque vous réservez votre séjour au Rancho Primavera.


@ bientôt.





Nos belles rencontres de l'été 2019

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Notre été 2019 s'est déroulé en sauts de crapaud. En juin, c'est l'Ouganda, en Afrique de l'est, qui a occupé presque tout le mois. À notre retour en juillet, nous avons effectué quelques sorties à nos endroits habituels. Août a été super tranquille à cause de quelques soucis de santé. Une sortie seulement à Neuville. Nous avons sauvé la saison en septembre avec la migration automnale.

Voici donc des photos illustrant mes propos.


16 juillet 2019, marais des Graves, Cap-Tourmente. Une Aigrette tricolore / Egretta tricolor ruficollis / Tricolored Heron reste plusieurs jours sur ce site à la grande joie de bien des ornithologues Québécois.



Quelques minutes plus tard, j'ai la joie de repérer un rare Bruant de Leconte / Ammodramus leconteii / Leconte's Sparrow d'abord à son cri qui fait penser à un insecte, puis il se montre à la suite de quelques chuintements. Il se tient dans le champs juste à côté et au sud du marais des Graves.



Cette paruline est l'une de nos plus belles et, heureusement pour nous, elle est commune partout à l'orée des bois et près des plans d'eau. J'ai photographié cette Paruline masquée / Geothlypis trichas trichas / Common Yellowthroat le même jour au marais près de la Grande Ferme.



17 juillet 2019, pont surplombant la rivière Du chêne à Leclercville. L'Hirondelle à ailes hérissées / Stelgidopteryx serripennis serripennis / Northern Rough-winged Swallow n'a jamais été commune et, comme tous les hirundinidés, elle n'échappe pas à une baisse de population marquée. Cette immature, reconnaissable au jaune à la commissure du bec, s'est avéré une très belle surprise. Surtout qu'elle était en compagnie de 13 autres individus dont la majorité étaient des immatures. Des parents venaient encore nourrir quelques unes d'entre elles.



23 juillet 2019. Lac Entouré, Parc des Grands Jardins. Un Plongeon huard / Gavia immer / Common Loon se tient près du rivage. Je n'en avais jamais vu un d'aussi près et j'en ai profité. Quelques secondes plus tard, il était trop loin pour une photo potable.



28 juillet 2019. Parc côtier Kiskotuk, secteur marais du Gros-Cacouna, Cacouna. Cet adulte de Bruant de Nelson / Ammodramus nelsoni subvirgatus / Nelson's Sparrow plonge régulièrement dans la végétation dense avec une becquée bien pleine de délicieux arthropodes de toutes sortes.



29 juillet 2019. Issoudun, Comté de Lotbinière.Cette espèce en est une qui manque trop souvent à ma liste annuelle. Furtif, peu loquace, il se tient souvent dans la canopée des arbres où il passe inaperçu. Nous entendons son cri caractéristique bien avant de le trouver dans la partie supérieure d'un grand arbre. Voici le convoité Coulicou à bec noir / Coccyzus erythropthalmus / Black-billed Cuckoo.



18 août 2019, Marais Léon-Provancher, Neuville. Tout un tête-à-tête avec ce Crapaud d'Amérique / Anaxyrus (Bufo) americanus americanus / American Toad. J'adore les batraciens pour leur diversité. Les amphibiens utilisent leur peau comme surface respiratoire secondaire, et certaines espèces de petites salamandres et de grenouilles terrestres respirent même exclusivement par la peau, et sont dépourvues de poumons.



1er septembre 2019, Quai Boulanger à Montmagny. La marée est à mi-hauteur, ce qui dégage une série de cascades juste en bas des chutes. Un Grand Harle / Mergus merganser / Common Merganser nous démontre la technique employée pour descendre les rapides à la recherche de nourriture.



6 septembre 2019. Un très rare Chevalier semipalmé / Tringa semipalmata semipalmata / Willet se pointe à l'embouchure de la rivière Boyer à Saint-Vallier et il y reste quelques jours. Il niche sur la côte Est des États-Unis ainsi qu'à certains endroits dans les Maritimes. Il est rapporté au Québec en période migratoire. Cet individu provient probablement de la côte atlantique plus que de l'ouest canadien où il niche également.



9 septembre 2019. Le meilleur endroit au Québec pour observer la diminutive Mouette pygmée / Hydrocoloeus minutus / Little Gull est dans la baie de Les Escoumins, sur la rive nord du Saint-Laurent. Elle se tient parmi des milliers de laridés et ce n'est pas toujours facile de la repérer parmi tous ces oiseaux. Sur cette photo, elle est à gauche et un peu en bas de la pointe de la roche située au milieu de l'image. Elle a les deux pieds dans l'eau. Nous pouvons voir la différence de grosseur entre elle, la Mouette tridactyle (arrivant en vol) et les Mouettes de Bonaparte qui se retrouvent en avant de notre vedette.



10 septembre 2019. Le quai Boulanger à Montmagny nous réserve des belles surprises lors de la migration d'automne, année après année. Voici une espèce régulière. Le Phalarope à bec étroit / Phalaropus lobatus / Red-necked Phalarope est un oiseau dit "pélagique", c'est à dire qu'on le retrouve au large alors qu'il se nourrit sur les lignes d'algues formées par des courants qui se rencontrent. Sa présence en bas des chutes est attendue annuellement.




17 septembre 2019. Chemin du fleuve, Saint-Denis-de-la-Bouteillerie. Une autre espèce migratrice qui s'observe surtout à l'automne. La région du Bas-Saint-Laurent est très souvent l'hôtesse de la Barge hudsonienne / Limosa haemastica  / Hudsonian Godwit que l'on ne voit qu'à l'unité, tant il y en a peu au Québec.



Ici, c'est un Pluvier bronzé / Pluvialis dominica / American Golden-Plover qui accompagne la Barge hudsonienne. Ce pluvier est beaucoup moins nombreux que le Pluvier argenté, mais il arrive d'en retrouver quelques uns dans les champs labourés ou sur le bord du fleuve en septembre.



19 septembre 2019. Réserve du Cap Tourmente. Pour espérer observer la Paruline verdâtre / Vermivora celata celata / Orange-crowned Warbler dans la vallée du Saint-Laurent, il faut le faire au cours des deux migrations annuelles. Elle niche dans la forêt boréale et elle hiverne à partir du sud des États-Unis.



20 septembre 2019. Kamouraska. Une super rareté celle-là puisqu'il s'agit de la deuxième mention dans la province de Québec. La Sterne hansel / Gelochelidon nilotica arenea / Gull-billed Tern a été observé la première fois au Québec aux Îles-de-la-Madeleine du 20 au 22 juillet 1995


Bel automne à tous et @ bientôt.



Une pensée pour la planète des oiseaux.

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Le 10 janvier 2008, j'écrivais le texte qui suit sur mon blog. J'ai le goût de le partager à nouveau. Croyez-vous qu'en presque une douzaine d'années les choses ont bien changé ?  Croyez-vous que dans une douzaine d'années, la situation sera meilleure tout autour du globe ?  Qui saurait le dire ? Votre opinion vaut bien la mienne.






Notre belle planète bleue est vaste et elle porte en elle tout ce qu'il faut pour que la vie y règne en maîtresse absolue. Elle est ceinturée par une atmosphère qui nous protège des rayons potentiellement néfastes du soleil et qui contient l’air respirable indispensable à la vie telle qu’on la connaît. L’eau potable, les conditions atmosphériques et les différents habitats forment toutes des conditions gagnantes qui permettent l’éclosion d’une variété infinie d’êtres vivants.






Depuis des milliards d'années, la terre effectue des rotations sur elle-même et autour du soleil. Ces mouvements giratoires provoquent les saisons en s'inclinant légèrement et en offrant un angle différent aux rayons du soleil. Les êtres vivants qui l'habitent ont appris à s'ajuster aux éléments extérieurs adverses, car ces éléments habituellement cycliques et prévisibles ont induit des adaptations qui se sont inscrites dans leurs gênes.







Dans des parties très arides du monde, soumises à des périodes de sécheresse pouvant s'étendre sur plusieurs années, les graines de certains végétaux peuvent entrer dans une léthargie d'où elles ne sortiront qu'après la première pluie. De l’endroit où tout semblait mort quelques minutes auparavant, et depuis même des années dans certains cas, une fleur surgit, s’épanouit et assure la pérennité de l'espèce en produisant à son tour une graine qui perpétuera la vie. Une fois desséchée, elle contribuera par sa mort à nourrir d'autres êtres vivants.






Que ce soit en Afrique ou en Amérique, des millions de mammifères entreprennent à tous les ans des migrations au cours desquelles ils couvriront des distances énormes et affronteront mille dangers. Comme la petite plante du désert, ils obéissent à un rituel immémorial. Ils ne se posent pas la question à savoir si ce qu'ils font est bien ou non, ils agissent par instinct de survie. De la même façon, les oiseaux transmettent via leurs gênes des comportements qui obéissent à leur besoin de survie. Les migrations font partie intégrante de la stratégie de survie.







Les migrations printanières et automnales ont lieu à cause des saisons bien sûr, mais c'est le manque de nourriture qui dicte la loi et non seulement les conditions climatiques. Il arrive à l'occasion qu'un individu d'une espèce habituellement migratrice passe l'hiver au Québec malgré les dures conditions hivernales. Il réussira à le faire à condition de trouver la nourriture nécessaire et ce, avec le moins de dépenses caloriques possible. De tous les êtres vivants affublés de poumons, les oiseaux sont ceux qui parcourent les plus grandes distances entre leurs lieux de reproduction et leurs lieux d'hivernage. Plus le trajet est long et plus il y a nécessité pour l'oiseau de faire des arrêts stratégiques pour refaire le plein d'énergie.






Et c'est ici que l'homme vient dérégler ce qui a pris des millénaires à s'établir. Le problème majeur rencontré par les oiseaux réside dans le fait que les habitats sont de plus en plus détruits autour de la planète pour faire place à la monoculture, à l'élevage d'animaux pour la boucherie ou au développement domiciliaire. Là où se trouvait depuis des siècles un marécage accueillant pour les migrateurs, s'érigent maintenant une série d'habitations ultramodernes. Là où s'élevaient des grandes forêts pour abriter et nourrir les oiseaux dans leurs lieux d'hivernage, s’étendent maintenant des champs où on cultive le café, la canne à sucre ou tout autre produit pour la consommation humaine. Les palétuviers sont détruits pour étirer les plages des complexes touristiques. En Jamaïque, on exploite des mines de bauxite dans le Cockpit Country, une zone qui abrite plusieurs endémiques. Au Kénya, il faut se rendre dans la région de Kakaméga, au nord est du Lac Victoria, pour retrouver une zone de forêt tropicale humide dans ce pays africain. Cette forêt est en fait le prolongement de celle de l’Ouganda. En Afrique du Sud, des centaines de kilomètres séparent les quelques forêts primaires qui restent. Les autres forêts sont des plantations mono typiques d'eucalyptus ou de conifères. Sur la côte atlantique du Brésil, il ne subsiste que 7% de la superficie de la forêt originale. En Thaïlande, depuis les 40 dernières années, ce sont 70% des forêts qui ont disparu, toujours à cause des mêmes raisons qui prévalent sur les autres continents. L'île mythique de Madagascar ne sera jamais plus la même et plusieurs espèces devraient frôler l'extinction d'ici seulement quelques décennies. Malgré tous les signes d'essoufflement lancés par la nature depuis les années 1950, l’homme continue de créer des déserts écologiques partout sur le globe.











La planète des oiseaux se dépouille de plus en plus rapidement des habitats essentiels à ces derniers pour se nourrir et pour se reproduire. Rien de surprenant donc d’apprendre que les effectifs de population chez certaines espèces d’oiseaux ont chuté de 50% à 90% au cours des 40 dernières années.

Quand comprendrons-nous que la planète se meurt et que tous les êtres vivants qui l'habitent, l'homme y compris, sont en sursis ?  Il est temps plus que jamais d'agripper nos jumelles, notre carnet de notes, notre caméra et de sortir dehors pour savourer toutes ces couleurs, tous ces sons et toute cette vie que ces êtres emplumées apportent à la nature.

@ bientôt.    

La chouette des forêts boréales

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Cette silhouette est si caractéristique qu'elle nous permet une identification rapide de ce visiteur du nord. Image captée à la brunante sur l'île-aux-Basques, le 11 octobre 2019.




Cette unique et magnifique chouette est le seul membre du genre Sturnia. Selon la bible moderne qu'est le Handbook of the Birds of the World, trois sous-espèces sont reconnues dans le monde, soient

  • Surnia ulula ulula:  Nord de l'Eurasie à l'est jusqu'à Kamchatka et Sakhalin, Centre de la Sibérie au sud jusqu'à Tarbatay.
  • Surnia u. tianschanica: Centre de l'Asie et le Nord-Ouest et Nord-Est de la Chine, possiblement aussi le Nord de la Mongolie.
  • Surnia u. caparoch: Alaska à l'est jusqu'à Terre-Neuve, au Sud jusqu'à l'extrême Nord des États-Unis (durant l'hiver).

L'Épervière boréale (Northern Hawk Owl) occupe la zone de toundra forestière et la taïga boréale au nord jusqu’à la limite des arbres et au sud jusqu'à la steppe et les terres cultivées. Même si cette zone sied également bien à la Nyctale de Tengmalm, les deux chouettes n'occupent pas la même niche écologique. L'épervière cherche toujours un accès facile aux clairières, aux zones brûlées, aux tourbières et aux forêts claires, y compris les forêts de bouleaux, de trembles et de forêts mixtes, avec une certaine préférence pour les pins, les mélèzes et les arbres rabougris, en particulier si ces derniers se terminent en troncs briséesou par des branches nues. Elleévite les forêts de conifères denses.En hiver, en Amérique du Nord, elle fréquente les landes et les prairies ouvertes, allant même jusqu'à se percher sur des meules de foin.



Épervière boréale / Surnia ulula caparoch / Northern Hawk Owl



C'est un prédateur redoutable. Autant diurne que nocturne, l'épervière chasse normalement à partir de perchoirs exposés. Dans un premier temps, elle repère les endroits permettant la meilleure vue sur le territoire et elle se déplace ensuite d'une perche à l'autre après de longues minutes de guet à chaque endroit. Dès qu'une proie est repérée, elle fond dessus ou elle descend au ras du sol. Comme la crécerelle, le busard et certaines buses, elle peut faire du vol de surplace. Elle peut saisir une proie en vol et son acuité auditive lui permet de plonger dans la neige pour dénicher tout rongeur qui s'y cacherait.


Cette Épervière boréale nous montre bien les outils dont elle bénéficie et qui font d'elle un prédateur accompli. Une vue et une ouïe exceptionnelles, des serres puissantes pourvues de griffes acérées et un bec crochu qui lui sert à pénétrer les chairs pour les déchirer. Elle dépèce la proie en morceaux qu'elle avale tout rond.



En saison de nidification, elle se nourrit presque entièrement de petits rongeurs (Microtinae: Clethrionomys, Arvicola, Microtus), avec quelques petits oiseaux et des mammifères plus gros. Des oiseaux allant jusqu'à la taille des merles sont capturés et on a même documenté des captures de lagopèdes (Lagopus lagopus). Elle peut compléter ce régime avec des amphibiens, des poissons et des insectes. Des cas de cannibalisme, i.e. des adultes mangeant leurs propres rejetons, ont été rapportés par des chercheurs. La race caparoch est friande de levrauts (jeunes lièvres). Lors des années d'abondance de sa population, qui obéit à un cycle de dix ans, ce léporidé peut contribuer à la hauteur de 40%-50% de la biomasse récoltée par la chouette durant la période de nourrissage de sa nichée. En général, les lièvres, ainsi que les écureuils (Tamiasciurus, Spermophilus) peuvent devenir une source critique de nourriture lorsque le cheptel des rongeurs diminue.



Épervière régurgitant une boulette de réjection faite des éléments non digestibles de ses proies (poils, os, dents, griffes...).


Le 19 juin 2011, je me retrouve au nord du réservoir Gouin, en Haute-Mauricie, en compagnie de mon collègue François Gagnon. Nous y sommes dans le cadre des inventaires d'oiseaux commandités par l'Atlas des Oiseaux Nicheurs du Québec en régions éloignées. Pour nous deux, il s'agit d'une deuxième visite dans cette parcelle. C'est durant la première visite que François avait trouvé un nid occupé par une Épervière boréale. Bien installé tôt le matin à un point d'écoute pré-établi par le bureau de l'Atlas, il entend nettement des pépiements d'oisillons tout près. Une fois les cinq minutes d'écoute effectuées, il trouve la nichée qui prône au sommet du tronc coupé d'un gros bouleau. Ce moignon d'arbre est bien camouflé entre les épinettes. Vraiment pas évident à trouver. N'eût été du babillage des jeunes, il aurait été difficile pour François de le trouver.









Alors que la moyenne des oisillons par nichée est de six à dix, nous n'avons pu observer que quatre individus dans ce nid. Aucun arbre assez gros ne se trouvant à proximité, il était impossible de le savoir sans grimper directement à partir du tronc. Et il n'était pas question pour nous deux de nous approcher davantage du nid. Nous aurions pu laisser une odeur qui aurait conduit d'autres prédateurs vers ce nid.


Lors de cette deuxième visite dans la parcelle, je devais passer au moins six heures dans le secteur pour récolter des indices de nidification.  J'ai donc repassé devant le nid et j'ai noté que tout était correct. Je voyais encore les têtes des jeunes dépasser au sommet du tronc. J'ai donc continué ma route et, à à peine un demi kilomètre de là, j'aperçois un adulte en vol et il se dirige vers moi. Il émet une série de cris aigus et il se perche pas très loin, tout en continuant de maugréer.




 


Devant ce comportement non sollicité, je décide de ne pas trop m'attarder dans ce secteur ouvert, déforesté depuis environ une dizaine d'années.


Alors que le mâle de la Nyctale de Tengmalm réside habituellement dans son territoire de reproduction pendant l'hiver, même lorsque la nourriture peut être rare, celui de l'Épervière boréale est parfois plus mobile. Le mâle de la nyctale doit rester sur place s'il veut sécuriser un site de nidification pour le printemps suivant.Les sites de nidification de l'épervière sont moins restreints parce qu'elle est moins sélective et elle a donc moins besoin de défendre un territoire et un nid contre tous les arrivants.Néanmoins, il pourrait bien rester sur son territoire tout l’hiver afin de se familiariser avec les localités des proies et de trouver un site de nid, de sorte qu’il soit prêt à se reproduire tôt au printemps.Les mâles sont donc beaucoup plus susceptibles de rester toute l'année sur les mêmes territoires que les femelles.

La femelle adulte de l'Épervière boréale se déplace souvent vers des zones plus basses en hiver.Pour la femelle, les risques liés à la migration sont compensés par la perspective de trouver plus de nourriture dans des zones moins susceptibles d'être sous une neige profonde.Il y a souvent moins de juvéniles dans les basses terres productives que les femelles adultes, ce qui indiquerait que les oiseaux plus âgés revendiquent les meilleurs terrains de chasse.Comme chez le Harfang des neiges, c'est le statut social de ces hiboux qui détermine leurs déplacements et leur répartition en hiver.


 
@ bientôt,


Bibliographie


del Hoyo, J., Elliott, A. & Sargatal, J. eds. (1999) Handbook of the Birds of the World. Vol. 5. Barn-owls to Hummingbirds, Lynx Edicions, Barcelona.
 
Hume, Rob & Boyer, Trevor (1991) Owls of the World, Running Press, Philadelphia / Pennsylvania.
 

Un petit héron blanc

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Plumage nuptial du Héron garde-boeufs / Bubulcus ibis ibis / Cattle Egret. Photo réalisé le 19 mars 2019 le long de Calle Abasolo, près d'El Tuito, Jalisco, Mexique.



Un héron pas comme les autres


En livrée de reproduction, le Héron garde-boeufs / Bubulcus ibis / Cattle Egret est unique parmi les hérons blancs. Mais sous son plumage ordinaire, sa distribution cosmopolite fait qu'il peut être confondu avec bon nombre d'autres espèces. L'habitat terrestre où il se nourrit et sa posture voûtée sont tous deux relativement inhabituels parmi les espèces entièrement blanches de mêmes dimensions générales. Voici, selon Handbook of the Birds of the World, les trois sous-espèces reconnues au niveau planétaire:
  1. Bubulcus ibis ibis (Linnaeus, 1758) -  Afrique et Madagascar; sud ouest de l'Europe jusqu'à la mer Caspienne; les trois Amériques du Canada jusqu'aux Guyanes et le nord du Chili; aussi le nord est de l'Argentine ainsi que des points éparts au Brésil.
  2. Bubulcus ibis seychellarum (Salomonsen, 1934) - Les Seychelles.
  3. Bubulcus ibis coromanda (Boddaert, 1783) - sud et est de l'Asie jusqu'en Australie et en Nouvelle-Zélande.


Jaune = nicheur     Vert = résident    Bleu = non nicheur


 Un envahisseur opportuniste et efficace


La sous-espèce observée sous les cieux du Québec est la race nominale Bubulcus ibis ibis. Normand David, dans sa très fouillée Liste commentée des Oiseaux du Québec, mentionne au moins 160 présences sur le territoire du Québec avant 1996. Normand le catalogue comme un visiteur rare. Ces présences sont en majorité notées lors des mois de migration ou de dispersion post-nuptiale au printemps et à l'automne. En voici le décompte: 59 pour avril et mai, 75 d'août à novembre (dont 36 en octobre). Il avait alors été signalé dans toutes les régions sauf au Nord-du-Québec, au Témiscamingue et à Anticosti. Son statut au Québec n'a pas changé depuis 1996. Il est rapporté de façon régulière à toutes les années, mais en nombre infime.



Bubulcus ibis ibis à Nicolet, le 27 octobre 2010.


Bubulcus ibis ibis à Saint-Barthélemy, le 09 novembre 2019.


Mais quel est le berceau originel de la race nominale ibis ?  Elle se retrouve dans toute l'Afrique, à l'exception du Sahara aride, tout comme à Madagascar et aux Comores, et sur les îles Aldabra et Maurice.  Cette sous-espèce s'est répandue en direction du nord en Europe méridionale, où son aire de distribution couvre l'Espagne, le Portugal et la France (Hafner 1970), et vers l'est Israël, l'Arabie, la Turquie, le Caucase au sud de Lenkoran et le delta de la Volga (Dementiev & Gladkov 1951). Elle s'est établie en Guyane en Amérique du Sud, par des traversées transatlantiques pense-t-on, et de là elle a rayonné en Amérique du nord et en Amérique du sud. Elle se reproduit sur tout le littoral du Mexique, en Amérique centrale et aux Antilles. Des rapports signalent que, à partir de là, le héron a établi tout d'abord des populations reproductrices en Floride et au Texas au début des années 1950. En quelques années, il a étendu son aire nord-américaine le long de la côte atlantique jusqu'au Canada et s'est installé en Californie. Cette aire va actuellement jusqu'à Terre-Neuve, la nidification étant commune à partir du sud du Maine tout au long de la côte atlantique.


Le Héron garde-boeufs fut observé pour la toute première fois en Amérique du Sud en 1880. Des individus repérés en Guyane en 1915 (Lowe-McConnell 1967) et en Colombie en 1917 (Wetmote 1963) sont considérés comme l'origine probable de ceux qui se répandirent par la suite vers le nord et le sud pour constituer ce qui est désormais une vaste aire de distribution à travers tout le nord de l'Amérique du Sud. On estime que la déforestation, ici aussi, a joué un rôle majeur en ouvrant au héron des zones où s'établir et se reproduire.



Migration


Dans le Nouveau-Monde, les populations septentrionales migrent vers le sud en septembre et novembre, celles du Texas et de la Californie partent pour le Mexique et l'Amérique centrale. Les Hérons garde-boeufs orientaux se déplacent vers le sud par la Floride (Browder 1977) jusqu'aux Grandes Antilles, à l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud. Quelques-uns restent en Floride.

Chez cette espèce, il est difficile de distinguer la migration de la dispersion, car ils ont une tendance marquée au vagabondage. Les immatures d'Afrique du Sud se déplacent de 3 500 kilomètres vers le nord, le Zaïre, l'Ouganda et la Zambie. En Europe, des non-reproducteurs se trouvent régulièrement en Scandinavie et à l'ouest jusqu'en Irlande (Rutledge 1978). Dans le Nouveau-Monde, un individu de Californie a été retrouvé aussi loin au nord que l'Alaska (Gibson & Hogg 1982). Cette tendance est sans doute en grande partie responsable de la forte extension de l'aire de distribution qui peut être caractérisée par des incursions répétées, des colonisation temporaires, des régressions et, selon les conditions, l'établissement dans des régions de plus en plus distantes.



Habitat et régime alimentaire


Le régime de cette espèce varie selon l'habitat. Lorsqu'elle chasse au milieu du bétail ou d'autres mammifères, elle mange en général des insectes dérangés par les activités des animaux plus grands qui broutent. Les sauterelles en constituent l'essentiel et les criquets sont communément attrapés, mais d'autres insectes sont aussi capturés y compris des coléoptères, des chenilles et des papillons, des teignes, des punaises, des libellules et des araignées. Des mollusques, des crustacés, des amphibiens y compris les grenouilles et les têtards, des reptiles tels les lézards et les serpents, des poissons et des petits mammifères comme les souris peuvent aussi entrer dans sa diète. On a observé que des Hérons garde-boeufs mangent aussi les oisillons au nid de diverses espèces.




Et pour le Québec ?


Les travaux du deuxième Atlas des Oiseaux Nicheurs du Québec méridional, qui se sont tenus de 2010 à 2014, ne rapportent aucune mention du Héron garde-boeufs en tant que nicheur potentiel au Québec. Pourtant qui aurait dit, avant 1984, que la Grande Aigrette finirait par s'établir et se reproduire un jour au Québec ?  Il aura fallu les travaux du premier Atlas, de 1984 à 1989, pour le confirmer. Trois nids ont alors été découverts sur l'île Dickerson, près de la jonction des frontières du Québec, de l'Ontario et de l'État de New York (Bannon 1984).


Bien sorcier celui qui pourrait prédire où et quand pourrait s'établir le premier couple de Héron garde-boeufs au Québec. Il était autrefois une espèce nicheuse rare en Ontario, mais on n'a mentionné aucun nid dans la province depuis le milieu des années 1970 (Blokpoel et Tessier 1991; James 1991; Fichier de nidification des oiseaux de l'Ontario {ONRS}) .



Bubulcus ibis ibis à Saint-Barthélemy, le 09 novembre 2019.


@ bientôt.



Bibliographie


del Hoyo, J., Elliott, A. & Sargatal, J. eds. (1992) Handbook of the Birds of the World. Vol. 1. Ostrich to Ducks, Lynx Edicions, Barcelona.
 
Hancock, James & Kushlan, James (1991) Guide des Hérons du monde, Delachaux et Niestlé, Neuchâtel (Switzerland).
 
David, N. (1996) Liste commentée des Oiseaux du Québec, Association Québécoise des Groupes d'Ornithologues, Montréal.

Cadman, M.D., D.A. Sutherland, G.G. Beck, D.Lepage et A.R. Couturier (dir.) 2010. Atlas des oiseaux nicheurs de l'Ontario, 2001-2005. Environnement Canada, Études d'Oiseaux Canada, le ministère des Richesses naturelles de l'Ontario, Ontario Field Ornithologists, et Ontario Nature, Toronto, xxii + 706 p.

Robert, M., M.-H. Hachey, D. Lepage et A.R. Couturier (dir). 2019. Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, Regroupement QuébecOiseaux, Service canadien de la faune (Environnement et Changement climatique Canada) et Études d'oiseaux Canada, Montréal, xxv + 694 p.

Gauthier, J. et Y. Aubry (dir.). 1995. Les Oiseaux nicheurs du Québec: Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional. Association québécoise des groupes d'ornithologues, Société québécoise de protection des oiseaux, Service canadien de la faune, Environnement Canada, région du Québec, Montréal, xviii = 1295 p.


De la neige... et des oiseaux

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Nous voilà encore rendus à la saison de l’année où notre activité ornithologique risque d’être minimale. Cependant, malgré le froid, la neige et les routes glacées, il y a de belles sorties à faire. Jetons un œil sur l’année dernière. Oui, on s'en rappellera de l'hiver 2018-2019. Dame Nature nous a saupoudré de neige sur une base quasi quotidienne. Le soleil s'est rarement montré la binette, ce qui n'est vraiment pas bon pour la pression artérielle de quiconque. Et, comme si ce n'était pas assez, la météo s'est mise à jouer au yo-yo avec des températures oscillant entre -20°C et + 6°C sur de courtes périodes. Vraiment rien pour faciliter notre vie et surtout celle de nos amis emplumés qui vivent continuellement à l'extérieur.

Les périodes de verglas peuvent s'avérer très néfastes pour les animaux. Pensons à la Gélinotte huppée qui peut passer jusqu'à 16 heures sur 24 sous la neige pour se tenir à l'abri des intempéries et des prédateurs. Sa façon de s’enfouir dans la neige a été documentée. En vol ou du haut d’un perchoir, elle plonge dans la neige folle où elle construit sa bulle de vie, un microcosme idéal pour combattre le froid. Lorsqu'une couche de verglas atteignant plusieurs millimètres vient recouvrir la surface neigeuse, le gallinacé peut éprouver une grande difficulté à percer cette enveloppe glacée. L'hiver ne cause aucun problème du côté nourriture pour notre perdrix. Tôt le matin, elle se nourrit de bourgeons et, en seulement une quinzaine de minutes, elle remplit son jabot et elle s'assure ainsi de son apport alimentaire pour la journée. Elle peut ensuite retourner à l'abri des regards. En fin de journée, elle répète le stratagème et elle passe ensuite la nuit sans problème. Ce comportement de la gélinotte en hiver peut expliquer que nous l’observions si peu.


Gélinotte huppée / Bonasa umbellus togata / Ruffed Grouse

   
La famille des fringillidés englobe plusieurs espèces dont la présence est associée, du moins dans la région de Québec, à la saison froide : Tarin des pins, Sizerin flammé, Roselin pourpré, Bec-croisé bifascié, Bec-croisé des sapins, Durbec des sapins et Gros-bec errant. Ces passereaux se nourrissent principalement de graines, de fruits ou d’autres matières végétales. Ils sont fortement nomades, n’hésitant pas à voyager sur de longues distances eten groupes plus ou moins importants afin de trouver des bons lieux de nourrissage. Ces déplacements sont difficiles à prédire d’une année à l’autre. Il n’est donc pas surprenant de connaître des hivers plutôt moches où les fringillidés sont tout simplement absents.

Le dernier hiver a été propice à la présence du Gros-bec errant un peu partout aux endroits visités. Originaire de l'Ouest, il est observé pour la première fois dans le sud du Québec à la fin du 19ième siècle. Aujourd'hui, on le retrouve un peu partout au Québec où il peut nicher lorsqu'il trouve l'habitat propice et la source de nourriture disponible. Sur son territoire de reproduction, il est peu loquace donc plus discret. C'est bien autre chose lorsque, le reste de l'année, il se tient en groupes très bruyants qui sont fréquemment observés aux postes d'alimentation. C'est ainsi que la plupart des ornithologues Québécois le connaissent. Près de Québec, il est observé avec une grande régularité au Cap Tourmente et dans la région de Stoneham-et-Tewkesbury.


Même si le Gros-bec errant est considéré comme un oiseau chanteur, il ne semble pas utiliser de sons complexes pour attirer un partenaire. Il possède un petit répertoire d'appels simples, comprenant des notes perçantes et des pépiements enthousiastes.
Le nom anglais vient de la fausse croyance voulant que cette espèce vocalisait principalement en soirée. Ce gros passereau ajoute une touche colorée lors des mois mornes d'hiver et sa visite à nos mangeoires est toujours souhaitée et souhaitable.


Gros-bec errant / Coccothraustes vespertinus vespertinus / Evening Grosbeak


Aussi énergique que ses notes de contact en vol le suggèrent de prime abord, le Sizerin flammé / Acanthis flammea flammea / Common Redpoll est très dynamique alors qu'il est constamment à la recherche de nourriture. Il se déplace très souvent en groupes, ce qui aide grandement à détecter sa présence. En hiver, il faut le chercher assez haut dans les arbres alors qu'il grappille les graines contenues dans les cônes des conifères ou lorsqu'ils mâchouillent les bourgeons des arbres ou, plus à notre niveau, lorsqu'ils se gavent aux mangeoires.

Ces petits passereaux de la toundra arctique et de la forêt boréale migrent de manière irrégulière et ils se retrouvent parfois en grand nombre jusqu'à l'extrême sud du centre des États-Unis. Au cours de ces années d'irruption, les sizerins se rassemblent souvent autour des silos de chardon présents aux postes d'alimentation. L'hiver 2018-2019 s'est avéré bon pour observer et photographier ces oiseaux.


Cette espèce est le côté "givré" du Sizerin flammé. Il s'agit du  Sizerin blanchâtre / Acanthis hornemanni hornemanni / Hoary Redpoll. Il se reproduit dans la forêt de bouleaux de la toundra. Beaucoup d'individus résident toute l'année dans l'extrême nord; certains oiseaux migrent sur de courtes distances au sud en hiver, voyageant parfois avec des Sizerins flammés.


Durant la saison hivernale, la rencontre avec des rapaces n'est pas très habituelle. Les oiseaux migrateurs partis, peu de prédateurs restent sous nos cieux. Les proies sont plus rares et les conditions climatiques sont rigoureuses. Deux espèces plus nordiques font leur apparition en saison froide: le Harfang des neiges et la Pie-grièche grise. Les deux espèces apparaissent à la fin de l'automne et nous quittent au début du printemps. Alors que la présence du harfang est moins prévisible, car il connaît des fluctuations cycliques de population, celle de la pie-grièche est beaucoup plus assurée.

Les Harfangs des neiges se reproduisent dans l'Arctique, mais ils se déplacent vers le sud de manière irrégulière pour chasser en hiver, émerveillant tous les passionnés qui ont la chance de rencontrer ces fantômes des neiges aux yeux jaunes.

Ils passent l'été loin au nord du Québec à chasser les lemmings, les lagopèdes et d'autres proies à la lumière d'un soleil qui brille 24 heures par jour durant la saison estivale. Les années où le cheptel de lemmings est à son plus haut niveau, les femelles peuvent doubler ou même tripler le nombre habituel de jeunes au nid.


Harfang des neiges (immature) / Bubo scandiacus / Snowy Owl. Le fantôme des neiges dans son habitat de prédilection. Saint-Édouard-de-Lotbinière, le 16 décembre 2018.


Au Québec, nous avons deux espèces de pie-grièche: la Pie-grièche migratrice et la Pie-grièche boréale. Si la boréale vient nous visiter de façon régulière entre les mois de novembre et de mars, la migratrice est devenue extrêmement rare. Même si la pie-grièche se nourrit de petits rongeurs, de gros insectes ou d'autres petits oiseaux, elle n'est pas un rapace, mais bien un passereau. Ses pattes étant trop faibles pour tuer un animal, elle peut compter sur un bec muni d'un crochet puissant qui lui permet de déchirer les chairs de ses victimes. Elle se sert des épines naturelles des aubépines et des fils barbelés pour empaler ses victimes. Elle peut ainsi se constituer un garde-manger. Même si elle n'est pas commune en hiver, elle est plutôt facile à repérer à cause de son habitude à se percher ostensiblement tout au bout des branches les plus hautes d'un arbre ou d'un arbuste. Sa silhouette bedonnante et sa longue queue sont des critères caractéristiques aidant à l'identification de cette espèce.


Pie-grièche boréale / Lanius excubitor borealis / Northern Shrike


Les dernières décennies ont vu l’ajout d’espèces autrefois plus rarement observées ou tout simplement absentes sur le territoire du COQ. Aux Roselin familier, Cardinal rouge, Mésange bicolore, Troglodyte de Caroline, Pic à ventre roux et Perdrix grise s’ajoute aujourd’hui le Dindon sauvage. On a longtemps cru que nos hivers neigeux ne permettraient pas la survie de ce gros phasianidé qu’est le dindon. Et pourtant, il nous a prouvé le contraire. Aujourd’hui, son nom apparait régulièrement sur la liste des oiseaux observés presque à chaque sortie dans les territoires agricoles de Chaudière-Appalaches. Ils se tiennent en bandes dans les champs balayés par les vents et où la couche neigeuse est plus mince. Ils se nourrissent en grattant le sol pour déloger tout ce qui pourrait leur apporter l'énergie nécessaire à leur survie. Leur recherche de nourriture les mène même jusque sous nos postes d'alimentation, tout près de nos demeures.

@ bientôt.



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