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Des oiseaux fascinants (Afrique: Ouganda, perle de l'Afrique)

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Je dois au continent africain quelques-uns de mes souvenirs de voyage les plus mémorables. Je ne reverrai sans doute jamais un ciel aussi étoilé que celui observé en Tanzanie, dans le Serengeti, par une belle soirée de novembre 2003. Il y avait des étoiles accrochées partout partout sur un drap céleste noir de jais et elles étaient tellement brillantes qu'il était impossible de repérer les constellations et les planètes dans toute cette masse étoilée. L'accueil chaleureux reçu au Kénya, le sourire franc et omniprésent des malgaches, grands et petits, les safaris dans les parces nationaux d'Afrique de l'Est et du Sud, et cette impression de ne faire qu'un avec la nature. L'Afrique est encore et avant tout une grande fenêtre ouverte sur la nature sauvage.

Après une visite en Ouganda, Winston Churchill a écrit un livre en 1908, My African Journey, dans lequel il mentionne ceci

For magnificence, for variety of form and color, for profusion of brilliant live -- bird, insect, reptile, beast -- Uganda is truly "the Pearl of Africa". The Kingdom of Uganda is a fairy tale. The scenery is different, the climate different and most of all, the people are different from anything elsewhere to be seen in the whole range of Africa...what message I bring back... concentrate upon Uganda. 

L'Ouganda est à cheval sur l'équateur. Il se situe dans le bassin du Nil sur le plateau est-africain, à une moyenne de 1 150 mètres au-dessus du niveau de la mer, et il partage des frontières avec le Soudan du Sud au nord, le Kénya à l'est, la République démocratique du Congo (RDC) à l'ouest, le Rwanda au sud-ouest et la Tanzanie au sud, avec lesquels il partage une grande partie du lac Victoria. Les autres lacs majeurs incluent le lac Kyoga dans le centre et les lacs Albert, George et Edward le long de la frontière congolaise. La plupart des parcs nationaux, ou des endroits spectaculaires à ne pas manquer, sont à six ou huit heures de conduite de la capitale, Kampala. Murchison Falls, au nord, où toutes les eaux du Nil cascadent à travers une gorge de huit mètres de large, est un endroit unique et phénoménal.

La partie sud-ouest de l'Ouganda, y compris Kabale et Kisoro, a été décrite à juste titre comme "la petite Suisse", avec ses lacs de cratère et le terrassement méticuleux des terres agricoles sur les pentes des montagnes. Les collines surplombant le lac Bunyonyi offrent une vue imprenable sur les lacs et les îles de cratère, et la forêt impénétrable près de Kabale est le bastion des grands singes, les gorilles et les chimpanzés.

Le climat est idéal presque à l'année longue avec des températures entre 10°C et 28°C selon l'altitude, l'endroit et la saison. La région de Kampala est modérée avec 16° à 28°. Dans l'ouest, à Kabale et Fort Portal, ainsi que dans l'est, Sipi Falls et Mount Elgon, la température est plus fraîche avec ses 10° à 24°C. Ce pays offre donc l'avantage d'avoir un climat tropical sans l'humidité intense que l'on retrouve sur la côte. Il y a deux saisons des pluies durant l'année (avril à mai et septembre à novembre) mais avec le changement climatique vécu tout autour de la planète, il est de plus en plus difficile d'établir un pronostic sans faille.

Et voici que Anne et moi avons décidé de nous rendre dans ce pays attrayant du 14 juin au 6 juillet 2019. Pour la logistique de terrain et l'accompagnement nous avons contacté l'agence Gorillas Homeland Safaris basée à Kampala. Dès le premier contact par courriel, Davis Tukamushaba nous a pris sous son aile et il nous a octroyé les services de Alex Gabiito comme chauffeur et guide ornithologique professionnel. 21 jours complets sur le terrain, 483 espèces différentes d'oiseaux, de la faune, des paysages, des rencontres intéressantes avec d'autres guides locaux. Le choix des hébergements, la nourriture et l'itinéraire bien planifiée, sans oublier la bonne humeur et la patience constante de Alex, nous ont fait réalisé un autre voyage incroyable en terre africaine.

Voici dans un premier temps la carte de notre trajet durant ces 21 jours. Départ de Entebbe (où nous sommes arrivés en avion), ensuite le sud-ouest, près de la frontière avec le Rwanda, puis nous avons longé la frontière avec le Congo jusqu'à Murchison Falls au nord, pour revenir sur Kampala et Entebbe pour reprendre un vol vers Québec.


Les petites bulles vertes indiquent les endroits visités.


Et voici quelques photos montrant nos activités et la beauté de l'Ouganda.


Bec-en-sabot du Nil / Balaeniceps rex / Shoebill.
Voici une espèce centre-africaine qui fait saliver bien des ornithologues. Cet échassier géant au bec énorme ne s'observe que dans quelques pays en Afrique centrale et il est présent à seulement deux sites en Ouganda: soit près d'Entebbe, le long du lac Victoria, soit dans le parc national de Murchison Falls, situé plus au nord ouest.
Nous avons eu la chance incroyable d'en observer un aux deux endroits. Voici la photo que j'ai pu prendre au Mabamba swamp, près d'Entebbe, le 14 juin 2019.


Crabier à ventre roux / Ardeola rufiventris / Rufous-bellied Heron. Une autre première pour moi, le même jour et au même endroit que le bec-en-sabot.


Et voici Alex Gabiito nous indiquant l'origine d'un cri intéressant. Nous voyons à l'avant de la barque un des deux guides locaux qui nous accompagnaient à cette occasion. Alex est un guide fascinant qui entend et voit tout. Afin de s'assurer de ne pas manquer les espèces intéressantes selon les sites visités, il s'allie souvent les services d'un guide local qui connaît la région visitée sur le bout de ses doigts. Mabamba swamp près d'Entebbe.


Grue couronnée / Balearica regulorum gibbericeps / Gray-crowned Crane. Voici l'espèce d'oiseau emblématique de l'Ouganda. On la voit presque à tous les jours en couples ou en plus grand nombre. Le 15 juin, au parc national du Lac Mburo.

 
Grébifoulque d'Afrique / Podica senegalensis senegalensis / African Finfoot. Une autre espèce très recherchée et peu observée. C'est au Lac Mburo que nous avons la chance d'en trouver un. 15 juin 2019.

 
Tisserin de montagnePloceus alienus / Strange Weaver. Contrairement aux autres tisserins, il est solitaire et il ne niche pas en colonies quoique, à l'occasion, deux nids peuvent être placés l'un près de l'autre par autant de couples. 18 juin 2019 près de Ruhija.

 
Eurylaime de Grauer / Pseudocalyptomena graueri / Grauer's Broadbill. Cette espèce a une petite aire de répartition fragmentée, dans laquelle son habitat forestier subalpin continue d'être dégradé et dégagé. Elle n’est connue que dans deux régions de l’est de la République Démocratique du Congo, les monts Itombwe et les montagnes à l’ouest du lac Kivu, et dans le sud-ouest de l’Ouganda, la forêt impénétrable de Bwindi. Et c'est dans la seule forêt de Bwindi qu'elle est bien protégée. En 2000, dans le livre Threatened Birds of the World, Birdlife International rapporte qu'un seul nid de cette espèce a été trouvé à 11 mètres du sol, dans un arbre atteignant les 20 mètres de hauteur. En mars 1998, des jeunes oiseaux sortis du nid ont été observés en train de se faire nourrir à Bwindi. Voici l'une des deux photos que j'ai pu faire de cette espèce ultra rare et, en prime, au nid. Ah oui, il s'agit de ma 5 000ième espèce observée à vie. La vie ne pouvait pas m'accorder un plus beau cadeau en cette belle journée du 19 juin 2019 dans la forêt impénétrable de Bwindi.


Souimanga de Preuss / Cinnyris reichenowi reichenowi / Northern Double-collared Sunbird. Les souimangas de l'Ancien Monde remplacent les colibris du Nouveau Monde. Dotés également d'un plumage iridescent, ils se nourrissent principalement du nectar des fleurs, mais ils n'ont pas l'habileté des colibris à faire du surplace. Ils se perchent donc à proximité ou sur la fleur même pour plonger le bec et recueillir le sucre. Voici l'une des 22 espèces différentes de souimanga observées au cour du voyage. Photographiée le 21 juin 2019 à Buhoma.

 
Brève à poitrine verte / Pitta reichenowi / Green-breasted Pitta. Le 26 juin 2019, nous quittons avant la levée du jour et nos guides nous amènent dans la forêt de Kigale où se terre une autre espèce très particulière. Une espèce qui se tient au sol et qui farfouille dans les feuilles mortes à la recherche d'arthropodes et autres bibittes. Après environ une heure d'attente, l'un des guides repère un individu. Le voici.

 
Gobemouche de Berlioz / Melaenornis ardesiacus / Yellow-eyed Black-Flycatcher. Un moucherolle forestier peu fréquemment rencontré. Forêt impénétrable de Bwindi, le 19 juin 2019.


Barbican guifsobalito / Lybius guifsobalito ugandae / Black-billed Barbet. Le 1er juillet 2019 dans le parc national de Murchison Falls.


Calao à cuisses blanches / Bycanistes albotibialis / White-thighed Hornbill. Le 03 juillet 2019 à la forêt de Budongo.

 
Calao à casque noir / Ceratogymna atrata / Black-casqued Hornbill. Le 28 juin 2019 dans la vallée de Semliki.

 
Bucorve d'Abyssinie / Bucorvus abyssinicus / Abyssinian Ground-Hornbill. Le 30 juin 2019 dans le parc national de Murchison Falls.
 
 
Perroquet jaco / Psittacus erithacus erithacus / Gray Parrot. Voici l'espèce de perroquet reconnue comme ayant la plus grande capacité à répéter le langage humain. Le 26 juin 2019 à Kibale.

 
Euplecte franciscain / Euplectes franciscanus franciscanus / Northern Red Bishop. Le 01 juillet 2019 dans le parc national de Murchison Falls.


Non, il n'y a pas que des oiseaux en Ouganda. Nous avons observé une belle panoplie d'animaux au cours des safaris ou lors de nos excursions en forêt. Avons de vous laisser sur une dernière photo, laissez moi vous donner l'information pour rejoindre Davis Tukamushaba chez Gorillas Homeland Safaris par courriel à  info@gorillashomelandsafaris.com ou par leur site internet  https://www.gorillashomelandsafaris.com .



Anne et les girafes. Parc national de Murchison Falls, le 1er juillet 2019.


 @ bientôt.





Uganda, the fascinating "Pearl of Africa".

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I owe to Africa some of my most memorable travel souvenirs. I will probably never see again a starry sky as the one observed in Tanzania in the Serengeti, by a lovely evening of November 2003. There were stars everywhere hung over on a jet black sky and they were so brilliant that it was impossible to distinguish the constellations and planets in all this starry mass. The warm welcome received in Kenya, the smiles on all faces in Madagascar, regardless of social status or age, the safaris in East and South Africa National Parks, the smiles on all faces in Madagascar, regardless of social status or age, and this feeling of being one with nature. Africa is over and above all a great window into the wilderness.

After a visit to Uganda, Winston Churchill wrote a book in 1908, My African Journey, in which he mentionned this


For magnificence, for variety of form and color, for profusion of brilliant live - bird, insect, reptile, beast - Uganda is truly "the Pearl of Africa". The Kingdom of Uganda is a fairy tale. The scenery is different, the different climate and most of all, the people are different from anything elsewhere to be seen in the whole of Africa ranks ... what messages I bring back ... concentrate upon Uganda. 

Uganda straddles the equator. It is located in the Nile basin on the east african plateau, with an average of 1 150 meters above sea level, and it shares borders with South Sudan in the north, Kenya to the east the Democratic Republic of Congo (DRC) to the west, Rwanda in the southwest and Tanzania in the south, with which it shares much of Lake Victoria. Other major lakes include Lake Kyoga in central and Lakes Albert, Edward and George along the Congolese border. Most national parks and spectacular places not to miss are six or eight hours driving time from the capital, Kampala. Murchison Falls, to the north, where all the Nile water cascades through a gorge of eight meters wide, is a unique and amazing place.

The southwestern part of Uganda, including Kabale Kisoro, was rightly described as "the little Switzerland", with its crater lakes and meticulous excavation of agricultural land on the mountain slopes. The hills overlooking Lake Bunyonyi offer stunning views of crater lakes and islands, and the impenetrable forest near Kabale is the stronghold of the great apes, gorillas and chimpanzees.

The climate is ideal almost year round with temperatures between 10 ° C and 28 ° C depending on the altitude, location and season. The Kampala area is moderate with 16 ° to 28 °. In the west, in Kabale and Fort Portal, as well as in the east, Sipi Falls and Mount Elgon, the temperature is cooler with 10 ° to 24 ° C.The country therefore offers the advantage of having a tropical climate without intense moisture that is found on the coast. There are two rainy seasons during the year (April to May and September to November) but with climate change lived all around the world, it is increasingly difficult to establish a flawless prognosis.

Sooner this year, my wife, Anne, and I decided to go in this attractive attractive from June, 14th to July, 6th. In the field of logistics and support we contacted the agency Gorillas Homeland Safaris based in Kampala. From the first contact by email, Davis Tukamushaba took us under his wing and  provided us with the services of Alex Gabiito as a driver and professional bird guide. 21 full days on the ground, 483 different species of birds observed, varied wildlife, breathtaking landscape and interesting meetings with other local guides. The choice of accommodation, food and well-planned route, not to mention the Alex constant good humor and patience, all contribute to achieve another incredible journey on the african continent.
 
Here is the map of our journey during these 21 days. From Entebbe (where we arrived by plane), we headed southwest, near the border with Rwanda, then we went northwards along the border with Congo to Murchison Falls for finaly returniing to Kampala and Entebbe for the back home flight to Quebec.



Small green bubbles indicate the places where we stayed.

And here are some photos showing our activities and the beauty of Uganda.


Bec-en-sabot du Nil / Balaeniceps rex / Shoebill.
Here is a central african sought-after species by all the ornithologists of the world. This giant wader with its huge beak is only observed in a few countries in Central Africa and is present at only two sites in Uganda: near Entebbe along Lake Victoria, and in the National Park Murchison Falls, located farther north west.
We had the amazing opportunity to observe at least one bird in both places. Here is the picture taken at Mabamba swamp, near Entebbe, on June 14, 2019.


Crabier à ventre roux / Ardeola rufiventris / Rufous-bellied Heron. Another lifer for me on the same day and at the same place than the Shoebill.


And here is Alex Gabiito indicating the origin of an interesting bird call. We see at the front of the boat one of the two local guides who accompanied us on this occasion. Alex is a fascinating guide who hears and sees everything. To ensure you do not miss the interesting species at the different visited sites, he often combines the services of a local guide who knows the area visited on the tip of his fingers. Always at the Mabamba swamp near Entebbe.


Grue couronnée / Balearica regulorum gibbericeps / Gray-crowned Crane. Here is the emblematic bird of Uganda. We saw it almost every day in pairs or more. On June 15, at Lake Mburo National Park.

 
Grébifoulque d'Afrique / Podica senegalensis senegalensis / African Finfoot. Another highly sought-after species and little observed. It is at Lake Mburo that we are lucky to find one. Thanks to the boat captain. On June 15, 2019.

 
Tisserin de montagnePloceus alienus / Strange Weaver. Unlike other weavers, he is met lonely and does not nest in colonies though, on occasion, two nests can be placed close to each other by as many couples. On June 18, 2019 near Ruhija.

 
Eurylaime de Grauer / Pseudocalyptomena graueri / Grauer's Broadbill. This species has a small fragmented range in which its subalpine forest habitat continues to be degraded and cleared. It is known only in two regions of eastern Democratic Republic of Congo, the Itombwe hills and mountains west of Lake Kivu, and in the southwest of Uganda, Bwindi Impenetrable Forest . And it is only in the Bwindi it is well protected. In 2000, in the book Threatened Birds of the World, Birdlife International reports that a single nest of this species was found at 11 meters above the ground in a tree reaching 20 meters in height. In March 1998, the young birds left the nest and were observed in the process of being fed in Bwindi. Here is one of the two pictures I could make of this ultra rare species and, as a bonus, near the nest. We can even see the open beak of two nestlings inside the nest.Oh yes, this is my 5 000th bird species observed. Life could not give me a greater gift on this beautiful day of June 19, 2019 in the Bwindi Impenetrable Forest.


Souimanga de Preuss / Cinnyris reichenowi reichenowi / Northern Double-collared Sunbird. The Old World sunbirds replace the New World hummingbirds. They also feature an iridescent plumage and they feed primarily on nectar from flowers, but they do not have the skills of hummingbirds to hover. So they perch near or on a flower to plunge the spout and collect sugar. Here is one of 22 different species of sunbird observed on this trip. Photographed on June 21, 2019 at Buhoma.
 
Brève à poitrine verte / Pitta reichenowi / Green-breasted pitta. On June 26, 2019, we left before daybreak and our guides led us to Kigale forest land where another very special species was awaiting for us. A species that stands primarily to the ground and rummages in leaf litter in search of arthropods and other bugs. After about one hour of research, one of the two local guides found the very hard to see bird. Here it is.

 
Gobemouche de Berlioz / Melaenornis ardesiacus / Yellow-eyed Black-Flycatcher. Somewhat frequently encountered forest flycatcher. In Bwindi Impenetrable Forest on June 19, 2019.


Barbican guifsobalito / Lybius guifsobalito ugandae / Black-billed Barbet. On 1 July 2019 in the Murchison Falls National Park.
Calao à cuisses blanches / Bycanistes albotibialis / White-thighed Hornbill. On July 03, 2019 at Budongo Forest.
 
Calao à casque noir / Ceratogymna atrata / Black-casqued Hornbill. On June 28, 2019 in the Semliki Valley.

 
Bucorve d'Abyssinie / Bucorvus abyssinicus / Abyssinian Ground Hornbill,. On June 30, 2019 in the Murchison Falls National Park.
 
 
Perroquet jaco / Psittacus erithacus erithacus / Gray Parrot. Here is the recognized species of parrot as having the greatest capacity to repeat the human language. On June 26, 2019 at Kibale.

 
Euplecte franciscain / Euplectes franciscanus franciscanus / Northern Red Bishop. On July 1, 2019 in the Murchison Falls National Park.

No, there are not only birds in Uganda. We found a nice variety of animals during the safaris, along the road or on our walks into the forest. Before saying goodbye with a last picture, let me give you the information to join Davis Tukamushaba at Gorillas Safaris Homeland;   

email      info@gorillashomelandsafaris.com email 
website   https://www.gorillashomelandsafaris.com.




Anne and giraffes. In Murchison Falls National Park, on 1 July 2019.


  Have a fantastic life !



Enfin le printemps.

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Peu importe la rigueur de la saison hivernale, qu'elle ait été clémente ou plus froide; peu importe le nombre de millimètres de neige reçu, une certaine excitation nous envahit en mars et elle grandit au rythme de la durée du jour qui s'étire de quelques minutes quotidiennement . Le printemps tant attendu s'implante inexorablement, apportant avec lui la promesse d'un retour à une nature trop longtemps réprimée sous un linceul blanc de neige. Pour nous, ornithologues de tout acabit, c'est le retour des oiseaux. De NOS oiseaux qui ont entrepris à l'automne précédent un long voyage vers des cieux plus cléments afin d'y trouver abri et nourriture. Et ils nous reviennent, fidèles au lieu qui les a vus naître, afin d'assurer à leur tour la pérennité de l'espèce. Alors que certains ne seront que de passage sous nos cieux, d'autres se mettront à la recherche d'un territoire où nicher.  Vous vous souvenez du calendrier des oiseaux que je vous ai présenté dans ce bulletin au printemps dernier ? Si vous avez commencé votre calendrier personnel, vous pourriez être surpris par la comparaison des dates d'arrivée entre 2019 et 2020.

Le territoire couvert par le Club des Ornithologues de Québec (COQ) est vaste et les oiseaux ne font pas nécessairement leur apparition la même journée et simultanément dans tous les secteurs. En tenant compte des points les plus distants du territoire, soient

à l'ouest: Sainte-Anne-de-la-Pérade

au nord: le Lac-Jacques-Cartier dans la Réserve des Laurentides

à l'est:    Baie-Sainte-Catherine

au sud:  Saint-Léon-de-Standon

nous arrivons à une distance d'environ 300 kilomètres d'est en ouest et de 175 kilomètres (à vol d'oiseau) du nord au sud. Des distances suffisantes pour connaître des conditions atmosphériques bien différentes d'une zone à l'autre. 

C'est en gardant cette réalité bien en tête que je me suis prêté à un petit jeu de prédictions. Et j'insiste sur le mot jeu, car rien de tout ça n'est coulé dans le béton. Il y a tellement d'éléments qui peuvent influer sur ce qui va se passer durant la migration printanière de 2020. Il me semble que les conditions climatiques n'ont jamais été aussi bizarres et imprévisibles qu'elles ne le sont présentement. Lorsque le froid et la neige perdurent trop longtemps, les oiseaux sont contraints de ralentir leur migration s'ils veulent trouver la nourriture nécessaire pour continuer. Il est normal d'observer à tous les printemps quelques individus d'espèces différentes que nous pourrions comparer à des éclaireurs même s'il n'en est rien en fait. En précédant la masse migratoire, ils faussent un peu les dates d'arrivée de la horde elle-même. La date qu'un individu d'une espèce "migratrice" est observée en un seul exemplaire et pour la première fois de l'année n'est donc pas un bon indicateur à l'élaboration d'un tableau d'arrivée. Il faut considérer aussi le fait que cet individu observé puisse en être un qui n'a pas migré à cause de problèmes de santé ou autres, mais qui a plutôt réussi à hiverner bien caché à l'abri des regards des observateurs.

Où glaner des sources d'information fiables qui permettraient d'établir des balises cohérentes à l'élaboration de mon tableau ?  Mes notes personnelles sont trop entrecoupées, incomplètes, et elles  ne traduisent pas la réalité contemporaine des changements climatiques et environnementaux vécus depuis 50 ans. J'ai ensuite pensé au Bulletin du COQ en raison de ses excellents rapports saisonniers faits depuis à peu près le même nombre d'années que j'observe les oiseaux. Et puis, j'ai pensé à Ebird où je peux faire des recherches en considérant des lieux, des saisons et des dates. Je me suis arrêté sur les trois dernières années, soit entre 2016 et 2019. Et après plusieurs heures de cogitation, voici à quoi je suis arrivé.

MARS  


Voici le mois stratégique où les arrivées sont plus difficiles à prédire. J'ai déjà observé des "oiseaux noirs" dès le 3 mars et beaucoup plus tard dans le mois d'autres années. 

du 1er au 7:  Bernache du Canada (BECA), Goéland argenté (GOAR), Alouette hausse-col (ALHC)

du 8 au 14:  Oie des neiges (OINE), Garrot à oeil d'or (GAOD), Harle couronné (HACO), Grand Harle (GRHA), Urubu à tête rouge (URTR), Carouge à épaulettes (CAEP), Vacher à tête brune (VATB) et Quiscale bronzé (QUBR)

du 15 au 21:  Canard colvert (CACO), Canard noir (CANO), Fuligule à collier (FUCO), Pluvier kildir (PLKI) et Goéland à bec cerclé (GOBC)

du 22 au 31:  Fuligule milouinan (FUMI), Eider à duvet (EIDU), Petit Garrot (PEGA), Aigle royal (AIRO), Buse à épaulettes (BUEP) et Merle d'Amérique (MEAM)


Au Québec, le Grand Corbeau construit son nid au début du mois de mars. C'est le 5 mars 2016 que j'ai photographié cet individu en train de transporter une branche et se dirigeant vers un lieu en forêt.


AVRIL


du 1er au 7:   Canard pilet (CAPI), Sarcelle d'hiver (SAHI), Petit Fuligule (PEFU), Harelde kakawi (HAKA), Harle huppé (HAHU), Grand Héron (GRHE), Busard des marais (BUMA), Épervier brun (EPBR), Buse à queue rousse (BUQR), Buse pattue (BUPA), Crécerelle d'Amérique (CRAM) et Bruant chanteur (BRCH)
du 8 au 14:  Grèbe à bec bigarré (GRBB), Bécasse d'Amérique (BEAM), Épervier de Cooper (EPCO), Pic maculé (PIMA), Pic flamboyant (PIFL), Faucon émerillon (FAEM), Faucon pèlerin (FAPE), Hirondelle bicolore (HIBI), Roitelet à couronne dorée (ROCD) et Grive fauve (GRFA)  

du 15 au 21:  Grue du Canada (GRCA), Bécassine des marais (BEMA), Grand Chevalier (GRCH), Plongeon huard (PLHU), Cormorant à aigrettes (COAI), Bihoreau gris (BIGR), Grimpereau brun (GRBR), Grive solitaire (GRSO), Bruant familier (BRFM), Bruant fauve (BRFA), Sturnelle de l'Est (STES) et Quiscale rouilleux (QURO)

du 22 au 30:  Macreuse à front blanc (MAFB), Grive à joues grises (GRJG), Foulque d'Amérique (FOAM), Mouette de Bonaparte (MOBO), Balbuzard pêcheur (BAPE), Petite Buse (PEBU), Martin-pêcheur d'Amérique (MPAM), Viréo à tête bleue (VITB), Hirondelle rustique (HIRU), Roitelet à couronne dorée (ROCR), Moqueur roux (MORO), Merlebleu de l'Est (MEES) et Bruant des prés (BRPR).


Les cris distinctifs du Pluvier kildir nous avisent en avril que les champs seront bientôt libérés de toute neige.
 

MAI


du 1er au 7:  Grèbe esclavon (GRES), Râle de Virginie (RAVI), Marouette de Caroline (MACA), Gallinule d'Amérique (GAAM), Maubèche des champs (MACH), Chevalier grivelé (CHGR), Petit Chevalier (PECH), Butor d'Amérique (BUAM), Troglodyte des forêts (TRFO), Paruline à couronne rousse (PACR), Paruline des pins (PAPI), Bruant à couronne blanche (BRCB) et Bruant des marais (BRMA) 

du 8 au 14:  Sarcelle à ailes bleues (SAAB), Macreuse à bec jaune (MABJ), Martinet ramoneur (MARA), Colibri à gorge rubis (COGR), Pluvier à collier (PLCO), Bécasseau minuscule (BEMI), Bécassin roux (BERO), Chevalier solitaire (CHSO), Sterne pierregarin (STPI), Hirondelle à ailes hérissées (HIAH), Hirondelle noire (HINO), Hirondelle des rivages (HIRI), Hirondelle à front blanc (HIFB), Troglodyte familier (TRFA), Moqueur chat (MOCH), Grive à dos olive (GRDO), Pic maculé (PIMA), Paruline à croupion jaune (PACJ), Cardinal à poitrine rose (CAPR), Passerin indigo (PAIN) et Goglu des prés (GOPR)

du 15 au 21:  Bécasseau variable (BEVA), Bécasseau semipalmé (BESE), Pioui de l'Est (PIES), Moucherolle à ventre jaune (MOVJ), Moucherolle des aulnes (MOAU), Moucherolle tchébec (MOTC), Viréo de Philadelphie (VIPH), Viréo aux yeux rouges (VIYR), Troglodyte des marais (TRMA), Grive des bois (GRBO), Paruline à collier (PACO), Paruline flamboyante (PAFL), Paruline tigrée (PATI), Paruline à tête cendrée (PATC), Paruline à poitrine baie (PAPB), Paruline à gorge orangée (PAGO), Paruline à flancs marron (PAFM), Paruline à calotte noire (PACN), Paruline à gorge noire (PAGN), Paruline des ruisseaux (PARU), Paruline du Canada (PACA), Paruline noir et blanc (PANB), Paruline à joues grises (PAJG), Paruline masquée (PAMA), Paruline jaune (PAJA), Paruline bleue (PABL),Bruant à gorge blanche (BRGB), Bruant vespéral (BRVE) et  Bruant de Lincoln (BRLI)

du 22 au 31:  Engoulevent d'Amérique (ENAM), Engoulevent bois-pourri (ENBP), Pluvier argenté (PLAR), Plongeon catmarin (PLCA), Petit Blongios (PEBL),  Héron vert (HEVE), Moucherolle à côtés olive (MOCO), Moucherolle des saules (MOSA), Grive à joues grises (GRJG), Jaseur d'Amérique (JAAM), Paruline obscure (PAOB), Paruline verdâtre (PAVE), Paruline rayée (PARA) et Passerin indigo (PAIN)
  


Autrefois commune, la Sturnelle des prés est l'une des espèces champêtres les plus recherchées dans les campagnes de Chaudières-Appalaches, de Portneuf et de Bellechasse. Son chant a été interprété par Roger T. Peterson comme disant "Spring is here again".

Je vous souhaite votre plus belle migration printanière à vie.

@ bientôt.


Le Vietnam à l'heure du Covid-19

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Non, je ne vous parlerai pas de statistiques. Tous les médias d'information le font mur à mur présentement et c'est bien comme ça. Juste partager avec vous notre expérience personnelle, à Anne et à moi, lors de notre voyage récent au Vietnam. D'abord, quelle idée bizarre, me direz-vous, que celle de nous déplacer vers l'Asie en pleine pandémie de coronavirus !  Pour comprendre cette décision, il faut nous reporter au moment de la prise de décision. D'abord, un voyage comme celui-ci demande une certaine planification et c'est ainsi que le tout a débuté alors que rien ne laissait présager quelque problème que ce soit au niveau de la santé planétaire. C'est ainsi que nous réservons le 14 août 2019 nos places pour faire partie d'un groupe de 6 personnes qui passera 22 jours au Vietnam du 6 mars au 27 mars 2020. Le reste du petit groupe est constitué d'un couple d'Américains et d'un autre de Suisses. Nous serons accompagnés d'un guide ornitho professionnel et d'un chauffeur durant toute la durée du séjour. Le tout sous la supervision de la compagnie Wildtour Co, Ltd, basée au Vietnam et opérée par des Vietnamiens. Je n'ai aucun doute sur la qualité des services qui seront offerts et l'avenir me donnera raison.

Environ un mois avant le départ, je contacte par courriel Bao Hoai Nguyen, notre guide attitré, et je lui demande si le Coronavirus pourrait causer un problème menant même à l'annulation de notre voyage au Vietnam. Après vérification, ce dernier me confirme que rien n'est changé. À ce moment-là, rien ne laisse présager la propagation exponentielle du virus qui suivra. Deux semaines avant le départ, après le désistement du couple d'Américains, Bao nous écrit pour nous offrir la possibilité de  canceller ou de remettre le voyage à une date ultérieure. Lui croit encore qu'il n'y aura aucun problème, mais l'offre nous est quand même offerte. À ce moment-là, 16 cas avaient été découverts dans le nord du Vietnam, dans la région d'Hanoi, mais tous avaient été soignés et annihilés. Notre périple débute dans le sud du pays, à Hô-Chi-Minh-Ville (anciennement Saigon), et il se termine à Hanoi, mais nous n'y serons que pour prendre le vol de départ vers le Québec le 27 mars. Donc, comme Bao ne voit pas de problème, nous nous disons que nous pouvons continuer et le couple Suisse fait de même. Et nous nous disons également que si jamais nous devions prolonger notre séjour là-bas, nous en profiterions pour explorer plus longuement le Vietnam. Le coût de la vie n'est pas élevé et les gens sont très amicaux. Nous étions prêts mentalement à l'éventualité de ne pouvoir quitter le pays tout-de-suite après la terminaison de notre périple, mais la réalité remettra les pendules à l'heure.



Pomatorhin à tête ardoise / Pomatorhinus schisticeps annamensis / White-browed Scimitar-Babbler. Réalisé le 12 mars 2020 à Di Linh, Vietnam.


Plus l'heure du départ approche et plus notre niveau d'anxiété monte. Le coronavirus se répand à la vitesse grand V, mais ce qui nous réconforte est le fait que le Vietnam a peu de cas, ils sont concentrés à Hanoi et ils sont tous sous contrôle. Mais ce sont les aéroports de transfert de vol que nous redoutons le plus. Nous nous procurons des masques N-95 et nous les mettrons lors de nos transferts. Notre cédule de vols pour le départ le 4 mars 2020 est la suivante: Dorval à Washington (USA), Washington à Doha (Qatar) et Doha à Hô-Chi-Minh-Ville (Vietnam).  Le premier segment est assuré par Air Canada, les deuxième et troisième par Qatar Airways. HEUREUSEMENT, nous avons fait affaires avec une agence de voyage, les Voyages Interconseil Inc, pour la réservation de nos billets. Pourquoi HEUREUSEMENT ?  Vous allez comprendre.

À cause de la disponibilité des vols internationaux, nous quittons de Dorval le 4 mars et nous revenons à Québec le 27 mars. Donc, nous décidons de prendre le premier autobus d'Orléans Express à 07h00, le 4 mars au matin. Au réveil, à 5h30, Anne prend ses courriels et nous apprenons que Air Canada a annulé le vol Dorval/Washington et, naturellement, aucune raison mentionnée et aucune alternative proposée. Mais qu'allons-nous faire ?  Nous vérifions si un autre vol au départ de Dorval pourrait nous amener à Doha (Qatar) pour rejoindre notre connexion sur le Vietnam. Il y a en effet un vol direct Dorval-Doha le jour même à 20h00. Si nous réussissons à le prendre, nous serons à temps pour le transfert prévu. Nous décidons donc de prendre l'autobus à l'intérieur duquel nous contacterons l'agence Interconseil Inc à son heure d'ouverture. Imaginez l'anxiété grandissante ! Nous envisageons la possibilité de revenir le jour même à Québec avec notre petit bonheur. Une petite balade en autobus Québec-Montréal en une journée grise et tristounette, rien de bien motivant.


Grive à tête orange / Geokichla citrina aurimacula / Orange-headed Thrush. Réalisé le 11 mars 2020 à Di Linh, Vietnam.

Agathe Dessemond, de Voyages Interconseil Inc, s'occupe de nous en championne et elle nous réserve deux beaux billets sur le vol du soir même vers Doha (Qatar), sans aucun frais additionnel. Wow ! L'inquiétude baisse de plusieurs crans. Le reste du périple se passe sans anicroche. À notre arrivée à Hô-Chi-Minh-Ville à 6h00 AM le 6 mars, un chauffeur nous attend à l'aéroport pour nous conduire à l'hôtel Victory où nous nous reposons en attendant la rencontre avec le reste du groupe prévue à 18h00 dans le lobby de l'hôtel.

Ah oui, en passant, Air Canada nous a fourni la raison de l'annulation du vol Dorval-Washington: "maintenance de l'appareil". Toute une raison pour s'en laver les mains sans avoir à faire face à des possibles réclamations. Qui est contre la vertu ? Nous ne pouvons, chers clients, mettre votre vie en danger. Nous pensons d'abord à vous, à votre sécurité. Ah OK, pour la suite de vos vols ? (Tu parles d'une question pas rapport !)   Ben....heu...

Anne l'a appris lorsqu'elle a contacté Air Canada afin de savoir s'il pouvait nous offrir une autre façon de nous rendre à Washington. La charmante dame à l'autre bout de la ligne a aussi expliqué que ce n'était pas à eux à trouver une alternative puisque c'est Qatar Airways qui les engageait pour rejoindre Washington. Il nous fallait donc contacter Qatar Airways. Tout un service à la clientèle, toute une préoccupation pour la clientèle !  Bravo Air Canada. Bravo. Et la dame, toujours aussi affable, a demandé à Anne à la fin de la conversation "Puis-je faire autre chose pour vous aider ?".



Le Vietnam à l'heure du Covid-19


6 mars 2020



À l'hôtel Victory, tous les préposés qui ont des contacts plus rapprochés avec la clientèle portent des masques. Cependant, les autres circulent sans masque. Sur la rue et dans les parcs, il est difficile de mettre une estimation en pourcentage, mais ce ne sont vraiment pas tous les gens qui portent des masques. Vu l'heure matinale de notre arrivée à l'hôtel, nous devons attendre qu'une chambre se libère. En attendant, nous nous rendons dans un grand parc municipal situé à seulement quelques minutes à pied. Nous y déambulerons une couple d'heures. Il y a des centaines de gens qui marchent, courent, jouent au badminton ou tout simplement socialisent comme si de rien n'était. D'autres suivent des cours de danse en plein air alors que des systèmes de sons portatifs assurent le tempo. C'est la vie "as usual". Nous ne sentons vraiment aucune inquiétude.


Moineau friquet / Passer montanus malaccensis / Eurasian Tree Sparrow. Réalisé au parc Tao Dan de Ho-Chi-Minh-Ville.

Nous rencontrons Bao et le couple Suisse à 18h00 au lobby de l'hôtel et nous nous rendons à pied dans un restaurant situé à deux minutes de l'hôtel. Ce restaurant est très populaire et il y a beaucoup de gens à l'intérieur. Un faible pourcentage portent des masques. Même l'homme qui vient prendre notre commande et la femme qui nous sert n'en portent pas. Agréable rencontre avec ceux qui nous accompagneront pour les prochaines journées. Bao est d'une grande gentillesse et les deux Suisses sont très sympathiques. Eux aussi à la retraite et heureux grand-parents de 6 petits-enfants. Ça nous ressemble pas mal. Ça promet.



7 mars 2020

 
Ce matin, nous partons vers 7h30 en direction du parc national de Nam Cat Tien. Nous l'atteignons après environ deux heures de route. Pour entrer dans ce parc, nous devons franchir un petit fleuve. Nous quittons donc notre véhicule avec nos bagages en mains pour prendre la traverse qui nous mènera de l'autre côté. Bao nous indique que nous reprendrons le véhicule dans trois jours seulement. Notre auberge se trouve directement dans le parc. Ceci nous plaît énormément. Le soir venu, nous réalisons que nous sommes le samedi soir. La fin de semaine attire naturellement sa horde de locaux qui viennent eux aussi profiter des installations du parc. Les asiatiques sont des personnes respectueuses des autres et le nombre plus grand de personnes ne nous dérange vraiment pas. Encore ici, nous ne sentons aucune pression concernant la Covid-19. Je vous rappelle que les seuls cas détectés au Vietnam jusqu'ici ne se retrouvent que dans le nord du pays.

Nos sorties ornitho se font après le déjeuner qui se situe aux environs de 5h30. Elles se continuent jusque vers 10h30. Nous faisons une pause à cause de la grande chaleur (près de 40°C avec un taux d'humidité élevé) et nous reprenons les activités vers les 15h00. Nous arrêtons vers les 17h00 et quelques fois nous faisons du "owling" avant le souper. Nous n'avons pas à aller bien loin puisque nous logeons directement dans le parc. Fantastique. Lorsque nous nous éloignons de quelques kilomètres de notre habitation, le parc fournit un véhicule ouvert avec chauffeur ce qui permet l'observation sans devoir quitter le véhicule si nous le désirons. Wildtour, la compagnie de Bao, entretient des caches le long du parcours proposé aux passionnés des oiseaux. C'est ainsi que nous profiterons de trois de ces caches dans le parc.



Bulbul de Finlayson / Pycnonotus finlaysoni eous / Stripe-throated Bulbul. Réalisé le 7 mars 2020 dans le parc national Nam Cat Tien.


Faisan prélat / Lophura diardi / Siamese Fireback. Réalisé le 08 mars 2020 dans le parc national Nam Cat Tien.



Shama à croupion blanc / Copsychus malabaricus macrourus / White-rumped Shama. Réalisé le 08 mars 2020 dans le parc national Nam Cat Tien.


Voici l'ancêtre de toutes les poules domestiques, Coq bankiva / Gallus gallus gallus / Red Junglefowl. Réalisé le 09 mars 2020 dans le parc national Nam Cat Tien.


Gobemouche d'Indochine /  Cyornis sumatrensis indochina /  Indochinese Blue-Flycatcher. Réalisé le 10 mars 2020 dans le parc national Nam Cat Tien.


C'est ainsi que nous passons les journées dans le parc Nam Cat Tien du 7 au 10 mars. Après le départ des touristes locaux le dimanche matin, le niveau de la circulation humaine baisse de façon drastique. Plutôt isolés dans ce beau parc, le temps passe très bien entre les expéditions, les moments de détente et les très bons repas servis au restaurant du parc. Encore là, peu de gens portent des masques et nous nous sentons bien loin du Covid-19. Mais nous ne pouvons faire autrement que de nous tenir bien au fait des développements de la propagation du virus. L'accès à internet est facile sur le site et Bao est le premier à s'enquérir de ce qui se trame dans le pays. Alors que nous n'en parlons pas lors des sorties, chaque repas est le moment d'échanges sur ce sujet et notre guide nous fait part d'une certaine inquiétude s'amplifiant peu à peu dans tout le pays. Wildtour a différents petits groupes comme nous qui nous précèdent dans le même itinéraire qui nous attend. Il sait donc en temps réel ce qui nous attend dans les journées qui viennent. Le 9 mars, il nous apprend que le parc national que nous devons visiter dans la région de Da Lat vient de fermer ses portes et que certains hôtels dans la ville où nous devons séjourner refusent de recevoir des touristes. Certains ont même été mis en quarantaine. Impensable pour nous de continuer le voyage plus vers le nord avec ce risque d'être mis en quarantaine à un endroit donné. Cependant, nous décidons de nous rendre jusqu'à Di Linh qui devait constituer notre prochain arrêt. Au lieu d'y demeurer une seule nuit, nous le ferons pour deux. Ceci nous donne le temps de contacter nos agences de voyage respectives afin qu'elles nous trouvent des billets de retour pour le 12 mars au soir à Hô-Chi-Minh-Ville.



10 et 11 mars 2020


Notre désir de continuer encore quelques jours est exacerbé par le fait que nous devrions découvrir des nouveaux habitats et une faune différente. Nous quittons la chaleur et l'humidité des basses-terres pour nous rendre en zone montagneuse où une température plus clémente, i.e. moins chaude et moins humide, nous attend. C'est aux environs de 1 000 mètres d'altitude que se feront les prochaines observations. La biodiversité est plus grande et elle garantit de très belles rencontres.



Brève bleue / Pitta cyanea willoughbyi / Blue Pitta. Réalisé le 11 mars 2020 à Di Linh, Vietnam.


Rossignol bleu (mâle) / Larvivora cyane cyane / Siberian Blue Robin. Réalisé le 11 mars 2020 à Di Linh.


Bulbul flavescent / Pycnonotus flavescens sordidus / Flavescent Bulbul. Réalisé le 11 mars 2020 à Di Linh.


Le 11 mars, nous recevons des nouvelles de nos agences de voyage respectives. Le couple Suisse a un vol le jeudi 12 mars en fin d'après-midi. Notre vol est planifié pour le vendredi 13 en milieu d'après-midi. Il est donc résolu de quitter vers les 10h00 le 12 pour nous rendre à l'aéroport pour nos compagnons et à l'hôtel Victory pour nous. À notre retour à l'hôtel, nous notons tout-de-suite que beaucoup plus de gens portent le masque. Il y a une nette différence avec la semaine dernière.



13 mars 2020



Nous appréhendons nos prochains transferts dans les aéroports de Hô-Chi-Minh-Ville, Taipeh (Taiwan), Vancouver et Montréal. Mais tout se passe très bien. Les aéroports sont peu fréquentés et les mesures de sécurité ne sont pas contraignantes, même du côté de l'Asie. Dans les avions, les agents de bord portent des masques en tout temps. Il est quand même intéressant (et inquiétant) de noter le degré de préoccupation qui décroit dans les aéroports à mesure que nous nous approchons du Québec. À Vancouver, quelques voyageurs portent des masques. À Montréal, peu de voyageurs portent des masques. De même dans l'autobus qui nous ramène enfin à Québec après 36 heures de déplacement entre le Vietnam et notre domicile.


En rétrospective, nous sommes contents d'avoir vécu l'expérience malgré les difficultés rencontrées. Dès notre décision de revenir au pays, il était clair que nous nous mettrions en "quatorzaine" volontaire afin de protéger nos proches d'une contamination possible au coronavirus. Nous avons fait ce qu'il fallait pour nous protéger le plus possible, mais rien n'est certain à 100%. Nous en sommes aujourd'hui à notre 9ième journée d'isolement sans aucun problème de santé apparent, mais j'ai bien l'impression que nous allons devoir continuer même après les 14 jours. En fait, nous en avons pour des mois avant de voir la situation se rétablir. Il faut oublier tous nos projets de sorties ou de voyages pour les mois qui viennent. Mais l'observation locale est tout-à-fait possible. Suffit de le faire en solo ou avec la personne avec qui nous partageons notre vie au quotidien. C'est ce que nous nous proposons de faire au cours de la migration printanière qui s'amorcera dans quelques semaines.


Merci de votre visite et @ bientôt. 


S'adapter pour survivre.

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La crise sanitaire vécue actuellement au niveau planétaire nous le démontre très bien: pour survivre, un être vivant doit s'adapter à toute nouvelle situation qui peut affecter son milieu de vie. Les êtres vivants ont ceci de particulier qu'ils sont continuellement en changement. Mon corps est différent présentement de ce qu'il était quand j'ai commencé à écrire ce billet, tout comme le vôtre et celui de tous les autres être vivants sur la planète. Et ce corps en perpétuelle évolution a su, au fil de ses années de vie, se protéger des dangers extérieurs que sont les virus, les bactéries ou les parasites en fortifiant son système immunitaire. Mais lorsqu'un virus mal connu de la science apparaît, comme la  Covid-19, il arrive qu'aucun remède ne soit disponible dans l'immédiat. Vue la dangerosité de ce virus et la vitesse fulgurante de sa propagation, il devient évident que des mesures exceptionnelles doivent être prises et le gouvernement du Québec le fait de façon magistrale. Sans tomber dans la démesure, des règles strictes de comportement social sont édictées et elles sont heureusement suivies par la grande majorité des citoyens. C'est bien clair, il faut éviter tout rassemblement social où la promiscuité procure inévitablement des contacts pouvant mener à la dispersion du virus. On demande de rester chez soi, de faire une "quatorzaine" obligatoire si on est de retour de voyage depuis peu. Notre préoccupation doit porter continuellement sur notre sécurité sanitaire et celle des autres personnes avec qui nous pourrions établir des contacts. Pour Anne et moi, dont la "quatorzaine" est terminée sans aucun signe de contamination à la Covid-19, il n'est pas question de rapprochement "social" avec la famille et les amis tant que l'avis de confinement ne sera pas levé. Par contre, nous nous réservons le droit de sortir de la maison pour profiter de la nature, en évitant bien entendu tout contact avec quiconque nous pourrions rencontrer ce faisant. C'est très clair et sans compromis.

Dernièrement, j'ai publié sur mon compte facebook la photographie d'une Bécasse d'Amérique que j'avais prise le 10 avril 2017 dans la région de Saint-Nicolas, près de la ville de Québec. Suite à cette parution, mon ami Daniel Gagné de Victoriaville m'a écrit pour mentionner qu'il avait entendu la veille au soir au moins quatre bécasses près de chez lui. Le 28 mars 2020 correspondant à la fin de notre confinement volontaire (devenu obligatoire par la suite par le gouvernement) de quatorze jours, nous avons décidé d'aller vérifier si la bécasse était arrivée dans notre région. Anne en a repéré à deux endroits différents et c'est au deuxième endroit que nous avons été en mesure de prendre les photos qui vont suivre. En examinant les photos, ça m'a rappelé comment, à l'instar de tous les autres êtres vivants, la bécasse est si bien adaptée à son style de vie.

Habitat et adaptation du plumage

Si vous désirez trouver une espèce spécifique dans la nature, rendez-vous dans son habitat de prédilection et ouvrez l'oeil. Une consigne simple me direz-vous, mais dans le cas de la bécasse, la recherche la plus exhaustive n'équivaut pas toujours à la détection de l'oiseau. Elle établit sa niche écologique dans les forêts humides mixtes ou à feuilles caduques avec des ouvertures éparses (40% de la surface de survie semble être minimale). De préférence dans les jeunes forêts et les terres agricoles abandonnées liées à la forêt; souvent des zones à couverture végétale herbacée. Tôt au printemps, au retour de sa migration, elle est principalement crépusculaire et nocturne, mais elle doit se nourrir de jour pour refaire le plein d'énergie. C'est un oiseau qui se déplace peu et très lentement. Il recherche les zones dégagées de neige. Son plumage est cryptique i.e. qu'il se marie très bien aux feuilles mortes et aux végétaux qui tapissent le sol des sous-bois.

Lorsque Anne repère le premier individu, nous sommes en train de déambuler très lentement en auto sur une route secondaire. Je recule lentement l'auto et je vois à mon tour l'oiseau sur ma droite lorsque nous arrivons à sa hauteur. Je recule un peu plus et nous observons l'oiseau avant de sortir lentement de l'auto. Une fois rendu au niveau de l'oiseau, nous le cherchons à l'oeil nu, mais impossible de le retrouver. Nous scrutons les environs à la jumelle, sans plus de succès. Nous ne bougeons pas. Nous nous trouvons à environ cinq mètres de l'endroit où nous avons d'abord localisé l'oiseau. Nous nous disons qu'elle a dû se déplacer au sol ou s'envoler pendant que nous sortions du véhicule. Nous avons tellement fait attention pour ne pas effrayer la bécasse que nous l'avons quittée des yeux pendant une bonne dizaine de secondes. Et alors que nous cogitons sur les possibilités, voilà qu'elle s'envole devant nous et qu'elle s'éloigne en forêt accompagné d'un sifflement produit par ses ailes courtes et rigides. En fait, ce sont les 3 primaires externes qui produisent ce sifflement lorsque l'oiseau décolle brusquement de terre ou lorsqu'il exécute ses envolées lors de la parade nuptiale. Nous sommes pour le moins confondus et grandement déçus de notre incapacité à la repérer.  

Il faut vraiment être attentif pour trouver une Bécasse d'Amérique immobile sur un lit de feuilles mortes. Photo prise le 28 mars 2020 à Leclercville, comté de Lotbinière, Québec.


Alimentation et adaptation du bec


Quand ils sont disponibles, les lombrics (vers de terre) forment de 68 à 86% de sa diète. La bécasse peut ingurgiter deux fois son poids en vers de terre sur une période de 24 heures. Elle complète avec des diptères, des coléoptères, des hyménoptères, des lépidoptères, des limaces, des araignées et d'autres arthropodes. Elle va plus rarement ingurgiter des matières végétales. Elle diversifie sa diète lorsque la terre est trop gelée au printemps ou lorsqu'elle est trop sèche et compactée au cours de ou à la fin de l'été. Elle utilise trois façons de se nourrir. Elle peut enfouir son long bec à l'aveugle dans la terre meuble, elle peut voir, chasser et capturer des proies qui se déplacent à l'air libre ou elle peut soulever la végétation morte au sol afin de s'y nourrir des matières vivantes qui y ont trouvé abri.

Son long bec est un outil de haute technologie, car il allie à la fois la rigidité, la flexibilité et la sensibilité. Rigide, il peut pénétrer la terre afin d'y déloger des proies qui ne pourraient être atteints d'autres façons.  Flexible est la mandibule supérieure qui peut s'écarter pour pincer les proies sans devoir ouvrir tout le bec, autant au-dessus qu'en dessous du sol. Et le nec plus ultra de cet appendice est la présence de récepteurs nerveux à sa terminaison qui peuvent détecter la présence d'une proie sans même la voir. Et voilà pour la sensibilité.



La rigidité et la forme de son bec lui permet de s'enfoncer facilement dans le sol meuble.
     
  
La flexibilité de sa mandibule supérieur lui permet de pincer une proie sans devoir ouvrir complètement le bec. Ce caractère est de première importance quand le bec est enfoui complètement sous la terre.
 

Les vers de terre constituent de 68 à 86% de sa diète. Grâce à des récepteurs nerveux présents au bout du bec, la bécasse peut détecter les proies sous terre sans les voir.


Une autre adaptation du bec pour permettre la recherche de proies bien enfouies se remarque au niveau des narines. Ces dernières sont situées très haut sur la mandibule supérieure, à égalité avec la commissure du bec. L'image suivante montre ce trait.



Le positionnement des narines permet à l'oiseau de bien respirer après qu'il ait enfoui son bec dans le sol.


Adaptation au niveau du positionnement des yeux


La dernière photo montre également un autre trait morphologique très important. Les yeux sont placés hauts et vers l'arrière du crâne, près de la nuque. C'est certain que la vision binoculaire frontale, telle que les humains la connaissent, est impossible pour la bécasse, mais est-elle forcément handicapée pour autant ? Elle n'a pas besoin de voir très près en avant d'elle car son bec sensible lui permet de trouver de quoi se nourrir. Par contre, lorsqu'elle est occupée à se nourrir avec le bec bien planté dans le sol, il est important pour elle de bien voir tout ce qui l'entoure y compris les dangers qui pourraient provenir de l'arrière, au-dessus et de chaque côté. Le hibou, dont les yeux sont situés vers l'avant de sa tête, a un champ frontal total d'environ 60-70 °;cependant, les hiboux peuvent faire tourner leur tête très rapidement d'environ 270 °, ce qui compense leur vision monoculaire insuffisante.La bécasse, grâce à ses yeux situés près du sommet de la tête, peut voir de façon binoculaire vers l'arrière et vers le haut ainsi que vers l'avant et vers le haut.Son champ monoculaire est de près de 180° de chaque côté. Oui, la bécasse voit très bien et ça ajoute à la difficulté de la surprendre.

J'ai essayé de trouver dans la littérature une explication au balancement de tout le corps qui accompagne ses déplacements lorsqu'elle est en recherche de nourriture. Personnellement, j'ai tendance à voir un rapport entre ces mouvements, autant latéralement que verticalement, avec le besoin de focaliser sur son environnement. La vision binoculaire est obligatoire dans l'estimation précise des distances. Pour vous le prouver, regardez un objet près de vous. C'est facile d'estimer la distance qui nous sépare de lui parce que nous avons deux angles différents de vision qui permettent au cerveau de la calculer instantanément. Ça se fait naturellement. Par contre, regarder maintenant le même objet, mais en fermant un oeil. Oups ! Petit problème. Beaucoup plus difficile maintenant. On peut comparer ce comportement avec celui des petits rapaces comme le Faucon émerillon ou la Crécerelle d'Amérique, avec celui de certains strigidés qui contorsionnent leur tête de multiples façons ou avec d'autres limicoles comme les chevaliers. En bougeant rapidement leur tête de bas en haut ou de chaque côté, ils peuvent observer la même image sous différents angles et leur cerveau enregistre les données et effectue les bons calculs.

J'espère que ce billet aura su vous plaire. Je vous invite à suivre toutes les règles de sécurité qui s'imposent vu la situation exceptionnelle que nous vivons présentement. Éviter tout contact rapproché avec les autres humains et restez chez vous au maximum. Cependant, si vous décidez de sortir, faites le de façon responsable. Demeurez dans votre véhicule le plus possible et lorsque vous sortez à l'extérieur pour une petite randonnée, assurez-vous de ne pas être un vecteur de contamination. Pas de repas au restaurant, pas d'arrêt dans les dépanneurs. Apportez avec vous ce qu'il faut et tout ira bien.

@ bientôt.


      

Mars et Avril 2020 en temps de pandémie

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Depuis le tout début du confinement édicté par la santé publique, la nature a retrouvé une quiétude qu'elle connaissait dans les années 50.  Moins de trafic automobile, moins de trafic humain, moins de bruit, moins de polution... tout un répit. Malheureusement, les populations d'oiseaux (toutes espèces confondues) ont périclité de façon alarmante au cours des dernières 70 années. Je vous présente des photographies d'espèces rencontrées lors de sorties faites en tout respect des consignes de santé sociale. J'ai bien hâte que les régions fermées ouvrent à nouveau. Le Québec recèle des endroits extraordinaires pour l'observation de la nature. Je m'ennuie particulièrement du Bas-Saint-Laurent.

19 mars 2020

 

Pygargue à tête blanche (adulte) / Haliaeetus leucocephalus washingtoniensis / Bald Eagle

 

28 mars 2020

 

Bécasse d'Amérique / Scolopax minor / American Woodcock

 

31 mars 2020

 

 
Buse à épaulettes / Buteo lineatus lineatus / Red-shouldered Hawk
 

31 mars 2020

 

Bec-croisé bifascié (mâle) / Loxia leucoptera leucoptera / White-winged Crossbill

 

06 avril 2020

 

Merle d'Amérique (mâle) / Turdus migratorius migratorius / American Robin

 

11 avril 2020

 

Dindon sauvage (mâle et femelles) / Meleagris gallopavo silvestris / Wild Turkey

 

11 avril 2020

 

Gélinotte huppée / Bonasa umbellus togata / Ruffed Grouse

 

15 avril 2020

 

Moucherolle phébi / Sayornis phoebe / Eastern Phoebe

 

16 avril 2020

 

Troglodyte des forêts / Troglodytes hiemalis hiemalis / Winter Wren

 

20 avril 2020

 

Roitelet à couronne dorée (mâle)  / Regulus satrapa satrapa / Golden-crowned Kinglet

 

21 avril 2020

 

Raton laveur / Procyon lotor / Raccoon

 

21 avril 2020

 

Oie des neiges / Chen caerulescens atlantica / Snow Goose

 

24 avril 2020

 

Paruline des pins (mâle) / Setophaga pinus pinus / Pine Warbler

 

24 avril 2020

 

Carouge à épaulettes (mâle) / Agelaius phoeniceus phoeniceus / Red-winged Blackbird

 

26 avril 2020

 

Bruant à gorge blanche / Zonotrichia albicollis / White-throated Sparrow

 

26 avril 2020

 

Canard colvert (femelle) / Anas platyrhynchos platyrhynchos / Mallard
 
@ bientôt.




Des oiseaux au Domaine-Joly-de-Lotbinière

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Quel site extraordinaire que ce Domaine-Joly-de Lotbinière (DJL) pour favoriser la contemplation et la découverte des beautés naturelles ! Il est reconnu pour son souci de perpétuer l'histoire au temps des seigneurs, pour ses grands jardins de fleurs, pour ses Noyers noirs et pour l'accès privilégié qu'il permet au grand Fleuve Saint-Laurent. En parcourant ses sentiers forestiers ou ses allées piétonnières savamment positionnées, le visiteur traverse une diversité impressionnante d'habitats différents pour des lieux si restreints. Quel endroit peut se vanter d'avoir un fleuve, des plans d'eau aménagés, des milieux ouverts, des jardins fleuris, une forêt mixte, un milieu humide, une érablière... le tout réparti sur trois plateaux éloignés en altitude d'une vingtaine de mètres les uns des autres. Et qui dit habitats différents dit biodiversité accrue.

Un administrateur du site m'a fait une offre que je pouvais difficilement refuser soit d'écrire une série de billets sur les oiseaux vedettes qui nichent sur le site. La très grande majorité nous quitte à l'automne pour nous revenir en mai afin d'y établir un territoire, y nicher et assurer ainsi la pérennité de l'espèce. C'est ainsi que je mettrai en ligne sur mon blogue, ainsi que sur les différents média du DJL, de courts billets sur ces bijoux ailés qui ajoutent la beauté des sons à celle des images.

En exergue, je voudrais vous présenter une vue aérienne du site telle que présentée sur Google Earth. À cette prise aérienne, j'ai ajouté différents points utiles pour la découverte d'espèces spécifiques lors de vos randonnées futures sur le site. J'indiquerai ces points selon l'espèce décrite.


Vue aérienne du site du Domaine-Joly-de-Lotbinière

  • Zone intertidale: zone entre les marées les plus hautes et celles les plus basses.
  • Plateau # 1: plateau au niveau du fleuve contenant une forêt riparienne (1), des champs ouverts, des grands pins et une plantation de Noyers noirs (2).
  • Plateau # 2: plateau central du domaine avec le bâtiment principal (3), les jardins fleuris (4), des plans d'eau aménagés (5) et la maison du jardinier (6). Ce plateau est environ une vingtaine de mètres plus élevé que le plateau # 1 et une vingtaine de mètres plus bas que le plateau # 3.
  • Plateau # 3: grande érablière avec des sentiers bien balisés qui passent par des zones humides et une zone coniférienne.

Malgré ces altitudes très peu marquées, vous découvrirez en lisant les billets qui suivront que des espèces s'observent plus sur un plateau que sur les autres. Bizarre me direz-vous ? Pas tant. Si cette réalité s'observe dans une zone aussi restreinte, imaginons l'impact négatif que la déforestation a sur la biodiversité à l'échelle mondiale.

Les milieux naturels ont beaucoup été chamboulés depuis les années 50 et le cheptel animalier a subi des baisses catastrophiques de ses populations allant jusqu'à 95% pour des espèces fréquentant les milieux ouverts. Catastrophiques et irrécupérables vu l'ardeur que l'Homme met à détruire les habitats considérés "inutiles" aux besoins oppressants exacerbés par la mondialisation. Ce qui s'observe à l'échelle mondiale, s'observe nécessairement (et malheureusement) à l'échelle locale.

Merci à toute l'équipe du domaine d'ajouter un plus à toute cette beauté en aménageant intelligemment ce site tout en préservant la nature telle qu'elle est. 

Pour en savoir plus sur le Domaine-Joly-de-Lotbinière. 


@ bientôt.
 

L'oiseau acériculteur

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C'est à partir du mois de mars que reviennent progressivement NOS oiseaux migrateurs. La pluie, les écarts de températures marquées entre le jour et la nuit et les rayons de plus en plus ardents du soleil auront bientôt réussi à faire disparaître toute trace de l'hiver. La végétation, atrophiée depuis de longs mois sous un linceul blanc, nous montre sa résilience à travers ces pousses végétales qui surgissent un peu partout autant du sol que des branches des arbres et des arbustes. La sève engourdie par les grands froids se remet à circuler. Le phénomène de la coulée de la sève est étroitement lié à la température de l’air. Des conditions de gel la nuit suivies de températures plus élevées pendant le jour sont indispensables. La coulée se déroule en deux phases : une phase d’absorption, qui a lieu pendant les nuits froides (au minimum -5oC), et une phase d’exsudation, qui se déroule lors du réchauffement des températures. La sève est attirée vers le sommet des arbres lorsque les branches les plus exposées au froid gèlent. Au moment où la température passe au-dessus du point de congélation (environ 5oC), la sève redevient liquide et descend par gravité vers le bas de l’arbre.

En résumé, lors du dégel, au printemps, l’érable transforme l’amidon en sucre. Le sucre se mélange avec l’eau absorbée par les racines de l’érable et sucre légèrement sa sève. Et voilà arrivé le populaire temps des sucres. Les acériculteurs entaillent les érables afin de recueillir la sève qui sera bouillie à différentes températures pour obtenir tantôt du sirop, tantôt de la tire ou tantôt du sucre d'érable. Un délice incomparable pour les bibittes à sucre que nous sommes tous à au moins un moment donné de nos vies. Mais il n'y a pas que les humains qui profitent de la manne printanière. À la fin avril, une balade dans le secteur de l'érablière au Domaine Joly-de-Lotbinière nous permet d'entendre et de voir un oiseau revenu depuis peu de ses quartier d'hiver situés plus au sud. Il s'agit du Pic maculé / Sphyrapicus varius / Yellow-bellied Sapsucker.


Le mâle du Pic maculé est reconnaissable à sa gorge rouge (la gorge est blanche chez la femelle) et à son plumage plus contrastant  que celui de la femelle.


En fait, nous n'avons pas besoin de l'entendre ni de le voir pour savoir s'il est présent ou non dans un milieu donné. Il laisse des artéfacts ostensibles de son passage sur le tronc des arbres, des artéfacts non pas juste permanents, mais qui prennent de l'expansion avec le temps.  Il a cette particularité de forer dans le tronc des séries de petits trous qui traversent l'écorce de l'arbre pour atteindre le phloème, ce tissu conducteur de la sève élaborée. Dans un premier temps, ces trous, appelés puits de sève, permettent à l'oiseau d'absorber un liquide hautement nutritif. Ils sont creusés en série et de façon très ordonnée, voire symétrique. Les cicatrices imprimées dans l'écorce s'agrandissent à mesure que l'arbre grossit. Les petits trous bien ronds à l'origine, s'élargissent, se déforment et deviennent oblongs avec les années. 


Exemple de puits de sèves. Les différentes formes de ces trous nous démontrent les plus anciens (plus grands et oblongs) versus les plus récents (plus petits et bien ronds).



Aux États-Unis, des études (McAtee, 1926) ont démontré que le Pic maculé peut agir ainsi sur au moins 258 espèces d'arbres, d'arbustes et de vignes. Oui, cette action peut provoquer un affaiblissement ou la mort de certains arbres ou causer des imperfections dans la culture de bois d'œuvre. Mais cette préoccupation est beaucoup moindre au Québec alors que l'oiseau ne passe que la moitié de l'année avec nous. Ces puits ne sève peuvent servir à au moins 32 autres espèces nord-américaines tels les colibris, roitelets, sittelles, parulines, jaseurs et fringillidés. Ces espèces viennent se sustenter de sève, mais également des insectes attirés par le sucre et emprisonnés dans le liquide gluant. Le pic offre également un approvisionnement alimentaire à d'autres oiseaux qui ne peuvent pas ingurgiter de sève.De nombreux insectes sont attirés par le fluide sucré suintant et ils viennent s'en nourrir: papillons, mites, coléoptères, frelons, mouches des fruits et autres mouches.Certains d'entre eux peuvent se rassembler dans les puits de sève ou former des nuages dans l'air autour d'eux, ce qui attire les insectes mangeurs d'insectes ainsi que les oiseaux insectivores que sont les moucherolles, les viréos et certaines parulines.

Une autre particularité de ce pic est sa façon de tambouriner qui est très caractéristique. Alors que les pics réalisent un tambourinement à un rythme régulier, en cascade (toc.toc.toc.toc.toc.), celui du Pic maculé retient plutôt du code morse (toc.toc.toc...toc...toc...toc) et il ralentit à la fin. Le tambourinement est un élément important dans l'établissement d'un territoire de reproduction. En plus d'indiquer sa présence auprès d'une possible partenaire, il indique aux autres mâles qu'il compte bien défendre bec et ongles cette zone particulière.

@ bientôt.



Les moucherolles du Domaine Joly-de-Lotbinière (DJL)

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Les moucherolles sont de petits passereaux, en général plus petits que le Moineau domestique. Ce sont des insectivores qui se nourrissent essentiellement d'insectes volants, mais aussi d'insectes rampants ainsi que d'autres arthropodes comme les araignées. Au Québec, les neuf différentes espèces habituellement rencontrées appartiennent toutes à la famille des tyranidés. Elles partagent le même mode de chasse. Bien installées sur une perche, elles peuvent demeurer de longs moments immobiles, ne bougeant que la tête pour détecter des insectes volants qui passeraient à portée d'un vol court et rapide. Une fois la proie repérée, l'oiseau s'envole, attrape l'insecte et revient se percher sur la même branche ou tout près. Cette méthode de chasse très caractéristique peut expliquer la robe très sobre que portent ces oiseaux insectivores. Des couleurs trop éclatantes seraient néfastes pour ces oiseaux qui pourraient alors se faire trop facilement repérer autant par leurs proies que par leurs prédateurs.

À la fin-mars ou au début-avril, la première espèce à se présenter au DJL est le Moucherolle phébi / Sayornis phoebe / Eastern Phoebe. Si sa livrée brunâtre lui permet de passer inaperçu, il en est autrement lorsqu'il émet le cri qui lui a valu son nom: un "phé..bi" dont le "bi" est légèrement tremblotant. Il affectionne la proximité de l'eau et il construit son nid en dessous de la structure des ponts qui enjambent les rivières. Il l'installe aussi sur les cadres de portes ou les pièces de bois horizontales des différentes bâtisses environnantes. Ceci leur permet de se tenir à l'abri des intempéries (grand vent et pluie). Voilà qui explique pourquoi on observe cette espèce tout autour de la bâtisse principale du domaine. À ma connaissance, l'espèce est présente depuis plusieurs décennies à cet endroit. Une autre caractéristique aidant à son identification est le mouvement nerveux de la queue qu'il exécute lorsqu'il est perché.


Moucherolle phébi / Sayornis phoebe / Eastern Phoebe



Moucherolle phébi / Sayornis phoebe / Eastern Phoebe


En 1804, un Moucherolle phébi devint le premier oiseau à porter une bague en Amérique du Nord. John James Audubon attacha des fils argentés à la patte de cet individu de façon à suivre son retour dans les années subséquentes.

La mi-mai souligne l'arrivée d'un autre moucherolle de petite taille au DJL, le Moucherolle tchébec / Empidonax minimus / Least Flycatcher. Il se différencie du Moucherolle phébi par sa couleur plus grisâtre, ses deux bandes alaires plus évidentes et le cercle oculaire bien apparent. Comme pour bien des moucherolles, c'est son cri qui le trahit immédiatement. Il émet un "tché-bec" bref, sonore et répétitif. Il accompagne chaque cri par un mouvement nerveux de la queue. Il s'observe principalement sur le plateau no 2 au DJL, ainsi que dans l'érablière située au plateau no 3. Les différentes espèces de moucherolles sont très territoriales autant sur leur territoire de reproduction qu'en dehors. Chaque espèce est très agressive et envers toutes les autres espèces de moucherolle, c'est tolérance zéro. Pourtant le Moucherolle tchébec peut à l'occasion tolérer la présence d'un autre congénère.


Moucherolle tchébec / Empidonax minimus / Least Flycatcher



Moucherolle tchébec au nid en juin 2012


Les deux dernières espèces de moucherolles nichant sur le site du DJL arrivent aussi en mai, environ une semaine plus tard que le Moucherolle tchébec. Il s'agit du Pioui de l'Est / Contopus virens / Eastern Wood-Pewee et du Tyran huppé / Myiarchus crinitus / Great Crested Flycatcher.  Les deux espèces sont forestières et fréquentent souvent les érablières d'où leurs présences plus fréquentes au plateau no 3 du site du domaine. Il est cependant possible de voir et d'entendre les deux espèces peu importe où on se situe sur le site. Il s'agit de tendre l'oreille car, comme tout bon moucherolle, les deux sont vocaux et leurs cris sont caractéristiques et ils portent loin.

Si ce n'était de son sifflement fluctuant et aigu (d'où il tire son nom) "pi-ou-IIIII", le pioui passerait la plupart du temps inaperçu. Il se nourrit d'insectes dans la strate supérieure des arbres et sa petitesse, ainsi que sa couleur terne, font qu'il est difficile à repérer. N'oublions pas son mode de chasse particulier qui comporte peu de déplacement. Bien perché sur une branche pendant de longs moments, il poursuit une proie volante qui passe trop près et il revient se percher au même endroit. Il faut donc être très attentif si on veut l'observer. Une étude a démontré qu'il peut accomplir une moyenne de 68 envolées par heure lorsqu'il nourrit ses jeunes. Il se différencie du Moucherolle phébi par son cercle oculaire et ses bandes alaires très faibles ainsi que par sa tête nettement plus pointue. Les deux ont environ la même taille.


Pioui de l'Est / Contopus virens / Eastern Wood-Pewee.

Le plus grand des moucherolles présents au DJL est le Tyran huppé / Myiarchus crinitus / Great Crested Flycatcher. Plus gros que ses cousins, il n'en demeure pas moins difficile à observer car il vit dans la canopée des arbres. Lui aussi y va d'acrobaties aériennes pour attraper ses proies. Son cri distinctif ressemble à un sifflet d'arbitre: un "prrrit" roulé, fort et sec qu'il peut répéter en cascades s'il est vraiment excité. À l'instar des autres tyranidés, il est agressif et un rien l'énerve. D'où ses cris souvent entendus qui comprennent également un "ouip". À noter la huppe ébouriffée, la tête foncée ainsi que le haut de la poitrine grisâtre qui tranche nettement avec le jaune du ventre. En vol, le roux des ailes et de la queue est très apparent. Le Tyran huppé est le seul de nos tyrans au Québec qui nichent dans des cavités naturelles ou dans des nichoirs et il a la particularité d'apporter une ou des mues de couleuvre à son nid.


Tyran huppé / Myiarchus crinitus / Great Crested Flycatcher



@ bientôt.



Des oiseaux en pandémie (Avril 2020).

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L'humanité connait présentement une situation cauchemardesque et l'issue positive à cette calamité demeure encore et toujours entre les mains des chercheurs qui devront trouver le vaccin qui permettra de s'en sortir un jour.  Qui aurait cru, il y a moins d'une année, que l'activité humaine, tout autour de la planète, serait mise sur pause par un organisme invisible à l'oeil humain. Un coronavirus apparu à la fin 2019 en Chine et qui a été nommé COVID-19. Sans doute le nom le plus mentionné quotidiennement sur toutes les plateformes de nouvelles à travers le monde.

À notre retour du Vietnam, à la mi-mars 2020, nous avons fait le confinement de 14 jours, tel que recommandé par les services de santé publique. Nous nous sommes alors demandés s'il était acceptable socialement et moralement de reprendre nos activités ornithologiques. Nous sommes venus à la conclusion que nous pouvions le faire à condition de n'avoir aucun rapprochement avec qui ce soit lorsque nous étions hors de la maison. Aucun arrêt dans des endroits publics, aucune visite chez des connaissances ou de la parenté. Le fait de sortir de la maison, de circuler en automobile sans contacter personne et de revenir à la maison quelques heures plus tard, ne nous apparaissait vraiment pas problématique. C'est ainsi que le mois d'Avril a été le début de notre printemps ornithologique en période pandémique. Voici des rencontres faites lors de nos sorties.


Les premières observations du Merle d'Amérique / Turdus migratorius migratorius / American Robin  dans ses plus belles couleurs est pour moi le signe que le printemps est véritablement arrivé. Réalisé le 6 avril 2020 dans le comté de Portneuf.


L'Urubu à tête rouge / Cathartes aura septentrionalis / Turkey Vulture est un rapace charognard de plus en plus abondant au Québec. Il nous quitte habituellement en octobre pour revenir à la fin mars. Réalisé le 6 avril 2020 dans le comté de Portneuf.


La diminution drastique du trafic automobile au début de la pandémie a eu comme conséquence que les oiseaux et les animaux s'approchaient plus près de la route. Ce mâle de Dindon sauvage / Meleagris gallopavo silvestris / Wild Turkey fait la roue devant deux femelles qui semblent plus ou moins intéressées. Réalisé le 11 avril dans le comté de Lotbinière.


Le plumage de la Gélinotte huppée / Bonasa umbellus togata / Ruffed Grouse est cryptique i.e. qu'il est composé de couleurs et de marques qui permettent à l'oiseau un camouflage parfait avec son environnement. Une autre espèce qui s'est montrée davantage sur les bords de route à cause de l'amoindrissement significatif du trafic. Réalisé le 11 avril dans le comté de Lotbinière.

Le confinement lors du début de la pandémie a fait baisser la pollution sonore à un niveau qui me rappelait celui des années '60. Le moindre chant ou cri d'un oiseau pouvait être entendu à de grandes distances. Ceci a été bénéfique pour la communication entre les oiseaux eux-mêmes et celle entre les oiseaux et les ornithologues. Le chant faible et court du Moucherolle phébi / Sayornis phoebe / Eastern Phoebe en est un bon exemple. Réalisé le 15 avril dans le comté de Portneuf.

Le chant caractéristique du Bruant à gorge blanche / Zonotrichia albicollis / White-throated Sparrow a tôt fait d'envahir l'espace sonore de nos forêts dès son arrivée en avril. Réalisé le 15 avril dans le comté de Portneuf.

Le mâle du coloré Pic maculé / Sphyrapicus varius / Yellow-bellied Sapsucker est très territorial dès son arrivée sur son site de nidification. Son tambourinement est entendu avec régularité dans les boisés où il nichera. Réalisé le 16 avril dans le comté de Lotbinière.

Voici le Troglodyte des forêts / Troglodytes hiemalis hiemalis / Winter Wren, véritable petit lutin qui ne se montre que rarement. Il est minuscule et il affectionne la canopée des grands conifères pour faire entendre son chant énergique. Lui aussi très territorial au début du printemps, il suffit de produire des chuintements pour le faire s'approcher. À cette époque de l'année, il est curieux et agressif. Réalisé le 16 avril dans le comté de Lotbinière.


Qu'il est adorable ce petit Roitelet à couronne dorée / Regulus satrapa satrapa / Golden-crowned Kinglet ! Et très résilient aussi. Même si nos hivers québécois peuvent être très rigoureux, il peut arriver que quelques individus restent avec nous quand même. Ils accompagnent alors les petits groupes de mésanges. La vague migratoire en provenance du nord des États-Unis nous arrive habituellement en avril, alors qu'il peut rester encore de la neige au sol et des plans d'eau glacés. Réalisé le 20 avril dans un parc de la ville de Québec.


L'Oie des neiges / Anser caerulescens / Snow Goose en provenance de la côte atlantique, où elle a passé l'hiver, fait des arrêts le long de la rive sud du fleuve où le scirpe est abondant et accessible à marée basse. Il n'est pas rare d'être témoin de groupes comprenant plusieurs milliers d'individus. Cette scène a été croquée à Saint-Antoine-de-Tilly, comté de Lotbinière, le 21 avril.


Alors que des canes de Canard colvert / Anas platyrhynchos platyrhynchos / Mallard sont déjà assises sur leur nid respectif, d'autres doivent subir les assauts incessants des mâles en rut. C'est un temps intéressant pour être témoin des comportements nuptiaux des différentes espèces d'anatidés, autant du côté des plongeurs que des barboteurs. Réalisé le 24 avril près de la ville de Québec.

 

La Paruline des pins / Setophaga pinus pinus / Pine Warbler est l'une des premières parulines à arriver à la fin avril. Son trille faible et vacillant nous permet de la repérer alors qu'elle se tient dans la canopée des conifères. Elle est très curieuse et des bruits de bouche peuvent l'inviter à s'approcher de nous juste pour voir l'origine de ces sons bizarres. C'est immanquable. Réalisé le 24 avril dans le comté de Portneuf.

 

Le Merlebleu de l'Est / Sialia sialis sialis / Eastern Bluebird est sans contredit l'une des espèces les plus convoitées au printemps par les ornithologues en quête de nouveaux arrivants colorés. Le merlebleu ne l'a pas eu facile dans les années '50. La disparition progressive des piquets de cèdre qui lui procuraient des perchoirs et des sites de nidification, la compétition de plus en plus grande des autres sites avec les moineaux et les étourneaux sont deux facteurs ayant contribué à son déclin. Réalisé le 24 avril dans le comté de Portneuf.  

Ça faisait des décennies que je n'avais pas repéré autant le Bruant vespéral / Pooecetes gramineus gramineus / Vesper Sparrow dans le comté de Lotbinière. Comme pour bien des bruants, c'est son chant qui permet de connaître sa présence. Le chant du vespéral n'est pas très énergique et il peut facilement échapper à l'attention s'il y a trop de bruits dans les environs. C'est l'une des plus belles découvertes pour moi en cette période de pandémie. Réalisé le 25 avril dans le comté de Lotbinière.

Le Fuligule à collier / Aythya collaris / Ring-necked Duck est le premier canard plongeur du genre Aythyaà se présenter au printemps. C'est un canard qui préfère de beaucoup l'eau douce et il est normal d'en observer sur les petits plans d'eau dans les parcs urbains. Réalisé le 26 avril dans la ville de Québec.


@ bientôt...au mois de mai.

   

Des oiseaux en pandémie (Mai 2020).

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Voilà un mois et demi que la pandémie sévit sur l'ensemble de la planète. De plus en plus de cas, de plus en plus de décès et la conviction de plus en plus forte que nous sommes au début d'une grande noirceur. Tellement de questions sans réponse devant un ennemi inconnu jusqu'alors. Les spécialistes de la santé à l'échelle mondiale se liguent pour trouver des solutions, pour établir des marches à suivre afin de limiter la propagation de la maladie. Les frontières se ferment entre les pays et des zones sont établies puis fermées par les services publiques. Nous sommes confinés à des régions spécifiques et des barrages policiers empêchent les récalcitrants de se promener dans certaines d'entre elles. C'est ainsi par exemple, qu'au Québec, il faudra attendre au 18 mai avant que nous puissions nous rendre dans le Bas-Saint-Laurent.

Nos incursions dans les régions permises se continuent, mais nous dépassons rarement un rayon d'une quarantaine de kilomètres de la maison. Voici un échantillonnage de nos découvertes.

 

Une autre visite à la Base de Plein Air de Sainte-Foy me fait découvrir un mâle de Fuligule à collier / Aythya collaris / Ring-necked Duck qui a été rejoint par sa femelle. Même si le couple se forme rapidement, il ne nichera pas ici, mais il choisira plutôt un plan d'eau, lac ou étang, plus au nord. Réalisé le 5 mai.

  

Le Pic flamboyant / Colaptes auratus luteus / Northern Flicker est l'un de mes pics préférés. Son nom ancien de Pic doré faisait référence au jaune éclatant qui orne le dessous de ses ailes et de sa queue. Cette couleur ne s'observe bien que lorsqu'il s'envole. Sa grosseur, son vol ondulant et son croupion blanc nous aide aussi à l'identifier au premier coup d'oeil. Il se nourrit principalement de fourmis, ce qui explique le fait qu'on le voit très souvent au sol. Très vocal et territorial dès son arrivée, il visite d'abord les anciens sites de nidification. Réalisé le 6 mai à Québec.


La Petite Buse / Buteo platypterus platypterus / Broad-winged Hawk porte bien son nom et par ses dimensions et par son cri aigu de "p'tite buuuuse" qu'elle émet aussi bien en vol que perchée. Elle niche dans les forêts mixtes et elle est commune dans la vallée du Saint-Laurent. Sa diète comprend des couleuvres. Réalisé le 7 mai dans le comté de Lotbinière.


Le Roitelet à couronne rubis / Regulus calendula calendula / Ruby-crowned Kinglet se déplace fébrilement entre les chatons en floraison à la recherche de nourriture. À l'instar de son cousin, le Roitelet à couronne dorée / Regulus satrapa satrapa / Golden-crowned Kinglet, il reste très peu longtemps au même endroit. Lui aussi n'est que de passage et la grande majorité des effectifs se rend jusqu'en forêt boréale pour y nicher. Réalisé le 8 mai à Québec. 

 

La Paruline à couronne rousse / Setophaga palmarum palmarum / Palm Warbler fait partie des premières parulines qui nous reviennent en mai. Cette paruline se décline en deux sous-espèces différenciables sur le terrain. Au Canada, la sous-espèce palmarum, illustrée ci-haut, niche à partir des grands lacs vers l'ouest. Elle hiverne de la Virginie jusqu'au Texas ainsi que dans les îles caraïbes et le Mexique. J'en ai observé jusqu'au Costa Rica et même au Panama. Rencontrée le 10 mai 2020 à la Base de Plein Air de Sainte-Foy, ville de Québec.


Et voilà que le 16 mai, je rencontre la sous-espèce hypochrysea de la Paruline à couronne rousse sur son site de nidification à la tourbière de Villeroy. En fait, elle est très facile à trouver lorsque l'on visite les tourbières dans la région où nous vivons.  À mes débuts en ornitho, on mentionnait "race de l'est" et "race de l'ouest" pour distinguer les deux versions. Hypochrysea a les dessous très jaunes, marqués de rayures rousses sur la poitrine et les flancs. Elle niche à partir de l'Ontario vers l'est, hivernant principalement de la Géorgie jusqu'à la Louisiane.


Nous n'apercevons cet oiseau noir au Québec qu'en période de migration. En provenance des États-Unis, il se rend en forêt boréale pour se reproduire et il repasse à l'automne pour le retour sur son terrain d'hivernage plus au sud. Le Quiscale rouilleux / Euphagus carolinus carolinus / Rusty Blackbird est le moins observé de tous les oiseaux noirs trouvés dans la vallée du Saint-Laurent. Il se nourrit au sol alors qu'il recherche insectes et graines. Il affectionne en particulier les terrains humides. Réalisé le 10 mai dans la ville de Québec.


Le Grand Corbeau / Corvus corax principalis / Common Raven a déjà été beaucoup moins commun qu'il ne l'est présentement. Je me souviens très bien d'un nid découvert près des ponts de Québec, au début des années 90, qui avait attiré l'attention de bien des ornithologues de la région. J'ai photographié cet adulte près d'un nid contenant trois immatures prêts au premier envol le 11 mai 2020 à Sainte-Croix-de-Lotbinière. Le Grand Corbeau niche tôt au printemps (en mars).


Les moqueurs peuvent émettre un grand répertoire de strophes musicales. Certains imitent les chants ou les cris d'autres oiseaux et même des bruits entendus à répétition dans leur environnement tels que des sirènes de police ou autres. Ce n'est pas le cas du Moqueur roux / Toxostoma rufum rufum / Brown Thrasher dont le chant est reconnaissable au fait qu'il répète souvent trois fois d'affilée la même strophe. Son corps a le volume de celui d'un Merle d'Amérique, mais sa queue est plus longue. Ce grand roux est très vocal en mai, mais ses turluttes sont vite interrompues dès que la femelle est sur le nid. Réalisé le 11 mai 2020 à Saint-Antoine-de-Tilly.


Cet étrange oiseau que l'on ne voit pas souvent est le Bihoreau gris / Nycticorax nycticorax hoactli / Black-crowned Night-Heron. Même s'il lui arrive d'être éveillé le jour, c'est un oiseau qui s'active surtout la nuit. Un petit héron nocturne aux pattes courtes et inféodé aux milieux aquatiques. Celui-ci a été trouvé le 13 mai 2020 au Domaine de Maizerets. Ce site est traversé par une petite rivière qui laisse pénétrer l'eau du fleuve lors des marées hautes. Ce flux et ce reflux constant apporte son lot de nouveaux nutriments dont se délectent les anatidés et les ardéidés. Il est présent à chaque année sur le domaine.  


Ouf ! Difficile à manquer cet oiseau au plumage si attrayant ! Ça se passe le 17 mai à la Base de Plein Air de Sainte-Foy. L'Oriole de Baltimore / Icterus galbula / Baltimore Oriole émet des sifflements fluides et puissants qui précèdent son apparition. C'est un ictéridé i.e. qu'il appartient à la même famille que les quiscales, les carouges et les vachers. Il est friand de nectar et il est attiré aux abreuvoirs mis à sa disposition ou aux plateaux où des quartiers d'orange auraient été fixés.


Si vous êtes en nature et que vous entendez un miaulement de chat, sachez qu'il pourrait s'agir du Moqueur chat / Dumetella carolinensis / Gray Catbird. Sa robe est beaucoup plus sobre que celle de son cousin roux. D'un gris uniforme, elle ne souffre aucune ride. En fait, la seule partie colorée se trouve sous sa queue. Lors qu'il la relève, nous découvrons des plumes sous-caudales rousses. On l'entend fréquemment aussi bien en bordure de forêt que dans des lieux près de nos maisons et dans les parcs municipaux. Capté le 20 mai au Marais-Provancher à Neuville.


On les remarque moins ces oiseaux à cause de leur plumage terne et cryptique, qui se marie si bien à l'environnement boueux où ils trouvent leur nourriture. On les appelle "limicoles" et il y en a de toutes les grosseurs et de toutes les formes. Limicole vient du latin limus qui signifie limon ou boue. En effet, la majorité des espèces consomment des petits invertébrés vivant dans la vase ou l'humus. Ici, j'ai surpris le 21 mai ce Bécasseau minuscule / Calidris minutilla / Least Sandpiper près d'un étang à Québec. Il continuera sa route vers son lieu de nidification situé encore plus au nord que la forêt boréale.


Ce limicole, par contre, niche le long de nos cours d'eau (ruisseau, rivière ou fleuve) ou des plans d'eau (lac, étang de rétention des eaux usées ou marécage). Le Chevalier grivelé / Actitis macularius / Spotted Sandpiper, autrefois appelé Maubèche branlequeue, balance continuellement sa queue de bas en haut lorsqu'il se déplace. Photographié le 21 mai au même endroit que le bécasseau.


Le Râle de Virginie / Rallus limicola limicola / Virginia Rail est un oiseau qui hante la végétation des marais où sa robe foncée le rend très difficile à repérer dans ces lieux où le manque de lumière est la norme. Oiseau rond et bedonnant, il peut étirer son corps verticalement pour circuler plus facilement et  plus rapidement entre les longues tiges des joncs qui forment l'essentiel de l'habitat où il vit. Il arrive qu'il s'aventure en terrain ouvert, surtout le printemps alors que la végétation écrasée par la neige ne lui permet pas encore d'échapper à notre regard. Réalisé le 22 mai à Québec.


Le Foulque d'Amérique / Fulica americana / American Coot n'est pas commun dans la région de Québec. Il niche avec régularité dans les marais comme celui du Cap Tourmente ou celui de Neuville. C'est d'ailleurs à ce dernier endroit que je capte cet individu le 22 mai.


Qui ne connaît pas le Chardonneret jaune / Carduelis tristis tristis / American Goldfinch ? Il est abondant et bien présent dans différents habitats. Les postes d'alimentation permettent à quelques individus de rester avec nous l'hiver. Le 23 mai au Domaine de Maizerets.


Le Piranga écarlate / Piranga olivacea / Scarlet Tanager ne laisse personne indifférent. Dommage qu'il affectionne autant la canopée feuillue des érablières où il demeure pendant de longs moments à l'abri des regards. Son rouge lumineux n'a pas son équivalent parmi les autres passereaux nichant au Québec et sous nos latitudes. Même le Cardinal rouge risquerait de finir bon deuxième. Le 23 mai à la Base de Plein Air de Sainte-Foy.


Je me souviendrai toujours de mon premier contact avec cet oiseau. Il passe en vol au-dessus de ma tête tout en émettant une série de notes bizarres, presque discordantes, sans patron bien défini. Son vol est particulier aussi puisque ses courtes ailes rondes battent très vite, mais l'oiseau semble presque faire du surplace tellement il avance lentement. À l'oeil et vu d'en dessous, il paraît tout noir. Alors que je le suis du regard, il perd de l'altitude et il se perche sur un poteau de clôture. Je vois maintenant ses plaques blanches sur le dos (ailes et croupion) ainsi que le beige de la nuque. Le Goglu des prés / Dolichonyx oryzivorus / Bobolink est un oiseau qui niche dans les champs et il a connu une forte diminution de sa population suite aux multiples récoltes de fourrage qui se font à chaque été. Réalisé le 24 mai au Cap Tourmente.


Le Roselin pourpré / Carpodacus purpureus purpureus / Purple Finch est plus forestier que le Roselin familier. Pas surprenant donc qu'il soit moins commun aux postes d'alimentation d'arrière-cour de nos  villes. J'ai rencontré cet individu le 24 mai au Cap Tourmente. Son bec indique qu'il fait partie des granivores, mais il se nourrit également d'insectes et de fruits.


"Tire, tire, tire, la bibitte" semble nous dire la Paruline jaune / Setophaga petechia amnicola / Yellow Warbler. Mais il s'agit juste de son chant le plus typique. On ne lui prête pas seulement cette tirade puisqu'elle peut émettre une bonne dizaine de strophes différentes. À l'exemple de bien d'autres espèces, le mâle arrive sur son site de reproduction avant la femelle. Dès qu'il trouve le site idéal, il chante afin d'aviser les autres mâles que l'espace sera défendu bec et griffes. Cette paruline est commune à l'orée des forêts et près de l'eau. Rencontrée le 27 mai au Marais Léon-Provancher à Neuville.


   @ bientôt... en juin  

  

Des oiseaux en pandémie (Juin 2020).

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Trois mois maintenant que nos activités sont dictées par le souci et la volonté de ne pas être un vecteur de transmission de la pandémie. La région de Québec a été jusqu'ici bien épargnée en comparaison avec celle de Montréal. Ce qui nous fait faussement espérer qu'une deuxième vague ne sera pas si importante que celle annoncée par les autorités. Nos doutes et nos craintes ne sont heureusement pas partagés par la belle nature qui nous entoure. Pour plusieurs espèces d'oiseaux, juin est le mois des oisillons qui quittent le nid et qui nécessitent beaucoup d'attention des parents. 

Chez les nidicoles, i.e les oiseaux dont les jeunes naissent sans duvet et qui doivent passer plusieurs jours au nid, c'est une bonne période pour observer les incessants transports de nourriture faits par les parents. Chez les nidifuges, i.e. ceux dont les jeunes naissent avec du duvet et qui peuvent se nourrir par eux-mêmes quelques heures seulement après leur éclosion, c'est l'occasion de les voir accompagnés de leurs parents qui leur enseignent l'art de la survie en les protégeant d'abord de potentiels prédateurs. 

 

C'est le 5 juin 2020 que nous rencontrons cette petite famille de Bernache du Canada / Branta canadensis interior / Canada Goose à la Base de Plein Air de Sainte-Foy, ville de Québec. La nidification a débuté il y a une quarantaine de jours et les jeunes doivent être âgés d'environ une semaine. Une nichée peut contenir jusqu'à douze oeufs, mais le nombre moyen est de cinq ou six. Il se passe en moyenne 70 jours entre l'éclosion et le premier envol. Les deux parents peuvent être très protecteurs et agressifs, mais ils n'attaqueront habituellement pas quelqu'un qui s'approcherait lentement et respectueusement.

 

Cette femelle de Canard branchu / Aix sponsa / Wood Duck est accompagnée de 11 canetons et elle a niché sur le même site que les bernaches. Si la bernache niche au sol, il en est autrement du branchu qui niche dans des cavités d'arbres, principalement des anciens trous faits par le Grand Pic, ou dans des nichoirs mis à leur disposition. On peut d'ailleurs en trouver quelques uns à la BPASF. Son lieu de nidification peut se situer jusqu'à deux kilomètres de l'eau. Ce canard est particulièrement friand des différentes noix disponibles en forêt ; on a découvert jusqu'à 56 glands dans la gorge et le jabot d'un individu. La femelle peut pondre entre neuf et douze oeufs sur un lit de duvet. Les oisillons se servent de leurs griffes pour grimper le long du tronc intérieur et se hisser jusqu'à la sortie du nid. Même si cette ouverture peut être jusqu'à 15 mètres au-dessus du sol, les jeunes n'hésitent pas longtemps à sauter dans le vide, encouragés par les cris de leur mère qui les attend au sol.

 

Le Busard des marais / Circus cyaneus hudsonius / Northern Harrier est le plus souvent observé alors qu'il chasse en maraude au-dessus des grandes zones herbacées, communes dans les milieux ouverts de nos campagnes. Il vole habituellement bas (< 3 mètres du sol) et de façon erratique, pouvant changer de direction à tous moments. À l'instar des hiboux, ils possèdent des disques faciaux paraboliques qui permettent la localisation des proies par les sons qu'elles émettent. Rencontre faite le 7 juin dans le comté de Lotbinière.

 

Le Coulicou à bec noir / Coccyzus erythropthalmus / Black-billed Cuckoo est parmi les derniers migrateurs à nous revenir au printemps. Il ne perd pas de temps pour chercher un territoire et un partenaire. Il est très discret et son plumage se marie très bien au feuillage déjà bien présent dans les arbres au début de juin. En fait, s'il n'était pas si bavard de temps à autres, il passerait facilement incognito. Il peut répéter pendant de longues minutes un "cou-cou-cou" caractéristique. Il émet ce cri lorsqu'il est assis sur son nid, en vol ou tout simplement perché bien droit et camouflé parmi les feuilles. Contrairement aux cuculidés de l'Ancien Monde qui pondent toujours leurs oeufs dans le nid d'autres espèces, notre coulicou s'occupe normalement de toutes les facettes de la nidification.  Je mentionne < normalement > parce que lorsque la nourriture est moins disponible sur son site de nidification, il lui arrive de pondre dans le nid d'autres espèces parmi lesquelles se retrouvent le Coulicou à bec jaune, le Moqueur chat, le Pioui de l'Est, le Jaseur d'Amérique, la Grive des bois ou la Paruline jaune. Rencontré le 7 juin 2020 dans le comté de Lotbinière.

 

La Paruline masquée / Geothlypis trichas trichas / Common Yellowthroat est l'une des parulines les plus communes au Québec. Malgré sa préférence pour les milieux humides, on peut la rencontrer dans une grande variété d'habitats. Son chant énergique et enjoué < ouititi-ouititi-ouititi-ouit > est entendu régulièrement et à toutes heures du jour dès son arrivée à la fin mai. Et pourtant, elle reste méconnue par les gens en général. Le 7 juin 2020 à  Ste-Croix-de-Lotbinière.

 

Voici une scène que l'on observe de temps en temps lorsqu'un corvidé aperçoit un rapace qui passe en vol au-dessus de son territoire. Il s'agit ici d'une Corneille d'Amérique / Corvus brachyrhynchos brachyrhynchos / American Crow qui harcèle une Buse à queue rousse / Buteo jamaicensis borealis / Red-tailed Hawkafin que cette dernière quitte son espace de vie. Dès que la buse sort de son territoire, la corneille abandonne sa chasse... mais elle est souvent relayée par une autre corneille qui voit son propre territoire envahi par l'oiseau de proie. Pas toujours facile la vie de rapace. Observé le 8 juin 2020 à Baie-du-Febvre, comté de Nicolet.

 

En voilà un autre qui est super abondant en campagne, le long des milieux ouverts, ou près des milieux humides. On le retrouve également en forêt boréale, autour des lacs, des marécages naturels ou dans les étangs créés par les barrages de castors. Le Carouge à épaulettes / Agelaius phoeniceus phoeniceus / Red-winged Blackbird est très territorial et il n'hésite pas à chasser toutes créatures qui envahissent sa niche écologique. Il est facilement reconnaissable à ses épaulettes rouges. Photographié le 8 juin, le long de la route Janelle, près du grand marais à Baie-du-Febvre.

 

L'Érismature rousse / Oxyura jamaicensis / Ruddy Duckest rare au Québec. Les endroits où on peut compter la trouver à coup sûr se compte sur les doigts d'une main. Ce petit canard plongeur ne semble pas coller au même endroit pendant bien des années. En fait, le plus sûr endroit se situe le long de la route Janelle à Baie-du-Febvre. C'est ce qui nous amène là année après année en juin.

 

Cette année, c'est la première fois que des nichoirs à Hirondelle noire / Progne subis subis / Purple Martin sont installés près du fleuve à Baie-du-Febvre. Et nous sommes à même de constater le succès de cette entreprise. Déjà quelques couples ont pris possession des logements mis à leur disposition. C'est vraiment une très bonne nouvelle, car cette espèce grégaire est en régression depuis déjà plusieurs années au Québec. Ici, un mâle se tient au sol à la recherche d'insectes ou de matériaux pour tapisser son nid.

 

Même si ce jeune mâle de Passerin indigo / Passerina cyanea / Indigo Bunting ne revêt pas encore sa robe d'adulte qui serait d'un bleu uniforme, il ne manque pas de virtuosité dans son chant. De petite taille et favorisant la végétation dense pour s'abriter, se nourrir et nicher, on ne le voit que rarement. D'autant plus que son plumage d'un bleu éclatant devient très mat lorsque l'oiseau se tient à l'ombre. Capté le 8 juin 2020 à Port-Saint-François, comté de Nicolet.

 

Ce couple de Maubèche des champs / Bartramia longicauda / Upland Sandpipersemble avoir trouvé un bon territoire pour la nidification. La majorité des couples de cette espèce sont déjà formés avant leur arrivée sur les aires de reproduction. Une fois sur place, ils signalent leur présence en émettant un sifflement fort et mélodieux. Le 9 juin 2020 à Notre-Dame-de-Lourdes.

 

Le plumage foncé et tacheté de la Bécassine de Wilson / Gallinago delicata / Wilson's Snipe lui permet de se confondre facilement avec les milieux humides qu'il arpente méthodiquement, sondant de son bec le sol mou à la recherche de nourriture. Le 9 juin 2020, à Notre-Dame-de-Lourdes.

 

Le Moucherolle à ventre jaune / Empidonax flaviventris / Yellow-bellied Flycatcher est notre Empidonax le plus inféodé à la forêt boréale. Il n'est que de passage au printemps et à l'automne dans les forêts décidues du sud de la province. Très discret, la meilleure façon de connaître sa présence est par son cri, un < tchou-oui > semblable à celui du Pioui de l'Est / Contopus virens / Eastern Wood-Pewee.  Notre-Dame-de-Lourdes, le 9 juin 2020.

 

Le plumage soyeux du Jaseur d'Amérique / Bombycilla cedrorum cedrorum / Cedar Waxwing, sa huppe, son caractère peu farouche et son cri sifflé sont autant d'éléments qui attirent l'attention. Ce nicheur migrateur abondant, au comportement très sociable, ne possède pas de chant; la communication entre individus se limite à quelques cris. Mâles et femelles possèdent un plumage identique. Le 13 juin 2020 à la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher à Neuville.

 

Dès son arrivée, la Sturnelle des prés / Sturnella magna magna / Eastern Meadowlark fait entendre un long chant sifflé constitué de quatre ou cinq notes mélodieuses, qui ne peut être confondu avec celui d'aucune autre espèce. Le large < V > noir qui contraste avec le jaune voyant de sa poitrine permet de le reconnaître facilement. Dans la région de Québec, sa population ne cesse de péricliter depuis les années 1960. Près de Québec, on compte sur les doigts d'une seule main les endroits où on peut encore l'observer. Capté le 13 juin 2020 dans le comté de Portneuf.

 

Le Bruant des prés / Passerculus sandwichensis mediogriseus / Savannah Sparrow est un petit bruant rayé présent dans les milieux ouverts à vocation agricole, en bordure des cours d'eau, de même que dans les prés et les dunes herbeuses le long de la côte. Il est absent dans les régions où la couverture forestière est dense. Malgré des baisses dans sa population, il reste quand même assez commun. Il se distingue de son cousin, le Bruant chanteur / Melospiza melodia melodia / Song Sparrow, par ses dimensions moindres, son sourcil jaune, sa queue plus courte et son chant distinctif. Le 15 juin 2020 à Gros Cacouna, Bas-Saint-Laurent.

 

Après vous avoir présenté le Moqueur chat / Dumetella carolinensis / Gray Catbird et le Moqueur roux / Toxostoma rufum rufum / Brown Thrasher dans mon billet précédent, voici maintenant le plus gros de la famille des mimidés, le Moqueur polyglotte / Mimus polyglottos polyglottos / Northern Mockingbird. Même s'il s'observe de plus en plus depuis les années 1990, il est encore très peu fréquent au Québec.  Observé le 15 juin 2020 à Rivière-Trois-Pistoles, Bas-Saint-Laurent.

 

Tôt durant la première moitié de juin, à l'aube et au crépuscule, on voit souvent des mâles du Moucherolle des aulnes / Empidonax alnorum / Alder Flycatcher affirmer avec force leur présence en chantant de perchoirs bien en évidence. À l'instar des autres Empidonax, son chant permet de l'identifier à coup sûr. Son < fri-bi-o > nasillard est caractéristique. Le 16 juin 2020 à Métis-sur-mer, Bas-Saint-Laurent.

 

Une belle surprise nous attendait en ce matin du 16 juin 2020, près du quai de Sainte-Luce-sur-Mer, dans le Bas-Saint-Laurent. La Mouette de Franklin / Leucophaeus pipixcan / Franklin's Gull niche à l'ouest des Grands Lacs et elle hiverne le long des côtes de l'Amérique du Sud. C'est par milliers qu'elles se retrouvent le long des côtes du Pérou où j'ai eu la chance d'en rencontrer en novembre 2010. Étant une migratrice de longue distance, elle peut facilement dévier de son corridor migratoire pour venir faire son apparition au Québec lors des migrations printanières ou automnales.

 

La Paruline jaune / Setophaga petechia amnicola / Yellow Warbler est comme un véritable rayon de soleil qui s'infiltrerait dans les sous-bois ou les zones inaccessibles à l'astre lumineux . Active, énergique et très territoriale, le moindre chuintement émis la fait sortir de la végétation pour voir ce qui se passe sur < son > territoire. C'est exactement ce qui s'est produit le 16 juin 2020 à Métis-sur-Mer. 


 

@ bientôt pour la suite de l'année 2020.

 

Des oiseaux en pandémie (Juillet 2020).

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L'immature du Mésangeai du Canada  / Perisoreus canadensis nigricapillus / Gray Jay est bien différent de l'adulte. Chez cette espèce, la nidification peut commencer aussi tôt qu'à la fin février, alors que le couvert de neige au sol est assez substantiel. Au début de l'été, il est fréquent de rencontrer un trio formé par les deux parents et un immature de l'année. Celui photographié ici, le 01 juillet au Parc National des Grands Jardins, dans le secteur du Camping La Roche, était accompagné d'un seul parent. Le mésangeai ne montre aucune crainte envers l'homme, d'où la facilité de prendre un plan rapproché de cette espèce.

 

 

La Paruline des ruisseaux / Parkesia noveboracensis / Northern Waterthrush est difficile à apercevoir dans les lieux qu'elle privilégie. Elle préfère les lieux humides comme les abords de ruisseaux au débit calme, les bords d'un lac ou d'un barrage de castor, ainsi que les tourbières. Sa robe foncée lui permet de se dissimuler dans les endroits sombres où elle se tient habituellement. La façon qu'elle a de branler verticalement la queue la trahit souvent. Mais c'est son chant qui dévoile le plus souvent sa présence. Lac Noir, Parc National des Grands Jardins, le 01 juillet 2020.

 

 

Le Tétras du Canada / Falcipennis canadensis canadensis / Spruce Grouse est la principale raison de notre visite annuelle en début juillet dans la forêt boréale du Parc National des Grands Jardins. Ce n'est jamais semblable d'une année à l'autre, mais à défaut de rencontrer des adultes et des oisillons, nous espérons au moins voir un adulte. C'est ce qui se passe aujourd'hui avec cette belle femelle bien assise parmi les pierres bordant le chemin principale près du Lac Noir. Au début, je croyais bien qu'elle dissimulait des oisillons sous elle, une situation que j'avais observée à quelque part en Abitibi, mais ce n'était pas le cas. Elle est restée bien tranquille et elle adoptait encore cette posture lorsque nous avons quitté les lieux.

 

 

Le 04 juillet 2020, nous nous retrouvons à Saint-Fortunat, au sud-est de Victoriaville, où nous avons loué un petit chalet pour une durée de trois jours. Une balade dans les environs nous permet une rencontre toujours inattendue avec une petite famille de Dindon sauvage / Meleagris gallopavo silvestris / Wild Turkey. Ces gros oiseaux sont très nerveux et il faut vite peser sur le déclencheur de notre caméra si on veut espérer avoir un souvenir de cet instant fortuit.

 

 

J'adore capter des images d'oiseaux qui sont occupés à leur petite besogne quotidienne. Ils font peu de cas de nous et c'est merveilleux. Ce Jaseur d'Amérique / Bombycilla cedrorum cedrorum / Cedar Waxwing se nourrit des fruits d'un Sureau des montagnes, à quelques mètres seulement de notre chalet.

 

 

Un peu après la rencontre avec les dindons, un chant connu fait vibrer mes tympans. Je reconnais immédiatement les doux gargouillis d'un Merlebleu de l'Est / Sialia sialis sialis / Eastern Bluebird. Il est en bordure de chemin et il me permet une approche lente et respectueuse. Peut-être incite-t-il une femelle à commencer une autre nichée? Nous sommes à Sainte-Hélène-de-Chester.

 

 

Et voilà qu'un Tyran tritri / Tyrannus tyrannus / Eastern Kingbird arrive en vol et il se perche pas très loin du merlebleu. On connait le caractère querelleur des oiseaux de la famille des tyrannidés. En véritables tyrans, ils n'endurent aucun oiseau sur leurs territoires de nidification. En fait, nous verrons trois autres individus, probablement tous de la même famille, car ils n'interagissent pas entre eux.

 

 

Le Bruant à gorge blanche / Zonotrichia albicollis / White-throated Sparrow s'observe en deux formes: celle à sourcil blanc et celle à sourcil beige. Au début de mon apprentissage en ornithologie, on m’avait enseigné à tort que les mâles avaient le sourcil blanc et les femelles le sourcil beige. Je sais maintenant qu’il est très difficile de sexer un individu, juste à l'observer. Les femelles ont un peu moins de jaune sur les lores en moyenne, des stries / marbrures plus prononcées sur la poitrine, et le motif de la tête peut être légèrement plus terne, mais il y a beaucoup de chevauchement et ce ne sont pas des caractères de sexage sûr, en particulier compte tenu de la nature polymorphe de l'espèce. Le meilleur moyen étant de l'avoir en mains et de prendre la mesure des ailes: > 74 = mâle ; < 67 = femelle. Le 05 juillet à Saint-Fortunat.



La même journée, à l'heure où la nuit prend sérieusement le relais du jour, arrivent trois Jaseurs d'Amérique et ils se perchent ostensiblement dans le haut d'une épinette. Quelle merveilleuse façon de terminer une belle journée!



Une de mes photos préférées de l'été, prise le 09 juillet dans la région de Sainte-Croix-de-Lotbinière. À mon adolescence, je vivais dans ce village où se trouvaient à ce moment-là des fermes actives. Les hirondelles de toutes espèces faisaient partie de nos vies sur une base quotidienne. Je me souviens d'une nichée d'Hirondelle rustique / Hirundo rustica erythrogaster / Barn Swallow chez le deuxième voisin, à l'intérieur d'une petite remise où il manquait une vitre dans une fenêtre. Depuis lors, la population de cette hirondelle a presque fondue comme neige au soleil. N'essayez plus d'observer une Hirondelle rustique en plein village. Aussi, quand j'ai aperçu ces deux jeunes hirondelles attendant la venue d'un parent nourricier, je me suis attardé. L'éclairage n'était pas optimal, les oiseaux n'étaient pas dans le bon angle, mais j'ai pris la chance de réaliser quelques clichés.



Juillet est le mois où nous commençons à voir certains limicoles migrateurs qui nous reviennent après leur nidification plus au nord. J'ai quand même été surpris, ce 16 juillet, de trouver cette espèce en compagnie d'un Grand Chevalier. Il s'agit d'un Bécassin roux / Limnodromus griseus griseus / Short-billed Dowitcher en mue. Son plumage est différent de celui que l'on voit normalement plus tard à l'automne. Ceci se passe à  Leclercville, le long de la rivière Du Chêne.



Le Colibri à gorge rubis / Archilochus colubris / Ruby-throated Hummingbird est le fameux < oiseau- mouche > qui fait l'admiration de tous ceux qui ont la chance de l'apercevoir. Même s'il y a plus de 350 espèces de colibris dans les trois Amériques, c'est le seul colibri commun au Québec. Image captée le 21 juillet 2020, à Batiscan.



La réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher à Neuville est un endroit riche à souhait en espèces végétales et animales. Elle offre l'occasion de faire de belles rencontres et découvertes. En ce 22 juillet, un Grand Héron / Ardea herodias herodias / Great Blue Heron passe en vol à proximité et je ne peux faire autrement que de risquer quelques clics dans sa direction. Ce gros échassier vole lentement et avec grâce. Il est fréquent d'en observer une couple en même temps en train de se nourrir en eau peu profonde le long des grandes concentrations de massettes.



Le Petit Blongios / Ixobrychus exilis exilis / Least Bittern est une espèce d'oiseaux aquatiques appartenant à la famille des ardéidés. C'est le plus petit héron présent en Amérique du Nord et du Sud. Cet oiseau niche dans les marais très touffus et denses en végétation du Sud du Canada jusqu'au Nord de l'Argentine. Il se nourrit essentiellement de poissons et d'insectes qu'il capture par un mouvement rapide de son bec alors qu'il est accroché fermement le long des tiges des quenouilles. Voici une femelle concentrée sur une pêche qui s'est avérée remplie de succès. Photo prise le 24 juillet 2020 à la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher, à Neuville.



Cet immature de Paruline jaune / Setophaga petechia amnicola / Yellow Warbler montre bien les difficultés à reconnaître, à cette époque de l'année, les différentes espèces de parulines observées au printemps alors que leurs plumages étaient éclatants. Avant d'acquérir son beau plumage d'adulte, la robe de cet oiseau évoluera jour après jour et les zones grises seront remplacées par un jaune pétant. Comparez cette photo avec celle illustrant l'espèce à la fin du billet précédent. Rencontrée le 25 juillet 2020 à la Base-de-Plein-Air-de-Sainte-Foy, ville de Québec.


@ bientôt pour la suite de l'année 2020.

 

 

Des oiseaux en pandémie (août 2020).

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Je considère le mois d'août un peu comme un mois pivot dans notre année d'observation des oiseaux. Le calme est revenu en forêt alors que les concerts matinaux se sont tus. Seuls les pépiements des jeunes encore dépendants de leurs parents pour être nourris se font entendre ici et là. La majorité des passereaux ont mené à terme leur nichée et certains ont même entrepris leur déplacement vers le sud. Quelques espèces, comme les hirondelles, ne font plus partie de nos observations quotidiennes près de nos maisons. Elles se rassemblent dans les lieux humides où les insectes volants sont légions. De même pour les oiseaux noirs comme les carouges ou les quiscales. Fini le temps où un carouge était aperçu perché à intervalle régulier le long des milieux propices à la nidification. Quelques passereaux migrateurs nichant plus au nord commencent à être observés en petits nombres. Dans la deuxième moitié du mois, certains limicoles viennent envahir les zones intertidales, les vasières et les terrains humides. Leur retour est précurseur de la fin de l'été.   

 

 

Le Pygargue à tête blanche / Haliaeetus leucocephalus washingtoniensis / Bald Eagle doit attendre cinq années avant d'obtenir son plumage d'adulte. Sur cette photo prise dans le comté de Portneuf, cet individu s'avère être un subadulte de quatrième année. L'inégalité des plumes de vol indique que l'oiseau est en mue. Des plaques grises sont visibles sur le plumage noir et, autres indices, la tête et la queue ne sont pas d'un blanc pur. Capté le 14 août 2020.

 

 

Lorsque les passereaux et les limicoles sont en migration, ils sont souvent accompagnés par un faucon qui ne dédaigne pas ouvrir la porte du frigidaire quand une petite fringale apparait. Pas étonnant donc d'observer ce Faucon émerillon / Falco columbarius columbarius / Merlin bien assis sur sa branche à surveiller les allées et venues d'un petit groupe de limicoles.

 

 

À partir de la mi-août, des gros rassemblements de goélands sont monnaie courante tout le long du fleuve Saint-Laurent. À marée haute, les pointes de gravier qui s'avancent dans le fleuve forment des lieux de convergence pour les oiseaux qui s'y reposent le temps d'une marée. L'espèce de loin la plus nombreuse est le Goéland à bec cerclé / Larus delawarensis /  Ring-billed Gull et s'y retrouvent des individus de différents plumages. C'est la période de l'année où l'on peut voir ces bandes s'empiffrer à même les colonies de fourmis volantes.

 

 

Le Chardonneret jaune / Carduelis tristis tristis / American Goldfinch niche très tard comparé à bien d'autres espèces de passereaux. Il faut en chercher la cause du côté de son alimentation. Lorsque les immatures quittent le nid et qu'ils nécessitent encore la présence des parents, les graines des plantes sont juste à point et elles sont accessibles en abondance. Cet immature illustre très bien le comportement typique lors du nourrissage. Le jeune oiseau fait vibrer énergiquement ses ailes et laisse échapper des cris aigus qui signalent à l'adulte l'urgence de la situation. Observé le 22 août 2020 à la Base de Plein Air de Sainte-Foy, ville de Québec.

 

 

Et voici le parent mâle occupé à cueillir des graines de Centaurée noire / Centaurea nigra / common knapweed. Il est tout près du jeune oiseau et les graines contenues dans son bec vont bientôt être transférées dans la gorge toute grande ouverte du quémandeur.  

 

 

Dans notre cours de Sillery, on ne voit pas habituellement le Quiscale bronzé / Quiscalus quiscula versicolor / Common Grackle. Mais en août, alors que des groupes ont déjà commencé les mouvements migratoires, la cour arrière est envahie pendant un court laps de temps par plusieurs dizaines d'individus qui se jettent sur nos mangeoires et qui se baignent frénétiquement dans notre bain d'oiseaux. Ceci arrive environ deux fois par année et toujours à la même période.


 

Dans ces groupes de quiscales, les individus se présentent sous différents plumages selon leur âge respectif. Les immatures de l'été sont bruns et l'iris est foncé. Les adultes, mâles et femelles, ont l'iris jaune et le chatoiement du plumage est plus prononcé chez le mâle. Ses dimensions, ses couleurs, son expression faciale et son iris pâle donnent au Quiscale bronzé l'allure d'un < mauvais garçon >. Dans mon arrière-cour le 23 août 2020.

 

 

La dernière semaine du mois d'août correspond à la présence de plus en plus abondante de limicoles. Nos trois points chauds sont Montmagny, Saint-Denis-de-la-Bouteillerie et Kamouraska. Chaque migration automnale apporte son lot d'espèces singulières. Montmagny demeure l'endroit le plus sûr pour trouver un Bécasseau à échasses / Calidris himantopus / Stilt Sandpiper parmi les nombreux Petits Chevaliers qui envahissent la zone intertidale à l'embouchure de la rivière à Lacaille. L'immature photographié ici le 26 août se différencie d'un Petit Chevalier par sa plus faible taille, la couleur de ses pattes, son dos écaillé, le bec courbé vers le bas et son gros sourcil pâle.

 

 

À mesure que la marée montante submerge les vasières du bassin en bas des chutes, les Petits Chevaliers / Tringa flavipes / Lesser Yellowlegs viennent se poser par petits groupes sur les rocs en bordure du rivage ou au pourtour du quai Boulanger. C'est l'occasion de les observer de près. Remarquez les pattes jaune vif et la multitude de points blancs dans le dos.

 

 

C'est habituellement à partir de la mi-août que nous pouvons rencontrer une Grande Aigrette / Ardea alba egretta / American Great Egret dans la région de Chaudière-Appalaches. La présence de ces individus résulte de la dispersion postnuptiale de l'espèce. Difficile de déterminer la provenance exacte. Au Québec, l'espèce est  nicheuse presque uniquement dans les Basses-terre du Saint-Laurent. En 2016, la colonie de l'île aux Hérons, dans les rapides de Lachine, a atteint une centaine de nids (Bannon et al, 2017a). Photographiée à Montmagny, en compagnie d'un Grand Héron, le 26 août 2020.

 

 

Dans le billet précédent, je vous avais présenté un Bécassin roux / Limnodromus griseus griseus / Short-billed Dowitcher dans un plumage très en mue. Voici maintenant un individu juvénile avec un plumage plus < de saison >. Observé annuellement à Montmagny à cette période de l'année, souvent en plus d'un exemplaire.

 

 

Le 27 août, une petite virée dans la région du Bas-Saint-Laurent nous amène à Kamouraska où, bon an mal an, une brochette intéressante de limicoles nous attend. Ce limicole noir et blanc semble jouer continuellement avec les vagues qui viennent lécher le rivage. Quand il ne le fait pas, il fouille minutieusement dans la bande de varech laissée par le retrait des marées. Occupé à cette besogne, il fait peu de cas de nous. Le Bécasseau sanderling / Calidris alba / Sanderling est le plus blanc de nos bécasseaux de taille moyenne. Dans ce plumage bicolore d'immature, il est facilement reconnaissable par la blancheur immaculée de ses dessous, la plaque noire à l'épaule et le noir de son bec et de ses pattes.

 

 

Et voici un autre limicole très abondant, un genre de <mini-moi > de son plus grand cousin le Pluvier Kildir, le Pluvier semipalmé / Charadrius semipalmatus / Semipalmated Plover. On le rencontre principalement le long des côtes où il forme des petits groupes compacts. Il se mêle volontiers aux autres espèces de limicoles, mais il est assez agressif. Ne rentre pas qui veut dans sa bulle. Il illustre bien le comportement de recherche de nourriture des espèces du genre Charadrius. Après un déplacement rapide sur ses courtes pattes, il s'arrête brusquement et plonge son bec dans le sol ou la végétation. Il répète incessamment ce rituel et il n'est pas rare de le voir sortir de terre un vers qu'il étire jusqu'à l'extirper du sol.

 

 

De retour à Montmagny le 31 août 2020 pour tenter de repérer un Bécassin à long bec / Limnodromus scolopaceus / Long-billed Dowitcher trouvé et identifié ultérieurement par Daniel Jauvin. Il s'agit d'un mâle en mue dont il manque plusieurs plumes primaires (voir photo suivante). Cette espèce est sans contredit l'une des vedettes les plus prisées du site et son apparition est attendue avec impatience. Sa présence est habituellement de quelques jours seulement. Contre toute attente, cet individu restera sur le site plus d'un mois. Nous le reverrons dans le prochain billet.

 

 

Revoici notre Bécassin à long bec en vol, accompagné par sept Petits Chevaliers.En plus d'avoir la queue et le croupion plus rayés, nous remarquons la zone dorsale qui forme un triangle blanc entre les ailes étirées. Nous remarquons également l'absence des mêmes primaires sur chaque aile du bécassin, preuve qu'une mue des plumes de vol est en cours. La perte de plumes de vol usées qui seront remplacées par des nouvelles se fait toujours à part égale sur chaque aile afin de permettre à l'oiseau de continuer à voler durant la période de la mue. Bien différent des anatidés qui perdent toutes leurs plumes de vol en même temps et qui deviennent inaptes à s'envoler. Cette mue correspond d'ailleurs à la période de nidification où la femelle doit s'occuper à plein temps de sa nichée.

 

 

C'est en août que la Mouette de Bonaparte / Chroicocephalus philadelphia / Bonaparte's Gull quitte son territoire de nidification, situé aux abords des lacs en forêt boréale, pour atteindre nos latitudes en très petit nombre à la fois. Ce petit laridé a comme singularité de nicher dans un arbre résineux. Au Québec, elle le fait en majorité dans la région abitibienne et cette population va hiverner sur la côte atlantique jusqu'en Floride et dans les Antilles. Elle n'est donc que de passage et Montmagny s'avère encore un endroit privilégié pour la retrouver à chaque automne. Cet individu immature tente de faire sa place parmi une centaine de Goélands à bec cerclé et ça ne se fait pas toujours sans quelques frictions.

 

 

Et voilà que la Mouette de Bonaparte cherche noise à une autre petite mouette. Mais les motifs uniques de son plumage nous font réaliser qu'il s'agit d'une rare Mouette de Sabine / Xema sabini sabini / Sabine's Gull. Quelques autres mouettes possèdent des motifs sus-alaires qui évoquent la forme d'un < M >, mais la configuration de la Sabine est unique. À l'endos de chaque aile, un grand triangle blanc sépare au niveau du poignet le noir des primaires du brun des secondaires. L'autre endroit de prédilection pour obtenir de bonnes chances d'observer en automne cette mouette est lors d'une excursion pélagique à bord d'une embarcation au large de Tadoussac. C'est dire la chance de pouvoir l'observer ici, à faible distance et les deux pieds bien ancrés sur le quai Boulanger à Montmagny. Nous sommes le 31 août et je ne connais pas de meilleur façon de terminer le mois.

 

 @ bientôt pour la suite de l'année 2020.



Des oiseaux en pandémie (septembre 2020).

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Voilà maintenant six mois que nous sommes confinés. Rien n'a vraiment changé concernant les mesures de santé à prendre pour nous protéger et pour protéger les autres. Cependant, il est possible de se déplacer partout à condition de ne pas rentrer en contact rapproché avec d'autres personnes. À la mi-septembre, nous nous permettons même une nuitée aux Escoumins. Tout se passe très bien avec toutes les mesures sanitaires mises en place à l'hôtel et au restaurant situé juste en face de l'hébergement. Voici donc un aperçu de nos sorties.

 

Une espèce que nous recherchons en septembre est la Grue du Canada / Grus canadensis canadensis / Sandhill Crane. Même si le plus grand de nos échassiers du Québec se retrouvent en plus grand nombre en Abitibi et au Saguenay-Lac-Saint-Jean,  il est possible de l'observer près de la Grande tourbière de Villeroy située dans la région administrative Centre-du-Québec. Et c'est dans le secteur de Notre-Dame-de-Lourdes que nous l'observons chaque année depuis une couple de décennies. Voici une photo très lointaine que j'ai pu prendre de deux d'entre elles, le 06 septembre 2020. Comme ce sont des terres agricoles privées, il est interdit de s'aventurer de plus près.

 


Voici une photo prise le 08 mai 2015 au Three Lakes Wildlife Management Area, en Floride. Il s'agit de la sous-espèce pratensis qui passe l'année en Floride. Elle est habituée à la coexistence humaine et elle continue sa besogne malgré ma présence.



Après Notre-Dame-de-Lourdes, nous nous rendons dans la région de Saint-Édouard-de-Lotbinière à la recherche cette fois-ci d'un limicole migrateur assez fidèle à la date de son apparition et à l'habitat où on peut l'observer durant sa migration automnale. Mais il faut être aux aguets, car il se confond tellement bien avec la végétation dans les champs labourés tapissés d'un court tapis vert. Un truc pour le trouver plus facilement? Chercher les champs où le Pluvier kildir se tient en petites bandes. Ce limicole s'appelle le Pluvier bronzé / Pluvialis dominica / American Golden-Plover.

 

 

Vous vous souvenez des Bécasseau à échasses et Bécassin à long bec que je vous ai présentés dans le billet précédent? Et bien les voici côte-à-côte parmi des Petits Chevaliers. La proximité des trois espèces permet de comparer leur taille. Ça se passe toujours au quai Boulanger à Montmagny. Cette fois-ci le 07 septembre 2020.

 

 

Encore une comparaison entre un Petit Chevalier et un Bécasseau à échasses. On voit bien les différences au niveau du bec, de l'arcade sourcilière, de la couleur des pattes et des motifs bien différents sur les parties supérieures. 

 

 


Le Garrot à oeil d'or / Bucephala clangula americana / Common Goldeneye niche sur les lacs ou les plans d'eau de moindre importance comme ceux créés par les barrages de castor. J'ai d'ailleurs eu la chance d'en trouver quelques uns en forêt boréale. Ce n'est pas un canard plongeur facile à approcher, mais il arrive qu'un individu s'approche des quais comme c'est le cas ici à Montmagny. La photo montre bien la couleur de cet oeil qui lui a valu son nom. À noter également les canelures de son bec qui agissent comme filtre en laissant échapper l'eau excédentaire lorsqu'il sort de l'eau avec une proie dans le bec.

 

 

Quand on pense à élégance et à finesse des traits, il est difficile de ne pas penser au Phalarope de Wilson / Phalaropus tricolor / Wilson's Phalarope. Remarquez les semi-palmures entre les doigts qui l'aident à se propulser dans l'eau alors qu'elle effectue ses célèbres vrilles à la surface en quête de nourriture. Une autre belle espèce qui visite le quai à toutes les années et toujours lors de la migration d'automne.

 

 

Et nous passons d'un quai à l'autre. Nous voici maintenant le 12 septembre au quai d'Essipit < Les Escoumins > dans la région administrative de la Haute-Côte-Nord. Un automne ne serait jamais le même sans ce rendez-vous annuel alors que la découverte de laridés plus rares est fortement appréhendée dans cette région. C'est le meilleur endroit pour l'observation de la Mouette pygmée. Ici, je vous présente un canard marin qui se rencontre habituellement en eau salée. Il est commun et même abondant. Cette femelle d'Eider à duvet / Somateria mollissima dresseri / Common Eider s'approche du quai alors qu'elle se livre à sa pêche aux mollusques et aux crustacés.

 

 

Une autre belle occasion de photo avec l'approche de cet immature de Grèbe jougris / Podiceps grisegena holbollii / Red-necked Grebe. Cette espèce se tient habituellement assez loin du rivage. Ce grèbe se nourrit principalement de poissons, mais aussi d'insectes, de crustacés, d'amphibiens et de vers. Ne pouvant digérer rapidement les arêtes de poisson, il arrache et avale de grandes quantités de ses propres plumes. Les plumes enveloppent et bloquent les arêtes dans l'estomac de l'oiseau. Les arêtes auront ainsi le temps d'être digérées. Le Grèbe jougris fait aussi avaler des plumes à ses petits.



Je vous présente le < canard Nike > qui arbore fièrement la célèbre coche. C'est un canard plongeur, la Macreuse à ailes blanches / Melanitta deglandi deglandi  / White-winged Scoter, qui peut se rencontrer en eau salé ou en eau douce. Elle porte bien son nom, car c'est la seule espèce de macreuse rencontrée au Québec qui se distingue par un miroir blanc.



La migration des passereaux en provenance de la forêt boréale bat son plein et nous pouvons escompter voir n'importe quelle espèce, n'importe où, n'importe quand et dans des plumages très différents de ceux présentés le printemps d'avant. En septembre, les immatures de l'année peuvent causer des maux de tête à l'observateur, mais ce n'est pas le cas ici. Nous reconnaissons facilement une belle Paruline à gorge orangée / Setophaga fusca / Blackburnian Warbler dans un plumage tout frais d'immature. Domaine de Maizerets, le 18 septembre 2020.



La façon de pêcher du Héron vert / Butorides virescens virescens / Green Heron me semble remplie de zénitude avec son apparente passivité, son excessive lenteur et son indéfectible concentration. On dirait qu'il hypnotise ses proies. Peut-être le fait-il après tout! Après souvent d'interminables minutes sans broncher, son cou se détend à la vitesse de l'éclair et son bec attrape sur ou sous l'eau la proie qui n'a rien vu venir. Observé à la Réserve Naturelle du Marais-Léon-Provancher, le 20 septembre 2020.



Il n'est pas toujours évident d'identifier avec certitude les grives à l'automne. Il y a tellement de différentes teintes de couleurs dans le plumage selon l'âge des individus rencontrés. Je me suis souvent trompé en identifiant mal certaines grives. Mon daltonisme ne m'aide guère avec toutes ces parties rousses qui m'échappent complètement. Je me considère chanceux d'avoir pu photographier la peu commune Grive à joues grises / Catharus minimus aliciae / Gray-cheeked Thrush le 21 septembre au Domaine de Maizerets. En fait, malgré de multiples visites à cet endroit autour de cette date, c'est la seule fois que nous en avons vu une.



Le petit étang à l'entrée de l'arborétum au Domaine de Maizerets réserve quelques fois des surprises. Aujourd'hui, c'est un immature de Harle couronné / Lophodytes cucullatus / Hooded Merganser qui nage parmi les Canards noirs et les Canards colverts. Contrairement à ces derniers qui sont des canards barboteurs, le harle est un canard plongeur qui se nourrit de petits poissons, de crustacés et d'insectes aquatiques. Il peut également se nourrir de graines et de plantes aquatiques même si ce n'est pas sa spécialité. L'ancien nom du harle était < bec-scie > et il faisait référence aux rebords en pointe de scies de son bec. Bien utile pour retenir les proies autrement insaisissables.



Parmi les passereaux recherchés en automne, on retrouve le Viréo de Philadelphie / Vireo philadelphicus / Philadelphia Vireo. Même si quelques individus peuvent nicher ici et là dans notre région, c'est dans la forêt boréale qu'il se retrouve pour nicher. Les deux migrations sont les meilleures périodes de l'année pour l'observer en plus grand nombre. Il accompagne les groupes de passereaux en migration et il est très actif au niveau de la recherche de nourriture. Il faut être rapide pour le photographier avec une proie dans le bec, car il l'avale très vite.



Nous sommes toujours au Domaine de Maizerets, mais le 27 septembre cette fois-ci. Deux immatures de Bihoreau gris / Nycticorax nycticorax hoactli / Black-crowned Night-Heron sont fidèles au poste près de la rivière qui sépare le site en deux parties. Le 13 mai, j'avais photographié un adulte au même endroit. Difficile de confirmer si ces immatures font partie de la descendance de cet adulte. Ça me surprendrait énormément, car je ne vois où cette espèce pourrait nicher sur le site. Et de la façon que ça évolue, i.e. le trafic humain augmentant de façon exponentielle et le manque de respect pour demeurer dans les sentiers tracés, on risque de trouver de moins en moins d'activité animale variée au domaine dans un avenir malheureusement rapproché. 



Depuis quelques années, l'Épervier de Cooper / Accipiter cooperii / Cooper's Hawk niche sur le site du Domaine de Maizerets. Il niche également dans d'autres parcs municipaux de la ville de Québec. C'est difficile de concevoir qu'un aussi petit site puisse servir de garde-manger à une famille d'éperviers. Je crois que les parents nourriciers font des rondes régulières dans les boisés avoisinants et dans les stations d'alimentation dans les différentes cours des particuliers où leurs  proies potentielles, les rongeurs et les passereaux, vont se nourrir. J'ai la visite d'un épervier au moins deux fois par année dans ma cour de Sillery. Et ça, c'est ce que je peux voir. Il y a sans doute plus de visites que ça.



Le Bruant de Lincoln / Melospiza lincolnii lincolnii / Lincoln's Sparrow fait penser au Bruant chanteur par les motifs de son plumage, mais il est bien différent au point de vue comportemental. Plus petit, il est également plus furtif et il affectionne les tourbières pour nicher. En période migratoire, il peut cependant visiter tous les genres d'habitats, même dans nos cours. Il peut alors être abondant et le meilleur endroit pour le voir en plus grand nombre est dans la réserve nationale de faune du Cap Tourmente. Nous en avons aperçu quatre en quelques heures le 28 septembre 2020.



Ce même avant-midi, nous avons observé 69 individus de cette autre espèce de bruant. La beauté de ce Bruant à couronne blanche / Zonotrichia leucophrys leucophrys / White-crowned Sparrow est rehaussée par ce décors aux couleurs automnales.


@ bientôt pour la suite de l'année 2020.



Des oiseaux en pandémie (octobre 2020) < 1 de 2 >

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Les parulines d'automne sont souvent très déroutantes pour les observateurs et pas seulement pour ceux qui débutent en ornithologie. Durant leur périple migratoire qui les mènera, du moins pour certaines d'entre elles, aussi loin qu'en Bolivie, elles doivent se nourrir tout au long du parcours et elles sont alors très actives. Avec les feuilles encore présentes dans les arbres, il n'est pas facile d'observer les oiseaux à découvert et dans leur intégralité, mais à force de voir tantôt une tête, tantôt les dessus, tantôt les dessous et tantôt la queue, on finit par rassembler les morceaux du casse-tête et par se faire une idée.

 

 

La Paruline obscure / Oreothlypis peregrina / Tennessee Warbler exhibe un pâle et mince sourcil jaune souligné par une ligne peu prononcée, mais apparente, qui traverse l'oeil et le dépasse légèrement. Les sous-caudales sont BLANCHES et le ventre blanchâtre. Une seule bande alaire peut être évidente chez certains individus. Domaine de Maizerets, 03 octobre 2020.



La Paruline verdâtre / Vermivora celata celata / Orange-crowned Warbler possède un plumage uniforme. Les dessous sont jaunâtres, aucune bande alaire, la tête grisâtre, un cercle oculaire évident mais incomplet, et les sous-caudales JAUNES. Elle est dans la liste des dernières espèces de paruline à nous quitter.



La Paruline jaune / Setophaga petechia amnicola / Yellow Warbler possède un cercle oculaire complet et bien évident. Les dessous jaunes vont du menton jusqu'au bout des sous caudales. Les ailes paraissent plus foncées et les grandes et petites couvertures alaires sont fortement lisérées, ce qui n'est pas le cas chez la Paruline verdâtre.




Au Québec, le Bruant à couronne blanche / Zonotrichia leucophrys leucophrys / White-crowned Sparrow niche dans la toundra, la taïga et la Plaine hudsonienne. Il hiverne du centre des États-Unis jusqu'au centre du Mexique. Il n'est que de passage durant les migrations. À l'automne, il visite souvent nos cours et les parcs municipaux comme ici au Domaine de Maizerets, le 04 octobre 2020.




Il est fréquent, lors des migrations d'automne, de voir passer des groupes de Merles d'Amérique / Turdus migratorius migratorius / American Robins . Ils s'arrêtent dans les arbres fruitiers pour engloutir goulûment tous les fruits qui tombent sous leurs becs. Comme le Domaine Maizerets abrite plusieurs de ces arbres, c'est l'endroit idéal pour assister au passage de ces gros passereaux. L'immature se reconnait facilement à ses dessous orangés marqués de marbrures noires et de zones blanchâtres. Rencontre faite le 04 octobre.



C'est à l'automne que cette espèce arbore les couleurs qui lui ont valu son nom. Ce mâle en plumage inter-nuptial est un Quiscale rouilleux / Euphagus carolinus carolinus / Rusty Blackbird et il reste très fidèle à sa niche écologique même en pleine migration. Il niche en forêt boréale et il est inféodé aux milieux humides tels les ruisseaux à faible débit, les tourbières, les marais, les marécages et les étangs de castors. Si vous désirez le trouver en période migratoire, cherchez le dans les milieux inondés, les fossés et les sous-bois. Son chant qui fait penser à une poulie de corde linge... un peu rouillé... reste encore la même façon de connaître sa présence. Domaine de Maizerets, le 04 octobre 2020.



Comme si le Coronavirus n'était pas une plaie suffisante à endurer, voilà que le Circovirus semble affecter un oiseau rencontré ce matin du 06 octobre au Domaine de Maizerets, du côté de l'arboretum. Je remarque un passereau de bonne dimension perché dans un arbuste dégarni de ses feuilles. C'est un Mésangeai du Canada / Perisoreus canadensis nigricapillus / Gray Jay. Il est silencieux et il s'envole pour se percher dans un conifère. Un mésangeai, c'est plutôt loquace habituellement et il n'est pas rare de l'entendre émettre des sifflements ou d'autres sons de contacts courts et variés. Pas celui-ci. Il ne reste pas longtemps en place et il disparaît vite en vol. En regardant mes photos, je constate que le culmen de son bec est allongé et recourbé vers le bas. La mandibule inférieure est courte, comme tronquée. Par manque de soin qui demande un bec normal, son plumage est hirsute et les plumes sont clairement en mauvaise condition. Une recherche sur le net m'amène à la conclusion que cet oiseau doit souffrir de la PBFD (Psittacine Beak and Feather Disease) ou maladie du bec et des plumes. Ses chances de survie sont malheureusement faibles.



Et voici la cerise sur le sundae, comme on le dit si bien. Cet immature d'Aigle royal / Aquila chrysaetos canadensis / Golden Eagle tournoie au-dessus de nos têtes en cette belle journée du 09 octobre alors que nous visitons l'endroit le plus sûr pour en trouver un, soit la Réserve Nationale de Faune du Cap Tourmente. Mais ils ne sont que de passage. Ce sont les migrations qui les amènent à traverser le secteur. Ces gros rapaces reviennent du sud vers la mi-mars et ils repartent vers la fin-septembre. Quelques individus peuvent rester l'hiver.



Le Bruant des marais / Melospiza georgiana ericrypta / Swamp Sparrow est assez facile à trouver au Cap Tourmente. Il faut le chercher dans les milieux humides comme ici au Marais des Graves. Comme la réserve possède plusieurs plans d'eau, ce ne sont pas les occasions qui manquent. À l'instar de bien des passereaux, il est curieux et il résiste mal à l'envie de se montrer à découvert dès qu'il entend un chuintement suspect. Mais il faut être rapide pour le photographier, car ça ne dure vraiment pas longtemps.



Et oui, c'est comme ça à la RNF du Cap Tourmente! On ne jamais ce qu'une sortie nous réserve. Alors que j'observe à la jumelle une grive dans la végétation, un flash gris pâle passe dans ma vision périphérique. Intrigué, je focalise vers l'endroit et j'identifie à l'oeil nu un rare Gobemoucheron gris-bleu / Polioptila caerulea caerulea / Blue-gray Gnatcatcher. Ce petit moucherolle nerveux est observé de temps à autres en période migratoire. En raison de sa petite taille, il peut facilement passer inaperçu. Son cri très faible et très aigu est caractérisque, mais encore faut-il l'entendre. Cet individu n'en a émis aucun.



J'adore cette espèce qui joue volontiers à cache-cache. Avec son imitation de miaulement de chat, elle nous fait connaître sa présence, mais on dirait qu'elle le fait pour nous narguer. Son manteau gris uniforme le rend difficile à déceler à travers un feuillage épais ou dans la pénombre des sous-bois. La seule couleur voyante se retrouve au niveau des plumes sous-caudales qui sont rousses.



Avec les dessous d'un jaune aussi éclatant, il est difficile de passer inaperçue pour cette belle Paruline à joues grises / Vermivora ruficapilla ruficapilla / Nashville Warbler. Même dans son plumage plus terne d'immature, son jaune reste évident. Ici, il s'agit probablement d'un adulte à cause du contraste  entre le jaune des parties inférieures et le gris de la tête.



Wow! Une autre belle prime en cette journée. Pierre Otis repère le plus petit des strigidés du Québec alors qu'il est bien caché dans un buisson. La Petite Nyctale / Aegolius acadicus acadicus / Northern Saw-whet Owl est un vrai petit bijou ailé. Malgré son allure inoffensive de toutou, sa petite taille et son faible poids, 20 cm et 80 g, elle demeure un prédateur très hargneux qui peut capturer des prises assez impressionantes en regard de sa propre grosseur. J'ai déjà observé une Petite Nyctale perchée à environ cinq mètres du sol, sur une branche d'un conifère... et assise sur un rat mort. J'étais ébahi de voir un si petit prédateur et une si grosse proie en comparaison. Et ensuite m'est venue la question qui tue "Mais comment a-t-elle fait pour transporter le rat sur cette branche?". La nature ne finira jamais de nous étonner.


@ bientôt pour la suite du mois d'octobre 2020.

 

Des oiseaux en pandémie (octobre 2020) < 2 de 2 >

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Octobre, c'est le mois où les arbres fruitiers offrent aux oiseaux une source appréciable de nourriture. Un apport calorique indispensable pour la suite de la migration qui les mènera sous des cieux plus cléments. Alors que certaines espèces se gavent de fruits, d'autres attrapent les arthropodes attirés par ces mêmes fruits. Les feuilles garnissent encore plusieurs essences d'arbres et d'arbustes et les passereaux les inspectent méticuleusement afin d'y trouver des larves, des cocons, des araignées ou des chenilles.    

 

C'est le 11 octobre et au Domaine de Maizerets que je croise une autre Petite Nyctale / Aegolius acadicus acadicus / Northern Saw-whet Owl. Le fait que j'en aie rencontré une autre l'avant veille au Cap Tourmente pourrait faire croire que ce petit strigidé est commun, mais il n'en est rien. C'est juste que l'espèce est en pleine migration automnale et que les relais le long du corridor migratoire sont souvent les mêmes d'une année à l'autre. Le site du domaine est reconnu pour accueillir cette chouette. Plusieurs individus s'y arrêtent successivement de sorte qu'elle est reportée avec une certaine régularité tout au long de l'automne. 

 

 

Le Roitelet à couronne rubis / Regulus calendula calendula / Ruby-crowned Kinglet se voit encore tard à l'automne. Lui aussi passe en vagues migratoires en provenance de la forêt boréale où il niche. Peut-être, comme la légende le dit, va-t-il entreprendre sa migration bien installé sur le dos d'un aigle? Le roitelet sur le dos du roi des oiseaux!

 

 

La Paruline des ruisseaux / Parkesia noveboracensis / Northern Waterthrush ne niche pas sur le site, à ma connaissance, mais elle s'y rencontre au printemps et à l'automne. Elle est cependant très discrète et sa robe sombre ainsi que son habitude de se nourrir au sol font qu'elle passe facilement inaperçue.


 

Il y a des années où on ne voit pas du tout le Jaseur boréal / Bombycilla garrulus pallidiceps / Bohemian Waxwing. C'est une espèce sujette à envahir des territoires certaines années alors qu'elle peut en être absente pendant de longues périodes. En temps ordinaire, ce jaseur se nourrit essentiellement de baies ou de fruits d'hiver. En période de reproduction, il devient insectivore. Son espérance de vie est d'environ 13 ans. Il est plus gros que son cousin le Jaseur d'Amérique et il s'en distingue principalement par ses sous-caudales rouges et les marques blanches et jaunes qui ornent ses ailes. Son trille plus vacillant est aussi un bon indice.  

 

 

En automne, quatre des six espèces de grives du Québec peuvent être présentes successivement sur le site du Domaine de Maizerets. Elles s'arrêtent pendant quelques jours dans les arbres fruitiers. Voici une Grive à dos olive / Catharus ustulatus swainsoni / Swainson's Thrush qui, en période migratoire, est la deuxième plus abondante espèce de grive sur le domaine après la Grive solitaire.

 

   

Octobre est le mois où on assiste aux dernières vagues migratoires du Merle d'Amérique / Turdus migratorius migratorius / American Robin. Le 12 octobre, nous en observons 36 au Domaine de Maizerets. Comme les autres frugivores, ils se gavent de fruits rouges. Le lendemain, nous n'en observons que deux.

 

 

Le 15 octobre, nous nous rendons à Sainte-Marie-de-Beauce pour visiter le Domaine Taschereau Parc Nature. Nous sommes vraiment ravis de découvrir un parc très bien aménagé et abritant une bonne variété d'habitats. Merci à Christian Chevalier pour l'information. Nous y observons notre premier Durbec des sapins / Pinicola enucleator leucura / Pine Grosbeak de l'automne. C'est de bonne augure pour la saison froide qui s'en vient. Lui aussi peut-être commun une année et rare la suivante.

 

 

Et voilà qu'un mâle de Gros-bec errant / Coccothraustes vespertinus vespertinus / Evening Grosbeak vient se percher dans le même arbre que le durbec. Décidément, ça sent l'hiver au Domaine Taschereau.

 

 

Un peu plus loin en forêt, c'est une femelle de Gros-bec errant qui fait partie d'une bande d'environ 10 individus.

 

 

C'est l'automne que l'on voit davantage le Grand Héron / Ardea herodias herodias / Great Blue Heron. Et c'est bien normal après une saison de reproduction. Ce grand échassier niche en colonies près ou dans les points d'eau en forêt ou en milieux ouverts. À moins de vivre près d'une colonie, nous le voyons souvent à l'unité ou en petit nombre au printemps et à l'été. À l'automne, des nombres impressionnants peuvent être observés le long du fleuve et à marée basse. Cet immature se tenait en bordure du principal point d'eau dans le parc.

 

   

Les canards observables au Québec sont d'une grande beauté. Les différentes espèces exhibent des manteaux souvent plus spectaculaires les uns que les autres. Le Harle couronné / Lophodytes cucullatus / Hooded Merganser est l'un de mes préférés. Cette photo est malheureusement prise de trop loin pour permettre d'apprécier toutes les nuances de son plumage, mais je ne pouvais résister à la tentation de pixeliser la scène. Comme on peut le constater, le plumage du mâle est toujours plus spectaculaire que celui de la femelle. Scène captée le 25 octobre à la Base de Plein Air de Sainte-Foy.

 

 

Et oui, le temps des pommes n'est pas seulement pour les humains. Nous sommes toujours le 25 octobre, mais au Domaine de Maizerets. Les oiseaux doivent être opportunistes s'ils veulent survivre. Ils doivent profiter de toutes les situations qui se présentent à eux pour se sustenter. Les pommettes tombées au sol n'auront pas le temps de se décomposer grâce à l'appétit de cet immature de Goéland à bec cerclé / Larus delawarensis /  Ring-billed Gull.

 


@ bientôt pour la suite de l'année 2020.

 

Des oiseaux en pandémie (novembre 2020 - 1 de 2 -)

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Novembre! Notre mois d'évasion, celui où nous nous arrangeons normalement pour être à quelque part où le soleil luit, réchauffe et permet une nature encore active et diversifiée. Et ceci ne se passe naturellement pas au Québec où l'automne vient sérieusement d'entrouvrir la porte à l'hiver. La nature est clairement à l'aube d'un creux de vague où la variété fera défaut. Les grosses vagues migratoires sont passées, la trop grosse majorité de < nos > oiseaux sont partis. Tout ça est bien normal, ça fait partie du cycle des saisons. Mais en ce temps de pandémie, nous ne pouvons pas nous échapper. Autant en prendre pour notre rhume et essayer de tirer le meilleur parti de nos sorties. Nous découvrons quand même de beaux oiseaux avec les retardataires, les égarés et d'autres espèces qui envahissent nos régions en saison hivernale et qui vont la passer avec nous. 

 

  

Cet oiseau au plumage bicolore passe rarement inaperçu. Lorsqu'il s'envole, les rectrices externes blanches de sa queue attirent l'oeil instantanément. Il s'agit du Junco ardoisé / Junco hyemalis hyemalis / Dark-eyed Junco. On l'aperçoit, printemps et automne, dans notre cour, mais ça ne dure jamais longtemps. Quelques rares individus restent avec nous l'hiver alors que les autres descendent jusqu'au nord du Mexique. 1er novembre 2020 au Domaine de Maizerets.

  

 

Et voici une retardataire qu'il fait bon voir un 1er novembre. La Paruline noir et blanc / Mniotilta varia  / Black-and-white Warbler fait penser à une sittelle par son comportement. Elle adopte des poses acrobatiques pour débusquer sa nourriture dans les anfractuosités de l'écorce des arbres. Elle n'a été vue que quelques heures cette journée-là au Domaine de Maizerets, sans doute en route vers la Floride où elle accompagnera nos < snowbirds >.    

 

 

 

Le  Durbec des sapins / Pinicola enucleator leucura / Pine Grosbeak est le plus gros des fringillidés présents au Québec. En vol, il émet un sifflement de quelques notes qui m'ont fait penser au Grand Chevalier quand je l'ai entendu la toute première fois. Sa présence n'est jamais garantie d'une année à l'autre. Si la tendance se maintient, nous devrions connaître un hiver 2020-2021 en sa compagnie. Image captée le 05 novembre au Domaine de Maizerets, ville de Québec.

 

 

 

En hiver, le régime alimentaire des passereaux se réduit aux fruits et aux graines. Oublions les arthropodes, les reptiles et les batraciens. Ce durbec se gave de fruits dont la gelée aura attendri la chair. On le voit ensuite frotter son bec contre les branches afin de déloger toutes les particules qui pourraient obstruer ses narines ou salir son plumage lorsqu'il lisse ses plumes.

 

 

 

Une belle découverte en cette journée plutôt frisquette. Un Mulot sylvestre / Apodemus sylvaticus / Wood mouse surgit sur l'eau gelée à la base des quenouilles dans le petit marécage au sud du bâtiment principal du domaine. Grâce à ses incisives affûtées, il vient couper une longue tige verte et il l'apporte avec lui dans la pénombre du marécage pour la déguster à l'abri des intempéries. Cette rencontre me fait penser à ce que ça ne doit pas être facile pour les animaux de survivre à l'hiver.

 

 

 

Nous nous retrouvons le 06 novembre au Bois de Coulonges, un autre parc de la ville de Québec. Une belle promenade durant laquelle un beau mâle de Grand Pic / Dryocopus pileatus abieticola / Pileated Woodpecker vient se coller sur un grand arbre. Ce pic est plutôt commun, mais, malgré sa taille comparable à celle d'une corneille, on ne le voit pas aussi souvent qu'on le pourrait. Il est très discret lorsqu'il fore les arbres à la recherche de fourmis charpentières et autres arthropodes.

 

 

 

Il est fréquent de rencontrer la Bernache du Canada / Branta canadensis interior / Canada Goose en novembre et près du fleuve, comme ici à Saint-Romuald. Il en reste toujours des petits groupes qui attendent que la batture gèle avant de nous quitter pour se rendre plus au sud. Elles ne se rendront peut-être pas aussi loin au sud que les grandes bandes migratrices qui ont quitté plus tôt et elles ont de bonne chance d'être les premières à nous revenir au printemps.

 

 

 

Et voici une espèce égarée qui provient probablement du Sud de la Floride ou des Antilles où elle se retrouve à longueur d'année. Souvent les ouragans en provenance de l'Atlantique, et qui s'abattent sur les Antilles et la côte Est des États-Unis au cours du mois d'octobre, poussent des individus à monter vers le nord et ils aboutissent alors dans des lieux inusités pour eux. C'est ainsi que cette espèce apparaît sous nos cieux avec une certaine régularité. Et c'est le 07 novembre que je photographie cette Paruline à gorge jaune / Setophaga dominica albilora / Yellow-throated Warbler au Bois de Coulonges.
  

 

 

 

Cette même journée, nous observons une espèce présente dans les mangeoires installées dans les cours arrière des résidences en ville ou en banlieue. Le Roselin familier / Carpodacus mexicanus frontalis / House Finch  a commencé au début des années 1990 à envahir peu à peu la ville de Québec. Je me souviens très bien qu'Yves Aubry, biologiste expert en ornithologie au Service Canadien de la Faune, m'avait appris la découverte d'un premier nid de ce fringillidé à Sainte-Foy. Il était bien camouflé dans un enchevêtrement de tiges d'une grosse vigne accrochée à un mur en briques d'une résidence privée. 

 

 

Le 09 novembre nous nous rendons à Pointe-au-Père, à l'est de Rimouski avec l'espoir de repérer quelques espèces non observées encore en 2020. Et c'est près du quai que nous trouvons cet unique exemplaire de Goéland arctique / Larus glaucoides / Iceland Gull. La blancheur de ce laridé se détache bien de cet arrière-plan bleu foncé que nous le voyons facilement. Je me compte chanceux qu'il se soit approché près du rivage.

 

 

 

Tout près du quai de Pointe-au-Père, un Harelde Kakawi / Clangula hyemalis / Long-tailed Duck plonge activement à la recherche de crustacés, de mollusques ou de poissons. Au cours de l'année, on peut le trouver soit en eau douce ou soit en eau salé et son plumage, peu importe son âge ou la saison, est toujours assez spectaculaire. Cet oiseau solitaire s'observera encore à cet endroit en janvier 2021 dans un magnifique plumage de mâle adulte.

 

 

 

Tout le monde connaît le Pigeon biset / Columba livia livia / Rock Pigeon. On peut le voir aussi bien en ville qu'en campagne. Originaire de l'Ancien Monde, il aurait été le premier oiseau domestique. Il a été introduit partout sur le globe, sauf sur le continent antarctique. Des études ont démontré que le pigeon vivant en campagne s'alimente exclusivement de matière végétale < céréales et graines de mauvaises herbes >.  En milieu urbain, les pain et d'autres aliments moins typiques, offerts ou abandonnés < pain, maïs soufflé, frites... > constituent souvent une part importante de son alimentation. Il ne migre pas et il passe la saison froide avec nous. Rimouski, le 09 novembre 2020.

 

 

 

Légèrement plus gros que le chardonneret, le Sizerin flammé / Acanthis flammea flammea / Common Redpoll se déplace en hiver en bandes pouvant atteindre une centaine d'individus. L'hiver 2020-2021 s'annonce très bien pour que nous en accueillons un peu partout au Québec, au sud du 49ième parallèle. Les postes d'alimentations constituent les lieux où on peut l'observer à notre aise. En nature, ces oiseaux ne restent généralement que quelques secondes au même endroit, se déplaçant continuellement d'une plante, d'un arbuste ou d'un arbre à l'autre, de telle sorte que la volée semble toujours en mouvement. Un trait que le sizerin partage également avec le Plectrophane des neiges avec lequel nous l'avons observé à quelques reprises un peu plus tard en saison. Photo prise à Rimouski.

 

 

@ bientôt pour la suite de novembre 2020.

 

Des oiseaux en pandémie (novembre 2020 - 2 de 2 -)

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Et le mois de novembre continue à nous offrir quelques surprises dont quelques espèces égarées et de nouveaux arrivants en provenance des régions plus nordiques. Aussi quelques retardataires qui, pour une raison ou une autre, ont reporté leur migration vers le sud.

 

 

Cet oiseau ressemble beaucoup à un Moineau domestique lorsqu'il exhibe ce manteau d'immature de premier hiver. Lorsqu'il présente son dos à l'observateur, les motifs et les couleurs du plumage sont à s'y méprendre. La grosseur des deux espèces est la même ainsi que le comportement de nourrissage au sol. C'est lorsqu'il tourne sa tête de côté que le sourcil et le tour d'oeil jaunâtres nous font hésiter. Son bec plus gros et le trait malaire finissent par nous convaincre qu'on est bien en présence d'un Dickcissel d'Amérique / Spiza americana / Dickcissel. Comme c'est souvent le cas pour cette espèce, elle est observée à des postes d'alimentation où elle se mêle aux moineaux, bruants et juncos.  Lévis, le 11 movembre 2020.
 

 

 

Et tant qu'à nous retrouver dans le secteur, nous nous déplaçons de quelques kilomètres seulement à la recherche d'une autre espèce rarement observée au Québec et qui a été découverte quelques jours plus tôt. À l'instar du Dickcissel d'Amérique, quelques individus seulement sont rapportés chaque année sur le territoire québécois. Il s'agit cette fois d'un oiseau plus coloré, le Piranga vermillon / Piranga rubra rubra / Summer Tanager.

 

 

 

Cette espèce de la famille des thraupidés se spécialise dans la capture de guêpes et d'abeilles et elle est considérée comme une peste par les apiculteurs. Cet individu a capturé devant nous une abeille attirée probablement  par les fruits encore présents en grand nombre dans un pommier tout près.

 

 

Une rencontre avec un strigidé est toujours tellement impressionnante. Encore plus s'il s'agit du maître prédateur de nos forêts. Le Grand-duc d'Amérique / Bubo virginianus virginianus / Great Horned Owl impose le respect par sa taille et par l'allure féroce qu'il projette. Même s'il concède quelques centimètres au Harfang des neiges ou à la Chouette lapone par la taille, son agressivité est incomparable. Domaine de Maizerets, 12 novembre 2020.

 

 

Quand un grand-duc nous fixe de cette façon, on dirait que son regard nous transperce. Comme s'il ne nous voyait pas, qu'il voyait au-delà de nous. Assez bizarre comme impression et je ne voudrais pas être une proie potentielle.

 

 

 

Voici une espèce qui n'est pas rare, mais plutôt un individu qui a retardé sa migration automnale. Il peut rester quelques individus de cette espèce en hiver et ils sont alors assidus à des postes d'alimentation. C'est toujours très difficile de préciser la cause exacte de ce comportement atypique. Comme je l'ai mentionné dans le billet du mois d'août 2020, le Quiscale bronzé / Quiscalus quiscula versicolor / Common Grackle forme des groupes plus ou moins imposants qui se dirigent progressivement vers le sud. En novembre, il ne devrait plus en rester. Les quiscales aperçus durant ce mois sont plutôt des Quiscales rouilleux.  Pointe-au-Platon, comté de Lotbinière, le 14 novembre 2020.

 

 

 

En dessous du plateau où se nourrit le quiscale, voilà qu'une délicate Tourterelle triste / Zenaida macroura carolinensis / Mourning Dove se nourrit des graines qui sont tombées au sol par l'action de l'oiseau noir. Il faudra attendre les années '65 avant de voir cette espèce commencer à envahir progressivement l'ensemble du Québec. La recrudescence des postes d'alimentation a contribué de façon significative à aider les premiers envahisseurs à braver et à surmonter les rigueurs de nos hivers. Il est fréquent d'observer des individus qui ont perdu des phalanges ou des doigts entiers à cause du froid.

 

 

 

Cette Petite Nyctale / Aegolius acadicus acadicus / Northern Saw-whet Owl n'était vraiment pas facile à repérer alors qu'elle se tenait près du faîte de ce pin. Pas toujours facile à distinguer de la Nyctale de Tengmalm. Un bon truc pour les différencier? La petite a le bec noir, la Tengmalm a le bec jaune. Domaine de Maizerets, 15 novembre 2020.

 

 

 

Nous avons été agréablement surpris de trouver cette Grive à dos olive / Catharus ustulatus swainsoni / Swainson's Thrush au Parc des Moulins, l'ancien site du Jardin Zoologique de Québec, en ce 21 novembre 2020. Elle était plutôt active à la recherche d'arthropodes au sol. C'est une Grive solitaire qui a passé hiver dernier sur le site et qui a profité des arbres fruitiers pour survivre aux rigueurs de la saison froide. Revue le lendemain de notre découverte par un photographe ornithologue du coin, elle n'a vraisemblablement pas été retracée ultérieurement.

 

 

Le maniaque des rapaces que je suis était bien content de contacter à nouveau une Buse pattue / Buteo lagopus sanctijohannis / Rough-legged Hawk avant la fin de cette année 2020. Ça se passe près du Domaine de Maizerets. Perchée sur un lampadaire en bordure d'une autoroute, elle observe tout mouvement suspect dans les fossés environnants. Et ce sera un endroit productif, car elle adoptera ce poste de guet pendant plusieurs jours à venir. Elle niche dans la toundra et elle passe habituellement l'hiver plus au sud. Cette espèce possède une grande variété de plumages qui dépendent de l'âge bien sûr, mais en plus elle arbore deux morphes bien distincts. Un morphe pâle et un morphe foncé. Le morphe foncé constitue 10% de la population dans l'ouest du pays alors que le morphe pâle peut s'appliquer à 40% de la population dans l'est. Photographiée le 22 novembre 2020.

 

 

 

Une belle surprise pour une fin de novembre se matérialise en ce jeune Grand Héron / Ardea herodias herodias / Great Blue Heron qui s'envole d'un fossé à l'approche de notre véhicule. La diète alimentaire du plus grand de nos échassiers québécois est très variée et dépasse de beaucoup ce que l'on pourrait penser. Non, le Grand Héron ne se nourrit pas uniquement de poisson. C'est un opportuniste qui attrapera aussi bien un Rat musqué qu'un autre oiseau. Ceci lui permet de s'attarder un peu à l'automne ou de revenir très tôt au printemps alors que la neige recouvre encore partiellement le sol et que les battures ne sont pas pleinement dégagées des glaces.  Sainte-Croix, comtée de Lotbinière, le 29 novembre 2020.

 

 

 

Et voici un passereau qui apparait sous nos latitudes en novembre. La Pie-grièche boréale / Lanius excubitor borealis / Northern Grey Shrike niche dans le nord du Québec, dans la taiga, où elle nourrit sa nichée de gros insectes, d'oiseaux et de petits rongeurs qui peuvent atteindre la taille d'un leming. De la grosseur du merle, elle peut tuer des proies plus grosses qu'elle comme le Geai bleu et la Tourterelle triste. Elle a l'habitude de se percher à la cime d'un arbre ou d'un arbuste pour contempler les alentours et détecter les mouvements insolites. C'est d'ailleurs la meilleure façon de la repérer sur le terrain. Malgré le fait que son bec soit muni d'un crochet qui lui permet de déchirer les chairs de ses victimes, elle ne possède pas les serres d'un vrai rapace. Elle ne peut donc blesser une proie en faisant pénétrer ses griffes dans son corps et la retenir à la seule force de ses serres. Une fois morte, la victime est empalée sur une épine acérée d'aubépine ou sur le crochet d'un fil barbelé. Si la dépouille est bien camouflée, elle peut attendre des heures, des jours ou même des semaines avant d'être mangée par la pie-grièche. Cette pie-grièche a été photographiée à Bernieres, près de Québec, le 29 novembre 2020. C'était notre première de l'automne 2020 et nous en avons observé deux autres la même journée et à deux autres endroits différents.

 

 

 

La meilleure façon de terminer en beauté ce mois de novembre, c'est bien en observant une rareté et, pourquoi pas, dans sa propre cour. C'est en cherchant à la jumelle un Bruant à gorge blanche qui était au sol en dessous des mangeoires que mon attention est attirée par un flash de couleur. Je reconnais une espèce qui nous avait déjà visités à la fin janvier 2016. Le Troglodyte de Caroline / Thryothorus ludovicianus ludovicianus / Carolina Wren fait partie des espèces qui connaissent une expansion de leur aire de distribution depuis quelques décades. Comme ils l'on fait pour le Cardinal rouge, les postes d'alimentation aident beaucoup à cette expansion en fournissant la source de calories importantes pour la survie en hiver. Après l'adaptation à l'hiver, les oiseaux peuvent résider toute l'année et, ainsi, une nidification depuis possible. Durant les derniers travaux de l'Atlas des Oiseaux Nicheurs du Québec méridional, la nidification a été confirmée dans huit parcelles dont sept situées en Montérégie. Cependant ce n'est pas demain la veille et il se pourrait que des hivers très rigoureux viennent jouer un rôle négatif dans l'explansion de l'espèce. Sillery, le 30 novembre 2020.

 

 

 

@ bientôt pour la fin de l'année 2020.

 


Des oiseaux en pandémie (décembre 2020)

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Très peu de photos en ce mois de décembre nuageux et sombre. Peu de neige, certes, mais aussi peu de période ensoleillée. À peine quelques apparitions ici et là. Pas de gros froid non plus. Pour plusieurs ornithologues, le mois de décembre est synonyme d'avicourse. L'avicourse se tient annuellement du 1er décembre à la fin février. Observer le plus d'espèces possibles dans ce laps de temps est une façon de motiver les participants à sortir régulièrement durant ces mois qui risquent de sembler longs et tristounets. Le mois de décembre s'avère habituellement productif avec les eaux libres qui peuvent accueillir encore des canards. Les retardataires et les égarés sont encore possibles et leurs présences déclenchent une montée d'adrénaline auprès de nos vaillants avicourseurs. 

 

 

Il se dissimule quelques fois une espèce insolite parmi la centaine d'anatidés qui fréquentent le ruisseau du Moulin, au Domaine de Maizerets. Ce ruisseau est le seul cours d'eau sur le domaine. Il est connecté avec les eaux du fleuve et il est donc tributaire des marées pour voir grossir ou diminuer le volume d'eau présent à un moment donné au cours d'une même journée. La marée haute contribue à renouveler les organismes qui constituent un bon apport nutritif. À preuve, cet élégant mâle de Canard chipeau / Mareca strepera strepera / Gadwall qui se mêle aux habituels Canards colverts et Canards noirs. Il sera présent quelques jours au grand plaisir des photographes et des ornithologues.

   

 

Et quelques minutes plus tard, voilà que le soleil retourne se cacher derrière un mur nuageux pour le reste de la journée. Pas facile de faire de la bonne photo dans ces conditions. Je ne peux résister à l'envie de prendre ce Jaseur boréal / Bombycilla garrulus pallidiceps / Bohemian Waxwing même s'il est à contre jour. Domaine de Maizerets, le 14 décembre 2020.

 

 

J'aime beaucoup le Bruant hudsonien / Passerella arborea arborea / American Tree Sparrow. Jamais abondant en hiver, on le retrouve ici et là, souvent pas très loin d'un poste d'alimentation. Il lui arrive de se percher le corps bien droit, bien en vue au bout d'une branche de conifère. Les deux bandes alaires, le bec bicolore, la couronne rousse et le point bien marqué sur sa poitrine gonflée nous permettent de l'identifier assez facilement. Silencieux en hiver, il émettra son beau sifflement plus tard au printemps. Rencontré dans le comté de Lotbinière, le 23 décembre 2020.

 

 

Lui aussi fait partie de nos visiteurs en hiver. Son manteau bicolore est simple, mais élégant. Le blanc de son bec, de ses dessous et des rectrices externes de sa queue contraste tellement bien avec le gris ardoise du reste de son plumage. C'est un passereau granivore dont la matière végétale représente 76% de sa diète entre novembre et mars.

 

 

 

Les deux photos qui suivent mettent en évidence deux espèces animales que l'on rencontre de plus en plus régulièrement dans la région de Chaudière-Appalaches. Les deux peuvent être vues ensemble lorsque la couche de neige dans les champs est mince. Dans le cas du Dindon sauvage / Meleagris gallopavo silvestris / Wild Turkey, ce sont des introductions contrôlées qui ont permis à l'espèce d'apparaître un peu partout et presque simultanément dans certaines régions du Québec. C'est principalement la chasse sportive qui a motivé les instances gouvernementales à promouvoir ces distributions.
 


Depuis les années 1970 , le cheptel du Cerf de Virginie / Odocoileus virginianus borealis / White-tailed Deer a augmenté considérablement au Québec passant d'une estimation de 3 000 individus en 1975 à 60 000 en 2006 < lire "Le système de suivi de population des cerfs de Virginie au Québec en 2006"  >.  L'établissement d'enclos d'élevage de chevreuils un peu partout dans la province, dont un à Saint-Édouard-de-Lotbinière, a contribué à cet état de fait. Dès que les jeunes cerfs étaient assez âgés, ils étaient relâchés dans la nature. Même si l'enclos de Saint-Édouard a été démantelé dans les années 1990, il a sûrement contribué à l'essor de la population dans le secteur. Les deux dernières photos ont été prises presque au même endroit, le 23 décembre 2020.

 

 

Et je termine ce survol des mois passés en pandémie en 2020 avec la très belle et résiliente Mésange à tête noire / Poecile atricapillus atricapillus / Black-capped Chickadee. Comme elle est fidèle à notre poste d'alimentation dans notre arrière-cour, nous la voyons et l'entendons à tous les jours de l'année. Peu importe les saisons ou les conditions climatiques adverses, elle montre toujours la même énergie et elle nous la transmet instantanément juste à la regarder. Elle est le meilleur antidote à la grisaille accompagnant un confinement trop prolongé.

 


@ bientôt.


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